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2640 - Terril du Grand Conty

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Terril de Trévieusart / Minière du Grand Conti
Communes :Charleroi, Pont-à-Celles
Cantonnements DNF :Nivelles
Surface :32.60 ha
Coordonnées :X Lambert : 152903 - Y Lambert : 128443
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le terril du Grand Conty (parfois nommé Trévieusart) s'étend en périphérie nord de Charleroi, sur le territoire de l'ancienne commune de Gosselies, entre le canal Charleroi-Bruxelles, à l'ouest, la chaussée de Courcelles au sud, et l'autoroute A54, à l'est. Ce terril fut érigé pendant plusieurs décennies par le charbonnage du Grand Conty, dont les activités ont cessé en 1934. Au milieu des années 1970, on y a extrait du charbon résiduel et des schistes rouges, ce qui a entrainé un arasement partiel du terril. Quelques temps après, une usine de traitement des immondices est installée sur le site et ne sera finalement démantelée qu'en 2003. Entretemps, de 1980 à 1983, une société anglaise se lance de nouveau dans une extraction du charbon, cette fois à ciel ouvert. Cette activité sera cependant stoppée net suite au percement accidentel de la voûte de la nappe aquifère dite du Houiller, laquelle alimentait à l'époque une grande partie de la ville de Charleroi. Cet incident est à l'origine de l'apparition d'un plan d'eau de 2 ha dans la partie centrale du site. Malgré l'origine industrielle et les multiples perturbations anthropiques subies au fil du temps, ces terrains miniers ont été reconquis progressivement par une végétation très variée et une biodiversité particulièrement riche. En effet, ce périmètre d'une trentaine d'hectares se présente actuellement comme un refuge naturel où alternent bois de bouleaux et de saules, fourrés pionniers, friches, pelouses sèches, terrains dénudés, dépressions humides et mares temporaires, en plus de l'étang déjà cité. La présence de plantes rares souligne l'intérêt botanique du site, qui a fait l'objet d'inventaires dans le cadre de l'Interreg Destination terrils. Citons notamment la cotonnière allemande (Filago germanica), petite astéracée des pelouses et landes des sols siliceux, le jonc bulbeux (Juncus bulbosus), plante amphibie des eaux acides très localisée en dehors de l'Ardenne, ou encore le polystic à soies (Polystichum setiferum), fougère des forêts de ravin peu banale. A cela s'ajoute la flore spécifique de l'étang avec des herbiers aquatiques à cornifle immergé (Ceratophyllum demersum) et quelques massifs de jonc des chaisiers (Schoenoplectus lacustris), un hélophyte en forte régression. Le terril du Grand Conty constitue également un milieu de substitution pour de nombreuses espèces animales dont certaines sont qualifiées de rares ou bénéficient d'un statut de protection légale en Région wallonne, voire à l'échelle de la Communauté européenne. C'est le cas du crapaud calamite (Bufo calamita) qui constitue ici l'une de ses plus importantes et ultimes populations au nord de Charleroi. Inscrit en zone d'espace vert au plan de secteur mais non retenu lors de la mise en place du réseau Natura 2000, ce site mériterait d'être protégé dans son ensemble, d'autant qu'il a déjà été amputé ces dernières années.

Carto

Régions naturelles

  • B0 - Région limoneuse hennuyère

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Gosselies30.69 haCHARLEROIHAINAUT
Thiméon1.91 haPONT-A-CELLESHAINAUT

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Nivelles32.6 haMons

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Oui  Communes Oui  Région Oui  Autres publics Oui

