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465 - Lac de la Plate Taille

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Barrages de l'Eau d'Heure
Communes :Cerfontaine, Froidchapelle
Cantonnements DNF :Chimay, Couvin
Surface :541.3 ha
Coordonnées :X Lambert : 149605 - Y Lambert : 96937
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Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Les barrages de l'Eau d'Heure sont situés au cœur de l'Entre-Sambre-et-Meuse, à 25 km au sud de Charleroi, à cheval sur les provinces de Hainaut et de Namur, entre Cerfontaine et Silenrieux. Cette infrastructure constituée de deux barrages (Plate Taille et Eau d'Heure) et de trois pré-barrages (Falemprise, Ry Jaune et Féronval) ont engendré la création de cinq vastes retenues d'eau dans la vallée de l'Eau d'Heure, un affluent de rive droite de la Sambre qui prend sa source quelques kilomètres plus en amont, dans la forêt de Cerfontaine, vers 280 m d'altitude. Mis sous eau en 1979-1980, ces réservoirs s'étendent sur près de 620 hectares et comprennent pas moins de 72 km de rives pour une profondeur variant de 6 à 45 m. Si les objectifs initiaux de ces travaux avaient une visée technique, notamment renforcer le débit d'étiage de la Sambre, réduire par dilution les effets des pollutions, ou encore soutenir le débit du canal Charleroi-Bruxelles, l'installation de turbines au barrage de la Plate Taille contribue aussi à la production d'une quantité importante d'électricité d'appoint, tandis que les aménagements effectués au fil des ans aux abords des plans d'eau ont conduit au développement de nombreuses activités touristiques. Avec ses 350 ha, la Plate Taille, presqu'entièrement situé en Hainaut, est de loin le plus vaste et le plus profond de ces lacs. Sa forme très irrégulière, avec plusieurs anses et criques, en particulier dans sa portion sud, explique ses quelques 17 kilomètres de rives. Comparé aux autres réservoirs, les eaux de la Plate Taille sont dites oligo-mésotrophes et s'avèrent globalement d'une bonne qualité biochimique. Malgré leur origine artificielle, les lacs de l'Eau d'Heure ont été progressivement colonisés par une flore et une faune riches et diversifiées, mais c'est certainement l'avifaune qui a fait leur réputation, au point de devenir l'un des pôles ornithologiques majeurs de Wallonie. Et si plusieurs espèces peu communes y nichent, tels que le grèbe huppé (Podiceps cristatus), le fuligule morillon (Aythya fuligula) et le héron cendré (Ardea cinerea), ces plans d'eau constituent un lieu d'hivernage et de halte migratoire d'importance nationale pour quantité d'oiseaux d'eau dont le garrot à oeil d'or (Bucephala clangula), le harle piette (Mergus albellus), la macreuse brune (Melanitta fusca), les trois espèces de plongeons (Gavia spp.), etc. De plus, leur intérêt botanique est souligné par la présence sur ses abords d'habitats très spécifiques et en premier lieu une communauté de plantes naines croissant sur les grèves exondées, particulièrement bien représentée à la Plate Taille, avec comme espèce caractéristique la rare limoselle (Limosella aquatica). Au sud du lac, une pelouse sèche s'étendant au lieu-dit "Fontaine aux Planes" est connue pour héberger une remarquable population d'orchidées. Malgré ses multiples richesses, le site n'a hélas pas été intégré au réseau Natura 2000.

Carto

Régions naturelles

  • H0 - Fagne

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Boussu-lez-WalcourtFROIDCHAPELLEHAINAUT
CerfontaineCERFONTAINENAMUR
ErpionFROIDCHAPELLEHAINAUT
FroidchapelleFROIDCHAPELLEHAINAUT
VergniesFROIDCHAPELLEHAINAUT

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
ChimayMons
CouvinNamur

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

Site non classé.

Propriétaire(s)

Communauté française.

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Non  Région Non  Autres publics Oui

Gestionnaire

A compléter.

