Portail Wallonie.be| Portail Environnement| Fédération Wallonie-Bruxelles

2750 - Domaine de Tribomont

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Fond de Fiérain
Communes :Pepinster, Verviers
Cantonnements DNF :Verviers
Surface :22.4 ha
Coordonnées :X Lambert : 252777 - Y Lambert : 143076
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le domaine de Tribomont se situe en bordure du Pays de Herve, à l'ouest de Verviers, à trois kilomètres du centre-ville. Cet îlot boisé est imprégné d'une grande naturalité dans un environnement banalisé marqué par l'urbanisation et l'agriculture laitière intensive. A l'est du domaine coule le ruisseau du fond de Fiérain qui marque actuellement la limite entre les communes de Verviers et de Pepinster et qui, autrefois, servait de frontière entre la Principauté de Liège et le Duché de Limbourg. Ce petit cours d'eau a longtemps constitué un site de captage grâce à la très bonne qualité de ses eaux. La vallée est occupée par un ensemble de mégaphorbiaies hygrophiles, de cariçaies et de peupleraies, ainsi que par une aulnaie alluviale fragmentaire. La partie forestière du site est dominée par une chênaie de substitution assez riche en bois mort, mais comprend également une hêtraie acidophile sur les versants les plus abruts et des fragments de chênaie-charmaie. Outre sa richesse floristique, le site héberge de nombreuses espèces animales intéressantes. La présence de cinq espèces de pics et d'autres oiseaux cavernicoles comme le pigeon colombin, est notamment à souligner, de même que le grand intérêt herpétologique du Fond de Fiérain. Depuis 2015, le domaine de Tribomont bénéficie du statut de réserve naturelle domaniale tout en restant ouvert au public, le site étant très fréquenté par les promeneurs et cavaliers qui profitent des divers sentiers balisés.

Carto

Régions naturelles

  • X2 - Pays de Herve

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
LambermontVERVIERSLIEGE
WegnezPEPINSTERLIEGE

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
VerviersLiège

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

Région wallonne.

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Non  Région Oui  Autres publics Non

Gestionnaire

Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Verviers, Rue de Dinant, 11, B-4800 Verviers (Tél.: 087/29.34.80 - Fax: 087/29.34.89).

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6974Tribomont22.1956 ha

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Meles melesOuiNon
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Accipiter gentilisOuiNon
Columba oenasOuiNonNicheur
Dendrocopos mediusOuiNon
Dendrocopos minorOuiNon
Dryocopus martiusOuiNon
Muscicapa striataOuiOui
Phoenicurus phoenicurusOuiNon
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Alytes obstetricansOuiNon2005S. Delaitte
Ichthyosaura alpestrisOuiNon2008M. Denoel, A. Perez
Lissotriton helveticusOuiNon2008M. Denoel, A. Perez
Salamandra salamandraOuiNon2011M. Denoel, A. Perez, S. Delaitte
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Anguis fragilisOuiNon
Natrix natrixOuiOui
Plantes - Plantes supérieures
Crepis paludosa2011S. Delaitte
Orobanche rapum-genistae
Pulmonaria officinalis

Commentaires sur la faune

Mammifères: Capreolus capreolus, Lepus europaeus, Martes foina, Meles meles, Sciurus vulgaris, Vulpes vulpes.

Oiseaux: Accipiter gentilis, Accipiter nisus, Aegithalos caudatus, Anas platyrhynchos, Ardea cinerea, Asio otus, Buteo buteo, Carduelis carduelis, Carduelis chloris, Carduelis flammea, Carduelis spinus, Certhia brachydactyla, Coccothraustes coccothraustes, Columba oenas, Columba palumbus, Corvus corone, Corvus frugilegus, Corvus monedula, Dendrocopos major, Dendrocopos medius, Dendrocopos minor, Dryocopus martius, Erithacus rubecula, Falco tinnunculus, Fringilla coelebs, Fringilla montifringilla, Garrulus glandarius, Loxia curvirostra, Motacilla alba, Motacilla cinerea, Muscicapa striata, Nucifraga caryocatactes, Parus ater, Parus caeruleus, Parus cristatus, Parus major, Parus montanus, Parus palustris, Passer domesticus, Phoenicurus ochruros, Phoenicurus phoenicurus, Phylloscopus collybita, Phylloscopus sibilatrix, Phylloscopus trochilus, Pica pica, Picus viridis, Prunella modularis, Pyrrhula pyrrhula, Regulus ignicapilla, Regulus regulus, Sitta europaea, Streptopelia decaocto, Strix aluco, Sylvia atricapilla, Sylvia borin, Troglodytes troglodytes, Turdus iliacus, Turdus merula, Turdus philomelos.