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Fulica atraNonNon2020J. Preud'homme
Lullula arboreaOuiOui2013N. Christiaen
Phylloscopus trochilusOuiNonNicheur2020J. Preud'homme
Podiceps cristatusOuiNonNicheur possible2021Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Bufo bufoOuiNon2020Divers obs.
Bufo calamitaOuiOuiPopulation importante2021ADivers obs.
Lissotriton helveticusOuiNon2011R. Genevrois
Lissotriton vulgarisOuiNon2020P. Blondé, J. Preud'homme
Pelophylax kl. esculentusOuiNon2020P. Dupriez, M. Bonnet
Rana temporariaOuiNon2020J. Preud'homme
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Melanargia galatheaNonNon2011P. Blondé
Invertébrés - Insectes - Coléoptères
Adalia bipunctata2020J. Preud'homme
Anisosticta novemdecimpunctata2020V. Vanhecke
Gronops lunatus2009P. Limbourg, D. Ignace
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Oedipoda caerulescens2020P. Blondé, J. Preud'homme
Invertébrés - Insectes - Hyménoptères
Anthidium punctatum2020J. Preud'homme
Macropis europaea2020J. Preud'homme
Plantes - Plantes supérieures
Aphanes australis2020M. Bonnet
Centaurium erythraea2020Divers obs.
Ceratophyllum demersum2020J. Preud'homme, V. Vanhecke
Epipactis helleborine2020Divers obs.
Filago germanica2020J. Preud'homme, M. Bonnet
Juncus bulbosus2020M. Bonnet
Lythrum portula2020M. Bonnet
Neottia ovata2020M. Bonnet
Polystichum setiferum2020M. Bonnet
Schoenoplectus lacustris2020J. Preud'homme, M. Bonnet

Commentaires sur la faune

Oiseaux (données div. obs. 2012-2023): Accipiter nisus, Actitis hypoleucos, Aegithalos caudatus, Alauda arvensis, Alopochen aegyptiaca, Anas platyrhynchos, Ardea cinerea, Aythya fuligula, Buteo buteo, Carduelis carduelis, Certhia brachydactyla, Coloeus monedula, Columba palumbus, Corvus corone, Curruca (= Sylvia) curruca, Cyanistes caeruleus, Dendrocopos major, Erithacus rubecula, Falco tinnunculus, Fringilla coelebs, Fulica atra, Gallinula chloropus, Garrulus glandarius, Lullula arborea, Motacilla alba, Motacilla cinerea, Parus major, Periparus ater, Phasianus colchicus, Phylloscopus collybita, Phylloscopus trochilus, Pica pica, Picus viridis, Podiceps cristatus, Poecile montanus, Poecile palustris, Prunella modularis, Psittacula krameri, Regulus ignicapilla, Regulus regulus, Sitta europaea, Sylvia atricapilla, Tachybaptus ruficollis, Troglodytes troglodytes, Turdus merula, Turdus philomelos.

Amphibiens (données div. obs. 2012-2023): Bufo bufo, Bufo calamita, Lissotriton helveticus, Lissotriton vulgaris, Pelophylax kl. esculentus, Rana temporaria.

Lépidoptères rhopalocères (données div. obs. 2010-2020): Anthocharis cardamines, Aphantopus hyperantus, Inachis io, Leptidea sp., Maniola jurtina, Melanargia galathea, Pararge aegeria, Pieris napi, Pieris rapae, Polygonia c-album, Polyommatus icarus, Pyronia tithonus, Vanessa atalanta.

Odonates (données div. obs. 2009-2020): Anax imperator, Coenagrion puella, Cordulia aenea, Enallagma cyathigerum, Erythromma lindenii, Erythromma najas, Erythromma viridulum, Gomphus pulchellus, Ischnura elegans, Libellula depressa, Orthetrum cancellatum, Platycnemis pennipes, Pyrrhosoma nymphula, Sympetrum striolatum.

Orthoptères (données div. obs. 2011-2020): Chorthippus biguttulus, Chorthippus brunneus, Conocephalus fuscus, Leptophyes punctatissima, Meconema meridionale, Meconema thalassinum, Oedipoda caerulescens, Pholidoptera griseoaptera, Pseudochorthippus parallelus, Tetrix undulata, Tettigonia viridissima.

