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Agrion de mercure (Coenagrion mercuriale)

Taxonomie

Synonymes :
Français : Agrion de mercure
Néerlandais : Mercuurwaterjuffer
Anglais : Mercury Bluet
Allemand : Helm-Azurjungfer
Groupe biologique :Animaux / Invertébrés / Insectes / Libellules / Demoiselles

Intro

Synthèse

Petit agrion identifiable grâce au dessin en forme du symbole du mercure (ou d'une tête avec un casque à cornes) présent sur le deuxième segment des mâles. L'espèce est présente en Europe occidentale et se situe chez nous en limite nord de son aire de répartition. Extrêmement rare en Belgique, non renseignée en Flandre, on l'observe de mi-mai à fin juillet, au-dessus de ruisseaux et fossés avec des eaux riches en carbonates et en végétations émergentes.

Description morphologique

Mâles de couleur bleue et noire typique des agrions. Dessin noir du deuxième segment abdominal en forme de Mercure, caractéristique. Dessins des deux segments suivants en forme d'ampoule pointue. Ptérostigmas petits, en forme de diamant.

Femelles à abdomen presque entièrement noir teinté de vert bronzé. Difficiles à reconnaître, hormis par la forme de leur prothorax, en selle très régulière, sans indentations ou protubérances.

Législation

Législation régionale (Conservation de la Nature)

  • LCN 1973 : Annexe 2a

    Cette espèce est mentionnée dans l'Annexe 2a du décret du 6 décembre 2001 modifiant la Loi du 12 juillet 1973 de la Conservation de la Nature qui indique (Article 2) que cette espèce est intégralement protégée (espèce strictement protégées en vertu de l'annexe IVa de la Directive 92/43/CEE et de l'annexe II de la Convention de Berne). Cette protection implique l'interdiction :

    • 1° de capturer et de mettre à mort intentionnellement de spécimens de ces espèces dans la nature ;
    • 2° de perturber intentionnellement ces espèces, notamment durant la période de reproduction, de dépendance, d'hibernation et de migration ;
    • 3° de détruire ou de ramasser intentionnellement dans la nature ou de détenir des oeufs de ces espèces ;
    • 4° de détériorer ou de détruire les sites de reproduction, les aires de repos ou tout habitat naturel où vivent ces espèces à un des stades de leur cycle biologique ;
    • 5° de naturaliser, de collectionner ou de vendre les spécimens qui seraient trouvés blessés, malades ou morts ;
    • 6° de détenir, transporter, échanger, vendre ou acheter, offrir aux fins de vente ou d'échange, céder à titre gratuit les spécimens de ces espèces prélevés dans la nature, y compris les animaux naturalisés, à l'exception de ceux qui auraient été prélevés légalement avant la date d'entrée en vigueur de la présente disposition ainsi qu'à l'exception de celles de ces opérations qui sont constitutives d'une importation, d'une exportation ou d'un transit d'espèces animales non indigènes et de leurs dépouilles ;
    • 7° d'exposer dans des lieux publics les spécimens.

    Les interdictions visées aux points 1°, 2°, 5°, 6° et 7° de l'alinéa précédent s'appliquent à tous les stades de la vie des espèces animales visées par le présent article, y compris les oeufs, nids ou parties de ceux-ci ou des spécimens.

    Les Articles 5 et 5bis définissent les modalités de dérogations aux mesures de protection des espèces animales et végétales. Voir l'AGW du 20 novembre 2003 relatif à l'octroi de dérogations aux mesures de protection des espèces animales et végétales (M.B. 20.01.2004).

  • LCN 1973 : Annexe 9

    Cette espèce est mentionnée dans l'Annexe 9 du décret du 6 décembre 2001 modifiant la Loi du 12 juillet 1973 de la Conservation de la Nature qui indique (Article 25) que cette espèce est une des espèces de référence pour la définition de sites Natura2000.

