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1125 - Schartenknopf

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Bullange
Cantonnements DNF :Büllingen/Bullange
Surface : ha
Coordonnées :X Lambert : 294762 - Y Lambert : 114530
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le Schartenknopf est situé en Haute Ardenne orientale, sur le territoire de la commune de Büllingen, près du village de Krewinkel, à 600 mètres d'altitude. Il s'agit du point le plus à l'est de la Région wallonne, longeant la frontière allemande sur environ 1,5 km. S'étendant sur une crête dégagée et exposée aux vents et entouré de prairies, le site est composé de différentes communautés végétales de grand intérêt, en particulier celles installées sur des sols tourbeux et paratourbeux. La plus remarquable est la lande humide à bruyère quaternée (Erica tetralix), riche aussi en sphaignes et certaines cypéracées comme la laîche noire (Carex nigra) et la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium). On observe également des landes humides dégradées à molinie (Molinia caerulea) et plus localement des éléments de nardaie montagnarde à fenouil des Alpes (Meum athamanticum) et centaurée noire (Centaurea nigra) dans laquelle apparaissent diverses plantes typiques comme le nard (Nardus stricta), la pédiculaire des bois (Pedicularis sylvatica), la bétoine (Betonica officinalis), etc. Le site comprend également, sur la moitié de sa surface, des parcelles de prairies de fauche submontagnardes peu fertilisées, riches en espèces comme l'avoine dorée (Trisetum flavescens), la sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis), le millepertuis tacheté (Hypericum maculatum), le petit rhinanthe (Rhinanthus minor) et bien d'autres encore. En outre, des dépressions humides se marquent ici et là par l'abondance des joncs et de plantes de bas-marais acides. Ces habitats ouverts sont complétés par un maillage de fourrés et de boisements de colonisation à base de saules et d'autres ligneux. En dehors de sa richesse floristique, l'endroit est très accueillant pour les oiseaux, notamment comme halte migratoire pour les troupes de pipits (Anthus spp.), d'alouette des champs (Alauda arvensis), de bécassine des marais (Gallinago gallinago), comme terrain de chasse pour les milans (Milvus spp.) et comme lieu de nidification pour les passereaux du bocage. Pour le reste, le peuplement faunistique est très mal connu et doit encore faire l'objet d'inventaires. Au fil des années, Natagora y a acquis les parcelles biologiquement les plus intéressantes pour y constituer la réserve naturelle du Schartenknopf. D'une superficie de 8 ha, la réserve est agréée par la Région wallonne depuis avril 2019. Elle fait partie du Parc Naturel Hautes-Fagnes-Eifel.

Carto

Régions naturelles

  • L9 - Ardenne orientale

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
ManderfeldBULLINGEN-BULLANGELIEGE

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Büllingen/BullangeMalmédy

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

A compléter

Propriétaire(s)

Réserves Naturelles RNOB - Natagora.

Privé(s) Non  ONG Oui  Communes Non  Région Non  Autres publics Non

Gestionnaire

José BREUER, Hasenvenn 14, 4760 Büllingen - jose.breuer@belgacom.net

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6785Schartenknopf7.9432 ha

Biotopes

Biotopes WalEUNIS

CodeNomReprésentativitéSurfaceSource
E1.71cNardaies montagnardes à [Meum athamanticum et [Centaurea nigra]Natagora - demande d'agrément
E2.23Prairies de fauche sub-montagnardes peu fertiliséesNatagora - demande d'agrément
E3.42Prés à joncs à tépales aigusNatagora - demande d'agrément
F4.11aLandes humides à [Erica tetralix] sur sable humideNatagora - demande d'agrément
F4.13Landes dégradées à [Molinia caerulea]Natagora - demande d'agrément
F9.2Saussaies marécageusesNatagora - demande d'agrément
G1.9bSaulaies de colonisation ou de recolonisationNatagora - demande d'agrément
G3.FPlantations de conifèresNatagora - demande d'agrément

