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2664 - Ribaudet

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Nassogne
Cantonnements DNF :Nassogne
Surface :0,896 ha
Coordonnées :X Lambert : 220850 - Y Lambert : 90405
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

La petite réserve naturelle domaniale du Ribaudet est située en basse Ardenne, à moins de 2 kilomètres au sud-est de Nassogne. Incluse dans une zone forestière, elle est constituée principalement d'une prairie humide abandonnée comprenant des groupements végétaux de grand intérêt: pré oligotrophe à molinie, nardaie, prairie maigre de fauche, mégaphorbiaie. La diversité floristique de cette prairie est très élevée pour un site aussi exigu, incluant plusieurs espèces d'orchidées ainsi que la scorsonère des prés (Scorzonera humilis), le nard (Nardus stricta), la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), etc. En revanche, la faune demeure méconnue et des investigations futures seraient nécessaires.

Carto

Régions naturelles

  • L2 - Ardenne septentrionale

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
NassogneNASSOGNELUXEMBOURG

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
NassogneMarche-en-Famenne

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

Région wallonne.

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Non  Région Oui  Autres publics Non

Gestionnaire

Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Nassogne, Place des Martyrs, 13, 6953 Forrières (Tél.: 084/37.43.10. - Fax: 084/37.43.11).

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6088Ribaudet

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Dryocopus martiusOuiNon2015D. Vieuxtemps
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Aporia crataegiNonNon2005P. Goffart
Brenthis inoNonNon2005P. Goffart
Melitaea diaminaNonNon2005P. Goffart
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Adscita statices2005P. Goffart
Plantes - Plantes supérieures
Crepis paludosa2005P. Goffart
Dactylorhiza maculata2005P. Goffart
Dactylorhiza majalis2005P. Goffart
Danthonia decumbens2005P. Goffart
Eriophorum angustifolium2005P. Goffart
Listera ovata2005P. Goffart
Nardus stricta2005P. Goffart
Platanthera chlorantha2005P. Goffart
Scorzonera humilis2005P. Goffart
Selinum carvifolia2005P. Goffart

Commentaires sur la faune

Lépidoptères (données P. Goffart 2005): Adscita statices, Aphantopus hyperantus, Aporia crataegi, Brenthis ino, Maniola jurtina, Melitaea diamina, Ochlodes sylvanus, Vanessa atalanta.

Orthoptères (données P. Goffart 2005): Chorthippus brunneus, Chorthippus parallelus, Chrysochraon dispar, Omocestus viridulus.

Commentaires sur la flore

Phanérogames (données P. Goffart 2005): Achillea millefolium, Achillea ptarmica, Agrostis canina, Agrostis capillaris, Ajuga reptans, Alchemilla xanthochlora, Alnus glutinosa, Alopecurus pratensis, Anemone nemorosa, Angelica sylvestris, Anthoxanthum odoratum, Barbarea sp., Bellis perennis, Betula pendula, Briza media, Caltha palustris, Cardamine pratensis, Carex acuta, Carex caryophyllea, Carex flacca, Carex ovalis, Carex pallescens, Carex panicea, Carex remota, Centaurea jacea s.l., Cerastium fontanum, Cirsium palustre, Crataegus sp., Crepis paludosa, Cruciata laevipes, Cynosurus cristatus, Dactylis glomerata, Dactylorhiza majalis, Dactylorhiza maculata, Danthonia decumbens, Digitalis purpurea, Elymus repens, Epilobium angustifolium, Equisetum sylvaticum, Eriophorum angustifolium, Festuca pratensis, Festuca rubra, Filipendula ulmaria, Galeopsis tetrahit, Galium palustre, Galium uliginosum, Galium verum, Heracleum sphondylium, Holcus lanatus, Holcus mollis, Hypericum perforatum, Hypochaeris radicata, Juncus acutiflorus, Juncus conglomeratus, Lathyrus pratensis, Leucanthemum vulgare, Listera ovata, Lotus pedunculatus, Luzula multiflora, Lychnis flos-cuculi, Lycopus europaeus, Mentha aquatica, Molinia caerulea, Myosotis nemorosa, Nardus stricta, Pimpinella saxifraga, Plantago lanceolata, Platanthera chlorantha, Potentilla anserina, Potentilla erecta, Potentilla sterilis, Primula veris, Prunella vulgaris, Quercus sp., Ranunculus acris, Ranunculus ficaria, Ranunculus flammula, Ranunculus repens, Rubus cf fruticosus, Rumex acetosa, Rosa canina, Salix aurita, Scorzonera humilis, Senecio ovatus, Selinum carvifolia, Stachys officinalis, Stachys sylvatica, Stellaria graminea, Succisa pratensis, Taraxacum sp., Tragopogon pratensis, Trifolium pratense, Valeriana dioica, Valeriana repens, Veronica chamaedrys, Vicia cracca, Vicia sepium.