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Acrocephalus scirpaceusOuiNonNicheur2019Divers obs.
Alcedo atthisOuiNon2020Divers obs.
Anas creccaNonOuiHiv.-migr.2020Divers obs.
Anas penelopeNonNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Anas streperaOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Anthus spinolettaOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Ardea albaOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Aythya ferinaOuiOuiHiv.-migr.2020Divers obs.
Aythya fuligulaOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Bucephala clangulaOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Charadrius dubiusOuiNonNicheur-migr.Divers obs.
Circus cyaneusOuiOuiHiv.-migr.2019Divers obs.
Corvus coraxOuiOui2020Divers obs.
Cuculus canorusOuiOuiNicheur possible2018Divers obs.
Dendrocopos mediusOuiNonNicheur2020Divers obs.
Dryocopus martiusOuiNon2020Divers obs.
Falco peregrinusOuiOuiZone de chasse2019Divers obs.
Fulica atraNonNonNicheur2020Divers obs.
Gallinago gallinagoOuiOuiHiv.-migr.2019Divers obs.
Gavia arcticaOuiNonHiv.2019Divers obs.
Gavia immerOuiNonHiv.2019Divers obs.
Gavia stellataOuiNonHiv.2019Divers obs.
Hippolais polyglottaOuiNonNicheur2019Divers obs.
Lanius collurioOuiNonNicheur2018Divers obs.
Larus argentatusOuiNonDortoir2020Divers obs.
Larus canusOuiOuiDortoir2020Divers obs.
Larus fuscusOuiNonDortoir2020Divers obs.
Luscinia megarhynchosOuiNon2018Divers obs.
Melanitta fuscaOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Mergus albellusOuiNonHiv.2020Divers obs.
Mergus merganserOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Mergus serratorOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Milvus milvusOuiOui2019Divers obs.
Netta rufinaOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Pandion haliaetusOuiNonMigr.2019Divers obs.
Phoenicurus phoenicurusOuiNonNicheur2018Divers obs.
Podiceps cristatusOuiNonNicheur-hiv.2020Divers obs.
Podiceps grisegenaOuiNonHiv.-migr.2019Divers obs.
Podiceps nigricollisOuiNonMigr.2019Divers obs.
Saxicola rubicolaOuiNonNicheur2019Divers obs.
Tachybaptus ruficollisOuiNonNicheur-hiv.2020Divers obs.
Tadorna tadornaOuiNonHiv.-migr.2020Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Zootoca viviparaOuiNon2019Divers obs.
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Nymphalis polychlorosNonNon2018F. Etienne
Invertébrés - Insectes - Libellules
Anax parthenopeNonNon2014V. Leirens
Invertébrés - Insectes - Coléoptères
Donacia bicolora2018P. Deflorenne
Plantes - Plantes supérieures
Agrimonia procera2010B. Clesse
Callitriche hamulata
Callitriche palustris2002Divers obs.
Carex pseudocyperus2002Divers obs.
Carex vesicaria2002G. Verniers et al.
Centaurea nigra2010B. Clesse
Centaurium erythraea2012Divers obs.
Ceratophyllum demersum2017Divers obs.
Dactylorhiza maculata150 pieds - Fontaine aux Planes2010O. Caudron, B. Clesse
Limosella aquatica2018Divers obs.
Lythrum portula2002Divers obs.
Myriophyllum spicatum2018Divers obs.
Ophrys apifera90 pieds - Fontaine aux Planes2010O. Caudron, B. Clesse
Polygonatum verticillatumGIREA
Potamogeton berchtoldii2016P. Deflorenne
Potamogeton lucens2019Divers obs.
Potamogeton obtusifoliusDuvigneaud et Havrenne (1985)
Potamogeton perfoliatusDuvigneaud et Havrenne (1985)
Sagittaria sagittifoliaDuvigneaud et Havrenne (1985)
Zannichellia palustrisDuvigneaud et Havrenne (1985)
Plantes - Mousses - Bryophytes
Physcomitrium eurystomum2005A. et O. Sotiaux

Commentaires sur la faune

Mammifères (données divers obs. 2010-2020): Capreolus capreolus, Lepus europaeus, Microtus agrestis, Mustela erminea, Oryctolagus cuniculus, Sciurus vulgaris, Talpa europaea.

Oiseaux (données divers obs. 2010-2020): Acanthis cabaret, Accipiter nisus, Acrocephalus scirpaceus, Actitis hypoleucos, Aegithalos caudatus, Alauda arvensis, Alcedo atthis, Alopochen aegyptiaca, Anas acuta, Anas clypeata, Anas crecca, Anas penelope, Anas platyrhynchos, Anas querquedula, Anas strepera, Anser anser, Anthus pratensis, Anthus spinoletta, Anthus trivialis, Apus apus, Ardea alba, Ardea cinerea, Aythya ferina, Aythya fuligula, Aythya marila, Branta bernicla, Branta canadensis, Bucephala clangula, Buteo buteo, Calidris alpina, Callonetta leucophrys, Carduelis cannabina, Carduelis carduelis, Carduelis spinus, Certhia brachydactyla, Chloris chloris, Chroicocephalus ridibundus, Ciconia ciconia (migr.), Ciconia nigra (migr.), Circus cyaneus, Coccothraustes coccothraustes, Coloeus monedula, Columba palumbus, Corvus corax, Corvus corone, Cuculus canorus, Cyanistes caeruleus, Cygnus olor, Delichon urbicum, Dendrocopos major, Dendrocopos medius, Dryocopus martius, Emberiza citrinella, Emberiza schoeniclus, Erithacus rubecula, Falco columbarius, Falco peregrinus, Falco subbuteo, Falco tinnunculus, Fringilla coelebs, Fringilla montifringilla, Fulica atra, Gallinago gallinago, Gallinula chloropus, Garrulus glandarius, Gavia arctica, Gavia immer, Gavia stellata, Hirundo rustica, Hydrocoloeus minutus, Ichthyaetus melanocephalus, Larus argentatus, Larus cachinnans, Larus canus, Larus fuscus, Larus marinus, Larus michahellis, Lophophanes cristatus, Loxia curvirostra, Luscinia megarhynchos, Melanitta fusca, Melanitta nigra, Mergus albellus, Mergus merganser, Mergus serrator, Milvus milvus, Motacilla alba, Motacilla cinerea, Motacilla flava flavissima (nicheur 2006), Motacilla flava, Netta rufina, Numenius arquata (migr.), Oriolus oriolus, Pandion haliaetus (migr.), Parus major, Passer domesticus, Periparus ater, Pernis apivorus, Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocorax carbo, Phasianus colchicus, Phoenicurus ochruros x Phoenicurus phoenicurus, Phoenicurus ochruros, Phoenicurus phoenicurus, Phylloscopus collybita, Phylloscopus trochilus, Pica pica, Picus viridis, Podiceps cristatus, Podiceps grisegena, Podiceps nigricollis, Poecile montanus, Poecile palustris, Prunella modularis, Pyrrhula pyrrhula, Regulus ignicapilla, Regulus regulus, Riparia riparia, Saxicola rubicola, Sitta europaea, Somateria mollissima, Sterna hirundo, Sterna paradisaea, Sturnus vulgaris, Sylvia atricapilla, Sylvia borin, Sylvia communis, Sylvia curruca, Tachybaptus ruficollis, Tadorna tadorna, Tringa nebularia, Tringa ochropus, Tringa totanus, Troglodytes troglodytes, Turdus iliacus, Turdus merula, Turdus philomelos, Turdus pilaris, Turdus viscivorus, Vanellus vanellus.

