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690 - Sablière 'Aux Galossis'

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Sablière d'Avernas-le-Bauduin
Communes :Hannut
Cantonnements DNF :Liège
Surface :2.81 ha
Coordonnées :X Lambert : 200117 - Y Lambert : 154537
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Située en Hesbaye liégeoise près du village d'Avernas-le-Bauduin, à 3 km au nord de Hannut, cette ancienne sablière d'environ 3 ha fut ouverte au cours des années 1970 au milieu de terres cultivées pour en extraire du sable landénien. Cette activité est abandonnée à peine vingt-cinq ans plus tard et le site est laissé ensuite à son évolution naturelle, sauf qu'il est utilisé tout un temps comme décharge puis comme terrain temporaire de motocross avant d'être partiellement aménagé pour la pratique de l'équitation par les gestionnaires d'un manège voisin. La flore comprend actuellement une majorité de plantes forestières et rudérales et les zones sableuses ne sont plus présentes que dans des secteurs fort limités. Or, jusqu'en 2007, la végétation se caractérisait encore par l'abondance et la diversité des fabacées, dont la rare gesse de Nissole (Lathyrus nissolia), strictement protégée et au statut d'espèce menacée en Région wallonne. On y observait également une orchidée peu commune dans la région, l'orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii). Dans un contexte d'agriculture intensive, la carrière est un refuge pour l'entomofaune locale, et notamment les quelques talus sableux encore exposés que fréquente un cortège assez riche de guêpes et d'abeilles solitaires sabulicoles. De plus, les insectes pollinisateurs y disposent d'une offre florale importante, avec les saules au printemps, les ronces, orpins et vipérines plus tard dans la saison. Ce site isolé présente en outre un intérêt géologique et pédagogique et mériterait d'être classé comme réserve naturelle afin de pouvoir bénéficier d'un assainissement et d'une restauration des habitats sableux, fort rares sur le territoire de Hannut.

Carto

Régions naturelles

  • D0 - Hesbaye
  • D1 - Hesbaye occidentale

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Hannut2.81 haHANNUTLIEGE

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Liège2.81 haLiège

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

Site non classé.

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Non  Communes Non  Région Non  Autres publics Non

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Columba oenasOuiNon1995J.-P. Jacob
Emberiza citrinellaOuiNon1995A. Remacle
Perdix perdixNonOui1995J.-P. Jacob
Serinus serinusOuiOui1995A. Remacle
Streptopelia turturOuiOui2001A. Remacle
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Carcharodus alceaeNonNon2008J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Papilio machaonNonNon1995J.-P. Jacob
Invertébrés - Insectes - Coléoptères - Carabidés
Cicindela campestris2009A. Remacle, J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Invertébrés - Insectes - Hyménoptères
Andrena vaga2009A. Remacle, J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Colletes cuniculariusNids abondants (1500 nids en 1995)2009A. Remacle, J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Lasioglossum xanthopus1995AA. Remacle
Osmia bicolor2021J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Sphecodes albilabris2009A. Remacle, J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Plantes - Plantes supérieures
Crepis vesicaria subsp. taraxacifolia2007A. Remacle
Dactylorhiza fuchsiiAu moins un pied2001BA. Remacle
Epipactis helleborine> 40 pieds2021A. Remacle, J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Lathyrus nissoliaAbondante1995BA. Remacle
Lathyrus tuberosus2021A. Remacle, J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Mycètes - Lichens
Cladonia humilis2009J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Cladonia portentosa> 10 m2 (2009)2009J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Cladonia scabriuscula2009J.-Y. Baugnée, E. Bisteau

Commentaires sur la faune

Oiseaux (données A. Remacle 1995-2007):
Perdix perdix, Columba oenas, Streptopelia turtur, Carduelis carduelis, Serinus serinus, Emberiza citrinella et divers passereaux communs.

Amphibiens (données A. Remacle 1995-2007):
Présence de nombreux têtards dans les petites mares en 1995.

Gastropodes (données JY Baugnée et E. Bisteau, 2008):
Cepaea nemoralis, Cernuella neglecta, Monacha cantiana.


Odonates (données A. Remacle 1995-2007; JY Baugnée et E. Bisteau, 2008):
Aeshna cyanea, Ischnura elegans, Sympetrum sp.