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Anthus trivialisOuiNonNicheur2019Divers obs.
Corvus coraxOuiOui2017Divers obs.
Gallinago gallinagoOuiOuiHiv.-migr.2019Divers obs.
Lanius collurioOuiNon2013N. Paquay
Milvus milvusOuiOui2018Divers obs.
Saxicola rubicolaOuiNonNicheur2009F. Vassen
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Aporia crataegiNonNon2018H. Mardulyn, C. Thomas
Boloria seleneNonNon2018F. Vassen, H. Mardulyn, C. Thomas
Erebia medusaOuiOui1999F. Vassen
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Metrioptera roeselii2018D. De Groote
Plantes - Plantes supérieures
Arnica montana+/- 100 pieds2019F. Vassen
Carex echinata2017F. Vassen, I. Jacobs
Comarum palustre2009F. Vassen
Crepis paludosa2019Divers obs.
Dactylorhiza maculata2019F. Vassen
Erica tetralix2018Divers obs.
Eriophorum angustifolium2018Divers obs.
Eriophorum vaginatum2018Divers obs.
Genista anglica2009F. Vassen
Geranium sylvaticum2019Divers obs.
Juncus squarrosus2015Divers obs.
Meum athamanticum2009F. Vassen
Nardus stricta2018Divers obs.
Orobanche rapum-genistae2016Divers obs.
Pedicularis sylvatica2019F. Vassen
Platanthera bifolia2019F. Vassen
Platanthera chlorantha2019F. Vassen
Sanguisorba officinalis2018Divers obs.
Succisa pratensis2018Divers obs.
Trichophorum cespitosum2018Divers obs.
Vaccinium uliginosum2009F. Vassen
Viola palustris2015Divers obs.

Commentaires sur la faune

Mammifères (données divers obs. 2018): Cervus elaphus, Lepus europaeus.

Oiseaux (données divers obs. 2009-2019): Alauda arvensis, Anthus pratensis, Anthus trivialis,Buteo buteo, Carduelis carduelis, Columba palumbus, Corvus corax, Corvus corone, Cyanistes caeruleus, Emberiza citrinella, Fringilla coelebs, Fringilla montifringilla, Gallinago gallinago, Lanius collurio, Linaria cannabina, Milvus migrans, Milvus milvus, Parus major, Phoenicurus ochruros, Phoenicurus phoenicurus, Phylloscopus trochilus, Poecile montanus, Prunella modularis, Pyrrhula pyrrhula, Saxicola rubicola, Scolopax rusticola, Sturnus vulgaris, Sylvia atricapilla, Sylvia borin, Sylvia curruca, Troglodytes troglodytes, Turdus philomelos, Turdus viscivorus, Vanellus vanellus.

Lépidoptères (données divers obs. 2009-2019): Aglais urticae, Aphantopus hyperantus, Aporia crataegi, Boloria selene, Erebia medusa (1999), Gonepteryx rhamni, Lycaena phlaeas, Maniola jurtina, Ochlodes sylvanus, Papilio machaon, Pieris napi, Polyommatus icarus, Vanessa cardui.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données F. Vassen 2009 + divers obs. 2010-2019): Achillea millefolium, Agrostis capillaris, Alchemilla glabra, Alchemilla xanthochlora, Alopecurus pratensis, Angelica sylvestris, Anthoxanthum odoratum, Anthriscus sylvestris, Arnica montana, Arrhenatherum elatius, Barbarea intermedia, Betonica officinalis, Betula pubescens, Calluna vulgaris, Carex echinata, Carex nigra, Carex pilulifera, Centaurea jacea, Centaurea nigra, Cirsium palustre, Comarum palustre, Crataegus monogyna, Crepis capillaris, Crepis paludosa, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Dactylorhiza maculata, Danthonia decumbens, Deschampsia cespitosa, Digitalis purpurea, Eleocharis palustris, Epilobium angustifolium, Erica tetralix, Eriophorum angustifolium, Eriophorum vaginatum, Festuca rubra, Frangula alnus, Galium palustre, Galium saxatile, Genista anglica, Geranium sylvaticum, Heracleum sphondylium, Holcus lanatus, Hypericum maculatum subsp. obtusiusculum, Hypericum pulchrum, Juncus acutiflorus, Juncus conglomeratus, Juncus effusus, Juncus squarrosus, Knautia arvensis, Lathyrus linifolius, Leucanthemum vulgare, Lolium perenne, Lotus pedunculatus, Meum athamanticum, Molinia caerulea, Nardus stricta, Orobanche rapum-genistae, Pedicularis sylvatica, Persicaria bistorta, Phalaris arundinacea, Phleum pratense, Picea abies, Plantago lanceolata, Platanthera bifolia, Platanthera chlorantha, Populus tremula, Potentilla erecta, Rhinanthus minor, Rubus idaeus, Rumex acetosa, Sambucus racemosa, Sanguisorba officinalis, Salix aurita, Salix caprea, Sorbus aucuparia, Succisa pratensis, Tanacetum vulgare, Trichophorum cespitosum, Trisetum flavescens, Urtica dioica, Vaccinium myrtillus, Vaccinium uliginosum, Viburnum opulus, Viola palustris.