Reptiles (données divers obs. 2010-2020): Trachemys scripta, Zootoca vivipara.

Poissons (données divers obs. 2010-2020): Cottus cf. gobio, Cyprinus carpio, Esox lucius, Gymnocephalus cernua, Leucaspius delineatus, Perca fluviatilis, Rutilus rutilus, Sander lucioperca.

Lépidoptères (données divers obs. 2010-2020): Aglais urticae, Anthocharis cardamines, Aphantopus hyperantus, Araschnia levana, Argynnis paphia, Aricia agestis, Celastrina argiolus, Coenonympha pamphilus, Colias croceus, Gonepteryx rhamni, Inachis io, Lasiommata megera, Limenitis camilla, Lycaena phlaeas, Neozephyrus quercus, Nymphalis polychloros, Ochlodes sylvanus, Papilio machaon, Pararge aegeria, Pieris brassicae, Pieris rapae, Polygonia c-album, Polyommatus icarus, Pyronia tithonus, Vanessa atalanta, Vanessa cardui.

Libellules (données divers obs. 2010-2020): Aeshna cyanea, Anax imperator, Anax parthenope, Calopteryx splendens, Coenagrion puella, Enallagma cyathigerum, Erythromma viridulum, Lestes viridis, Orthetrum cancellatum, Platycnemis pennipes, Sympetrum striolatum.

Crustacés (données obs.be, 2010-2020): Orconectes limosus, Pacifastacus leniusculus.

Mollusques (données obs.be, 2010-2020): Corbicula fluminea, Deroceras agreste, Dreissena polymorpha, Radix balthica, Stagnicola palustris.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données divers obs. 2000-2019): Achillea millefolium, Agrimonia procera, Alchemilla glabra, Alisma plantago-aquatica, Alnus glutinosa, Anemone nemorosa, Anthoxanthum odoratum, Anthriscus sylvestris, Aphanes cf australis, Artemisia vulgaris, Barbarea intermedia, Bromus hordeaceus, Callitriche hamulata, Callitriche palustris, Capsella bursa-pastoris, Carex acutiformis, Carex caryophyllea, Carex demissa, Carex disticha, Carex flacca, Carex ovalis, Carex pallescens, Carex pseudocyperus, Carex remota, Carex sylvatica, Carex vesicaria, Centaurea jacea, Centaurea nigra, Centaurium erythraea, Ceratophyllum demersum, Circaea lutetiana, Cirsium palustre, Cirsium vulgare, Convolvulus arvensis, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Cruciata laevipes, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Dactylorhiza maculata, Digitalis purpurea, Eleocharis palustris, Elodea canadensis, Elodea nuttallii, Eupatorium cannabinum, Euphorbia amygdaloides, Festuca cf. lemanii, Festuca rubra, Filipendula ulmaria, Fumaria officinalis, Galium palustre, Geum urbanum, Glyceria fluitans, Gnaphalium uliginosum, Heracleum sphondylium, Hieracium lachenalii, Hieracium murorum, Hypericum perforatum, Hypochaeris radicata, Iris pseudacorus, Isolepis setacea, Juncus articulatus, Juncus bufonius, Juncus effusus, Juncus inflexus, Juncus tenuis, Lamium album, Lamium purpureum, Leucanthemum vulgare, Ligustrum vulgare, Limosella aquatica, Linaria vulgaris, Linum catharticum, Lotus corniculatus, Lotus pedunculatus, Luzula campestris, Luzula luzuloides, Lychnis flos-cuculi, Lycopus europaeus, Lysimachia nemorum, Lysimachia nummularia, Lythrum portula, Lythrum salicaria, Malva moschata, Mentha aquatica, Mentha arvensis, Mentha x verticillata, Myosotis laxiflora subsp. cespitosa, Myosotis scorpioides, Myosoton aquaticum, Myriophyllum spicatum, Ophrys apifera, Persicaria hydropiper, Persicaria lapathifolia, Persicaria maculosa, Persicaria minor, Phalaris arundinacea, Phragmites australis, Pimpinella saxifraga, Pinus sylvestris, Plantago lanceolata, Polygonatum multiflorum, Polygonatum verticillatum, Potamogeton berchtoldii, Potamogeton crispus, Potamogeton lucens, Potamogeton obtusifolius, Potamogeton pectinatus, Potamogeton perfoliatus, Potentilla anserina, Prunus avium, Prunus spinosa, Quercus robur, Ranunculus acris, Ranunculus circinatus, Ranunculus flammula, Ranunculus repens, Ranunculus sceleratus, Reseda luteola, Rorippa palustris, Rosa canina, Rubus sp., Rumex conglomeratus, Sagittaria sagittifolia, Salix caprea, Sambucus racemosa, Sanguisorba minor, Scirpus sylvaticus, Scutellaria galericulata, Senecio ovatus, Senecio vulgaris, Silene dioica, Silene latifolia subsp. alba, Teucrium scorodonia, Trifolium arvense, Trifolium dubium, Trifolium hybridum, Typha latifolia, Urtica dioica, Veronica officinalis, Viburnum opulus, Viola odorata, Zannichellia palustris subsp. palustris.

