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De l'ADN d'un loup de la meute flamande retrouvé sur des proies en Wallonie

Un loup a beaucoup fait parler de lui durant le mois de janvier du côté de Verviers. Tantôt photographié, tantôt filmé, il est également l'auteur de plusieurs attaques sur des proies domestiques.  Les analyses génétiques ont révélé qu'il s'agit d'un mâle issu de la meute de Noëlla et August, installée dans le Limbourg.

Nommé par les scientifiques GW1924m, ce mâle de lignée germano-polonaise n'est donc pas inconnu des bases de données.  Son ADN correspond à celui d'un des jeunes du couple Noëlla et August installé en Flandre, à Bourg Léopold. Né en 2020, il est donc en quête d'un nouveau territoire pour constituer sa propre meute.

Son périple s'affine au fur-et-à-mesure des résultats des analyses génétiques.  Comme l'indique la carte, il se trouvait le 15 janvier en Allemagne, près de Aachen.  Ensuite, il a fait des va-et-vient entre la Wallonie et l'Allemagne puisque son ADN a été retrouvé sur des proies domestiques à 

  • Sart-Lez-Spa (le 16/01),
  • Elsenborn (le 18/01),
  • Schleiden (côté allemand, le 20/01),
  • Boxho et Elsaute (le 30/01). 

Le 05/02, il se trouvait à Esch (côté allemand, en Rhénanie-Palatinat), à une centaine de kilomètres de sa dernière attaque.

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Ce loup s'est donc déplacé dans une région relativement limitée pendant 2 semaines, en périphérie de la Zone de Présence Permanente (ZPP) des Hautes-Fagnes.  Cette zone est, pour rappel, occupée durablement par des loups (le couple Akela et Maxima avec louveteaux ainsi qu'un nouveau mâle GW2391m), et est sans doute défendue contre toute intrusion d'un loup dispersant.

La collaboration transfrontalière [*] a donc permis

  1. d'identifier et de suivre les déplacements d'un des premiers loups flamands,

  2. d'écarter toute implication d'un des loups installés dans les Hautes-Fagnes dans les attaques survenues autour de la ZPP

  3. de constater son départ vers l'Allemagne début février. 

Toujours au registre de la collaboration transfrontalière, notons que des cartes annuelles de présence de loups (individu de passage, couple ou meute) au niveau du Benelux et de l'Allemagne sont diffusées ce jour et consultables sur le site reseauloup.be.  Elles donnent une bonne image de l'évolution de la répartition et de la reproduction des loups dans les pays du Benelux et en Allemagne au fil des années.

Le retour du loup dans le Benelux rend nécessaire la coopération transfrontalière : d'une part pour l'échange d'informations, de connaissances et de données sur une espèce occupant de très grands territoires (jusqu'à 350 km²), et d'autre part pour l'élaboration d'accords mutuels sur l'indemnisation des dommages, la politique et le suivi. Ces cartes sont issues de cette coopération internationale.  Leur périmètre pourrait s'élargir à l'avenir pour afficher des informations d'autres pays, puisque des loups issus du Danemark, de Pologne, de France et des pays alpins pourraient tout à fait migrer vers le Benelux.

Les cartes ont été rendues possibles grâce au parrainage du projet EuroLargeCarnivores dirigé par le WWF Allemagne.

>> Voir le communiqué de presse relatif à la coopération transfrontalière



[*] Flandre : INBO RW : Gecolab-Réseau loup Rhénanie du Nord-Westphalie : LANUV-Institut Senckenberg  

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