De la nature originelle à la l'environement géré

Des forêts de feuillus originelles aux paysages semi-naturels en passant par l'exploitation intensive agricole, forestière, immobilière, industrielle. Et partout, des routes...

De la nature initiale à l'environnement géré

De la forêt primaire...

Au début de notre histoire, le territoire qui forme aujourd'hui la Wallonie était recouvert principalement de forêts de feuillus où les espèces caractéristiques des milieux ouverts se maintenaient grâce aux perturbations naturelles (tempêtes, inondations, maladies et morts des arbres,...). Au cours de son histoire, cette forêt a connu diverses interventions humaines, qui se sont déroulées tantôt de manière progressive, tantôt de manière brutale. Ainsi, en fut-il des déboisements, des changements de peuplements, etc., réalisés en raison notamment de la demande en matériaux de construction et de l'évolution des besoins de l'agriculture.

Malgré ce constat, il est à noter que toutes les interventions humaines ne furent pas négatives pour autant, comme en témoigne le reliquat des activités pastorales de jadis. Le pâturage des troupeaux conduits par des bergers ou des herdiers1, est une de ces activités qui ont largement contribué à l'apparition d'une biodiversité de qualité.

A l'exploitation extensive puis intensive

Au départ cette action était extensive et bien qu'elle fut pratiquée sur de très vastes étendues, un équilibre entre les activités humaines et la nature sauvage s'est progressivement établi. Actuellement, le pâturage est opéré de manière intensive à l'intérieur d'enclos délimités. Les terres de cultures ont également vu leur capacité de production croître. Le passage d'une agriculture extensive à une agriculture intensive a été rendu possible grâce au développement technologique et à l'apparition de fertilisants et de biocides de synthèse. Les conséquences de cette transition sont l'appauvrissement et la banalisation de la flore et de la faune locales. La surproduction engendrée par l'agriculture intensive a conduit dans les régions les plus défavorisées à un abandon de surfaces considérables au profit de la plantation de résineux et dans une beaucoup moindre mesure à l'avantage de la nature.

Les quelques zones témoins des pratiques agricoles ancestrales (landes, pelouses sèches sur calcaire,...) qui subsistent encore font généralement l'objet de mesures de protection, telles que la mise sous statut de réserves naturelles. Depuis, le processus de destruction des milieux semi-naturels1  s'est accéléré, au point de mettre en danger la survie de ces réserves, au caractère de plus en plus insulaire.

La nature est désormais cantonnée dans certaines portions du territoire alors qu'autrefois une série de facteurs entraînait une mobilité des différents milieux susceptibles d'accueillir un patrimoine naturel riche. Ce cantonnement impose à l'homme de gérer le patrimoine naturel subsistant afin d'éviter la disparition d'un plus grand nombre d'espèces sauvages inféodées à des milieux qui doivent, en plus d'être des “espaces verts”, réunir toutes les conditions nécessaires à la réalisation des cycles biologiques de développement.

De la nature à l'environnement géré

Pour éviter la mort lente et irréversible de ces milieux renfermant une nature qualifiée d'extraordinaire, le concept de réseau écologique a été développé. Celui-ci se compose

 

 

(1) milieu semi-naturel : milieu créé par l'activité humaine dans lequel seule la structure de la végétation est déterminée délibérément par l'homme. Par exemple, la forêt est remplacée par un pré de fauche ou par une lande. Mais les espèces de plantes qui y poussent et les animaux sauvages qui l'occupent ne sont pas introduits délibérément par l'homme, ils s'y installent spontanément. Les définitions de  « herdier », « biodiversité » et « milieu semi-naturel », sont extraites du « Grand Livre de la Nature en Wallonie ».

 

 

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Source : http://biodiversite.wallonie.be/