Portail Wallonie.be| Portail Environnement| Fédération Wallonie-Bruxelles

147 - Mont des Pins

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Durbuy
Cantonnements DNF :Marche-en-Famenne
Surface :95.58 ha
Coordonnées :X Lambert : 232287 - Y Lambert : 117741
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le Mont des Pins est un promontoire essentiellement formé de calcaire dolomitique, enclavé entre les vallées de l'Aisne et de l'Ourthe, au sud de Bomal-sur-Ourthe. Cette colline fut jadis complètement déboisée, cultivée, puis plus tard livrée au pâturage par les moutons. Les vastes pelouses calcaires furent par la suite plantées de pins noirs d'Autriche (dès la fin du 19ème siècle), envahies par les semis de ces résineux, ou encore, dès l'abandon du pâturage ovin, livrées à la recolonisation naturelle. Grâce aux lapins, et actuellement grâce à certaines mesures de gestion appropriées, quelques pelouses calcaires ont conservé leur intérêt exceptionnel : plantes (dont de nombreuses espèces d'orchidées), champignons, insectes, liés pour la plupart à des conditions climatiques favorables, et aux sols calcaires. Certaines de ces pelouses font partie de la réserve, et d'autres, envahies aujourd'hui de pins, conservent un intérêt potentiel évident. Egalement en dehors du périmètre protégé, une ancienne plantation de pins noirs retourne vers la hêtraie calcaire. De même, au nord, une chênaie-charmaie abrite encore le rare laurier des bois. Vers l'est, une ancienne prairie (faisant partie de la réserve naturelle) est envahie par des buissons d'épineux, eux-mêmes interrompus par des zones herbeuses très riches en plantes et en champignons; elle préfigure la Famenne schisteuse. Le pâturage par des vaches rustiques constitue aujourd'hui la clé de voûte de cette zone. De nombreuses opérations de gestion, et notamment de déboisements, sont effectués dans le cadre du programme Life "Hélianthème".

Carto

Régions naturelles

  • K2 - Calestienne orientale

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Bomal95.58 haDURBUYLUXEMBOURG

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Marche-en-Famenne95.58 haMarche-en-Famenne

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

Site non classé.

Propriétaire(s)

Ville de Durbuy; Réserves Naturelles RNOB - Natagora (3,5375 ha).

Privé(s) Non  ONG Oui  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Gestionnaire

Jean-Louis Gathoye, avenue Albert Ier, 48, 4600 Visé (tél. : 041/79.14.35).

