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1718 - Bois Bellin

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Jemeppe-sur-Sambre
Cantonnements DNF :Namur
Surface :12.15 ha
Coordonnées :X Lambert : 168512 - Y Lambert : 132597
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le Bois Bellin s'étend entre les villages de Balâtre et de Boignée, sur le flanc gauche de la vallée de la Ligne, à la limite nord-ouest de la commune de Jemeppe-sur-Sambre. Couvrant une dizaine d'hectares à peine, il constitue un ilot forestier au sein d'un paysage essentiellement agricole. Si la partie nord du bois est relativement plane et en connexion avec le plateau limoneux cultivé, le versant sud montre en revanche un relief beaucoup plus chaotique avec la présence de nombreux affleurements rocheux, de dépressions entourées de petites parois verticales, de zones d'éboulis, de micro-ravins, etc. Cette physionomie chahutée est due à la fois à l'action de phénomènes karstiques variés, donnant au site un grand intérêt géomorphologique, et à d'anciennes activités artisanales d'extraction de pierres calcaires. Le peuplement forestier est très diversifié et difficile à caractériser, comprenant des éléments de chênaie-charmaie calciphile, de hêtraie-chênaie, de boulaie et des fragments d'érablières de ravin. Au printemps, le sous-bois est parsemé de jonquilles (Narcissus pseudonarcissus), d'anémone des bois (Anemone nemorosa) et plus tard de mercuriales vivaces (Mercurialis perennis), dont l'abondance témoigne du caractère ancien du Bois Bellin. L'élément phare de la flore locale est toutefois l'hellébore vert (Helleborus viridis subsp. occidentalis), autre plante à floraison vernale considérée comme menacée en Région wallonne et très rare au nord du sillon sambro-mosan. Les bryophytes et les fougères y sont très bien représentées, notamment la langue de cerf (Asplenium scolopendrium). On observe aussi très localement une orchidée forestière peu courante dans la région, l'orchis mâle (Orchis mascula). Malgré ses multiples richesses, ce site communal ne bénéficie d'aucun statut de protection et n'a pas été repris dans le réseau Natura 2000.

Carto

Régions naturelles

  • D0 - Hesbaye

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Balâtre12.15 haJEMEPPE-SUR-SAMBRENAMUR

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Namur12.15 haNamur

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

A compléter

Propriétaire(s)

Commune de Jemeppe-sur-Sambre

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Gestionnaire

A compléter

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Plantes - Plantes supérieures
Anemone ranunculoidesPetite plage2011E. Branquart
Asplenium scolopendrium2019E. Branquart et al.
Helleborus viridis subsp. occidentalisAbondant - ouest du site2019AE. Branquart et al.
Narcissus pseudonarcissus2019E. Branquart et al.
Noettia ovata2010E. Branquart
Orchis mascula2010E. Branquart
Polystichum aculeatum2010E. Branquart

Commentaires sur la faune

Mammifères (données J.-Y. Baugnée + divers obs. 2007-2018): Martes foina, Oryctolagus cuniculus, Vulpes vulpes.

Oiseaux (données J.-Y. Baugnée + divers obs. 2007-2018): Buteo buteo, Columba oenas, Columba palumbus, Corvus corone, Dendrocopos major, Erithacus rubecula, Fringilla coelebs, Garrulus glandarius, Parus caeruleus, Parus major, Perdix perdix, Phylloscopus collybita, Picus viridis, Prunella modularis, Sitta europaea, Sturnus vulgaris, Sylvia atricapilla, Troglodytes troglodytes, Turdus merula, Turdus viscivorus.