Espèces exotiques

Plantes: Elodea canadensis, Elodea nuttallii, Juncus tenuis.

Animaux: Alopochen aegyptiaca, Branta canadensis, Callonetta leucophrys, Corbicula fluminea, Dreissena polymorpha, Orconectes limosus, Pacifastacus leniusculus, Sander lucioperca, Trachemys scripta.

Conservation

Objectifs de conservation

A compléter

Menaces

Aménagement touristique : ' il s'agit de dépasser le tourisme d'un jour en débordant sur de l'hébergement, d'améliorer l'offre en restaurants, cafétarias,... ' Une première tranche de 139 millions (sur les 510 prévus) a été débloquée pour financer les travaux de voirie confiés au Ministère de l'Equipement et des Travaux ainsi que trois contrats d'étude portant :
1°) sur la conception générale et le montage de la station touristique du lac de la Plate-Taille;
2°) sur un schéma d'aménagement de la station;
3°) sur le marketing (Le Soir, mardi 29-11-94).

Projet d'aménagement d'un golf.

Aménagement de l'aérodrome de Cerfontaine, à proximité du bois du Grand Benoît, en remplacement de celui de Froidchapelle (Le Soir, lundi 13-02-95).

Extension de l'ADEPS.

Recommandations

Le lac de la Plate Taille est particulièrement intéressant pour l'avifaune aquatique, notamment. Néanmoins, les zones exondées périodiquement qui entourent les lacs de l'Eau d'heure, portent une végétation amphibie absolument exceptionnelle qu'il importe de protéger.
S'il est nécessaire de réserver des zones au tourisme, il faut le faire en respectant des zones de calme favorables à la faune et à la flore, en particulier dans les anses.

Plan de gestion

Le domaine des Lacs de l'Eau d'Heure est gérée par une asbl.

Certaines zones sont gérées par le DNF, en particulier le site de la Fontaine aux Planes où une petite parcelle de pelouse sèche sur schiste calcarifère (25 ares) a été restaurée par débroussaillage en 2008 (cantonnement DNF de Couvin).

Accès du public

A compléter

Détails

Description physique

Les barrages de l'Eau d'Heure sont situés au cœur de l'Entre-Sambre-et-Meuse, à 25 km au sud de Charleroi, à cheval sur les provinces de Hainaut et de Namur, entre les localités de Cerfontaine et de Froidchapelle au sud, et de Silenrieux et Boussu-lez-Walcourt au nord.

Ce complexe est constitué de deux barrages (Plate Taille et Eau d'Heure) et de trois pré-barrages (Falemprise, Ry Jaune et Féronval) installés sur le cours de l'Eau d'Heure, un affluent de rive droite de la Sambre qui prend sa source quelques kilomètres plus en amont, dans la forêt de Cerfontaine, vers 280 m d'altitude. Leur construction a débuté en 1971 et s'est achevée en 1979 avec comme objectifs initiaux a) de renforcer le débit d'étiage de la Sambre tout en contribuant à réduire par dilution les effets des pollutions, b) de soutenir le débit du canal Charleroi-Bruxelles, et c) de produire une électricité d'appoint.

Au total, ces infrastructures ont engendré la création de cinq retenues d'eau d'une superficie comprise entre 610 et 625 ha selon les sources (voir notamment VERNIERS et al., 2005) représentant 72 km de rives, et d'une profondeur variant de 6 à 45 m.