Hémiptères (données JY Baugnée et E. Bisteau, 2008):
Acanthosoma haemorrhoidale, Aphrophora alni, Aphrophora pectoralis, Aphrophora salicina, Arma custos, Cicadella viridis, Dicyphus globulifer, Himacerus mirmicoides, Idiocerus herrichii, Idiocerus stigmaticalis, Palomena prasina, Populicerus populi, Rhopalus subrufus, Tremulicerus tremulae.

Orthoptères (données A. Remacle 1995-2007; JY Baugnée et E. Bisteau, 2008):
Chorthippus biguttulus, Chorthippus parallelus, Chorthippus brunneus, Meconema thalassinum, Phaneroptera falcata, Tetrix undulata, Tettigonia viridissima.

Lépidoptères (données A. Remacle 1995-2007; JY Baugnée et E. Bisteau, 2008):
Anthocharis cardamines, Autographa gamma, Carcharodus alceae, Lasiommata megera, Lomaspilis marginata, Lycaena phlaeas, Lyonetia clerckella, Papilio machaon, Pararge aegeria, Phyllonorycter harrisella, Pieris brassicae, Pieris napi, Pieris rapae, Polyommatus icarus, Stigmella cf roborella, Vanessa atalanta.

Diptères (données JY Baugnée et E. Bisteau, 2008):
Dichetophora obliterata, Sphaerophoria scripta

Coléoptères (données JY Baugnée et E. Bisteau, 2008):
Oedemera virescens, Harmonia axyridis, Zeugophora scutellaris.

Hyménoptères (données A. Remacle 1995-2007; JY Baugnée et E. Bisteau, 2008):
Andrena flavipes, Andrena florea, Andrena vaga, Anoplius infuscatus, Ceratina cyanea, Cerceris rybyensis, Colletes cunicularius, Crossocerus quadrimaculatus, Cynips quercusfolii, Diastrophus rubi, Diodontus minutus, Fenusa pumila, Halictus tumulorum, Lasioglossum calceatum, Lasioglossum morio, Lasioglossum sexstrigatum, Lasioglossum villosulum, Lasioglossum semilucens, Lasioglossum lucidulum, Lasioglossum xanthopus, Lindenius albilabris, Lindenius pygmaeus armatus, Megachile willughbiella, Neuroterus numismalis, Neuroterus quercusbaccarum, Nomada sp., Odynerus spinipes, Pemphredon lugubris, Philanthus triangulum, Polistes dominulus, Sphecodes sp.

Commentaires sur la flore

Phanérogames (données A. Remacle 1995-2001; JY Baugnée et E. Bisteau, 2008):
Achillea millefolium, Aegopodium podagraria*, Agrostis capillaris, Artemisia vulgaris, Betula pendula, Calamagrostis epigejos, Calystegia sepium, Carex hirta*, Castanea sativa, Cerastium semidecandrum*, Cirsium arvense, Conyza canadensis, Cotoneaster horizontalis, Crataegus monogyna, Crepis capillaris, Crepis polymorpha, Dactylis glomerata, Dactylorhiza fuchsii*, Daucus carota, Diplotaxis tenuifolia*, Dipsacus fullonum, Echinochloa crus-galli, Echium vulgare, Eleocharis palustris*, Epilobium angustifolium, Epilobium hirsutum*, Epipactis helleborine, Equisetum arvense, Erigeron acer, Eupatorium cannabinum, Fallopia japonica, Festuca arundinacea, Festuca filiformis*, Festuca sp., Fragaria vesca, Geranium pyrenaicum, Geranium robertianum, Hieracium bauhinii*, Hieracium sabaudum, Holcus lanatus*, Hypericum perforatum, Hypochaeris radicata, Inula conyzae, Juglans nigra, Juncus articulatus*, Juncus effusus, Juncus conglomeratus*, Lathyrus nissolia*, Lathyrus tuberosus*, Malva moschata, Medicago lupulina, Melilotus albus, Odontites vernus, Oenothera biennis, Origanum vulgare, Picris hieracioides, Phragmites australis*, Plantago lanceolata, Poa compressa, Populus tremula, Prunella vulgaris, Prunus serotina, Pulicaria dysenterica*, Quercus robur, Ranunculus acris*, Reseda lutea*, Rosa canina, Rubus sp., Rumex acetosella*, Salix div. sp. (Salix alba, Salix caprea), Saponaria officinalis, Sedum album, Senecio inaequidens, Senecio jacobaea, Silene latifolia subsp. alba, Solanum dulcamara, Stachys palustris*, Tanacetum vulgare, Trifolium arvense, Trifolium campestre*, Trifolium dubium*, Trifolium pratense, Typha latifolia*, Verbascum thapsus, Verbena officinalis, Vicia hirsuta*, Vicia sativa*, Vulpia myuros* (* : espèces recensées en 1995/2001 mais pas en septembre 2008).