Amphibiens: Alytes obstetricans, Bufo bufo, Ichthyosaura alpestris, Lissotriton helveticus, Rana temporaria, Salamandra salamandra.

Reptiles: Anguis fragilis, Natrix natrix.

Mollusques: Ancylus fluviatilis, Cepaea hortensis, Cepaea nemoralis, Cornu aspersum, Helix pomatia.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures : Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Achillea millefolium, Adoxa moschatellina, Aegopodium podagraria, Aesculus hippocastanum, Agrostis stolonifera, Ajuga reptans, Alliaria petiolata, Allium ursinum, Alnus glutinosa, Alopecurus pratensis, Anagallis arvensis, Anemone nemorosa, Angelica sylvestris, Anthoxanthum odoratum, Arum maculatum, Asplenium ruta-muraria, Athyrium filix-femina, Bellis perennis, Betula pendula, Bidens tripartita, Blechnum spicant, Calluna vulgaris, Caltha palustris, Cardamine pratensis, Carex disticha, Carex hirta, Carex remota, Carex sylvatica, Carpinus betulus, Castanea sativa, Centaurea jacea sensu lato, Cerastium fontanum, Chamaecyparis lawsoniana, Chelidonium majus, Chrysosplenium alternifolium, Chrysosplenium oppositifolium, Cirsium palustre, Cornus mas, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Crepis paludosa, Cruciata laevipes, Cynosurus cristatus, Cytisus scoparius, Digitalis purpurea, Dryopteris carthusiana, Dryopteris filix-mas, Epilobium angustifolium, Epilobium hirsutum, Equisetum fluviatile, Equisetum palustre, Eupatorium cannabinum, Fagus sylvatica, Filipendula ulmaria, Fraxinus excelsior, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Galium palustre, Galium verum, Geranium robertianum, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Glyceria fluitans, Hedera helix, Heracleum sphondylium, Hieracium pilosella, Hypericum perforatum, Ilex aquifolium, Impatiens glandulifera, Iris pseudacorus, Juncus effusus, Knautia arvensis, Lamium album, Lamium galeobdolon, Lathyrus pratensis, Leontodon autumnalis, Leucanthemum vulgare, Ligustrum vulgare, Lonicera periclymenum, Lotus corniculatus, Lotus pedunculatus, Luzula campestris, Luzula luzuloides, Luzula multiflora, Luzula pilosa, Lychnis flos-cuculi, Lycopus europaeus, Lysimachia nemorum, Lysimachia nummularia, Mentha aquatica, Mentha sp., Milium effusum, Myosotis scorpioides, Orobanche rapum-genistae, Oxalis acetosella, Petasites hybridus, Phalaris arundinacea, Picea abies, Pimpinella saxifraga, Pinus sylvestris, Plantago lanceolata, Plantago major, Polygonatum multiflorum, Populus x canadensis, Prunus avium, Prunus padus, Prunus serotina, Prunus spinosa, Pseudotsuga menziesii, Pteridium aquilinum, Pulmonaria officinalis, Quercus petraea, Quercus robur, Quercus rubra, Ranunculus acris, Ranunculus ficaria, Ranunculus repens, Rhododendron ponticum, Rosa canina, Rubus idaeus, Rubus sp., Rumex acetosa, Rumex obtusifolius, Salix caprea, Salix triandra, Sambucus nigra, Sambucus racemosa, Scirpus sylvaticus, Scrophularia nodosa, Senecio ovatus, Silene dioica, Solanum dulcamara, Sorbus aucuparia, Stachys sylvatica, Stellaria alsine, Stellaria graminea, Stellaria holostea, Stellaria media, Symphytum officinalis, Taraxacum sp., Taxus baccata, Trifolium pratense, Typha latifolia, Urtica dioica, Valeriana repens, Veronica beccabunga, Veronica chamaedrys, Veronica montana, Viburnum opulus, Viscum album.