Le lac de la Plate Taille est de loin la plus vaste de ces retenues, avec une superficie d'environ 350 ha. Sa longueur maximale, dans l'axe est-ouest, est de 3,5 km et sa profondeur peut atteindre 45 m pour un volume de 68,4 millions de m3 d'eau. Le barrage, situé à l'extrémité orientale de la retenue (rue de Oupia), possède une ligne de crête de 790 m. Pour la construction de ce barrage du type «poids-béton» d'un volume d'environ 700.000 m3, on a utilisé des pierres calcaires concassées dont l'extraction a eu lieu dans la carrière des Vaux (SGIB 1587), au sud-est du village de Cerfontaine. Bien que situé à l'emplacement de l'ancienne vallée du ruisseau de la Plate Taille, le lac n'est alimenté par aucun cours d'eau; ce sont des pompes qui y font remonter l'eau durant la nuit, quand la consommation électrique est basse. Cela entraine des variations du niveau d'eau assez importantes qui ont des répercussions sur le milieu.

S'étendant à l'étage collinéen autour de 240 m d'altitude, le site s'inscrit dans un paysage vallonné composé de bois, de prairies et de cultures. La densité de la population est globalement faible, mais elle augmente fortement en période touristique aux abords des plans d'eau. La grande ville la plus proche est Charleroi (205.000 habitants), située à une vingtaine de kilomètre au nord. Les autres centres urbains de la région (Couvin, Philippeville, ...) comptent tous moins de 15.000 habitants.

Le cadre géologique et hydrogéologique est bien décrit par BOUCKAERT & DREESEN (1976) et plus récemment par REKK & HALLET (2010). En résumé, la région appartient à la bordure sud du Synclinorium de Dinant, à l'allochtone ardennais ou nappe du Condroz (domaine rhéno-hercynien de l'orogène varisque en Europe occidentale). Alors que les vallées sont constituées d'alluvions modernes, toutes les unités géologiques présentes ailleurs appartiennent au système Dévonien. La zone synclinoriale est couverte par des formations datant du Dévonien supérieur (étages Famennien et Frasnien) dont les lithologies dominantes sont les shales/schistes, les siltites et les grès.

Du point de vue biogéographique, le site se situe en zone continentale et dans le district phytogéographique mosan. Il se trouve en outre dans la zone de contact entre deux régions naturelles, le Condroz au nord et la Fagne au sud.

En raison de son cadre paysager remarquable et de ses nombreuses opportunités de développement, les lacs de l'Eau d'Heure sont devenus un pôle touristique majeur de Wallonie (DESCAMPS, 2017). On y trouve en effet différents types d'installations permettant de nombreuses activités récréatives: Centre Adeps, ports de plaisance, centres nautiques, clubs de voile et de plongée, villages de vacances, golf, maison de la pêche, etc. Plus de cent kilomètres de sentiers et de chemins, ainsi qu'une voie lente (RAVeL), y ont été aménagés autour des plans d'eau. Toutes ces activités ne sont pas sans influences sur le milieu aquatique et les habitats terrestres qui bordent les lacs.

La centrale hydroélectrique de la Plate Taille est gérée par la SOFICO. Il s'agit, après la centrale de Coo et ses 1.200 MW, de la plus importante installation de stockage de ce type en Belgique avec 140 MW, équivalant à un septième de la puissance d'un réacteur nucléaire. Cette capacité est rendue possible grâce aux quatre pompes-turbines équipant le barrage, mais aussi à l'important dénivelé (45 m !) qui existe entre le lac de la Plate Taille et celui de l'Eau d'Heure.

Description biologique

Végétation et flore

Avant la création du lac de la Plate Taille au cours des années 1970, l'endroit était couvert par un vaste massif forestier constitué du Bois du Grand Oupeau et du Bois de Rocq (partie occidentale) et traversé d'ouest en est par un affluent de rive gauche de l'Eau d'Heure, le ruisseau de la Plate Taille. S'il n'existe plus aucune trace de ce cours d'eau, quelques fragments de la forêt subsistent au sud et à l'ouest du lac.

Sur les quelques 17 km de rives que compte actuellement le plan d'eau, près de 10 km sont boisés, soit environ 1,7 km à la pointe ouest (Bois du Four), 1,5 km au nord (La Rochette, à l'est du village de vacance) et 7,8 km au sud et sud-est du lac (Bois du Grand Oupia).

Les eaux du lac de la Plate Taille sont de type famennien et ont été qualifiées d'oligotrophes par DEHAVAY (1981), de mésotrophes par DUVIGNEAUD & HAVRENNE (1985) et d'oligo-mésotrophes par VERNIERS et al. (2005). D'après ces derniers, les paramètres biochimiques disponibles indiquent un niveau de qualité bon (e.a. transparence souvent supérieure à 4 m, faible biomasse algale, taux modérés d'orthophosphates et de matières azotées dissoutes).

Dans la partie nord du lac, DUVIGNEAUD & HAVRENNE (1985) ont noté la présence d'herbiers aquatiques de Potamogeton crispus, P. perfoliatus, P. obtusifolius, P. pectinatus, Myriophyllum spicatum, Elodea canadensis, E. nuttallii, Zannichellia palustris subsp. palustris, Ranunculus circinatus, Ceratophyllum demersum,... Ces auteurs faisaient remarquer que le maintien de ces peuplements était à l'époque incertain en raison de l'emploi d'herbicides.

