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3223 - Bois des Dames

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :La Mazerine
Communes :La Hulpe, Lasne, Rixensart
Cantonnements DNF :Nivelles
Surface : ha
Coordonnées :X Lambert : 157355 - Y Lambert : 156950
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le site du Bois des Dames est localisé au sud-ouest de La Hulpe, dans la vallée de la Mazerine, petit cours d'eau affluent de l'Argentine appartenant au bassin de l'Escaut. Il comprend un ensemble de prairies et de bois ainsi qu'une zone de sources et plusieurs petits plans d'eau. Entouré de lotissements, cette petite vallée constitue un élément structurant du réseau écologique local et joue un rôle de refuge pour une flore et une faune remarquablement diversifiées, dans un secteur du Brabant wallon de plus en plus urbanisé.

Carto

Régions naturelles

  • C0 - Brabant limoneux

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
GenvalRIXENSARTBRABANT
La HulpeLA HULPEBRABANT
OhainLASNE (partim ???)BRABANT

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
NivellesMons

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Non  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Alcedo atthisOuiNon2011J. Taymans
Tachybaptus ruficollisOuiNonNicheur2014O. Heneau
Invertébrés - Mollusques - Escargots
Helix pomatiaNonNon2012H. Moreau
Plantes - Plantes supérieures
Centaurium erythraea2015M. Tanghe et al.

Commentaires sur la faune

Oiseaux (donnée Observations.be 2011-2015): Alcedo atthis, Anthus trivialis, Ardea cinerea, Aythya fuligula, Branta canadensis, Buteo buteo, Coccothraustes coccothraustes, Columba palumbus, Corvus corone, Erithacus rubecula, Fulica atra, Gallinula chloropus, Motacilla alba, Picus viridis, Phasianus colchicus, Phylloscopus collybita, Phylloscopus trochilus, Tachybaptus ruficollis.

Lépidoptères rhopalocères (données F. Dominé 2013-2014): Aricia agestis, Maniola jurtina, Ochlodes sylvanus, Thecla betulae.

Odonates (données A. Kreuwels 2001): Coenagrion puella, Libellula depressa, Pyrrhosoma nymphula.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données M. Tanghe 2013; L. Wibail 2015): Agrostis capillaris, Alopecurus pratensis, Angelica sylvestris , Anthoxanthum odoratum, Arrhenatherum elatius, Bellis perennis, Bromus hordeaceus, Carex hirta, Centaurium erythraea, Cerastium fontanum, Cirsium arvense, Cirsium palustre, Cirsium vulgare, Cornus sanguinea, Crataegus monogyna, Crepis capillaris, Dactylis glomerata, Epilobium parviflorum, Epilobium sp., Festuca rubra, Fragaria vesca, Fraxinus excelsior, Geum urbanum, Heracleum sphondylium, Holcus lanatus, Hypericum maculatum s.l., Hypochaeris radicata, Juncus conglomeratus, Leontodon hispidus, Lolium perenne, Lotus corniculatus, Luzula campestris, Malva moschata,Phleum pratense, Plantago lanceolata, Plantago major, Poa trivialis, Potentilla sp., Prunella vulgaris, Prunus serotina, Prunus spinosa, Ranunculus acris, Ranunculus repens, Rubus sp., Rumex acetosa, Rumex acetosella, Rumex obtusifolius, Salix caprea, Senecio jacobaea, Sonchus asper, Taraxacum sp., Trifolium pratense, Trifolium repens, Urtica dioica, Veronica arvensis, Veronica chamaedrys, Veronica serpyllifolia, Vicia sepium.

Espèces exotiques

Plantes: Prunus serotina, Quercus rubra.

Animaux: Branta canadensis, Phasianus colchicus.