Coléoptères (données J.-Y. Baugnée, 2007 et 2017): Aphthona sp., Archarius pyrrhoceras, Betulapion simile, Calvia decemguttata, Calvia quatuordecimguttata, Cerylon histeroides, Chilocorus renipustulatus, Clitostethus arcuatus, Coccinella septempunctata, Corticarina sp., Crepidodera aurea, Dalopius marginatus, Drilus flavescens, Ernoporicus caucasicus, Euplectus piceus, Exochomus quadripustulatus, Grammoptera ruficornis, Halyzia sedecimguttata, Harmonia axyridis, Hylesinus fraxini, Kalcapion pallipes, Longitarsus melanocephalus, Longitarsus parvulus, Oomorphus concolor, Orsodacne cerasi, Oulema gallaeciana, Pelenomus quadrituberculatus, Propylea quatuordecimpunctata, Protapion fulvipes, Rhizophagus dispar, Stenurella melanura, Stereonychus fraxini, Strophosoma capitatum, Uleiota planata, Vibidia duodecimguttata, Vincenzellus ruficollis.

Diptères (données J.-Y. Baugnée, 2007 et 2017): Brachyopa scutellaris, Ctenophora pectinicornis, Dasineura violahirtae, Elachiptera sp., Episyrphus balteatus, Leucophenga maculata, Micropselapha filiformis, Norellia spinipes, Thaumatomyia notata, Volucella bombylans.

Hémiptères (données J.-Y. Baugnée, 2007 et 2017): Aneurus avenius, Anthocoris nemoralis, Cacopsylla melanoneura, Cardiastethus fasciiventris, Coreus marginatus, Deraeocoris lutescens, Dicyphus globulifer, Elasmostethus interstinctus, Elasmucha grisea, Grypocoris sexguttatus, Issus coleoptratus, Kleidocerys resedae, Lygus pratensis, Lygus rugulipennis, Mermitelocerus schmidtii, Metatropis rufescens, Nabis rugosus, Pentatoma rufipes, Rhopalus subrufus, Scolopostethus grandis, Zygina flammigera.

Hyménoptères (données J.-Y. Baugnée, 2007 et 2017): Amauronematus sp., Andrena carantonica, Andrena fulva, Andrena subopaca, Bombus pascuorum, Bombus terrestris, Cynips longiventris, Dolerus sp., Lasius brunneus, Myrmica ruginodis, Nomada fabriciana, Nomada panzeri, Osmia cornuta, Temnothorax nylanderi, Vespula vulgaris.

Lépidoptères (données J.-Y. Baugnée, 2007 et 2017): Aglais urticae, Allophyes oxyacanthae, Anthocharis cardamines, Celastrina argiolus, Coleophora laricella, Diurnea fagella, Erannis defoliaria, Gonepteryx rhamni, Inachis io, Pararge aegeria, Pieris napi, Pieris rapae, Pieris sp., Polygonia c-album, Taleporia tubulosa, Teleiodes vulgella, Vanessa atalanta.

Névroptères (données J.-Y. Baugnée, 2007 et 2017): Chrysoperla carnea, Hemerobius humulinus, Micromus angulatus.

Mollusques gastéropodes (données J.-Y. Baugnée, 2007 et 2017): Cepaea hortensis, Clausilia bidentata, Cochlodina laminata, Deroceras reticulatum, Discus rotundatus, Hygromia cinctella, Lehmannia marginata, Merdigera obscura.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données E. Branquart, 2010-2012; E. Bisteau et J.-Y. Baugnée, 2007-2017; A.E.F, 2017-2018): Acer campestre, Acer pseudoplatanus, Adoxa moschatellina, Alliaria petiolata, Allium schoenoprasum, Anemone nemorosa, Anemone ranunculoides, Anthriscus sylvestris, Arum maculatum, Asplenium scolopendrium, Asplenium trichomanes subsp. quadrivalens, Betula pendula, Betula pubescens, Brachypodium sylvaticum, Campanula trachelium, Cardamine hirsuta, Carex digitata, Carex divulsa subsp. leersii, Carex sylvatica, Carpinus betulus, Chaerophyllum temulum, Circaea lutetiana, Clematis vitalba, Corydalis solida, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Cruciata laevipes, Deschampsia cespitosa, Dryopteris filix-mas, Euphorbia amygdaloides, Fagus sylvatica, Fallopia japonica, Fallopia sp., Fraxinus excelsior, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Hedera helix, Helleborus viridis subsp. occidentalis, Heracleum sphondylium, Humulus lupulus, Hypericum hirsutum, Lamium galeobdolon, Lamium purpureum, Larix kaempferi, Ligustrum vulgare, Lonicera periclymenum, Malva sylvestris, Melica uniflora, Mercurialis perennis, Milium effusum, Moehringia trinervia, Narcissus pseudonarcissus, Neottia ovata, Orchis mascula, Paris quadrifolia, Phyteuma spicatum, Polygonatum multiflorum, Polypodium interjectum, Polystichum aculeatum, Populus x canadensis, Populus x canescens, Potentilla sterilis, Primula elatior, Prunella vulgaris, Prunus avium, Quercus robur, Ranunculus auricomus, Ranunculus ficaria, Ranunculus repens, Ribes uva-crispa, Rosa arvensis, Rubus fruticosus s.l., Rumex conglomeratus, Rumex sanguineus, Salix caprea, Sambucus nigra, Senecio vulgaris, Tilia x europaea, Veronica hederifolia, Veronica persica, Viola odorata, Viola riviniana, Viscum album.