Les groupements les plus intéressants se forment dans les anses où aboutissent de petits ruisselets et où se produit une certaine sédimentation de la vase, particulièrement sur les pentes douces. En été et au début de l'automne, lorsque le niveau de l'eau baisse (soutien du débit d'étiage de l'Eau d'Heure, faible alimentation du lac), les vases s'exondent permettant à une végétation très particulière de s'y exprimer. Celle-ci a été analysée par DUVIGNEAUD & HAVRENNE (1985) en ce qui concerne les végétaux vasculaires et par SOTIAUX (1995) pour les bryophytes.

Sur les grèves exondées humides s'installe une sorte de gazon formé par des espèces de petite taille, bien adaptées à des variations du niveau de l'eau, qui peuvent exister sous forme d'accommodats terrestres, amphibies ou immergés. Cette association végétale dénommée le "Peplido-limoselletum" est exceptionnelle en Belgique, tout comme d'ailleurs les plantes qui la composent, Limosella aquatica en tête, accompagné de Callitriche palustris, C. hamulata, Lythrum portula. Là où les vases sont un peu asséchées se développe un groupement à Gnaphalium uliginosum, Isolepis setacea, Lythrum portula, etc. Plus haut encore sur la rive, ce sont des espèces plus grandes qui dominent, tels que Persicaria hydropiper, P. lapathifolia, Rorippa palustris, etc. Ces espèces végétales, et en particulier celles du groupe de la limoselle, sont sans doute apparues par ornithochorie, c'est-à-dire le transport des diaspores par les oiseaux (VERNIERS et al., 2005). Ces vases nues, en particulier sur la rive sud du lac, accueillent également un cortège de bryophytes très spécifiques dont le rarissime Physcomitrium eurystomum, connu d'une seule autre localité wallonne (étang de Bambois) et observé ici pour la dernière fois en janvier 2005 (A. Sotiaux, in litt. 2021).

Des espèces des roselières et des magnocariçaies s'implantent à leur suite, notamment Eleocharis palustris, Typha latifolia, Carex pseudocyperus, Alisma plantago-aquatica, Sagittaria sagittifolia, Glyceria fluitans, accompagnées de diverses autres hygrophiles comme Ranunculus flammula, Juncus effusus, J. inflexus, J. tenuis, Lycopus europaeus, Lythrum salicaria, Myosotis laxiflora subsp. cespitosa, M. scorpioides, Scutellaria galericulata, Lotus pedunculatus, Scirpus sylvaticus, Carex demissa, C. ovalis, C. remota, etc.

Les anses de la partie méridionale du lac sont les plus intéressantes sur le plan botanique. C'est là surtout que se concentrent les peuplements de limoselles, en particulier au lieu-dit «Fontaine aux Planes», près du Centre Adeps, et au fond de l'anse dite «aux cabiniers». VERNIERS et al. (2005) y ont effectué différentes observations actualisant quelque peu les données précédemment publiées. En juillet 2002, Limosella aquatica y est noté en compagnie de Ranunculus flammula, Persicaria minor, Rorippa palustris (= islandica), Mentha aquatica, Mentha arvensis, Mentha x verticillata, Callitriche palustris.

Ces mêmes auteurs mentionnent diverses espèces de l'alliance du Bidention, à affinités plus nitrophiles, des groupements à Juncus effusus, à Juncus bufonius, à Eleocharis palustris, à hélophytes dont Iris pseudacorus, Phalaris arundinacea, des cariçaies à Carex vesicaria, etc.

Les zones boisées bordant le lac sont souvent dignes d'intérêt. C'est le cas notamment du Bois du Four, à l'extrémité ouest du site. Il s'agit d'un très bel élément de chênaie-charmaie acidocline subatlantique à Luzula luzuloides et Polygonatum verticillatum, deux espèces plus typiquement ardennaises qui atteignent ici tous deux la limite septentrionale de leur aire d'extension (GIREA, 1989 in BODY, 2010).

En plus de ces différents habitats, la rive sud du lac au lieu-dit "Fontaine aux Planes" montre une intéressante zone bocagère comportant une pelouse sèche sur calcschistes connue pour sa remarquable population d'orchidées (Ophrys apifera et Dactylorhiza maculata). La présence d'autres plantes peu communes y est signalée comme Agrimonia procera (= repens), Centaurea nigra, Centaurium erythraea... Outre ces espèces, un relevé effectué en 2010 par B. Clesse (CNB - Centre Marie-Victorin) rassemble Achillea millefolium, Anthoxanthum odoratum, Anthriscus sylvestris, Carex caryophyllea, Carex flacca, Carex pallescens, Carex sylvatica, Cirsium palustre, Convolvulus arvensis, Crataegus monogyna, Cruciata laevipes, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Eupatorium cannabinum, Festuca cf. lemanii, Festuca rubra, Heracleum sphondylium, Hieracium lachenalii, Hieracium murorum, Hypericum perforatum, Hypochaeris radicata, Leucanthemum vulgare, Ligustrum vulgare, Linum catharticum, Lotus corniculatus, Lotus pedunculatus, Luzula campestris, Malva moschata, Pimpinella saxifraga, Pinus sylvestris, Plantago lanceolata, Prunus avium, Prunus spinosa, Quercus robur, Ranunculus acris, Rosa canina, Rubus sp., Salix caprea, Veronica officinalis, Viburnum opulus. La pelouse est également densément peuplée de lichens terricoles, essentiellement des Cladonia.