Conservation

Plan de gestion

Plusieurs recommandations ont été émises au sujet de la gestion du site et plus particulièrement de la prairie communale (avis site - L. Wibail 2015):

* Dans un premier temps, faucher tardivement la prairie, une fois par an, pas avant le 1er juillet, et de préférence en automne; ce mode de gestion, a priori favorable à la qualité floristique de la praire parce qu'il permet à un maximum de plantes d'effectuer leur cycle reproductif, peut être réévalué après un monitoring de l'évolution de la végétation dans quelques années. Par exemple, si à ce moment-là certaines graminées devenaient trop couvrantes, il serait alors recommandable d'avancer la période de fauche pour les affaiblir.

* A l'inverse de ce qui est réalisé actuellement, ne pas faucher la zone de lisière. Privilégier au contraire une lisière étagée et structurée, favorable à la biodiversité, se composant d'une bande arbustive (cordon) et d'une bande herbeuse (ourlet) fauchée moins fréquemment (tous les 2 ans). Il est généralement recommandé de laisser un cordon arbustif d'une largeur de 8 mètres et un ourlet herbacé de 5 mètres. L'ourlet herbacé fauché moins fréquemment pourrait être installé dans la prairie. Par contre, étant donné la rareté et la taille de la prairie, il n'est pas souhaitable de réduire sa surface par l'installation d'arbustes sur une largeur de 8 mètres. Le cordon pourrait donc plutôt être gagné sur la surface forestière par la coupe ou la création de trouées dans le peuplement en bordure de la prairie, tout en maintenant d'éventuels arbres d'intérêt biologique (très gros arbres, arbres sénescents ou morts de grosse dimension, essences rares). Pour plus d'informations techniques, un guide est disponible en ligne: http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/IMG/pdf/Agrinature_5.pdf

* Eviter l'agrandissement du vignoble et être particulièrement attentif à ce que les éventuels intrants utilisés ne pénètrent pas dans la zone prairiale lors de leur application

* Lutter activement contre les rejets ligneux au sein de la prairie, en particulier contre le cerisier tardif (Prunus serotina). La remarque vaut aussi pour le robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia). Il y a lieu d'être particulièrement attentif pour cette espèce dont la dynamique de colonisation est extrêmement rapide. La simple coupe des rejets peut vite devenir un labeur récurrent et incontrôlable. Le robinier est en effet bien connu pour produire des drageons importants (jusque 20 mètres en taillis). Le système radiculaire peut s'étendre sur un rayon de 15 mètres autour d'un tronc sur les terrains secs. Les risques sont donc importants de ne pas faire régresser cette essence. Les recommandations sont les suivantes:

- Les semenciers ne doivent pas être coupés mais bien subir une annellation partielle: enlever l'écorce et le cambium sur un anneau complet de 10 cm environ en laissent par exemples 3 bandes de 3 cm non entamées, jusqu'à ce que l'arbre sèche. En général, on peut le couper après 2 ou 3 ans.

- Les rejets peuvent être éliminés, mais la procédure doit être accompagnée d'un pâturage (par exemple ovin) après quelques semaines de manière à ce que les bêtes consomment les repousses dont ils sont friands. Sans pâturage, les coupes devront être renouvelées au moins annuellement, mais sans garantie de voir les rejets régresser.

- L'utilisation de glyphosates dans ce contexte est connue pour être efficace, mais n'est pas à conseiller dans une zone destinée à la conservation de la nature.

Détails

Description physique

Le site du Bois des Dames est localisé au sud-ouest de La Hulpe, dans la vallée de la Mazerine, petit cours d'eau affluent de l'Argentine (bassin de l'Escaut). Il s'étend sur le Plateau Hesbigno-Brabançon, dans le sous-secteur écologique des plaines et vallées scaldisiennes. Le relief est moyennement accusé et l'altitude est d'environ 70 mètres.

Les sols appartiennent majoritairement à la classe Aba, c'est-à-dire des sols limoneux à drainage favorable et à horizon B textural. Le pH moyen est de 4,5 à 5,5.