Législation régionale (Chasse et pêche)

  • Aucune réglementation

Législation fédérale

  • Aucune réglementation

Convention internationale

  • Berne - Annexe 2

    Convention de Berne , annexe 2 : Sont notamment interdits : a) toute forme de capture intentionnelle, de détention et de mise à mort intentionnelle; b) la détérioration ou la destruction intentionnelles des sites de reproduction ou des aires de repos; c) la perturbation intentionnelle de la faune sauvage, notamment durant la période de reproduction, de dépendance et d'hibernation, pour autant que la perturbation ait un effet significatif eu égard aux objectifs de la présente Convention; d) la destruction ou le ramassage intentionnels des oeufs dans nature ou leur détention, même vides; e) la détention et le commerce interne de ces animaux, vivants ou morts, y compris des animaux naturalisés, et de toute partie ou de tout produit, facilement identifiables, obtenus à partir de l'animal, lorsque cette mesure contribue à l'efficacité des dispositions de cet article.

Directives européennes

  • CE/92/43 - Annexe 2

    Directive Faune-Flore-Habitat, annexe 2 : espèce dont l'habitat doit être protégé.

Autres législations régionales

  • Aucune réglementation

Distribution

Distribution en Belgique :Wallonie
Statut de présence :Re : reproduction

Sources :Goffart et al. 2006, Motte et al. 2021

Indigenat :Or : indigène

Sources :Goffart et al. 2006, Motte et al. 2021

Type de distribution :Li : limitée

Sources :Goffart et al. 2006, Motte et al. 2021

Distribution en Europe :

Cet agrion est distribué essentiellement dans le sud-ouest du continent, jusque dans le nord de l'Allemagne et l'Italie (avec cependant des populations isolées situées en Roumanie et dans le Caucase). Présent également dans le sud-ouest de la Grande Bretagne. Askew, 1988
d'Aguilar & Dommanget, 1998

Carte :
carte

Ecologie

Ecologie :

Cet Agrion se reproduit dans les eaux courantes à faible débit (ruisseaux, petites rivières, sources, fossés, ...), assez lentes, riches en carbonates, généralement ensoleillées, avec une végétation émergente bien fournie, comprenant des plantes tels le Cresson de fontaine ( Nasturtium officinale), la Petite Berle (Berula erecta) et la Véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga) . Les populations de la plaine de Focant occupent actuellement surtout des fossés de drainage dans un paysage de pâtures et de cultures intensifiées, soit un milieu de substitution par rapport au ruisseau du Biran, où l'espèce prospérait encore au début des années quatre-vingt, mais aujourd'hui presque totalement déserté suite à la dégradation de sa qualité.

Philippe Goffart in Goffart et al. 2006

Statut

Tendance

Tendance :EX : extension
Sources :Motte & al (2021)

Liste Rouge

Espèce menacée :Oui
Statut :VU : vulnérable
Sources :Motte & al (2021)

Stratégie de conservation

Stratégie de conservation :

La conservation des populations connues de l'Agrion de Mercure en Wallonie pose des problèmes épineux. Si l'acquisition et la gestion du site gaumais paraissent possibles, celles des lieux de reproduction de la Plaine de Focant (des drains et un ruisseau situés dans un contexte agricole de plus en plus intensif) est beaucoup moins pratiquable. Des recommandations peuvent néanmoins être formulées à l'adresse des autorités régionales et communales (Beauraing) à qui incombe la gestion de ces biotopes:
1) Lutte contre l'eutrophisation par le développement d'une agriculture extensive utilisant un minimum d'intrants (en particulier, nitrates, phosphates et insecticides) ainsi que sur celui d'une épuration la plus complète possible (niveau tertiaire) des eaux résiduelles provenant des villages (l'épuration par lagunage est la plus indiquée).
2) Coupe d'arbres au bord des drains. Les plantations systématiques d'aulnes ou d'autres arbres seront évitées le long des drains et cours d'eau de la vallée. Les plantations déjà établiesdevraient idéalement être éclaircies afin de limiter l'ombrage (au moins un arbre sur deux).
3) Curage doux régulier, réalisés en rotation sur plusieurs années, surtout dans les secteurs connus pour abriter C. mercuriale, ceci afin de ne pas décimer toutes les populations larvaires.
4) Creusement de nouveaux drains (?), le cas échéant, dans des zones de prés extensifs (pas au détriment d'un éventuel intérêt biologique actuel, bien sûr).
Par ailleurs, la recherche d'autres populations de cet agrion devra être entreprise ou intensifiée dans les régions les plus favorables a priori, en Fagne-Famenne et en Lorraine essentiellement. En effet, il n'est pas exclu que des populations subsistent ailleurs que dans la vallée du Biran et près de Villers-la-Loue.

Divers

Auteurs

Grégory Motte