Espèces exotiques

Conyza canadensis, Cotoneaster horizontalis, Fallopia japonica, Oenothera biennis, Prunus serotina, Senecio inaequidens,

Conservation

Objectifs de conservation

Vu l'abondance des nids d'Hyménoptères, le site joue sans aucun doute le rôle de refuge pour la faune psammophile dans une région où les affleurements sableux sont rares. La flore du site comprend un élément intéressant: Lathyrus nissolia, dont les stations présentes en plusieurs endroits du site devraient être maintenues. La zone humide qui sert de frayère à des batraciens devrait aussi être conservée et si nécessaire aménagée.

Menaces

- Comblement total (zone de C.E.T. au plan de secteur).

Recommandations

En cas de maintien du site, un assainissement devrait être réalisé. Le contrôle des ligneux pourrait s'avérer nécessaire à certains endroits, notamment là où ils ombragent les parties bien exposées de la falaise. La progression des ronciers en plusieurs points devrait être surveillée et éventuellement contrôlée, en particulier au niveau des secteurs bien exposés des talus. Le sol de la zone B2 devrait rester plus ou moins dénudé de façon à maintenir son important rôle de substrat de nidification. La partie C2 devrait peut-être être aménagée pour favoriser la reproduction des Batraciens et Libellules. Les stations de la plante menacée Lathyrus nissolia devraient être surveillées pour éviter leur envahissement par les ronces.

Plan de gestion

Sans objet.

Accès du public

A compléter

Détails

Description physique

Cette ancienne sablière est située en Hesbaye liégeoise au nord d'Avernas-le-Bauduin, à l'ouest de la route N80 entre Hannut et Saint-Trond, sur le versant droit du ruisseau de Henri Fontaine, affluent de la Petite Gette. Elle s'étend à 130 m d'altitude environ. On y a exploité des sables landéniens de 1972 à 1994.

La description ci-après correspond à l'état en 1995 (Annie Remacle). Cette sablière, abandonnée depuis peu, est constituée d'une seule excavation peu profonde (environ 6 m), de forme plus ou moins rectangulaire (grand axe nord-est/sud-ouest). Elle est accessible par un chemin qui part de la route N80 et arrive à l'angle est du site. Les talus nord-est et nord-ouest sont longés par une haie libre, les talus sud-est et sud-ouest par un rideau de peupliers. Les talus sont subverticaux dans leur partie supérieure, éboulés et plus ou moins envahis de végétation dans leur partie inférieure; ils comprennent des bancs de graviers.

Le site est composé de plusieurs secteurs longitudinaux:
- la partie sud (A), le long du talus sud-est, est parcourue par un chemin empierré; elle est couverte d'une friche rudérale discontinue et les déchets visibles y sont assez abondants.
- la partie nord (B), le long du talus nord-ouest, est la partie la plus intacte du site, non touchée par l'apport des déchets. Elle peut elle-même être subdivisée en trois zones:
+ B1 (côté route) au sol sableux presque entièrement couvert de végétation;
+ B2 au sol sableux nu sur plus de 60% de la surface (plus de 5 ares);
+ B3 couvert d'un pré assez sec.
B2 et B3 sont séparés par un chemin montant vers l'angle nord-ouest du périmètre.
- la partie médiane (C), accessible par un chemin, est surélevée par rapport aux parties A et B, suite à l'apport de déchets. Elle peut être divisée en deux zones:
+ C1, vers l'entrée, fort dégradée par l'apport de déchets (tas d'inertes encore visibles) et couverte d'une friche rudérale;
+ C2, vers le sud, plus humide et couverte en partie de saules; elle comprend plusieurs petites mares, probablement toutes temporaires (la plus grande fait environ 2 ares) (cette partie C2 a-t-elle été remblayée?)