L'environnement du site est de type semi-rural surtout constitué de prairies et de zones d'habitat (lotissements).

Description biologique

Le Bois des Dames a fait l'objet de diverses observations naturalistes au cours des trois dernières années, plus particulièrement les zones de prairies: relevés floristiques par M. Tanghe (en 2013), inventaires botaniques et faunistiques par des étudiants de l'UCL, sous la conduite de C. Percsy (2014-2015), avis sur site par L. Wibail du DEMNA (août 2015). Auparavant, le secteur de la vallée de la Mazerine situé sur la commune de Lasne fut repris dans l'inventaire du GEA (1979) et désigné comme zone de grand intérêt écologique par le GIREA (1995) ainsi que comme zone centrale dans le PCDN de Lasne (COUVREUR et al. 2004).

Les relevés réalisés en prairie par M. Tanghe ont eu lieu le 30 mai et 14 juin 2013 sur 10 carrés couvrant chacun 4 m2 de surface. Le nombre d'espèces végétales recensées sur l'ensemble de ces carrés est de 51, avec une moyenne de 13 espèces par carré. L'analyse de ces relevés indique qu'il s'agit d'une prairie mésotrophe acidocline mésohygrophile, dont on peut distinguer trois types dominants:

- prairie rase à Festuca rubra et Agrostis capillaris;

- la prairie moyennement haute à Holcus lanatus et Ranunculus repens;

- la prairie haute à Arrhenatherum elatius et Holcus lanatus.

La visite de terrain effectuée le 21 août 2015 par L. Wibail a permis de confirmer la richesse floristique de cette prairie.

Les espèces suivantes y ont été observées: Agrostis capillaris, Arrhenatherium elatius, Bellis perennis, Carex hirta, Centaurium erythraea, Cerastium fontanum, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Crepis capillaris, Dactylis glomerata, Festuca rubra, Heracleum sphondylium, Holcus lanatus, Hypochaeris radicata, Hypericum maculatum s.l., Juncus conglomeratus, Lotus corniculatus, Malva moschata, Plantago lanceolata, Phleum pratense, Poa trivialis, Prunella vulgaris, Ranunculus acris, Ranunculus repens, Rubus sp., Rumex obtusifolius, Senecio jacobea, Taraxacum sp., Trifolium pratense, Trifolium repens, Veronica chamaedrys; les graminées les plus abondantes au sein de la prairie étaient Arrhenatherum elatius, Holcus lanatus, Agrostis capillaris et Festuca rubra, dominant seules ou en mélange selon les zones.

L'habitat peut être globalement caractérisé comme une prairie permanente pas ou peu fertilisée, relevant de l'association végétale du Festuco-Cynosuretum. Elle présente également 2 espèces typiques de l'Arrhenatherion (Arrhenatherum elatius et Heracleum sphondylium).

Une petite zone plus humide située dans le vallon à l'est était quant à elle nettement dominée par Angelica sylvestris et Ranunculus repens.

La prairie abrite en outre divers semis spontanés, avec des recouvrements faibles, de Cornus sanguinea, Fraxinus excelsior, Prunus serotina, Salix caprea, et en lisière est, dans le vallon, diverses espèces de Salix et Prunus spinosa.

Un vignoble est également présent au centre de la prairie, coupant celle-ci en deux.

La faune est en cours d'inventaire. A ce jour, seules des observations ponctuelles sont disponibles pour l'ensemble de la vallée de la Mazerine. Parmi les oiseaux d'eau, on signale le martin pêcheur (Alcedo atthis), la foulque macroule (Fulica atra), le fuligule morillon (Aythya fuligula) ainsi que le grêbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) qui a niché en 2014 sur le petit étang côté Lasne. L'exotique bernache du Canada (Branta canadensis) est régulièrement observée.

Divers

Répondants de l'information

Lionel WIBAIL (SPW/DEMNA/DNE).

Date de la dernière modification de la fiche

2015-09-07