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Sols vivants, la face cachée de la biodiversité

La faune et la flore du sol sont d'une incroyable diversité de formes et de fonctions et elles assurent des services indispensables

Sol BiodiversitéUne fiche pédagogique sur la biodiversité des sols vient d'être publiée par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB).

Intitulée « Sols vivants, la face cachée de la biodiversité », elle avance plusieurs chiffres clés souvent oubliés. Un seul gramme de sol contient quelques milliards de cellules bactériennes et des centaines de mètres de filaments mycéliens. Le sol d'une prairie n'abrite pas moins de 260 millions d'invertébrés au m2.

Le nombre d'espèces et la densité des organismes vivants dans les sols atteignent des niveaux très supérieurs à ceux observés en surface. Un seul gramme de sol contient quelques milliards de cellules bactériennes et des centaines de mètres de filaments mycéliens. Le sol d'une prairie n'abrite pas moins de 260 millions d'invertébrés au m2.

La faune et la flore du sol sont d'une incroyable diversité de formes et de fonctions et elles assurent des services indispensables ; des services écosystémiques à préserver et des mécanismes biologiques, sources d'innovation, encore à explorer.

Menaces pour la biodiversité des sols

Les sols, issus de processus longs, sont considérés comme non renouvelables à l'échelle humaine. Toute altération peut être irréversible.

L'érosion

Avec la déforestation, le surpâturage et l'agriculture mécanisée, l'érosion des sols est très largement accélérée. En Europe, l'érosion emporte en moyenne 17 t de sol/ha/an. Une valeur considérable devant le taux moyen de formation d'un sol estimé à 1 t/ha/an. 25 % des sols français et leur biodiversité sont menacés par l'érosion.

La réduction de la matière organique

Causée par l'érosion et par certaines pratiques agricoles (labour profond, irrigation excessive, etc.), la perte en matière organique diminue la fertilité et la productivité des végétaux. L'activité et la diversité des organismes du sol sont directement affectées.

La salinisation

Due à une irrigation et à une extraction excessives des eaux souterraines dans les zones côtières, l'augmentation de la teneur en sel dans les sols élimine de nombreux organismes.

La pollution

Les sols sont contaminés par les éléments traces métalliques (Cadmium, Zinc, Plomb, Arsenic, etc.) provenant de l'industrie, la circulation automobile ou l'agriculture et par les polluants organiques (dioxines, herbicides ou pesticides organochlorés). Des réseaux d'experts surveillent près de 90 substances considérées comme persistantes, toxiques et capables de s'accumuler dans les chaînes trophiques du sol.

La compaction

Le tassement du sol provoque son asphyxie et induit une forte baisse de sa porosité naturelle avec des impacts très forts sur l'activité biologique et la biodiversité. La compaction est le plus souvent due aux engins agricoles et forestiers.

L'urbanisation

Des milliers d'hectares ha se transforment chaque année en villes, parkings et autres routes.

Enjeux pour la recherche sur la biodiversité des sols

Les sols sont un des plus grands réservoirs de biodiversité de la planète.

Malgré les menaces, il n'existe aucune législation ou réglementation spécifique pour la biodiversité des sols. En 2006, la Commission européenne a proposé une directive-cadre sur les sols, mais les gouvernements européens ne sont toujours pas parvenus à un accord pour protéger les sols au même titre que l'eau ou l'air. Les enjeux sont de taille. Outre la mise en oeuvre de politiques effectives, soutenir l'activité scientifique s'impose pour surmonter le manque de connaissances sur la biodiversité des sols et les services écosystémiques qui en dépendent.

Résoudre les difficultés liées aux mesures de la biodiversité du sol

L'exploration de cette diversité est un défi pour les scientifiques, notamment pour des raisons méthodologiques. Seulement 1 % des micro-organismes des sols sont aujourd'hui décrits après leur mise en culture. Les microbiologistes du sol ont donc été amenés à utiliser des méthodes basées sur l'extraction de l'ADN, remplaçant l'identification morphologique des espèces. Grâce aux développements des techniques moléculaires, la richesse du sol en micro-organismes commence aujourd'hui à être mesurée.

Proposer des indicateurs pour surveiller la qualité des sols

Une batterie d'indicateurs, simples ou composites, a été mise au point. Ils peuvent être basés sur la biomasse, sur l'abondance et/ou la diversité de certains groupes biologiques, comme les vers de terre par exemple. Bien que des travaux soient en cours (voir programme ENVASSO), il n'existe pas à l'heure actuelle de système standardisé d'indicateurs.

Connaître le fonctionnement biologique des sols pour mieux évaluer les impacts des activités humaines

Au delà de la description des organismes, des études sont menées actuellement sur les relations entre diversité et fonctionnement des sols. Elles permettront de mieux évaluer les impacts des activités humaines et ainsi de mieux cibler les mesures de gestion, pour les sols de manière générale ou en visant tout particulièrement leur biodiversité.

FRB, 2011. Sols vivants : la face cachée de la biodiversité. Des clés pour comprendre la biodiversité n°1, avril 2011, FRB, Paris

La fiche « Sols vivants, la face cachée de la biodiversité » est en téléchargeable.

Source : Fondation pour la recherche sur la biodiversité

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