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6644Mont des Pins17,72 ha

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Meles melesOuiNonJ.-L. Gathoye et al.
Muscardinus avellanariusOuiNonObservation hivernale2004Gathoye J-L.
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Anthus trivialisOuiNonJ.-L. Gathoye et al.
Dryocopus martiusOuiNonPrésence2018Divers obs.
Hippolais polyglottaOuiNonJ.-L. Gathoye et al.
Lanius excubitorOuiOuiPrésence hivernale2011S. Krickx, J.-M. Daulne
Locustella naeviaOuiNonJ.-L. Gathoye et al.
Phylloscopus sibilatrixOuiNonchanteur2010R. Cors
Scolopax rusticolaNonNonJ.-L. Gathoye et al.
Sylvia currucaOuiNonJ.-L. Gathoye et al.
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Anguis fragilisOuiNon1998Graitson, Hussin et Paquay (2003)
Coronella austriacaOuiOui1998Graitson, Hussin et Paquay (2003)
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Apatura irisNonNon2016Divers obs.
Aporia crataegiNonNon2018Divers obs.
Argynnis adippeNonOui2018Divers obs.
Argynnis aglajaNonOui2014Divers obs.
Argynnis paphiaNonNon2018Divers obs.
Aricia agestisNonNon2018Divers obs.
Boloria diaOuiOuirare2013J. Vantighem
Boloria euphrosyneOuiOui2016R. Cors
Boloria seleneNonNonrare2014Divers obs.
Callophrys rubiNonNon2018Divers obs.
Carterocephalus palaemonNonNon2009H. Ghyselinck
Coenonympha arcaniaNonOui2009Divers obs.
Cupido minimusNonNon2009Divers obs.
Erynnis tagesNonNon2009Divers obs.
Hamearis lucinaNonOuirare2009H. Ghyselinck, P. Goffart
Lycaena tityrusNonNon2006S. Rouxhet
Lysandra coridonNonOui2003Divers obs.
Melanargia galatheaNonNon2018Divers obs.
Plebejus argusNonOui2017J. Franchimont
Pyrgus malvaeNonOui2010Divers obs.
Satyrium pruniNonNon2003C. Jungblut
Satyrium w-albumOuiNon2018Divers obs.
Spialia sertoriusNonNon2009H. Ghyselinck, P. Goffart
Invertébrés - Insectes - Libellules
Gomphus vulgatissimusOuiNonzone de chasse2006S. Krickx
Onychogomphus forcipatusNonNonzone de chasse2018Divers obs.
Oxygastra curtisiiOuiOuizone de chasse2011M. Hospers
Invertébrés - Insectes - Coléoptères
Chilocorus bipustulatus2023J.-Y. Baugnée
Harmonia quadripunctataG.T. Coccinula (obs. P.N. Libert)
Myrrha octodecimguttata1999G.T. Coccinula (obs. J.-Y. Baugnée)
Invertébrés - Insectes - Hyménoptères
Dolichurus bicolor1989Y. Barbier
Nysson nigerY. Barbier
Tenthredo zona1 ex.1998M. Dethier
Invertébrés - Insectes - Diptères
Sericomyia superbiens2023J.-Y. Baugnée
Plantes - Plantes supérieures
Actaea spicata2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Anacamptis pyramidalis1998J.-L. Gathoye, L. Bailly
Anagallis arvensis subsp. foemina1998J.-L. Gathoye, L. Bailly
Botrychium lunariamax. 14 pieds2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Bunium bulbocastanum2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Catapodium rigidum2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Centaurium erythraea2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Cephalanthera damasonium2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Dactylorhiza fuchsii19982014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Daphne laureola2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Daphne mezereum2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Epipactis atrorubens2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Epipactis helleborine2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Epipactis muelleri2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Genista tinctoria2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Gentianella ciliata2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Gentianella germanica2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Goodyera repens2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Gymnadenia conopsea2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Himantoglossum hircinum2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Juniperus communis2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Lathyrus nissolia30 pieds2002J.-L. Gathoye, L. Bailly
Monotropa hypopitys2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Neottia nidus-avis2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Neottia ovata2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Ophioglossum vulgatum> 150 pieds2002J.-L. Gathoye, L. Bailly
Ophrys apifera2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Ophrys fuciflora2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Ophrys insectifera2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Orchis anthropophora2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Orchis mascula2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Orchis militaris1998J.-L. Gathoye, L. Bailly
Orchis morio2014J.-L. Gathoye, L. Bailly
Orobanche rapum-genistae1998J.-L. Gathoye, L. Bailly
Platanthera chlorantha2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Platanthera fornicata2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Pyrus pyraster2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Rhamnus cathartica2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Rhinanthus alectorolophus300 pieds2014J.-L. Gathoye
Rhinanthus angustifolius150 pieds2014J.-L. Gathoye
Rosa tomentosa2023J.-L. Gathoye, L. Bailly
Stachys annua1998J.-L. Gathoye, L. Bailly
Vincetoxicum hirundinaria2023J.-L. Gathoye, L. Bailly

Nombre d'espèces confidentielles en plus de celles citées ci-dessus : 1

Espèces exotiques

A compléter

Conservation

Objectifs de conservation

Protection de la faune et de la flore des différents biotopes établis sur calcaire.
- Réserve didactique.
- Développement des activités scientifiques.
- Sensibilisation de la population aux problèmes de la conservation de la nature.
- Début d'un projet de protection de tous les sites biologiquement intéressants de l'Ourthe moyenne, de la basse Ardenne et de la Famenne.

Conservation d'un site de très grand intérêt biologique, abritant des espèces typiques des forêts calciphiles et des pelouses calcaires. C'est au Mont des Pins que subsiste la plus grande pelouse calcaire actuelle de la vallée de l'Ourthe.

Menaces

'- Environnement agricole;
- travaux forestiers en particulier aux abords des lignes à haute tension avec abandon sur place de branchages;
- prolifération des graminées sociales, puis des arbustres (aubépines, cornouillers, prunelliers, ...), et enfin des essences forestières, au détriment des pelouses calcaires ;
- accentuation du reboisement des pelouses calcaires suite à l'introduction du pin sylvestre (Pinus sylvestris) sur le site ;
- implantations de lotissements sur le versant de la colline ;
- 'moto verte' et autos;
- dépôts sauvages d'immondices;
- présence de lignes électriques à haute tension à travers la colline;
- chasse non autorisée;
- piétinement,...'

