Portail Wallonie.be| Portail Environnement| Fédération Wallonie-Bruxelles

BUCHET, H., 2017, Etude des communautés d'apoïdes de la Mo...

Auteur(s) et année :BUCHET, H. (2017)
Titre :Etude des communautés d'apoïdes de la Montagne-Saint-Pierre, Liège, Belgique
Références :Mémoire en Sciences Biologiques, Université de Mons, 152 pp.
Résumé :

Les études montrent que les populations d'abeilles sauvages, extrêmement importantes pour la pollinisation, sont actuellement en déclin partout dans le monde. Les éléments en cause sont la fragmentation et la modification des habitats, la diminution des ressources florales, l'utilisation abusive de pesticides ainsi que les changements climatiques. Dans le Benelux, la Montagne-Saint-Pierre était considérée comme étant une zone de grande richesse biologique notamment en termes d'Hyménoptères aculéates telles que les abeilles sauvages. De nombreuses espèces rares y ont déjà été observées. Afin de déterminer si la diversité en apoïdes et si les populations d'abeilles sauvages dans la région sont conservées, des récoltes standardisées ont été menées dans 9 sites situés sur la Montagne-Saint-Pierre et à proximité immédiate durant l'été 2016. Sur base de ces collectes, deux comparaisons ont été réalisées. Une comparaison temporelle avec des données concernant les abeilles solitaires uniquement et datant de 1937 issues de la BDFGM et une comparaison spatiale pour laquelle les données récoltées dans un paysage agricole intensif à Dilbeek en 2016 par J. Boisdequin ont été utilisées. Les résultats montrent que la diversité en apoïdes aurait diminué depuis 1937 mais est néanmoins plus élevée par rapport à une zone agricole non protégée. En effet, avec 61 espèces dont 32 espèces rares et 1 espèce nouvelle pour la Belgique, Hylaeus annularis, la Montagne-Saint-Pierre semble être un site d'exception en termes d'apoïdes malgré une très forte abondance d'individus du genre Bombus (83%). Les relevés ont permis de mettre en évidence la structuration des communautés d'apoïdes de la Montagne-Saint-Pierre. Les résultats montrent que les espèces du genre Bombus et les individus des genres autres que Bombus ne se structurent pas sur base des mêmes éléments environnementaux. Les bourdons sont peu impactés par les éléments à petite échelle en dehors de la diversité florale alors que les abeilles solitaires sont structurées selon les milieux calcaires et sableux. Cette structuration a permis de déterminer les espèces indicatrices des milieux calcaires et sableux après l'utilisation d'une méthode de groupement. D'après les résultats, les espèces indicatrices des milieux sableux sont Dasypoda hirtipes et Panurgus calcaratus et l'espèce indicatrice des milieux calcaires et plus particulièrement des pelouses sur graviers est Halictus rubicundus. Les facteurs à petite échelle qui sont susceptibles de structurer les communautés d'apoïdes ont été testés. En dehors de la richesse florale qui structure toutes les communautés, l'élément qui influence l'abondance et la richesse spécifique en abeilles solitaires uniquement est la granulométrie. Sur base des résultats, il semble que les sites sableux et dont le sol est composé de graviers présentent des abondances en apoïdes plus élevées et abritent des communautés d'apoïdes plus diversifiées. Les besoins des abeilles solitaires en termes de sites de nidification spécifiques expliquent ces résultats, ces substrats semblent être propices à l'installation de ces espèces spécialistes. Il est donc nécessaire de favoriser et conserver ce type de granulométrie pour préserver ces abeilles solitaires. Les mesures de conservation pouvant être mises en place pour ces sites d'après les résultats sont les suivants: sauvegarder les sites au sein de la Carrière de calcaire de Loën et notamment ceux présentant la granulométrie nécessaire à la nidification des abeilles solitaires en continuant la gestion mise en place par CBR, organiser une gestion du site de la Sablière de Hez afin de limiter l'impact du motocross qui y est pratiqué et bien entendu, continuer le travail de Natagora sur le terrain afin de conserver les pelouses calcaires qui sont d'un intérêt non-négligeable pour la biodiversité.

Liés à cette référence bibliographique

Sites de Grand Intérêt Biologique (SGIB)