Espèces exotiques

Plantes: Picea abies.

Conservation

Objectifs de conservation

Conservation d'un ensemble de landes tourbeuses et de prés humides de grand intérêt botanique, entomologique et ornithologique.

Menaces

Abandon de la gestion traditionnelle extensive : accumulation de litière et vieillissement de la lande, prolifération des fourrés de saules, fermeture du paysage par enrésinement de la lande, remblayage ou draînage des prés humides, amendement et intensification agricole ...

La pression de chasse au Schartenknopf est intense, les chasseurs locaux étant connus pour être particulièrement irrespecteux de la législation en vigueur (tirs de grues en migration etc.)

Plusieurs projets de construction d'éoliennes existent à proximité immédiate du site, leur impact sur l'avifaune est difficile à estimer.

Cueillette de têtes florales d'arnica.

Recommandations

Inventaires faunistiques souhaitables.

Plan de gestion

Le site du Schartenknopf n'est pas intégré au réseau Natura 2000 mais il comprend néanmoins au minimum 5 habitats d'intérêt communautaire:

- landes humides atlantiques septentrionales à Erica tetralix (4010)

- landes sèches européennes (4030)

- formations à nard riches en espèces sur substrats siliceux des zones submontagnardes de l'Europe continentale (6230*)

- prairies à molinie sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux (6410)

- pelouses maigres de fauche de basse altitude (6510)

Tenant évidemment compte de la présence de ces habitats remarquables, le plan de gestion de la réserve est détaillé dans la demande d'agrément rédigée pour le compte de Natagora. En résumé, les objectifs sont:

- conserver et restaurer la diversité des habitats prairiaux d'intérêt patrimonial, en particulier des nardaies et des landes, tant au niveau des surfaces existantes que dans des parcelles dégradées

- conserver et améliorer les populations des espèces végétales rares et menacées des milieux prairiaux

- conserver et améliorer l'habitat de l'avifaune nicheuse et migratrice des prairies bocagères

- conserver et restaurer la diversité des végétations ligneuses notamment les lisières progressives et les éléments linéaires comme les haies

- préserver et favoriser l'entomofaune et notamment les papillons de jour par le maintien des habitats patrimoniaux et une diversification de la structure de la couverture végétale

- maintenir voire améliorer l'intérêt paysager du site

- assurer un rôle dans l'approche de la nature et la sensibilisation du public aux enjeux de conservation de la nature.

Les modalités de gestions varient selon les types de végétations. En résumé:

- pour les prairies maigres, une fauche annuelle tardive (à partir de la mi-juillet) accompagnée de l'exportation du foin est la plus indiquée, en excluant bien sûr toute utilisation de fertilisant ou produit phytosanitaire et en ménageant des zones refuges pour la petite faune (y compris des arbres et buissons isolés). Le recours au pâturage du regain peut être envisagé mais toujours de façon extensive (charge de bétail < 0,25 UGB/ha/an).

- les landes humides en bon état de végétation peuvent être maintenues par une fauche tardive ou un pâturage extensif par des moutons (Roux ardennais, par ex.) ou des bovins rustiques (Highlands ou Galloway). La charge de bétail recommandée pour ce type d'habitat est généralement de 0,35 UGB/ha mais elle peut être modulée si nécessaire. Un contrôle des ligneux peut éventuellement être entrepris localement, là où le développement arbustif s'avère important.

- les landes dégradées envahies par la molinie demandent une étape de restauration nécessaire à un retour progressif vers la lande à bruyère quaternée. Celle-ci fera appel à la technique du mulchage permettant la limitation de la molinie et l'élimination de ses touradons. Cette étape peut prendre du temps en fonction du sol et de l'état de dégradation. Par la suite, une gestion d'entretien par pâturage sera mise en place selon les modalités prédéfinies.