Recommandations

L'agrandissement de la réserve naturelle par l'acquisition de parcelles supplémentaire est fortement souhaitable.

Plan de gestion

Gestion : Un contrat d'entreprise (sans bail à ferme) a été conclu avec un exploitant agricole de manière à maintenir le pâturage extensif sur la prairie à Orchis morio.
Un plan de gestion n'existe pas encore, mais bien un comité de gestion se réunissant 2 fois par an pour régler les problèmes immédiats. Des pins ont été coupés, des parcelles ont été fauchées ou débroussaillées, des fosses à dolomie ont été nétttoyées.
Lutter contre le reboisement des pelouses calcaires, et contre la perte de diversité biologique sont bien sûr des objectifs majeurs des gestionnaires de la réserve naturelle du Mont des Pins.
Les principales techniques utilisées sont :
- le déboisement ;
- le débroussaillement ;
- le fauchage mécanique ;
- le pâturage extensif ;
- le raclage d'affleurement calcaires ;
- le dénudement de la roche-mère ;
- l'étrepage.
La gestion par fauchage des pelouses calcaires continue à porter visiblement ses fruits. Les espèces caractéristiques sont de mieux en mieux représentées. L'équilibre graminées sociales/autres plantes à fleurs s'établit progressivement.
Une autre partie du site est actuellement pâturée par des bovins Highland, dans le cadre d'une convention de gestion avec un éleveur local.

Accès du public

L'accès au public de la réserve naturelle sera limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.

Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).

Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.

Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.

Le Mont des Pins est fortement fréquenté par les promeneurs. Certains sentiers ont du être barrés afin de contenir les visiteurs vers les zones moins sensibles.

Détails

Description physique

Le Mont des Pins est situé sur le promontoire compris entre la vallée de l'Aisne et la vallée de l'Ourthe, au sud de Bomal. Il inclut les lieux-dits "Belvédère", "La Rote" ou "Mont Pelé", "Chapelle-Sainte-Odile" et une petite partie du "Ri à Doret". La colline est constituée en grande partie de calcaires et dolomies du Frasnien, mais aussi, localement, des calcschistes qui se décomposent en une argile relativement lourde, maintenant une humidité importante jusqu'à la fin du printemps.

Description biologique

La végétation du Mont des Pins est formée d'une mosaïque de bois et pinèdes, fourrés, pelouses et autres zones herbeuses. En résumé, on observe:

- des chênaies-charmaies calcicoles soit thermophiles, soit sciaphiles, suivant l'orientation des versants. Les espèces les plus intéressantes qu'on y rencontre sont Juniperus communis, Cornus mas, Daphne mezereum, D. laureola, et diverses orchidées. Actaea spicata existe dans les endroits frais.

- des pinèdes à Pinus nigra bien conformés et abritant des populations de Goodyera repens; mais aussi des pinèdes mal venues et une pessière mêlée parfois de mélèze.

- des fourrés d'épineux annonçant le reboisement de la pelouse et des fourrés thermophiles ;

- des pelouses calcicoles xérophiles à Sesleria caerulea, Melica ciliata, Acinos arvensis, Helianthemum nummularium subsp. obscurum, Hippocrepis comosa, Scabiosa columbaria, Cirsium acaule, Linum catharticum, Seseli libanotis, Echium vulgare,...

- des pelouses mésophiles à Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Koeleria macrantha, Helianthemum nummularium subsp. nummularium, Thymus pulegioides, Gentianella ciliata, G. germanica, Centaurium erythraea, Silene nutans, Colchicum autumnale, Genista tinctoria,... et de nombreuses orchidées. Ces pelouses montrent localement un embroussaillement par des épineux.

- une prairie non amendée à Orchis morio, parfois pâturée par les vaches.

- une haie de Viburnum opulus remarquable par sa richesse en orchidées.

Le site présente un intérêt mycologique absolument exceptionnel. On y observe en effet de nombreuses espèces rares, comme par exemple Boletus satanas et Pluteus roseipes observés en 2012 par L. Bailly.

La faune du Mont des Pins est très riche et diversifiée. Certains groupes taxonomiques sont bien connus comme les papillons de jour, qui sont suivis depuis le début des années 1990, initialement dans le cadre d'un programme de suivi de l'environnement par bioindicateurs nommé SURWAL. Globalement, la plupart des groupes faunistiques demeurent toutefois largement sous-documentés et aucun inventaire exhaustif n'a été réalisé sur le site à ce jour.