Conservation

Plan de gestion

Les objectifs proposés pour la gestion de ce site, au stade actuel des connaissances, sont:

- maintenir une végétation de clairière maigre, essentiellement ouverte, avec des effets de lisière arborée feuillue en périphérie;

- maintenir et améliorer l'état de conservation des habitats d'intérêt communautaire du Molinion (n° 6410) et du pré de fauche (n° 6510), ainsi que de l'habitat prioritaire du Nardo-Gallion (n° 6230);

- maintenir et développer les populations d'orchidées et autres plantes protégées (Dactylorhiza majalis, D. maculata, Platanthera chlorantha, Listera ovata, Scorzonera humilis), ainsi que des autres plantes rares répertoriées sur le site (Nardus stricta, Danthonia decumbens, Eriophorum angustifolium), tout en préservant la capacité d'accueil pour l'entomofaune.

Des coupes sélectives des épicéas et de certains recrûs de feuillus constituent la première mesure à envisager afin d'augmenter les surfaces ouvertes et limiter l'ombrage sur la clairière. En particulier, les gros épicéas situés près du bungalow, dans la parcelle de pré humide la plus intéressante (646d), sont à abattre en priorité (de même que l'élimination du bungalow lui-même), en évitant les dégâts sur les végétations herbacées contiguës (arbres à coucher vers le layon de chasse, vers l'est) et en nettoyant le sol des rémanants accompagné d'un éventuel décapage superficiel du sol à certains endroits pour favoriser le retour d'une flore de sol pauvre.

Etant donné la taille réduite du site, la fauche avec exportation paraît être le moyen le plus simple pour maintenir les végétations herbacées et leur flore. Il s'agit, de plus, du mode de gestion le plus adéquat pour le maintien des végétations du Molinion et aussi, bien évidemment de l'Arrhenaterion (pré de fauche). Toutefois, ce mode de gestion ayant un impact important sur l'entomofaune, du fait de pertes pouvant atteindre 90% des effectifs de papillons de jour pour une fauche en août, il est recommandé de ne l'appliquer chaque année que sur une fraction de la surface à gérer et d'adopter un régime en rotation pluriannuelle. Une distinction entre les différentes parcelles est toutefois à faire, en fonction de l'état actuel de la végétation et de l'option entretien ou restauration qui en découle.

a) la parcelle de pré humide la plus intéressante (646d) requiert plus une gestion d'entretien que de restauration; la partition en quatre ou cinq bandes parallèles, traitées en alternance est de ce fait particulièrement indiquée; cependant, une petite surface de cette parcelle (1 are?) pourra éventuellement être fauchée chaque année afin d'en augmenter la diversité botanique (accent botanique) ; la période de fauche sera choisie soit dans la première moitié de juillet (après la floraison des orchidées), soit en octobre, cette seconde solution s'avérant plus favorable pour l'entomofaune et très intéressante aussi pour la flore;

b) le pré humide appauvri de la partie supérieure du site (parcelles 647a, 648a et b) et le layon de chasse herbeux (645b) nécessitent une phase de restauration ou d'amélioration de leur qualité, justifiant un rythme plus rapproché de fauches avec exportation pendant plusieurs années, afin d'appauvrir le sol et diversifier la flore; pendant cette phase de restauration, la fauche sera effectuée en juin ou juillet; une seconde fauche du regain peut même être envisagée sur la moitié de ces surfaces afin d'accélérer la restauration; aucun engrais, minéral ou organique, ne sera bien entendu appliqué.

Il est à noter que le pâturage extensif au moyen de bovins ou équins à charge faible peut également convenir mais la très petite taille du site ne facilite pas l'application de ce type de gestion, du fait des risques de surpâturage. La charge annuelle ne devrait pas dépasser la valeur de 0,2 UGB/ha, (ou 73 UGB x jours/ha) au moins dans une première phase d'observation et de mise-au-point (une saison minimum). Ceci pourra être obtenu en plaçant 2 vaches ou poneys équivalant chacun à 0,8 UGB pendant environ 41 jours sur l'ensemble de la surface qui serait clôturée en un seul bloc (73 x 0,896 / (0,8 x 2)). Le pâturage ne sera appliqué que durant la période estivale, à partir du début août, de façon à limiter l'impact sur les orchidées et le défoncement des sols humides. En ce qui concerne le type de bovin utilisé, la préférence ira à une race rustique (ex : Galloway, Salers, Vosgienne, etc.), mais une race d'élevage usuelle (blanc-bleu-belge, limousine...) pourra également convenir, en privilégiant des jeunes bêtes, moins lourdes.