La sablière est surtout fréquentée par les gens qui viennent y verser des déchets, par des chasseurs et, au cours de l'été 1995, par des motos. La grille à l'entrée reste ouverte en permanence et il n'y a aucune indication bien nette d'interdiction de déposer des déchets.

Les déchets sont abondants dans les parties A et surtout C1: inertes mais aussi mousse synthétique bien visible dans le talus entre C1 et A.

L'environnement du site est constitué de champs et de prés. Le site est localisé à moins d'un km de la sablière de Bertrée (Lg/411/12 et 13).

Description biologique

La végétation et la flore de la sablière des Galossis ont été initialement décrites par A. Remacle sur base de données recueillies entre 1995 et 2001.

Les secteurs A et C1 se caractérisent par l'abondance des plantes pionnières des milieux anthropiques. Outre plusieurs ronciers, on y trouve e.a. Oenothera biennis, Silene latifolia subsp. alba, Reseda lutea, Fallopia japonica, Dipsacus fullonum, Cirsium arvense, Conyza canadensis, Senecio inaequidens, Tanacetum vulgare, Melilotus albus, Diplotaxis tenuifolia, Equisetum arvense, mais aussi Calystegia sepium, Epilobium angustifolium, E. hirsutum, Solanum dulcamara, Daucus carota, Medicago lupulina, Picris hieracioides,...

La zone B1 est, à l'exception de quelques plages plus ou moins dénudées, couverte de graminées (e.a. Holcus lanatus, Festuca filiformis, Festuca sp. et Dactylis glomerata) et de diverses dicotylées dont les fabacées Vicia sativa, V. hirsuta, Trifolium dubium, T. campestre, T. arvense (abondant), T. pratense, Medicago lupulina, Lathyrus tuberosus (abondante) et L. nissolia (3 stations en 1995), ainsi que les asteracées Erigeron acer, Conyza canadensis, Crepis capillaris, Crepis polymorpha, Senecio jacobaea, Hypochaeris radicata, Hieracium bauhinii, Artemisia vulgaris, Tanacetum vulgare, Pulicaria dysenterica et Inula conyzae. On y trouve aussi Fragaria vesca, Silene latifolia subsp. alba, Ranunculus acris, Prunella vulgaris, Hypericum perforatum, Daucus carota,... De jeunes arbres et arbustes se développent dans cette zone: Salix div. sp., Populus tremula, Quercus, Betula pendula, Rosa, Crataegus monogyna, ainsi que plusieurs ronciers (notamment sur le talus entre C1 et B1).

La zone B2, où le sable est encore bien apparent, comprend des espèces de pelouses sèches telles que Cerastium semidecandrum, Trifolium arvense (abondant), T. campestre, Hypochaeris radicata, Hieracium bauhinii, Erigeron acer, Rumex acetosella, Hypericum perforatum et des lichens; des plantes pionnières dispersées, comme Conyza canadensis, Artemisia vulgaris, Cirsium arvense, Tanacetum vulgare et Senecio inaequidens, ainsi que Vulpia myuros (abondant), Epilobium angustifolium, Daucus carota, Prunella vulgaris, Medicago lupulina, Fragaria vesca,...

La zone B3 est pourvue d'une abondante végétation à base de graminées et de Daucus carota, Cirsium arvense, Tanacetum vulgare, Melilotus albus, Lathyrus nissolia,... Le bas de l'ancienne falaise est colonisé par des graminées et des ronces, ainsi que par Equisetum arvense, Daucus carota, Hieracium bauhinii,... et quelques Salix, Rosa canina et Crataegus monogyna à certains endroits. Le chemin sableux montant vers l'angle nord-ouest du site présente une végétation discontinue avec e.a. Trifolium arvense et T. campestre, Crepis capillaris et Hieracium bauhinii.