Coléoptères (données P. Limbourg et D. Ignace 2012; J. Preud'homme 2020-2021): Acupalpus dubius, Acupalpus flavicollis, Adalia bipunctata, Adalia decempunctata, Agabus bipustulatus, Agonum emarginatum, Agonum muelleri, Agonum viduum, Aleochara intricata, Amalus scortillum, Amara aenea, Amara aulicus, Amara bifrons, Amara consularis, Amara convexior, Amara curta, Amara eurynota, Amara ovata, Amara plebeja, Anisodactylus binotatus, Anisosticta novemdecimpunctata, Anthicus antherinus, Anthonomus bruneipennis, Anthonomus rubi, Apion frumentarium, Asaphidion pallipes, Aspidapion aeneum, Aspidapion radiolus, Badister bullatus, Balanobius crux, Bembidium lunulatum, Betulapion simile, Brachypera zoilus, Bradycellus verbasci, Bruchus affinis, Bruchus loti, Calathus erratus, Calvia decemguttata, Calvia quatuordecimguttata, Catapion pubescens, Ceratapion carduorum, Ceratapion gibbirostre, Ceutorhynchus pallidactylus, Ceutorhynchus resedae, Ceutorhynchus turbatus, Ceutorhynchus typhae, Chilocorus renipustulatus, Cionus olens, Cionus tuberculosus, Clivina fossor, Coccinella quinquepunctata, Coccinella septempunctata, Drupenatus nasturtii, Eutrichapion ervi, Eutrichapion viciae, Gronops lunatus, Gymnetron veronicae, Hadroplontus litura, Harmonia axyridis, Harpalus affinis, Harpalus rubripes, Harpalus tardus, Hippodamia variegata, Hypera conmaculata, Hypera meles, Hypera miles, Hypera nigrirostris, Hypera plantaginis, Hypera postica, Ischnopterapion loti, Ischnopterapion virens, Larinus turbinatus, Leistus spinibarbis, Leptura quadrifasciata, Malvapion malvae, Mecinus janthinus, Mecinus pascuorum, Melanobaris morio, Metallina properans, Microlestes maurus, Microlestes minutulus, Microplontus millefolii, Microplontus rugulosus, Mogulones geographicus, Nanophyes marmoratus, Nebria salina, Nedyus quadrimaculatus, Notaphus obliquum, Notiophilus aquaticus, Notiophilus quadripunctatus, Notiophilus substriatus, Ocydromus tetragrammum, Olisthopus rotundicollis, Orthochaestes setiger, Oxystoma cerdo, Oxystoma ochropus, Oxystoma pomonae, Paederus fuscipes, Panagaeus cruxmajor, Paradromius linearis, Paraphonus maculicornis, Parethelcus pollinarius, Pelenomus waltoni, Perapion violaceum, Philonthus carbonarius, Philonthus cognatus, Philonthus coprophilus, Phyllobius viridieaeris, Propylea quatuordecimpunctata, Protapion apricans, Protapion filirostre, Protapion trifolii, Pseudapion rufirostre, Pseudoophonus rufipes, Pseudoperapion brevirostre, Pterostichus vernalis, Quedius fuliginosus, Quedius semiobscurus, Rhinocyllus conicus, Rhinoncus pericarpius, Rhinusa tetra, Sitona cylindricollis, Sitona discoideus, Sitona hispidulus, Sitona lepidus, Sitona lineatus, Sitona striatellus, Sitona suturalis, Sitona waterhousei, Stenolophus mixtus, Stenopterapion meliloti, Stenopterapion tenue, Stenus brunnipes, Stenus impressus, Tachyporus hypnorum, Taeniapion urticarium, Trepanes articulatus, Trichosirocalus troglodytes, Tychius breviusculus, Tychius junceus, Tychius meliloti, Tychius picirostris, Tychius pusillus, Tychius squamulatus, Vibidia duodecimguttata, Zacladus exiguus.

Hyménoptères (données J. Preud'homme 2020-2021): Andrena rosae, Andrena ventralis, Anthidium manicatum, Anthidium punctatum, Bombus pascuorum, Macropis europaea, Megachile ericetorum, Melitta nigricans, Nomada flavoguttata, Nomada fucata, Osmia caerulescens.