Quelles que soient les modalités de gestion choisies au départ, celles-ci seront affinées et adaptées au besoin, en fonction des résultats obtenus. Un suivi régulier du tapis végétal et des espèces visées est par conséquent indispensable afin de pouvoir réorienter la gestion, si nécessaire. La structure de la végétation sera évaluée à tout moment afin de conduire au mieux le pâturage.

Détails

Description physique

Le site s'étend en Basse-Ardenne, sur le talus ardennais, à 1,6 km au sud-est du village de Nassogne, et couvre une superficie de moins de 1 ha.

Il repose sur des substrats datant du Coblencien (Dévonien inférieur) constitués de phyllades. L'altitude est comprise entre 350 et 360 m.

L'endroit correspond à une zone de sources donnant sur le Ri Baudet, lui-même affluent du Ruisseau de Bérivaux (bassin de la Lomme). Les sols y sont argileux et lourds, mésophiles à humides, voire mouilleux par endroits.

On se trouve sur la marge septentrionale du district phytogéographique ardennais.

Description biologique

La flore et la végétation de ce petit site ont été étudiées durant deux visites les 15 avril 2005 et le 24 juin 2005 (P. GOFFART, avis site 421).

La partie basse du pré humide (parcelle 646d) est abandonnée depuis de nombreuses années et comprend des formations herbacées de grand intérêt relevant des alliances du Molinion (prairies à Molinia, habitat d'intérêt communautaire n° 6410), du Nardo-Gallion (formation herbeuse à Nardus, habitat prioritaire n° 6230) et de l'Arrhenaterion (prairie maigre de fauche de basse altitude, habitat d'intérêt communautaire n° 6510), mais celles-ci sont très intriquées et mélangées et ne couvrent que des surfaces réduites (environ 10 ares au total dont quelques mètres carrés pour les deux dernières). De plus, elles évoluent progressivement vers une mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Cirsium palustre et Valeriana repens, du fait de l'absence de gestion. La diversité floristique y est toutefois encore très élevée, une majorité des plantes répertoriées sur le site n'ayant été notées que dans cette parcelle du site.

La liste floristique préliminaire comprend près de 100 espèces dont plusieurs sont légalement protégées en Région wallonne ou présentent un intérêt patrimonial de par leur rareté régionale, en particulier l'orchis à larges feuilles (Dactylorhiza majalis), l'orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), le platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), la listère ovale (Listera ovata), la scorsonère des prés (Scorzonera humilis), le nard raide (Nardus stricta), la danthonie tridentée (Danthonia decumbens), la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium) et le sélin (Selinum carvifolia).

Cette partie du site semble également présenter la plus forte diversité entomologique, même si celle-ci est encore largement méconnue. L'unique relevé de lépidoptères rhopalocères et d'orthoptères fin juin 2005 a notamment permis de noter la présence d'une population de nacré de la filipendule (Brenthis ino) et du damier noir (Melitaea diamina), ce dernier se développant au stade larvaire aux dépens de valérianes, ainsi que de deux espèces de criquets répandus en Ardenne, le criquet des clairières (Chrysochraon dispar) et le criquet verdelet (Omocestus viridulus).

Le reste du site comprend:

- un pré humide appauvri (parcelles 647a, 648a et b) dont l'origine n'est pas connue, et dominé par Juncus conglomeratus et diverses graminées (Poa sp., Agrostis sp.) et autres herbacées assez banales;

- un fond de bois humide (parcelles 645c + partim 647a, 648a et b) envahi de recrûs abondants de Betula pendula, Salix aurita, Alnus glutinosa et et par des ronciers (Rubus fruticosus);

- un layon de chasse (parcelle 645b), fauché annuellement (ligne de tir), bordé de grands épicéas et dominé par des graminées comme Holcus lanatus et Holcus mollis, accompagnés de Galeopsis tetrahit et Senecio ovatus.

Biblio

Divers

Sources

P. GOFFART (SPW-DEMNA-OFFH) - Avis site 421.

Répondants de l'information

P. GOFFART (SPW-DEMNA-OFFH)

Date de la dernière modification de la fiche

2012-03-08