La partie C2, plus humide, est davantage colonisée par les saules. Au niveau des mares poussent Typha latifolia, Eleocharis palustris, Juncus effusus, J. conglomeratus et J. articulatus, Carex hirta, Phragmites australis, Stachys palustris. Ailleurs, on trouve encore une station de Lathyrus nissolia, ainsi que Aegopodium podagraria, Pulicaria dysenterica, Calamagrostis epigejos, Dactylorhiza fuchsii (un pied en 2001), Epipactis helleborine (> 50 pieds), Equisetum arvense,...

Un inventaire visant à actualiser les données biologiques a été réalisé le 11 septembre 2008 par E. Bisteau et J.-Y. Baugnée (SPW).

A cette occasion quelques 88 espèces de plantes vasculaires ont été recensées sur le site, mais plusieurs éléments intéressants n'ont hélas pas été retrouvés, en particulier Lathyrus nissolia et Dactylorhiza fuchsii (cela n'implique pas forcément leur disparition locale vu le caractère tardif de la visite et la discrétion de ces plantes en dehors de la période de floraison). D'autre part, la disparition des mares temporaires existantes en 1995 concomitante avec la fermeture et l'assèchement du milieu a entrainé l'éviction des espèces inféodées à cette zone humide (Eleocharis palustris, Phragmites australis, Typha latifolia,...).

Les secteurs A et C1 ont toujours un caractère ouvert et se remarquent par l'abondance des plantes pionnières des milieux anthropiques, plus ou moins thermophiles : Oenothera biennis, Silene latifolia subsp. alba, Fallopia japonica, Dipsacus fullonum, Cirsium arvense, Conyza canadensis, Echinochloa crus-galli, Senecio inaequidens, Tanacetum vulgare, Melilotus albus, Artemisia vulgaris, Equisetum arvense, Verbascum thapsus, Verbena officinalis, mais aussi Calystegia sepium, Epilobium angustifolium, Solanum dulcamara, Daucus carota, Eupatorium cannabinum, Medicago lupulina, Picris hieracioides, ...

On retrouve également ça et là quelques fragments de pelouse sèche, avec la présence d'espèces telles que Echium vulgare, Hypericum perforatum, Inula conyzae, Origanum vulgare, Poa compressa, Sedum album, ... Le fond de la zone A (est) et les abords des sentiers A et C1 sont dominés, en lisière, par des fourrés tempérés à Crataegus monogyna, Prunus serotina, ainsi que par quelques massifs de Fallopia japonica, et par une végétation arborée de type saulaie - boulaie de colonisation au sous-bois dense et difficilement pénétrable (ronciers).

La partie C2, à l'origine plus humide, était déjà bien colonisée par les saules et s'est encore davantage reboisée si bien que la végétation des mares temporaires identifiée durant les années 1990 ne semble plus y subsister. De même, la station de Lathyrus nissolia n'a pas été revue, pas plus que Pulicaria dysenterica et Dactylorhiza fuchsii. La seule orchidée observée en 2008 est Epipactis helleborine qui est toujours présent en nombre (également sur la zone B).

Les zones B1, B2 et B3 forment actuellement un continuum plus ou moins arboré. Les anciens faciès de prairie ou de pelouse identifiés en 1995 sur les zones B1 et B3, ainsi que les zones de sable nu situées en B2, ont évolué naturellement vers une formation de type boulaie-saulaie de colonisation, avec pour conséquence une diminution de la richesse spécifique. Certaines espèces caractéristiques des pelouses silicicoles, autrefois abondantes, ont disparu de la zone ou semblent en forte régression (par ex. Trifolium campestre, Vulpia myuros, Rumex acetosella, ...). L'actuelle boulaie-saulaie forme toutefois un peuplement très clair, surtout sur les secteurs B1 et B2, et abrite un ourlet herbacé acidophile vestige de la pelouse sèche sur sable, avec e.a. Agrostis capillaris, Hypochaeris radicata, Hieracium sabaudum, Plantago lanceolata, Trifolium arvense, ... A cet ourlet se mêlent quelques espèces d'ourlet basiphile (Erigeron acer, Inula conyzae), des plantes rudérales (Senecio inaequidens, Tanacetum vulgare, Saponaria officinalis, ...), des mégaphorbiaies (Eupatorium cannabinum, e.a.). Epipactis helleborine est également présent dans ce secteur, de même que des tapis denses de cladonies (dont l'espèce d'intérêt communautaire Cladonia portentosa) sur des sables affleurants. Enfin, de jeunes ligneux y poursuivent le processus de recolonisation ligneuse entamé (Populus tremula, Castanea sativa, Crataegus monogyna, Betula pendula, Salix sp., ...). On notera également la présence de quelques petits massifs de Fallopia japonica. Le caractère sableux du site, évident en 1995, ne subsiste plus guère, si ce n'est au niveau de la falaise et à son pied.