Champignons : Amanita citrina, Amanita muscaria, Armillaria mellea, Auricularia auriculajudae, Boletus edulis, Calocera viscosa, Cantharellus cibarius, Chlorophyllum rhacodes, Collybia butyracea, Collybia fusipes, Coprinellus micaceus, Fomitopsis pinicola, Fuligo septica, Laccaria amethystina, Lycogala epidendron, Lycoperdon perlatum, Lycoperdon piriforme, Marasmius prasiosmus, Mycena pura, Nectria cinnabarina, Paxillus involutus, Phallus impudicus, Piptoporus betulinus, Ramaria pallida, Rhytisma acerinum, Russula cyanoxantha, Russula emetica, Sparasis crispa, Trametes versicolor, Xerocomus badius.

Espèces exotiques

Plantes: Aesculus hippocastanum, Chamaecyparis lawsoniana (planté), Impatiens glandulifera, Prunus serotina, Pseudotsuga menziesii (planté), Quercus rubra, Rhododendron ponticum.

Conservation

Plan de gestion

Un plan de gestion détaillé a été établi en 2012 sur base des données biologiques disponibles.

Les objectifs globaux en matière de gestion des habitats sont:

- La lutte contre les 3 espèces invasives fortement présentes sur le site. L'enlèvement du cerisier tardif (Prunus serotina) et du rhododendron pontique (Rhododendron ponticum) permettra à la régénération naturelle d'avoir accès à la lumière. La balsamine de l'Himalaya (Impatiens glandulifera) a déjà colonisé une zone importante dans la mégaphorbiaie.

- Le débroussaillage de la mégaphorbiaie: ce type d'habitat a tendance à se boiser naturellement, ce qui peut entraîner la régression ou la disparition de la végétation typique. Un débroussaillage des ligneux et des ronces doit donc être effectué. Les rémanents seront mis en tas afin de servir de refuge à la faune (notamment les couleuvres).

- Le recouvrement de la décharge par une couche de schiste ou de terre provenant du recreusement de la mare.

- La restauration de la mare.

Jusqu'à présent, les travaux entrepris dans la RND sont:

- la lutte contre la balsamine de l'Himalaya dans le fond humide (malgré les travaux déjà effectués, cette plante continue à s'étendre),

- mise à blanc des peupliers dans une des parcelles du fond humide,

- mise à blanc de résineux en bordure du domaine boisé,

- enlèvement de chablis scolytés dans la drève,

- éclaircies et enlèvement de chablis dans le domaine boisé,

- pose de caillebotis dans le fond humide.

Accès du public

Le site est fortement apprécié par les promeneurs, les joggeurs, les cavaliers et les cyclistes. Depuis le classement comme réserve naturelle domaniale en 2015, l'accès est toujours autorisé sur les chemins et endroits dûment signalés. Vu le rôle social du site, les promeneurs peuvent être accompagnés d'un chien à condition qu'il soit tenu en laisse.

Le PCDN de Verviers a balisé une promenade en vallée du Fiérain avec des panneaux relatifs à la faune et à la flore que l'on y trouve. Deux autres promenades ont été balisées en 2012. Celles-ci sont organisées en deux circuits comportant des longueurs différentes. Ainsi, la promenade qui débute au début de la drève sur le haut du domaine de Tribomont s'étend sur 1950 mètres. La promenade balisée au départ du fond de Fiérain accuse une longueur de 2750 m.

Trois tronçons de sentiers sans intérêt ont été définitivement condamnés dans le cadre du plan d'aménagement du DNF.

L'association GRHAL asbl (Groupements réunis d'habitants de Lambermont) s'attache, entre autres, à la défense du site du Fiérain et de Tribomont auprès des autorités publiques.

Détails

Description physique

Le domaine de Tribomont fait partie du Pays de Herve et est situé à 3 km à l'ouest de la ville de Verviers. Il est entouré par des prairies intensives et par des zones habitées, en particulier à l'est (village de Lambermont) et au sud (lotissement des Cinq Chemins). L'altitude varie de 200 m le long du ruisseau de Fiérain à 260 m dans la partie ouest du domaine.