- les fourrés de saules seront limités mais pas éliminés car ils sont importants pour la faune et comme éléments du paysage.

- des éléments linéaires comme des haies et des bandes boisées de largeurs et hauteurs variées seront installés sur le pourtour de la réserve et le long des chemins. Seuls des ligneux indigènes locaux seront utilisés pour ces aménagements.

Le site a fait l'objet de travaux de restauration dans le cadre du projet LIFE Papillons en 2010, notamment.

Accès du public

La réserve naturelle du Schartenknopf est située à la pointe la plus orientale de la Wallonie, dans une région assez isolée et peu peuplée. Elle est longée à l'est par la route de Kehr et au sud par une route secondaire, ces deux voiries faisant frontière avec le Land allemand de Rhénanie-Palatinat.

L'accès au public de la réserve naturelle est limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.

Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne sont pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).

Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.

Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.

Détails

Description physique

Située dans les Cantons de l'Est, la réserve naturelle du Schartenknopf s'étend entièrement sur le territoire de la commune de Büllingen (Bullange), sur l'ancienne commune de Manderfeld. Elle s'étale sur environ 1,5 km le long de la frontière allemande (Land de Rhénanie-Palatinat), au sud-est du hameau de Krewinkel. Elle représente le point le plus oriental de Wallonie.

Le site occupe une crête exposée aux vents, à une altitude de 600 m, non loin de la tête de source de l'Ullenbach, petit cours d'eau tributaire de l'Our (bassin du Rhin). Le paysage au relief modérément vallonné est partagé entre des étendues de prairies et de champs de céréales entrecoupées de bosquets et de petits noyaux d'habitat.

Du point de vue éco-géographique, la réserve appartient à la Haute Ardenne orientale et au district phytogéographique ardennais (sous-district de Haute Ardenne).

La région repose sur des roches sédimentaires du Dévonien inférieur composées de grès, de schistes et de phyllades de l'Emsien.

D'après la carte pédologique, la réserve occupe des sols limoneux tantôt relativement secs et caillouteux à charge schisto-gréseuse (gbbr et gdbr), tantôt peu caillouteux sans développement de profil relativement sec (gdb) à fortement humides (ghx et Gix). Au nord du site, les sols limoneux fortement humides laissent place à une petite zone tourbeuse d'environ dix ares (V).

Le climat local est de type tempéré subcontinental caractérisé par une température moyenne annuelle de 6,5 °C, avec des moyennes mensuelles variant de -1°C à 14,5°C. Les précipitations sont abondantes atteignant un total annuel d'environ 1100 mm (informations tirées de la demande d'agrément de Natagora).

Description biologique

Le territoire de la réserve naturelle du Schartenknopf comporte plusieurs communautés végétales dont les plus représentatives sont les landes humides paratourbeuses, les nardaies montagnardes et les prairies humides oligotrophes. Il est également occupé par des fourrés de saules, des boisements de colonisation et quelques plantations résineuses résiduelles. Ces groupements sont brièvement évoqués ici sur base de la description détaillée figurant dans la demande d'agrément de Natagora.

La lande humide à bruyère quaternée (Erica tetralix) est présente sous forme de lambeaux souvent ponctués d'arbustes disséminés, surtout le saule marsault (Salix caprea), le bouleau pubescent (Betula pubescens), le peuplier tremble (Populus tremula). Les sphaignes (Sphagnum spp.) y sont bien représentées ainsi que diverses plantes de bas-marais acides comme la laîche noire (Carex nigra), la laîche étoilée (Carex echinata), la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), la linaigrette vaginée (Eriophorum vaginatum), ...

La lande dégradée à molinie (Molinia caerulea), plus étendue, correspond à un faciès de dégradation du groupement précédent, marqué par la domination de la molinie, formant des touradons sur les sols gorgés d'eau. Le cortège floristique est appauvri, avec notamment le cirse des marais (Cirsium palustre), le scirpe des marais (Eleocharis palustris) et quelques autres espèces.