Commentaires sur la flore

Plantes vasculaires (données div. obs. 2017-2023): Achillea millefolium, Agrimonia eupatoria, Agrostis stolonifera, Alisma plantago-aquatica, Allium ursinum, Alnus glutinosa, Anagallis arvensis, Angelica sylvestris, Aphanes arvensis, Aphanes australis, Apium nodiflorum, Arctium lappa, Arctium sp., Argentina anserina (= Potentilla anserina), Arrhenatherum elatius, Asplenium scolopendrium, Athyrium filix-femina, Barbarea vulgaris, Bellis perennis, Betula pendula, Buddleja davidii, Calamagrostis epigejos, Callitriche sp., Carduus crispus, Carex acutiformis, Carex hirta, Carex otrubae (= cuprina), Carex pendula, Carex remota, Carex sylvatica, Carlina vulgaris, Centaurea jacea, Centaurium erythraea, Cerastium fontanum, Cerastium glomeratum, Ceratophyllum demersum, Chenopodium album, Circaea lutetiana, Cirsium arvense, Cirsium palustre, Cirsium vulgare, Clematis vitalba, Clinopodium vulgare, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Crepis biennis, Cruciata laevipes, Cytisus scoparius, Daucus carota, Dipsacus fullonum, Dryopteris filix-mas, Echium vulgare, Eleocharis palustris, Epilobium angustifolium (= Chamaenerion angustifolium), Epilobium hirsutum, Epilobium montanum, Epilobium parviflorum, Epilobium tetragonum subsp. lamyi, Epipactis helleborine, Equisetum arvense, Erigeron annuus, Eupatorium cannabinum, Euphorbia lathyris, Fallopia convolvulus, Filago germanica, Filipendula ulmaria, Fragaria vesca, Fumaria officinalis, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Geranium dissectum, Geranium pyrenaicum, Geranium robertianum, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Glyceria fluitans, Glyceria sp., Gnaphalium uliginosum, Herniaria glabra, Hieracium lachenalii, Hieracium laevigatum, Holcus lanatus, Humulus lupulus, Hypericum perforatum, Hypochaeris radicata, Inula conyzae, Iris sp., Juncus articulatus, Juncus bulbosus, Juncus effusus, Juncus inflexus, Juncus tenuis, Kickxia elatine, Lathyrus pratensis, Lathyrus sylvestris, Leontodon saxatilis, Lepidium didymum (= Coronopus didymus), Leucanthemum vulgare, Lotus corniculatus, Lotus glaber, Luzula campestris, Lycopus europaeus, Lysimachia nummularia, Lysimachia vulgaris, Lythrum portula, Lythrum salicaria, Malva moschata, Matricaria chamomilla, Medicago lupulina, Melilotus albus, Melilotus officinalis, Mentha aquatica, Mercurialis annua, Milium effusum, Myosotis arvensis, Myosotis ramosissima, Neottia ovata, Oenothera parviflora, Papaver rhoeas, Pastinaca sativa subsp. urens, Persicaria hydropiper, Persicaria lapathifolia, Phragmites australis, Picris hieracioides, Pilosella aurantiaca (= Hieracium aurantiacum), Pilosella piloselloides subsp. bauhinii (= Hieracium bauhinii), Plantago lanceolata, Plantago major, Poa nemoralis, Poa trivialis, Polygonum aviculare, Polystichum setiferum, Populus tremula, Potentilla argentea, Potentilla intermedia, Potentilla norvegica, Potentilla recta, Prunella vulgaris, Prunus serotina, Pulicaria dysenterica, Pyrola sp., Quercus robur, Ranunculus repens, Ranunculus sceleratus, Reseda luteola, Reynoutria japonica (= Fallopia japonica), Ribes rubrum, Robinia pseudoacacia, Rosa rugosa, Rumex conglomeratus, Rumex sanguineus, Rumex sp., Sagina micropetala, Salix viminalis, Sambucus nigra var. laciniata, Sanguisorba minor, Saxifraga tridactylites, Schoenoplectus lacustris, Scirpus sylvaticus, Scrophularia auriculata, Scrophularia nodosa, Senecio inaequidens, Senecio vulgaris, Silene dioica, Sinapis arvensis, Solanum dulcamara, Solidago gigantea, Sonchus arvensis, Sonchus asper, Sonchus oleraceus, Spergularia rubra, Stellaria holostea (= Rabelera holostea), Symphytum officinale, Taraxacum sp., Teucrium scorodonia, Torilis japonica, Trifolium arvense, Trifolium dubium, Tussilago farfara, Typha latifolia, Verbena officinalis, Veronica anagallis-aquatica, Veronica beccabunga, Veronica officinalis, Veronica persica, Veronica serpyllifolia, Vicia cracca, Vicia hirsuta, Vicia sepium, Vicia tetrasperma, Viola arvensis, Viola riviniana.