Malgré ses dimensions réduites (environ 3 ha) et sa situation défavorable au sein d'une région de grandes cultures, l'ancienne sablière des Galossis héberge une flore assez diversifiée incluant quelques espèces de grand intérêt patrimonial rares ou très rares en Hesbaye. La tendance va toutefois vers la fermeture du milieu et une banalisation de la flore, notamment en raison des dépôts de déchets divers et en l'absence de gestion écologique du site. Ainsi, seules 62 espèces ont été recensées en 2008, soit une vingtaine en moins par rapport à l'inventaire initial (mais ce chiffre est à nuancer compte tenu de la date tardive de la visite).

Deux espèces remarquables pour la région font partie (ou ont fait partie) de la flore locale:

* Dactylorhiza fuchsii (l'orchis de Fuchs) est partiellement protégée en Région wallonne (Annexe 7 de la Loi sur la Conservation de la Nature - Décret 6/12/2001). Elle est considérée comme assez rare dans le district phytogéographique brabançon et figure sur la liste rouge des plantes protégées et menacées de Wallonie dans la catégorie «vulnérable» (statut en cours de réévaluation). Cette orchidée sauvage affectionne les pelouses et les sous-bois clairs basiphiles, mésophiles à mésohygrophiles.

* Lathyrus nissolia (la gesse de Nissole) est rare et très localisé en Région wallonne, où il est intégralement protégé (Annexe 6b de la LCN). Cette espèce figure sur la liste rouge des plantes protégées et menacées de Wallonie dans la catégorie «menacé d'extinction». Il s'agit d'un élément des pelouses et prairies de fauche acidophiles à neutroclines qui occupe plus fréquemment chez nous des habitats secondaires tels que friches et moissons.

La seconde espèce d'orchidée du site, Epipactis helleborine (l'épipactis à larges feuilles), protégée partiellement (Annexe 7 de la LCN) et nullement menacée, a une tendance nitrophile et est actuellement omniprésente sur le territoire wallon. Il s'agit d'une espèce typique des sous-bois herbacés et des ourlets mésophiles, que l'on rencontre également dans les parcs et les jardins un peu arborés.

D'autres plantes se distinguent par leur relative rareté dans le district brabançon et plus particulièrement en Hesbaye. C'est le cas de:

* Lathyrus tuberosus (la gesse tubéreuse), espèce des moissons, friches pionnières et ourlets basiphiles, toujours bien présente sur le site (au moins une station dans la friche à l'est de la piste sablonneuse).

* Crepis vesicaria subsp. taraxacifolia (la crépide à feuilles de pissenlit): cette espèce longtemps nommée Crepis polymorpha, figure sur la liste rouge des plantes protégées et menacées de Wallonie dans la catégorie «vulnérable». Bien qu'encore notée en 2007 par A. Remacle, sa présence actuelle doit être confirmée.

* Hieracium sabaudum (l'épervière de Savoie), asteracée caractéristique des lisières et coupes forestières, des talus et des landes, surtout sur des sols siliceux.

* Inula conyzae (l'inule conyze) astéracée typique des ourlets secs et sous-bois clairs sur calcaire.

* Erigeron acer (l'érigéron âcre), astéracée des pelouses et friches mésoxérophiles sur des substrats calcaires, qui se retrouve aussi secondairement sur ballas de voie ferrée et talus de route.

D'autre part, il faut souligner la présence de plus en plus marquée des plantes exotiques naturalisées et souvent envahissantes. C'est particulièrement le cas de Fallopia japonica (la renouée du Japon) dont les massifs épais s'étendent progressivement sur les terrains perturbés, mais aussi Prunus serotina (le cerisier tardif), Senecio inaequidens (le séneçon sud-africain), Conyza canadensis (la vergerette du Canada), Rosa multiflora (le rosier multiflore), etc.