Sur sols plus secs, apparaît la nardaie montagnarde à fenouil des Alpes (Meum athamanticum) et centaurée noire (Centaurea nigra), riche en espèces dont le nard (Nardus stricta), l'arnica (Arnica montana), la sieglingie décombante (Danthonia decumbens), le millepertuis tacheté (Hypericum maculatum), la tormentille (Potentilla erecta), le gaillet du Harz (Galium saxatile), la laîche à pilules (Carex pilulifera), la succise des prés (Succisa pratensis), la gesse des montagnes (Lathyrus linifolius), la bétoine (Betonica officinalis), la pédiculaire des bois (Pedicularis sylvatica), etc.

Couvrant à peu près la moitié de la surface de la réserve, les prairies de fauche sub-montagnardes peu fertilisées sont issues d'anciennes pratiques agro-pastorales et caractérisées par une haute diversité floristique. Parmi les espèces les plus typiques figurent l'avoine dorée (Trisetum flavescens), le fromental (Arrhenatherum elatius), la sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis), le petit rhinanthe (Rhinanthus minor), la grande marguerite (Leucanthemum vulgare), la berce commune (Heracleum sphondylium), le cerfeuil sauvage (Anthriscus sylvestris), l'oseille sauvage (Rumex acetosa), le fenouil des Alpes (Meum athamanticum), la houlque velue (Holcus lanatus), la bistorte (Persicaria bistorta), le géranium des bois (Geranium sylvaticum), le millepertuis tacheté (Hypericum maculatum), la fétuque rouge (Festuca rubra), l'agrostis commun (Agrostis capillaris), la centaurée jacée (Centaurea jacea), la knautie des champs (Knautia arvensis), l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), etc.

Des jonçaies se développent ici et là au sein de dépressions humides avec le jonc épars (Juncus effusus), le jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), le jonc aggloméré (Juncus conglomeratus), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), le gaillet des marais (Galium palustre), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), etc.

L'abandon des landes et des prairies de fauche a favorisé leur colonisation par divers ligneux pionniers comme le saule à oreillettes (Salix aurita) qui forme souvent des massifs "en boule" dans les zones les plus humides, le saule marsault (Salix caprea), le genêt à balais (Cytisus scoparius), le bouleau pubescent (Betula pubescens), le peuplier tremble (Populus tremula), le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), ... Ces arbustes forment soit des fourrés, soit de véritables bosquets lorsque la colonisation est plus ancienne.

L'intérêt faunistique du Schartenknopf demeure peu documenté. Le site paraît fort attractif pour l'avifaune, notamment les passereaux typiques du bocage et des prairies de fauche, les migrateurs en halte, les rapaces en chasse. Le tarier pâtre (Saxicola rubicola), le bruant jaune (Emberiza citrinella), le pipit des arbres (Anthus trivialis), la fauvette babillarde (Sylvia curruca) ou encore la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) sont quelques-uns des oiseaux réguliers durant la saison de nidification. En hiver, la bécassine des marais (Gallinago gallinago) y trouve refuge, tandis que le milan royal (Milvus milvus) exploite la zone pour son alimentation.

Pour le reste, on ne dispose d'aucune donnée de reptile et d'amphibien et on ne sait quasiment rien de l'entomofaune locale, en dehors de quelques papillons de jours, l'espèce la plus intéressante étant le moiré franconien (Erebia medusa), très menacé partout en Région wallonne.

Histoire du site

A la suite des défrichements de la forêt primitive, la région a été soumise aux activités agro-pastorales traditionnelles, c'est-à-dire essentiellement le pâturage itinérant de troupeaux de moutons. Au 18ème siècle, la carte du Comte de Ferraris montre que le site était dominé par un paysage de landes.

Cette occupation a peu évolué jusqu'au début du 20ème siècle, époque d'un changement des pratiques agricoles avec notamment l'abandon progressif du pâturage ovin et le développement des cultures céréalières. Les landes ont été progressivement recolonisées par les ligneux et par endroits enrésinées pour la production de sapins de Noël.

Les premières parcelles constituant la réserve naturelle du Schartenknopf ont été achetées dès 1995 par les RNOB (actuellement Natagora). Cette réserve s'étend à présent sur 8 ha et est agréée pour une période de trente années par Arrêté du Gouvernement wallon signé le 25 avril 2019.

Biblio

Divers

Sources

Natagora

Répondants de l'information

Natagora

Date de la dernière modification de la fiche

2020-04-20