Champignons (données div. obs. 2017-2020): Amanita muscaria, Collybia confluens, Laccaria laccata, Lactarius circellatus, Langermannia gigantea, Russula aeruginea, Russula exalbicans.

Espèces exotiques

Animaux: Alopochen aegyptiaca, Harmonia axyridis, Phasianus colchicus, Psittacula krameri.

Plantes: Buddleja davidii, Erigeron annuus, Fallopia japonica, Geranium pyrenaicum, Juncus tenuis, Oenothera parviflora, Pastinaca sativa subsp. urens, Potentilla intermedia, Potentilla norvegica, Prunus serotina, Reynoutria japonica (= Fallopia japonica), Robinia pseudoacacia, Rosa rugosa, Senecio inaquidens, Solidago gigantea

Conservation

Objectifs de conservation

L'ensemble de cet ancien site minier mériterait un statut de protection qui se justifie par la présence d'une population majeure de crapaud calamite (espèce d'intérêt communautaire) et de diverses autres espèces végétales et animales rares et inscrite dans la LCN.

Plan de gestion

Des actions de gestion en faveur de la nature ont été avalisées et réalisées par la HEPH-Condorcet de Ath.

Le site a par ailleurs été repris en limite nord du périmètre d'un futur projet LIFE porté par la Ville de Charleroi en collaboration avec Ardenne & Gaume.

Détails

Description physique

Le terril du Grand Conty (parfois appelé terril de Trévieusart) s'étend en périphérie nord de Charleroi, essentiellement sur le territoire de l'ancienne commune de Gosselies, dans une région densément urbanisée et traversée de nombreuses voies de communication. Le périmètre considéré ici, d'une surface d'environ 32 ha, est limité à l'ouest par le canal Charleroi-Bruxelles (orienté ici dans l'axe sud-nord) et la route parallèle dite du Pircha; à l'est par l'autoroute A54 ; au nord par le ruisseau du Sauci auquel succède des terres agricoles, le bois du Pircha puis le nœud autoroutier A54/A15. Au sud, circule la chaussée de Courcelles desservant plusieurs quartiers de Gosselies-ouest (Le Rosy, Le Masy, ...). Le relief local est légèrement ondulé et l'altitude s'échelonne entre 120 et 140 m.

Les données techniques relatives au terril en lui-même sont synthétisées sur la fiche descriptive du SPW (http://carto1.wallonie.be/documents/terrils2018/fiche2018_terril.idc?Id=468). L'historique du site est bien résumé par JANSSENS (2017). Le terril a été constitué au 19ème et début du 20ème siècles par le charbonnage du Grand Conty, dont les activités ont cessé en 1934, peu après le scandale des affaissements de terrain causés par l'extraction du charbon. En 1974, le terril est exploité pour son charbon résiduel et ses schistes rouges. Entre 1976 et 1988, une usine de traitement des immondices décharge 260.000 tonnes de déchets autorisés sur le site, le long de la rue Latérale.

De 1980 à 1983, la société anglaise SOCMIN se lance dans l'exploitation du charbon à ciel ouvert au nord de cette décharge. Occupant une centaine de travailleurs, la société produit 107.000 tonnes de charbon sur cette courte période. La SOCMIN a son unité de triage-lavage sur le site et la production est écoulée dans des centrales électriques. Alors que des sondages ont confirmé la présence de veines de charbons dans les 50 premiers mètres de profondeur, l'exploitation se heurte à des couches probablement déhouillées avant la mise en vigueur du Règlement des Mines. L'exploitation se déroule sur 35 m de profondeur lorsque que le toit de la nappe aquifère du Houiller est accidentellement percé, ce qui entraine l'arrêt définitif de l'activité et la formation d'un étang artificiel de 2,2 ha (d'une longueur maximale de 277 m pour 115 m de largeur). Suite à cet incident, la Régie des Eaux s'est inquiétée de possibles risques de pollution car la nappe assurait à l'époque 60% de la fourniture d'eau de la ville de Charleroi. Depuis lors,le contrôle de la qualité des eaux de cet étang est assuré sur base de prélèvements annuels.