D'une manière générale, la végétation actuelle du lac de la Plate Taille et de ses pourtours mériterait de nouvelles recherches et devrait faire l'objet d'une cartographie fine afin de servir de base à une gestion écologique et intégrée du site.

Intérêt faunistique

Si l'intérêt botanique du lac de la Plate Taille est évident, par la simple présence de la rarissime association à limoselle, la réputation du site auprès des naturalistes provient en grande partie de son avifaune, remarquable à divers titres. Avec les autres lacs de l'Eau d'Heure, il représente l'une des zones majeures de la Région wallonne pour l'hivernage et les haltes migratoires de nombre d'oiseaux d'eau, anatidés, laridés et limicoles en tête, dont certains constituent ici des rassemblements d'une importance rarement observée ailleurs (COPPEE, 1991).

Le lac de la Plate Taille est d'ailleurs suivi depuis plusieurs décennies dans le cadre de différents programmes d'inventaires dont les traditionnels comptages hivernaux d'oiseaux d'eau qui sont synthétisés annuellement dans la revue Aves (voir e.a. JACOB et al., 2013). Les secteurs les plus favorables pour l'observation de l'avifaune sont décrits par BODY (2010) et sur le site internet d'Aves-Natagora (https://www.aves.be).

De nombreuses données sont disponibles pour la période 1980-1990 qui a suivi la mise sous eau des retenues. Selon COPPEE (1991), pas moins de 83 espèces (dont 56 palmipèdes) y ont été observées, une douzaine d'entre-elles étant des hivernants réguliers. Le grèbe huppé (Podiceps cristatus), le canard chipeau (Anas strepera), la fuligule morillon (Aythya fuligula), le harle bièvre (Mergus merganser) et la foulque macroule (Fulica atra) voient leur nombre augmenter depuis quelques années. Les effectifs de ces espèces au cœur de l'hiver constituent d'ailleurs une part importante de l'effectif total de la Wallonie et du Brabant, comme en témoigne le dénombrement de mi-janvier 1990 donnant par exemple 26% des grèbes huppés, 56% des canards chipeaux, 51% des harles bièvres.

A cette époque, certaines espèces rares choisissent déjà ces plans d'eau comme lieu d'hivernage. C'est le cas du plongeon catmarin (Gavia stellata) (6 ex. en 1988/89), du plongeon arctique (Gavia arctica) (4 ex. en 1982/83), du grèbe jougris (Podiceps grisegena) (1 ex. en 1990/91), l'oie des moissons (Anser fabalis) (une cinquantaine en 1986/87), le fuligule milouinan (Aythya marila) (1 à 4 ex. en 1987/88; 1 à 7 ex. en 1988/89), la macreuse brune (Melanitta fusca) (2 ex. en 1988/89), la nette rousse (Netta rufina) (1 à 2 ex. en 1988/89). Il y avait aussi les raretés de passage comme la sterne caspienne (Hydroprogne caspia), le labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus), la grande aigrette (Ardea alba), ...

En outre, lors de l'hiver 1982/83, jusqu'à 10 hiboux des marais (Asio flammeus) ont été dénombrés au bord de la Plate Taille, tandis qu'un dortoir comprenant 5 ou 6 busards Saint-Martin (Circus cyaneus) s'est formé début février 1987 au même endroit.

On signalait parmi les nicheurs le grèbe huppé (Podiceps cristatus), le canard colver (Anas platyrhynchos), la foulque macroule (Fulica atra), la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), le petit gravelot (Charadrius dubius) et, en périphérie la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio).

En dépit des multiples activités touristiques qui se sont fortement développées au cours des années sur et autour du plan d'eau, de nombreux anatidés continuent d'y trouver refuge, en particulier dans les anses et les criques de la rive sud: canard colvert (Anas platyrhynchos) en grands nombres, fuligule morillon (Aythya fuligula), harle bièvre (Mergus merganser), harle piette (Mergus albellus), garrot à œil d'or (Bucephala clangula), canard souchet (Anas clypeata), canard siffleur (Anas penelope), canard chipeau (Anas strepera), macreuse brune (Melanitta fusca), cygne tuberculé (Cygnus olor), tadorne de Belon (Tadorna tadorna), fuligule milouin (Aythya ferina) à présent nettement plus rare que le morillon,... Pour le garrot à œil d'or et le harle piette, les lacs de l'Eau d'Heure constituent même l'un des rares sites d'hivernage réguliers en Wallonie, bien que le second tende à se raréfier ces dernières années. D'autres espèces sont plus occasionnelles comme le harle huppé (Mergus serrator), le canard pilet (Anas acuta), l'eider à duvet (Somateria mollissima) et la bernache cravant (Branta bernicla) très rarement, la nette rousse (Netta rufina) un peu plus souvent qu'avant (e.a. jusqu'à 12 ex. en novembre 2016 et 7 ex. en décembre 2019 - Observations.be),...

