Baylisascariose

Fréquence

Fréquence dans le monde

  • La Baylisascariose est une infection rare due à un parasite intestinal, Baylisascaris procyonis, que l'on retrouve dans le tractus intestinal des ratons laveurs. Le raton laveur et le nématode Baylisascaris procyonis sont originaires d'Amérique du Nord, et se sont répandus ensemble à la suite d'exportations de ratons laveurs.
  • Le nématode est émergent en Europe et en Asie suite à l'introduction de ratons laveurs nord-américains pour le commerce de la fourrure au début du XXème siècle. Au Japon les ratons laveurs ont été introduits comme animaux de compagnie ou pour des expositions dans des zoos. Le parasite est moins fréquent en Amérique du Sud.
  • Dans les populations de ratons laveurs qui se sont installées en Europe, on retrouve B. procyonis en Allemagne, au Grand Duché du Luxembourg et aux Pays-Bas.

Fréquence chez nous

  • Malgré une population de ratons-laveurs en pleine expansion en Belgique (surtout dans la partie Sud-Est du pays – population évaluée entre 50 000 et 75 000 individus), ce vers intestinal n'a pas encore été officiellement détecté chez nous.

Contamination

Agent responsable

  • Baylisascaris procyonis est un nématode intestinal qui parasite l'intestin grêle du raton laveur. Il appartient à la famille des Ascarididae, et une femelle adulte peut atteindre 20 à 22 cm de long au stade adulte. Ce vers est apparenté à Toxocara et Toxascaris des chiens et des chats.
  • Chez le raton laveur (et rarement chez le chien), B. procyonis produit un grand nombre d'œufs embryonnés éliminés dans le milieu extérieur via les fèces (jusqu'à 250 000 œufs par gramme). Ces œufs embryonnés sont très résistants, notamment vis-à-vis de nombreux désinfectants chimiques utilisés habituellement.  Ils persistent dans l'environnement et demeurent viables et potentiellement infectieux dans un sol humide pendant plusieurs années.

Animal réservoir

  • L'hôte naturel définitif de B. procyonis est le raton laveur, chez qui le nématode n'entraîne quasiment aucune conséquence.
  • Il s'agit d'un cycle de vie direct du parasite, au cours duquel les œufs sont éliminés dans les fèces (latrines des ratons laveurs). Des larves infectieuses se développent dans l'œuf (délai de 10 à 14 jours), et sont prêtes pour une réinfestation.
  • Ce nématode affecte gravement de nombreuses autres espèces animales (mammifères, oiseaux) qui sont également des hôtes paraténiques. Ils sont infestés et facilitent la transmission du parasite à l'hôte final, souvent par une relation proie-prédateur.

Mode de contamination

  • Les oeufs embryonnés, très résistants, persistent dans l'environnement (sol, eau...) et sont la source d'infestations d'autres animaux ou de l'homme.
  • Chez l'homme, les cas sont rares, mais il s'agit habituellement d'une atteinte chez l'enfant (joue avec de la  terre ou des objets contaminés par des matières fécales de ratons laveurs).
  • Chez le chien:
- Il peut s'infecter lors de l'ingestion d'œufs larvés dans l'environnement ou encore l'ingestion de proies infestées.
- Il faut noter que le chien peut occasionnellement servir d'hôte définitif secondaire et héberger des nématodes adultes au sein de son intestin, avec pour conséquence l'élimination d'œufs dans ses matières fécales.

Symptômes

  • Chez l'homme et l'animal (hôtes paraténiques), on observe une migration des larves de B. procyonis à travers les organes abdominaux et la musculature, avec une atteinte potentielle du système nerveux central (méningo-encéphalite fatale). Ces migrations de larves induisent des dommages tissulaires mécaniques graves, ainsi que des réactions antigéniques avec inflammation importante, et des effets neurotoxiques.
  • Des signes cliniques neurologiques ont été observés chez plusieurs petits mammifères infectés (marmottes, lapins, loutres, renards argentés, agneaux...) ainsi que chez des oiseaux (poulets, cailles, émeus, aras...).
  • Chez les chiens, lorsque les parasites adultes restent uniquement dans les intestins, il n'y a généralement pas de signes cliniques associés.

Animal-homme

Chez l'animal

Chez l'homme

Cibles

Espèces hôtes :

  • Raton-laveur = hôte définitif
  • Chien = hôte définitif secondaire + hôte paraténique
  • Petits mammifères ( marmottes, lapins, loutres, agneaux...) et oiseaux (poulets, cailles, émeus...) = hôtes paraténiques

Activités professionnelles à risque :

  • Personnes travaillant directement avec la faune sauvage
  • Acteurs de terrain en contact avec l'environnement

Fréquence des cas

  • Pas encore officiellement détecté en Belgique

  • Pas diagnostiqué en Belgique jusqu'à présent
  • Rare chez l'homme mais préoccupant vu le taux de ratons-laveurs infestés

Signes cliniques

  • Raton-laveur: aucun
  • Chien si hôte définitif secondaire (vers uniquement dans intestin): aucun
  • Hôtes paraténiques:
- Encéphalite
- Atteintes diverses en fonction de la migration des larves

  • Encéphalite (parfois mortelle)
  • Troubles oculaires (// toxocaroses – maladie humaine due à un autre ascaris du chien ou du chat, Toxocara canis ou cati)
  • Fonction des organes atteints

Statut

Transmission et cycle

  • Ingestion d'œufs infestés (ou proie infestée pour le chien)
  • Développement de vers adultes dans l'intestin et élimination d'œufs dans les matières fécales: ratons-laveurs (et occasionnellement le chien)
  • Autres hôtes: culs-de-sac

  • Contamination essentiellement des enfants
  • Ingestion d'œufs contaminés
  • Cul-de-sac épidémiologique

Mesures de prévention

  • Eviter les contacts chiens-ratons laveurs (chiens en laisse, surtout aux abords de latrines de ratons-laveurs)
  • Nettoyage et décontamination (à la chaleur) des latrines (lieu de contamination des oiseaux et petits mammifères + lieu de dissémination dans l'environnement des œufs infectés)
  • Vermifuger régulièrement les chiens contre les parasites intestinaux (anthelminthiques)
  • Civisme des propriétaires de chiens >< ramassage des crottes de leur animal
  • Mesures d'hygiène strictes lors de tout contact avec des carnivores domestiques ou des ratons-laveurs (lavage régulier des mains)
  • Surveillance des enfants

Cycle (image)

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Inspiré de l'article "Kazacps, K & Boyce, W., 1989, Baylisascaris larva migrans, Journal of the American Veterinary Medical Association"

Source : http://biodiversite.wallonie.be/