Le socle géologique est constitué de roches de l'étage Famennien du système Dévonien. On observe essentiellement la formation d'Esneux (grès fins plus ou moins argileux, gris olive, en bancs pluricentimétriques, localement pluridécimétriques) et la formation d'Hodimont (schistes ou siltites micacés, gris verdâtre ou violacés, à niveaux décimétriques ou pluridécimétriques d'hématite oolithique rouge et niveaux à nodules carbonatés). D'après la carte pédologique (Verviers 135E), le domaine repose sur des sols argileux lourds (Gbbf, Gbbfp, Afp, Abp).

Le climat du Pays de Herve est de type continental et peut être abordé par l'analyse des données de la station météorologique de Soumagne. En résumé, la température moyenne annuelle pour 2011 est de 11,5 °C et les précipitations moyennes annuelles pour la même période étaient de 561 mm.

Le site appartient au bassin hydrographique de la Meuse. Le ruisseau de Fiérain coule dans la partie orientale du domaine dans un axe nord-sud et prend sa source dans une prairie située vers 235 m d'altitude, à l'est du hameau de Basse Tribomont. Ce ruisseau a une longueur totale de 1605 m. Il se jette dans la Vesdre au lieu-dit du «Purgatoire». Il possède plusieurs petits affluents dont le Couloury ainsi qu'un petit ru non nommé qui traverse la partie boisée du domaine avant de rejoindre le Fiérain. Il existe une canalisation de la SWDE qui traverse le fond humide du Fiérain. Elle vient du réservoir se trouvant sur le plateau du quartier «Sur les joncs» de Lambermont. Ce réservoir est raccordé à la conduite Eupen - Seraing. La conduite venant du réservoir de Lambermont descend la vallée du Fiérain en restant parallèle au cours d'eau. Des bornes situées de part et d'autre du fond humide indiquent cette canalisation. Son rôle premier est l'alimentation en eau de la biscuiterie Delacre. Le fond humide est bordé d'un côté par le Fiérain et de l'autre par un écoulement provenant d'un siphon qui était amorcé par une pompe à vide dans la station de Wegnez. Le captage débite toujours l'eau qui inonde partiellement la zone humide.

Au plan de secteur (Verviers-Eupen), le site est inscrit en zone forestière et en zone agricole, et, en surimpression, en zone rurale d'intérêt paysager.

Sur le plan phytogéographique, le domaine de Tribomont appartient au district mosan.

Description biologique

Le domaine de Tribomont est formé d'une partie forestière s'étendant sur le versant droit du vallon du ruisseau de Fiérain, et d'un fond humide occupant ce même vallon.

La partie forestière du domaine comprend essentiellement une chênaie de substitution avec assez bien de bois morts. Sur les pentes les plus abruptes, subsiste une petite hêtraie acidophile. Dans les creux forestiers plus humides, on trouve quelques fragments de chênaie-charmaie. Par endroits, le sous-bois est envahi par Prunus serotina et Rhododendron ponticum qui forment des peuplements très denses empêchant toute régénération des essences spontanées. La seule zone de clairière du massif (0,2 ha), située en lisière, montre une couverture herbacée variée colonisée par divers arbustes. Plusieurs plantations résineuses sont visibles ici et là, certaines ayant été exploitées plus ou moins récemment.

Il existe également une mare, créée lors de l'aménagement du domaine, et actuellement en cours d'assèchement et fortement ombragée. Le crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) y a encore été observé en 2005.

Le vallon du Fiérain comporte un ensemble de mégaphorbiaies hygrophiles, de cariçaies, d'équisétaies, de prairies humides, ainsi qu'un fragment d'aulnaie riveraine et une peupleraie humide. La diversité botanique est remarquable pour cette région du Pays de Herve caractérisée par une urbanisation et une agriculture intensives. Des relevés botaniques ont été effectués en plusieurs endroits du vallon en mai 2006 par P. GHIETTE (SPW-DEMNA – avis site 597) et en mai 2011 par S. DELAITTE (SPW-DEMNA).