Ainsi, les données mammalogiques sont largement déficientes et reposent essentiellement sur des observations naturalistes occasionnelles. L'un des hôtes de marque est sans nul doute le muscardin (Muscardinus avellanarius): très discret et grand amateur de noisettes, l'existence de ce petit rongeur est très liée aux ronciers et aux lisières riches en noisetiers. On peut évoquer également la présence du lérot (Eliomys quercinus), rongeur plus répandu mais tout aussi difficile à apercevoir, et celle du blaireau (Meles meles) lequel, depuis le début des années 2000, se porte de mieux en mieux régionalement, après avoir frôlé l'extinction suite aux campagnes de gazages visant l'éradication du renard. Le site constitue en outre un terrain de chasse pour plusieurs espèces de chauves-souris, dont la sérotine commune (Eptesicus serotinus).

L'avifaune comprend des espèces forestières telles la bécasse des bois (Scolopax rusticola), le pic noir (Dryocopus martius), le pipit des arbres (Anthus trivialis), le pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix), et des oiseaux typiques des paysages bocagers et des zones embuissonnées comme la locustelle tachetée (Locustella naevia), l'hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), la fauvette grisette (Sylvia communis), la fauvette babillarde (Sylvia curruca) ou encore le bruant jaune (Emberiza citrinella).

Durant la période hivernale, le site attire parfois l'une ou l'autre pie-grièche grise (Lanius excubitor), comme en 2006 et en 2011. Cette espèce en déclin dramatique partout en Wallonie ne niche plus dans ce secteur de la vallée de l'Ourthe.

Les papillons de jour – ou rhopalocères – sont très bien représentés sur le Mont des Pins, avec au moins 53 espèces notées au cours de la période 1998-2018. Les pelouses calcicoles et les prairies maigres, en particulier, accueillent des éléments remarquables comme l'hespérie des sanguisorbes (Spialia sertorius), l'argus frêle (Cupido minimus), l'argus bleu nacré (Lysandra coridon), l'azuré de l'ajonc (Plebejus argus), la lucine (Hamearis lucina), le céphale (Coenonympha arcania), le demi-deuil (Melanargia galathea), l'échiquier (Carterocephalus palaemon), le point de Hongrie (Erynnis tages), l'hespérie de la mauve (Pyrgus malvae), la petite violette (Boloria dia) (observé en 2013), ...

D'autres papillons, davantage liés aux forêts feuillues et milieux annexes, méritent également d'être mentionnés: le moyen nacré (Argynnis adippe), le grand nacré (Argynnis aglaja), la grande tortue (Nymphalis polychloros), le grand mars changeant (Apatura iris), le grand collier argenté (Boloria euphrosyne), ... de même que des espèces plus typiques des haies à prunelliers et des lisières comme le gazé (Aporia crataegi), le thécla de l'orme (Satyrium w-album) et le thécla du prunier (Satyrium pruni). S'y ajoutent quelques autres moins souvent contactés tels que le petit collier argenté (Boloria selene), le cuivré fuligineux (Lycaena tityrus), l'argus vert (Callophrys rubi), ...

Les papillons de nuit (ou hétérocères) ont fait l'objet de premiers relevés en 2018 à l'aide de pièges lumineux (D. Gailly et al. - Natagora). Début août, deux espèces rares y ont été notées: Eublemma purpurina, la noctuelle purpurine, papillon méridional connu en Belgique seulement depuis 2014 et lié aux chardons, dont l'expansion vers le nord a été particulièrement marquée cette année suite aux fortes chaleurs; et Ypsolopha vittella, un micro-hétérocère très rare et localisé dont les chenilles se développent sur les ormes et le hêtre. Auparavant, la présence d'un géomètre assez rare et localisé, Odezia atrata, avait déjà été signalée.

Le peuplement d'hyménoptères y est potentiellement riche mais les données disponibles sont très fragmentaires; on rappellera toutefois la découverte de Dolichurus bicolor, une guêpe solitaire nouvelle pour la faune belge connue seulement d'une autre station wallonne (BARBIER, 1995). Parmi les fourmis, la présence de la fourmi rousse des bois (Formica rufa), espèce légalement protégée en Région wallonne, est également à souligner.