 

Intérêt faunistique

Comme pour la flore, les premiers inventaires faunistiques ont été effectués par A. Remacle entre 1995 et 2007 et ont révélé une diversité spécifique assez élevée en ce qui concerne les Hyménoptères Aculéates et plus spécialement les guêpes et abeilles solitaires. Ainsi, en 1995, la zone B2, la falaise et le chemin sableux montant vers l'angle nord-ouest hébergeaient de nombreux nids appartenant à diverses espèces d'abeilles : Andrena flavipes (abondante), A. florea (petite colonie), A. vaga et Colletes cunicularius (plus de 1.500 nids appartenant à ces deux espèces), Ceratina cyanea (espèce rubicole), Nomada spp. (abondants), Halictus tumulorum, Lasioglossum calceatum, L. morio, L. sexstrigatum, L. villosulum, L. semilucens, L. lucidulum, L. xanthopus (espèce très rare), Sphecodes spp. Et parmi les guêpes : Odynerus spinipes, Anoplius infuscatus, Cerceris rybyensis, Diodontus minutus, Lindenius albilabris, L. pygmaeus armatus, Philanthus triangulum.

Au printemps 2007, la partie restée sableuse (falaise nord) abritait encore plus de 500 nids édifiés par les abeilles Andrena vaga et Colletes cunicularius (obs. A. Remacle).

La brève visite de septembre 2008 n'a pas permis de revoir ces espèces, probablement en raison de son caractère tardif. A noter tout de même l'observation de la guêpe typiquement sabulicole Crossocerus quadrimaculatus au niveau de la falaise. Au printemps 2009, au moins 16 espèces d'abeilles solitaires volaient encore au sein du site: Andrena barbilabris, Andrena bicolor, Andrena minutula, Andrena strohmella, Andrena vaga, Nomada alboguttata, Nomada fabriciana, Nomada ferruginata, Nomada flava, Nomada flavoguttata, Nomada lathburiana, Colletes cunicularius, Lasioglossum lucidulum, Lasioglossum morio, Sphecodes albilabris, Sphecodes ephippius (obs. J.-Y. Baugnée et E. Bisteau).

En juin 2021, la liste a pu être complétée par près de 40 espèces d'abeilles estivales et 20 espèces de guêpes. Citons entre autres Andrena minutuloides, Anthophora furcata, Anthophora quadrimaculata, Bombus hortorum, Bombus pratorum, Bombus sylvestris, Hylaeus brevicornis, Hylaeus dilatatus, Hylaeus gredleri, Hylaeus pictipes, Hylaeus signatus, Hylaeus styriacus, Halictus scabiosae, Lasioglossum minutissimum, Lasioglossum pauxillum, Lasioglossum punctatissimum, Sphecodes crassus, Hoplitis adunca, Osmia bicolor (espèce strictement protégée en Région wallonne - Annexe 2b de la LCN), Osmia caerulescens, Osmia leucomelana pour les premières, et Arachnospila spissa, Auplopus carbonarius, Caliadurgus fasciatellus, Sapyga clavicornis, Euodynerus quadrifasciatus, Polistes dominulus, Symmorphus gracilis, Hedychrum gerstaeckeri, Hedychrum niemelai, Argogorytes mystaceus, Cerceris quadricincta, Crossocerus ovalis, Nysson spinosus, Oxybelus uniglumis, Spilomena troglodytes, Trypoxylon medium, Trypoxylon minus ainsi que l'exotique Vespa velutina (le frelon asiatique...) pour les guêpes.

Les données relatives aux autres groupes d'insectes sont insuffisantes que pour caractériser le peuplement faunique du site.

Monument naturel

Intérêt géologique: non traité.

Monument historique

A compléter

Histoire du site

Occupation du site avant exploitation: verger.
Matériau(x) extrait(s): sable.
Déroulement de l'exploitation:
Autorisation: 1971.
Fin: ?
Réaffectation prévue (dans autorisation): ?
Réaffectation effective: comblement partiel.

Divers

Sources

SABLIERES
OFFH

Répondants de l'information

A. REMACLE (FUSAGx). - J.-P. JACOB (AVES)

E. BISTEAU & J.-Y. BAUGNEE (SPW/DEMNA/DNE).

Date de la dernière modification de la fiche

2021-10-04