Une ancienne peupleraie, située dans la zone de pompage et mise à blanc dans les années 2000, est à présent occupée par un peuplement arbustif constitué de Prunus padus, Corylus avellana, Sambucus nigra, Alnus glutinosa, Fraxinus excelsior, Acer pseudoplatanus, Crataegus monogyna, Rubus idaeus, Salix sp., etc. La strate herbacée montre Glechoma hederacea, Urtica dioica, Silene dioica, Galium aparine, Geum urbanum, Eupatorium cannabinum, Galeopsis tetrahit, Rumex obtusifolius, Cirsium palustre, Stachys sylvatica, Heracleum sphondylium, Aegopodium podagraria, Ajuga reptans, Angelica sylvestris, Dryopteris carthusiana, Filipendula ulmaria, Lotus pedunculatus, Mentha sp., Lycopus europaeus, Scirpus sylvaticus, Equisetum palustre, Alopecurus pratensis, Valeriana repens, Iris pseudacorus, Solanum dulcamara, Phalaris arundinacea, Caltha palustris, Lychnis flos-cuculi, Ranunculus repens, Cardamine pratensis, Carex disticha, Chrysosplenium oppositifolium, Stellaria alsine, Myosotis scorpioides, Juncus effusus, Senecio ovatus, etc..

Juste à côté, une peupleraie toujours en place présente une flore nitrophile, assez similaire, dominée par Galium aparine et Urtica dioica, avec en outre Prunus avium, Quercus robur, Viburnum opulus dans la strate arbustive et Lamium galeobdolon, Lysimachia nemorum, Dryopteris filix-mas, Cruciata laevipes, etc., parmi les herbacées.

Plus en aval dans le vallon, une prairie marécageuse, envahie par Impatiens glandulifera, présente une flore intéressante avec notamment Angelica sylvestris, Chrysosplenium oppositifolium, Petasites hybridus, Caltha palustris, Filipendula ulmaria, Mentha sp., Juncus effusus, Ajuga reptans, Cardamine pratensis, Scirpus sylvaticus, Veronica beccabunga, Stellaria alsine, Epilobium hirsutum, Bidens tripartite, Cirsium palustre, Carex remota, Glechoma hederacea, Stachys sylvatica, Geranium robertianum, Urtica dioica, Ranunculus repens, Lycopus europaeus, Myosotis scorpioides, Prunus padus, Crataegus monogyna, Alnus glutinosa, Carpinus betulus, Sorbus aucuparia, Lysimachia nemorum, Senecio ovatus, Veronica montana.

Une zone de prairies humides située au lieu-dit «Les Cinq Chemins» renferme Scirpus sylvaticus, Carex hirta, Lycopus europaeus, Lysimachia nummularia, Caltha palustris, Angelica sylvestris, Veronica beccabunga, Mentha sp., Myosotis scorpioides, Lathyrus pratensis, Equisetum fluviatile, Phalaris arundinacea, Urtica dioica, Geranium robertianum, Galium aparine, Glechoma hederacea, Geum urbanum, Alopecurus pratensis, Rumex acetosa, Cerastium fontanum, Ranunculus repens, Ranunculus acris, Crepis paludosa, etc.

Les versants du vallon ne sont pas dépourvus d'intérêt. Ainsi, une prairie maigre, installée sur le flanc gauche du vallon, d'exposition ouest, comporte Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Hieracium pilosella, Pimpinella saxifraga, Anthoxanthum odoratum, Centaurea jacea sensu lato, Luzula campestris, Rumex acetosa, Knautia arvensis, Cynosurus cristatus, Lotus corniculatus, Cytisus scoparius, Leontodon autumnalis.

Monument naturel

La drève située dans le haut du domaine (déjà présente sur la carte du comte de Ferraris) a été classée sur proposition de la Commission des Monuments et Sites par l'arrêté de l'Exécutif de la Communauté Française du 17 février 1983.

Une très belle haie de charmes têtards mitoyenne se trouve dans le bas du domaine boisé et forme la limite avec les prairies.

Histoire du site

L'appellation «Tribomont» tire son origine de Tribaldi mons qui signifie le mont ou la colline de Tribald. Au fil du temps, cette appellation deviendra Tribald mont puis Tribaut-mont (Thrybomont au XVIème siècle) pour enfin devenir Tribomont.