Les autres oiseaux d'eau les plus réguliers sont la foulque macroule (Fulica atra) très abondante et souvent en tête des effectifs d'oiseaux d'eau du lac (en compagnie du colvert), la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus) plus discrète, le grèbe huppé (Podiceps cristatus), le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), le grand cormoran (Phalacrocorax carbo), ... Parmi les raretés, citons notamment le séjour de deux cormorans huppés (Phalacrocorax aristotelis) durant l'hiver 2016-2017, fait exceptionnel à l'intérieur des terres.

Le lac de la Plate Taille accueille un dortoir pouvant rassembler plusieurs dizaines de milliers de laridés de 6 espèces différentes: mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus), goéland cendré (Larus canus), goéland brun (Larus fuscus), goéland argenté (Larus argentatus), goéland leucophée (Larus michahellis), goéland pontique (Larus cachinnans). Ces espèces sont susceptibles d'être observées toute l'année en nombre variable sur l'ensemble des lacs de l'Eau d'Heure. D'autres laridés peuvent y être rencontrés plus occasionnellement, généralement en individus isolés ou en petits groupes dont la mouette pygmée (Hydrocoloeus minutus) parfois présente aussi en dortoir (par ex. 6 ex. début décembre 2019), la mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus), le goéland marin (Larus marinus), la sterne pierregarin (Sterna hirundo), la sterne arctique (Sterna paradisaea), ...

Certains secteurs sont plus attractifs que d'autres. Ainsi, le site de la cornée, qui est l'anse située au sud-ouest du lac près du lieu-dit «Fontaine aux Planes», accueille durant l'hiver les plus espèces les plus remarquables du site. On peut y observer les 3 espèces de plongeons (comme en novembre-décembre 2019 !), les macreuses brunes et noires, le garrot à œil d'or, le harle piette, ... mais aussi une grande variété de limicoles durant les migrations.

Le développement spontané de ceintures d'hélophytes et en particulier de phragmites permet le cantonnement de quelques fauvettes aquatiques dont la rousserole effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), mais également le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus).

Certaines friches et prairies semi-naturelles qui bordent directement le lac ou qui s'étendent en retrait sont très attractives pour les oiseaux du bocage et des fourrés, comme la pie grièche écorcheur (Lanius collurio), la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), le tarier pâtre (Saxicola rubicola), la fauvette grisette (Sylvia communis), la fauvette babillarde (Sylvia curruca), le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos), l'hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), le bruant jaune (Emberiza citrinella), la locustelle tachetée (Locustella naevia), ... En 2006, la friche qui prolonge la «cornée» sud du lac a accueilli la première nidification de la bergeronnette flavéole (Motacilla flava flavissima) en Entre-Sambre-et-Meuse, tandis que d'autres espèces très rares s'y sont déjà cantonnées comme le râle des genêts (Crex crex), la marouette ponctuée (Porzana porzana), etc.

Les bois feuillus, dont celui du Grand Oupia, hébergent notamment des picidés dont le pic mar (Dendrocopos medius), mais aussi le loriot d'Europe (Oriolus oriolus), le coucou gris (Cuculus canorus), etc.

En dehors des oiseaux, le peuplement faunistique du lac de la Plate Taille demeure peu documenté et les données sont fragmentaires même pour des groupes populaires comme les libellules.

A souligner néanmoins l'observation d'une donacie bicolore (Donacia bicolora) en mai 2018 sur la rive de l'anse de la «cornée» (P. Deflorenne - obs.be): en effet, ce coléoptère paludicole lié à différents hélophytes connaît une régression dramatique en Belgique au point de ne plus être signalé que de quelques rares stations en Fagne-Famenne et en Lorraine (FAGOT, 2019).

Dans le rayon des curiosités signalons encore trois invertébrés aquatiques peu banals qui peuplent les eaux du lac, à savoir une éponge d'eau douce (Spongilla lacustris), un bryozoaire (Cristatella mucedo) et une méduse d'eau douce (Craspedacusta sowerbii), qui sont tous trois des organismes filtrants (obs. P. Deflorenne - Obs.be).

Monument naturel

A compléter

Monument historique

Barrages.

Histoire du site

Les travaux d'édification des barrages de l'Eau d'Heure ont commencé en 1971 et se sont achevés en 1979. Les retenues étaient complètement sous eau en 1980. En plus des objectifs initiaux, purement techniques, visés par la mise en place de cette gigantesque infrastructure, le développement touristique s'est progressivement imposé comme une ressource économique majeure pour cette région très rurale. La retenue de la Plate Taille, d'une superficie de 351 ha, est réservée à la voile, la planche à voile et la plongée subaquatique. Un village de vacances a été créé dans les années 2000 sur la rive nord.

Biblio

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Divers

Sources

DEMNA

Observations.be

Répondants de l'information

A compléter

Date de la dernière modification de la fiche

2020-04-09