Un autre groupe d'insectes probablement bien diversifié sur le site est celui des Hémiptères, mais les informations disponibles à leur sujet sont peu fournies.

Dépourvu de points d'eau, le Mont des Pins est cependant environné par la vallée de l'Ourthe (à l'ouest) et par celle d'un de ses affluents, l'Aisne. Cela explique les observations récurrentes de libellules sur le site. Quelques espèces remarquables peuvent ainsi s'y rencontrer, en provenance de ces cours d'eau proches: c'est le cas du gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus), du gomphe vulgaire (Gomphus vulgatissimus), de la cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) ou encore du caloptéryx vierge (Calopteryx virgo), qui utilisent le site comme zone de chasse et de maturation sexuelle.

Monument naturel

Petites zones d'extraction de dolomie.

Monument historique

Aucun monument.

Histoire du site

Les herdiers de Bomal et de Juzaine ont fréquenté les sommets rocheux et dolomitiques du Mont des Pins durant tout le Moyen-Age, conduisant des troupeaux itinérants de chèvres et de moutons. Cet usage pastoral du site a maintenu et même étendu les pelouses calcaires du site pendant plusieurs siècles.

Sur la carte de Ferraris, dressée entre 1771 et 1778, la 'Montagne de la Route', ainsi dénommée (le nom de 'la Rote' ou de 'le Rote' désignerait en Wallon, une ancienne piste de lièvre), est figurée comme étant presqu'entièrement cultivé, à l'exception d'une zone boisée à l'Ouest de Juzaine.
La dolomie est très tôt exploitée au Mont des Pins comme matériau dans l'amendement des terres et dans le mortier de construction; de nombreuses fosses d'extraction parsement le site sont les témoins actuels de cette activité.

Vers 1850, des pins sont plantés sur tout le flanc orienté vers le SE. Ils subsistent toujours aujourd'hui mêlés de hêtres et de feuillus recolonisant le sous-bois.

Les cartes levées par l'Institut Géographique Militaire en 1868 (Hamoir, 49/5 et Durbuy, 55/1 ; échelle 1 / 20.000 ; publication 1936 et 1949) font apparaître une colline presqu'entièrement couverte de landes herbeuses, excepté le versant enresiné tourné vers le SE.

Biblio

, 1991, Demande de subvention 1990 pour la réserve naturelle du Mont des Pins à Bomal., Dossier n°3, 28 pages.
, 1991, Une action juridique modèle : la prairie du Mont des Pins., Réserves naturelles, 1991 : 9.
, 2001, Aanvullende gegevens over Belgische miriden (Heteroptera, Miridae)., Bulletin de la Société royale belge d'Entomologie, 137 : 69-90.
, 1986, Les orchidées du Mont des Pins (Bomal, province de Luxembourg, Belgique)., Natura Mosana, 39 : 55-62.
, 1995, Dolichurus bicolor Lepeletier, 1845, nouvelle espèce de Sphecidae pour la Belgique et l'Espagne (Hymenoptera), Bulletin et Annales de la Société royale belge d'Entomologie, 131 : 231-234.
, 2000, Hétéroptères nouveaux ou remarquables pour la faune de Belgique., Bulletin de la Société royale belge d'Entomologie, 136 : 124-143.
, 1988, Section "Orchidées d'Europe". Bilan des activités 1986-1987., Les Naturalistes belges, 69 : 55-64.
, 1980, Présence d'Epipactis muelleri dans le bassin de l'Ourthe., Natura Mosana, 33 : 206-208.
, 1984, Les orchidées de l'Ourthe moyenne : bilan de quatre années de prospection., IFBL, feuille de contact trimestrielle, 2 : 5-7.
, 2003, La Coronelle lisse, Coronella austriaca Laurenti, 1768, en Famenne : données récentes (1986-2003) sur la répartition, l'écologie et le statut de l'espèce., Parcs et Réserves, 58 (4) : 27-37.
, 2000, Apports à la chorologie des Hyménoptères Symphytes de Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg. XXI., Bulletin de la Société royale belge d'Entomologie, 136 (1-6) : 24-29.
, 1971, Excursion annuelle dans la région de Barvaux-sur-Ourthe, le 21 juin 1970., Natura Mosana, 24 : 14-20.

Divers

Sources

RESNAT

Répondants de l'information

Réserves Naturelles RNOB NATAGORA

Date de la dernière modification de la fiche

2018-09-03