Au XVI siècle, le domaine était rattaché aux terres du château de Sclassin, sur les hauteurs de Soiron et appartenait à Christian de Woestenraedt, mayeur de Soiron. Ces terres seront ensuite la propriété de la famille David.

Au XVIII siècle, on retrouve déjà sur la carte du cabinet des Pays-Bas Autrichiens et de la Principauté de Liège (1771-1778) réalisée par le Comte de Ferraris la drève reliant le château de Sclassin au futur domaine de Tribomont, ainsi que des bois de taillis et de haute futaie qui descendent vers le Fiérain.

En 1872, M. Armand Collet, président de la Commission des Hospices Civils de Verviers, rachète à la famille David un lot de 75ha comprenant le futur domaine de Tribomont. Ce lot est alors répertorié comme tel: «Lot 3: a) La ferme dite au bois du Fiérain, située à Tribomont sur la commune de Wegnez. b) Un bois de taillis et de haute futaie, contigu à la ferme.». De grands travaux débuteront dans le domaine. La plupart seront effectués lorsque M. Jules de Lhoneux, petit-fils de M. Armand Collet, héritera du domaine. Au niveau des forêts, ces travaux furent la plantation d'essences étrangères comme le séquoia, le chêne d'Amérique ou encore le rhododendron, ainsi que la création de chemins de promenade. Dans le bas du domaine seront créés 2 étangs, disparus à l'heure actuelle.

Les terres sont partagées, après le décès de Jules de Lhoneux en 1919. Valentine de Lhoneux hérite d'environ 50 ha dans lesquels se trouvent le château, le parc et le bois de Tribomont. Cette même année, ce lot de 50 ha est vendu à la Société en nom collectif «Bernheim de Paris». En 1922, environ 29 ha sont achetés par la Société Coopérative «la Maison des Mutualités» de Bruxelles pour en faire une maison de repos à deux pas de la ville. Une bonne partie de l'argent nécessaire à cet achat sera prêtée par la Prévoyance Sociale.

En 1926, la Prévoyance Sociale acquiert le domaine. Il connaît alors plusieurs affectations: maison de repos, préventorium, centre pour jeunes handicapés mentaux, pour tuberculeux ou pour femmes en convalescence. Il accueille des enfants, puis des soldats américains pendant la seconde guerre mondiale, puis est, à la fin de celle-ci, un lieu de repos pour les prisonniers revenant des camps.

Après cela, il n'y a plus beaucoup d'activités au domaine jusqu'en 1960. A partir de ce moment, le domaine accueille des refugiés politiques dont une majorité de Russes et de Yougoslaves. Le domaine accueillera jusqu'à 70 réfugiés environ. Vers la fin des années 60, les réfugiés partent pour La Hulpe, laissant le domaine presque à l'abandon.

En 1979, s'installe au domaine l'association NADJA qui s'occupe de toxicomanes. Elle n'y restera qu'un an. Elle sera remplacée par l'association «Le Patriarche» qui s'occupe aussi de toxicomanes en les faisant travailler dans le bois et sur les bâtiments.

En 1983, une partie du domaine reprenant la drève, le bois et le fond du Fiérain seront classés par la Commission des Monuments et Sites.

C'est en 1992 que le C.W.A.C (Centre Wallon d'animation et de coopération) va acquérir le domaine de Tribomont et y créer une section Environnement. Début 1995, cette section se détache de la maison-mère en se constituant en asbl pour organiser ses activités de manière autonome, sous l'appellation "Organisme Régional d'Education à l'Environnement" (ORÉE). Cette association bénéficie de l'agrément RW comme organisme de sensibilisation à la nature et aux forêts, et est, d'autre part, reconnu comme organisme d'éducation permanente.

En mai 1993, la Région Wallonne acquiert la forêt classée du domaine. Le domaine boisé est géré par le DNF. En 2009, la Région Wallonne acquiert, sous impulsion du cantonnement DNF de Verviers, les deux parcelles principales à intérêt biologique du fonds de vallée du Fiérain.

Biblio

Divers

Date de la dernière modification de la fiche

2012-12-12