Espèces exotiques

Plantes: Allium schoenoprasum, Fallopia canadensis, Larix kaempferi, Populus x canadensis, Viola odorata.

Animaux: Harmonia axyridis.

Conservation

Objectifs de conservation

A compléter

Menaces

A compléter

Recommandations

A compléter

Plan de gestion

A compléter

Accès du public

A compléter

Détails

Description physique

Le Bois Bellin occupe le flanc nord de la vallée de la Ligne, en rive gauche de la rivière, entre les villages de Boignée (à l'ouest) et Balâtre (à l'est), à la limite nord-ouest de la commune de Jemeppe-sur-Sambre. Cet affluent de l'Orneau coule à cet endroit de l'ouest vers l'est et sa vallée est parcourue par une route, la rue des Bancs, qui longe le versant sud du bois. Le site prend place dans un paysage agricole légèrement vallonné constitué surtout de cultures et de quelques rares prairies permanentes, à une altitude de 140 m environ.

Ce petit bois isolé d'une dizaine d'hectares comprend une portion plus ou moins plane, au nord, en connexion avec le plateau limoneux, et une partie au sud beaucoup plus accidentée où pointent divers affleurements rocheux avec une succession de dépressions et de petites parois verticales, relief mouvementé dû à la fois à l'action des phénomènes karstiques et à l'activité extractrice passée. Il s'agit d'une forêt ancienne relativement épargnée par l'artificialisation, même si certaines zones ont servi de dépôts d'immondices, tandis que le secteur oriental a été partiellement aménagé comme parcours pour moto et vélo-cross.

Le Bois Bellin repose sur des roches de la Formation de Namur, essentiellement des calcaires carbonifères du Tournaisien supérieur (Ivorien) et du Viséen inférieur (Molinacien). Ce sont des calcaires fortement dolomitisés et localement riches en crinoïdes. Le pendage est incliné vers le sud/sud-ouest.

L'intérêt géologique et géomorphologique du Bois Bellin apparaît remarquable mais est resté longtemps méconnu: on y observe notamment des reliefs ruiniformes, des lapiez, des dolines, des roches dites «cariées», des cavités karstiques, etc. (voir BAUTHIERE, 2013).

Du point de vue phytogéographique, le Bois Bellin se situe à la limite entre le district mosan et le district brabançon.

Description biologique

Couvrant le flanc gauche de la vallée de la Ligne, le Bois Bellin est un petit massif forestier d'une dizaine d'hectares isolé au sein d'un paysage essentiellement agricole. La flore de ce bois calcaire a récemment été inventoriée par l'A.E.F. au cours de deux excursions respectivement en septembre 2017 et fin mars 2018 (GIOT, 2019).

Les strates arborescente et arbustive sont constituées de l'érable champêtre (Acer campestre), du bouleau verruqueux (Betula pendula), du bouleau pubescent (Betula pubescens), du charme (Carpinus betulus), du noisetier (Corylus avellana), du frêne commun (Fraxinus excelsior), du troène commun (Ligustrum vulgare), du peuplier grisard (Populus x canescens), du merisier (Prunus avium), du tilleul d'Europe (Tilia x europaea), du groseillier à maquereau (Ribes uva-crispa), du rosier des champs (Rosa arvensis), etc.