En 2003, l'usine de traitement des immondices est démolie et l'assainissement des terrains est assuré par la SPAQUE. Aucune pollution particulière n'a été constatée depuis sur le site qui accueille, depuis le milieu des années 2000, le hangar de Travhydro construit par les Entreprises Réunies R. De Cock S.A. entre l'étang et la A54.

Description biologique

Le terril du Grand Conty est un terril minier qui s'étendait originellement sur environ 6,5 ha et qui dépendant d'un charbonnage dont les activités ont stoppé en 1934. Le charbon résiduel et les schistes rouges y ont été extraits durant les années 1970. Au début des années 1980, une société anglaise se lance dans l'exploitation du charbon à ciel ouvert. C'est de cette époque que date l'apparition d'un étang de 2 ha, suite au percement accidentel de la voûte de la nappe phréatique. Le périmètre actuel couvre une trentaine d'hectares et regroupe une belle mosaïque de milieux: bois secondaire à saule blanc et bouleaux et friches humides à l'ouest (vers le canal); étang central; terril arasé avec friches sèches, pelouses ouvertes et fourrés à l'est (vers l'autoroute). Ce dernier secteur a été amputé, vers 2005, par l'aménagement d'un vaste hangar par une entreprise de construction.

La description et la cartographie des habitats restent à réaliser. En ce qui concerne la flore, on dispose d'un intéressant compte-rendu d'excursion par la Société des Naturalistes de Charleroi (JANSSENS, 2017) et de diverses donneés collectées ultérieurement (la liste compte actuellement près de 200 espèces de plantes vasculaires!). En 2020-2021, de nombreuses données biologiques ont été recueillies lors d'une campagne d'inventaires menée dans le cadre de l'Interreg Destination terrils (obs. J. Preud'homme et M. Bonnet). Le site a également été exploré par D. Ignace et P. Limbourg en 2012 en vue d'y recenser la faune des Coléoptères (https://www.insectesdebelgique.be/Biotopes/grand%20Conty.html).

L'étang, alimenté par les eaux de la nappe du calcaire carbonifère, est entouré de bois et de fourrés, mais ses rives sont assez abondamment colonisées par une végétation rivulaire diversifiée: plantain d'eau (Alisma plantago-aquatica), jonc des chaisiers (Schoenoplectus lacustris), massette à larges feuilles (Typha latifolia), pulicaire dysentérique (Pulicaria dysenterica), lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), consoude officinale (Symphytum officinale), scirpe des marais (Eleocharis palustris), jonc épars (Juncus effusus), lycope d'Europe (Lycopus europaeus), menthe aquatique (Mentha aquatica), salicaire commune (Lythrum salicaria), ... Ses eaux renferment des herbiers de myriophylle en épis (Myriophyllum spicatum) et de cornifle immergé (Ceratophyllum demersum).

L'ancien terril, au nord-est du plan d'eau, comporte encore des espaces dénudés et ouverts entre les zones embroussaillées. Elles sont maintenues en l'état par le caractère aride du substrat mais aussi par le passage répété de motos. Celles-ci ont créé des microreliefs au fond desquels apparaissent des mares temporaires non dénuées d'intérêt botanique et herpétologique. Celles-ci recèlent localement quelques éléments de végétation pionnière des grèves humides oligo-mésotrophes dont la gnaphale des mares (Gnaphalium uliginosum) et le pourpier d'eau (Lythrum portula).

Les pelouses sèches comptent notamment la vipérine (Echium vulgare), la cotonnière allemande (Filago germanica), la carline vulgaire (Carlina vulgaris), le myosotis rameux (Myosotis ramosissima), le liondent des rochers (Leontodon saxatilis), la petite pimprenelle (Sanguisorba minor), la véronique à feuilles de serpolet (Veronica serpyllifolia), la luzerne lupuline (Medicago lupulina), le millepertuis perforé (Hypericum perforatum), le trèfle pied-de-lièvre (Trifolium arvense), l'aphane à petits fruits (Aphanes australis), le saxifrage tridactyle (Saxifraga tridactylites), etc.