La flore herbacée est relativement variée mais ne renferme pas d'espèces rarissimes, à l'exception de l'hellébore vert (Helleborus viridis subsp. occidentalis), plante vivace très abondante localement dans la partie occidentale du bois, dans les secteurs à sol superficiel ou rocailleux. Il s'agit d'une espèce à floraison vernale, neutrocalcicole et de distribution subatlantique, très rare en Région wallonne en dehors du district mosan.

L'abondance de la jonquille (Narcissus pseudonarcissus) est également à souligner. Cette plante bulbeuse caractéristique des sous-bois basophiles médio-européens est une indicatrice des forêts anciennes, comme c'est le cas de l'anémone des bois (Anemone nemorosa) et d'autres espèces encore.

On y observe en outre:

- des espèces thermophiles calcicoles et du mull calcique comme la campanule gantelée (Campanula trachelium), la laiche digitée (Carex digitata), la violette hérissée (Viola hirta), la mercuriale vivace (Mercurialis perennis), ...;

- des espèces du mull mésotrophe à polytrophe: moschatelline (Adoxa moschatellina), anémone des bois (Anemone nemorosa), brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum), laiche des bois (Carex sylvatica), corydale solide (Corydalis solida), fougère mâle (Dryopteris filix-mas), euphorbe des bois (Euphorbia amygdaloides), lamier jaune (Lamium galeobdolon), millet des bois (Milium effusum), parisette (Paris quadrifolia), sceau de Salomon commun (Polygonatum multiflorum), primevère élevée (Primula elatior), renoncule tête d'or (Ranunculus auricomus), etc.;

- quelques espèces des ourlets basiphiles mésophiles comme le millepertuis velu (Hypericum hirsutum), la potentille faux-fraisier (Potentilla sterilis);

- des nitrophytes comme l'alliaire (Alliaria petiolata), la benoite commune (Geum urbanum), le lierre terrestre (Glechoma hederacea), la berce spondyle (Heracleum sphondylium), la moehringie à trois nervures (Moehringia trinervia), l'ortie dioïque (Urtica dioica), etc.;

- quelques espèces forestières plutôt acidoclines dont la violette de Rivinus (Viola riviniana), la mélique uniflore (Melica uniflora);

- un peuplement de fougères de rochers calcaires ombragés avec le polypode intermédiaire (Polypodium interjectum), la langue de cerf (Asplenium scolopendrium), la fausse capillaire (Asplenium trichomanes subsp. quadrivalens).

La bordure nord du bois, en contact avec la zone agricole, montre en outre diverses plantes souvent nitrophiles dont le cerfeuil sauvage (Anthriscus sylvestris), la cardamine hirsute (Cardamine hirsuta), le gaillet croisette (Cruciata laevipes), la renouée du Japon (Fallopia japonica), le lamier pourpre (Lamium purpureum), le séneçon vulgaire (Senecio vulgaris), la véronique à feuilles de lierre (Veronica hederifolia), le gouet tacheté (Arum maculatum), la laiche de Leers (Carex divulsa subsp. leersii), le houblon (Humulus lupulus), la mauve sauvage (Malva sylvestris), la ficaire (Ranunculus ficaria), etc.

Monument naturel

Phénomènes karstiques variés (voir BAUTHIERE, 2013).

Monument historique

Présence, sur le versant opposé de la vallée de la Ligne, au bord de la rue du Trou, des vestiges de la première église de Balâtre remontant au Xème siècle et dédiée à sainte Aldegonde, fondatrice de l'Abbaye de Maubeuge au VIIème siècle (voir DELAUNOIS et HARDY, 2016).

Histoire du site

Le Bois Bellin figure déjà sur la carte de Ferraris datée de 1777, époque à laquelle il constituait une petite enclave du Duché de Brabant aux confins du Comté de Namur.

Divers

Sources

OFFH

Répondants de l'information

Etienne BRANQUART

Jean-Louis GIOT

Date de la dernière modification de la fiche

2019-06-12