D'une hauteur et d'une densité généralement plus élevées, les friches sont souvent richement fleuries durant la bonne saison. Elles regroupent un mélange de plantes indigènes et naturalisées, d'espèces rudérales, prairiales et messicoles: fromental (Arrhenatherum elatius), chénopode blanc (Chenopodium album), lotier corniculé (Lotus corniculatus), picride fausse-épervière (Picris hieracioides), cirse des champs (Cirsium arvense), cirse commun (Cirsium vulgare), séneçon sud-africain (Senecio inaequidens), mauve musquée (Malva moschata), pâturin commun (Poa trivialis), érythrée petite-centaurée (Centaurium erythraea), brunelle commune (Prunella vulgaris), verveine officinale (Verbena officinalis), mélilot blanc (Melilotus albus), mélilot officinal (Melilotus officinalis), panais brûlant (Pastinaca sativa subsp. urens), fraisier des bois (Fragaria vesca), inule conyze (Inula conyzae), géranium disséqué (Geranium dissectum), géranium des Pyrénées (Geranium pyrenaicum), fumeterre officinal (Fumaria officinalis), carotte sauvage (Daucus carota), sténactis annuel (Erigeron annuus), vesce à quatre graines (Vicia tetrasperma), houlque laineuse (Holcus lanatus), potentille intermédiaire (Potentilla intermedia), laiteron des champs (Sonchus arvensis), gaillet croisette (Cruciata laevipes), gesse des prés (Lathyrus pratensis), agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), etc.

Les portions les plus forestières hébergent quelques espèces typiques, dont la langue de cerf (Asplenium scolopendrium), le polystic à soies (Polystichum setiferum), l'ail des ours (Allium ursinum), la circée de Paris (Circaea lutetiana), la double-feuille (Neottia nidus-avis), l'épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), la stellaire holostée (Stellaria holostea), la laiche à épis pendants (Carex pendula), le millet des bois (Milium effusum), ...

L'intérêt faunistique est documenté par un lot de données récentes (années 2010-2020) cependant relatives à un nombre limité de groupes.

L'avifaune comporte une quarantaine d'espèces liées surtout aux boisements et aux massifs arbustifs. Signalons notamment le pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), une espèce jadis banal mais en recul dans nos régions à tel point qu'il figure maintenant sur liste rouge. Le plan d'eau est attractif pour des espèces telles que le grèbe huppé (Podiceps cristatus), la gallinule poule-d'eau (Gallinula chloropus) et la foulque macroule (Fulica atra).

Le site accueille pas moins de 6 espèces d'amphibiens, dont le crapaud calamite (Bufo = Epidalea calamita), lié à la présence des ornières et petites mares temporaires. Il constitue ici l'une des populations les plus fournies du nord de Charleroi et aussi l'une des plus isolées. Sa conservation en est d'autant plus importante.

Dans le rayon des insectes, les connaissances sont encore limitées et seuls quelques groupes ont fait l'objet d'observations parcellaires (libellules, papillons diurnes, coccinelles, abeilles solitaires). Ce sont surtout les coléoptères qui ont été recherchés avec une certaine assiduité par deux entomologistes locaux en 2012: ils y ont recensé 132 espèces dont 10 Staphylinidae, 43 Carabidae et 77 Curculionidae. Parmi ces derniers figurent plusieurs raretés, en particulier Gronops lunatus Fabricius, 1775, découvert en nombre en 2009 mais jamais revu depuis. Ce charançon répertorié d'à peine trois localités wallonnes affectionne les lieux sablonneux découverts où il se tient au pied de diverses plantes (dont Spergula et Spergularia).

Histoire du site

Voir JANSSENS (2017) pour un résumé historique de la fondation du charbonnage du Grand Conty.

Divers

Sources

Interreg Destination terrils

Répondants de l'information

Julien Preud'homme (Ardenne et Gaume)

Date de la dernière modification de la fiche

2024-02-26