Introduction
Mieux vaut prévenir que guérir !Plutôt que de planter des espèces exotiques jugées envahissantes, mieux vaut privilégier l'utilisation de plantes ornementales non envahissantes susceptibles de remplir des fonctions similaires tout en préservant l'environnement. Vous trouverez dans ces pages toute une série de suggestions pour remplacer les espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour la Wallonie ou pour l'Union européenne qui sont le fruit de réflexions entre architectes paysagistes, botanistes et naturalistes. |
Une gestion laborieuse à mener sur le long terme
Les plantes exotiques envahissantes sont intrinsèquement difficiles à détruire. Elles tendent souvent à s'étendre et à densifier leurs populations suite à la coupe de leurs parties aériennes. En rejetant de souches, en produisant des drageons ou en allongeant leurs rhizomes souterrains. Leur coupe peut aussi stimuler la germination de leurs graines restées en dormance dans le sol sous le couvert de la plante. L'éradication de leurs populations ne sera possible qu'après avoir épuisé ce stock de graines et doit donc être planifiée sur le long terme.
La plupart des plantes invasives sont dotées d'importantes capacités de multiplication végétative et sont capables de rejeter vigoureusement suite à la coupe de leurs tiges aériennes. Photos: Etienne Branquart. |
La plupart des plantes exotiques envahissantes peuvent se régénérer rapidement à partir de fragments de tiges ou de racines. Un tout petit morceau égaré de tige ou de rhizome suffit, par exemple, à produire de nouvelles boutures de renouée du Japon. Lors de la gestion, il faut donc veiller à bien éliminer l'entièreté de la plante et à traiter les déchets verts issus de la gestion de manière adéquate.
Les pages qui suivent présentent les meilleures pratiques aujourd'hui disponibles pour éliminer les populations de plantes exotiques envahissantes. Veillez à les suivre scrupuleusement pour obtenir de bons résultats !
Recommandations
Lutter ou non ?La lutte menée contre une plante invasive peut parfois conduire à la dynamiser et à favoriser sa dispersion dans l'environnement. Avant de lutter, il faut donc toujours bien se poser la question de savoir si la lutte est nécessaire et comment elle doit être conduite afin d'obtenir un résultat efficace (bonnes pratiques). Dans certains cas de figure, il vaut parfois mieux ne rien faire plutôt que de tenter de détruire la plante. Tel est typiquement le cas des grosses populations de renouées du Japon qui sont extrêmement difficiles à détruire et qui ne tendent guère à essaimer tant qu'on ne fragmente pas leurs tiges ou leurs racines ou qu'on ne déplace pas les terres sur lesquelles elles se développent. |
Principes généraux pour la gestion des plantes invasives
- Traiter les plantes dès leur apparition pour maximiser les chances de succès et limiter les coûts de la lutte. La destruction doit donc s'opérer sur des surfaces aussi réduites que possible;
- Prendre des précautions vestimentaires pour éviter tout contact entre la peau de l'opérateur et la sève toxique ou allergisante de certaines plantes comme la berce du Caucase, l'ailante glanduleux ou le sumac de Virginie;
- Respecter scrupuleusement les bonnes pratiques de gestion décrites pour chaque plante invasive (voir section suivante);
- Eviter de traiter les surfaces envahies par un girobroyage superficiel car cela stimule souvent le développement de la plante (rejets, drageons, stolons) et entraîne la production de petits fragments de plantes capables de se bouturer;
- Assurer un traitement adéquat des résidus de gestion. Autant que possible, les déchets verts provenant de plantes invasives devront être rassemblés avant d'être séchés et incinérés sur site ou exportés vers un centre de traitement de déchets. Le compostage "artisanal" sur site de ces déchets doit être évité : (i) pour toutes les plantes invasives qui forment facilement des boutures à partir de fragments de tiges (cornouillers, cotoneasters, renouées, spirées, vignes vierges, etc.) et (ii) pour toutes les plantes invasives dès qu'elles sont en fleurs ou commencent à produire des graines;
- Ne pas se défaire dans la nature de déchets verts provenant de la gestion de plantes invasives. Cette pratique est rigoureusement interdite et conduit à l'apparition de nouveaux foyers d'invasion;
- Opérer un nettoyage minutieux des outils de gestion afin de s'assurer qu'ils ne contiennent plus de fragments de plantes invasives;
- Mettre en place des visites de contrôle régulières après la gestion afin d'éliminer la présence de repousses. Le traitement devra être répété si nécessaire durant plusieurs années consécutives.
Le dépôt sauvage de déchets verts conduit souvent au développement de nouveaux foyers d'invasion. Cette pratique est rigoureusement interdite par la loi. Photos: Etienne Branquart. |
Clés du succès
Cette section est en cours de développement. L'information sur les dispositions légales sera disponible très prochainement.
Bonnes pratiques
Les espèces suivantes font l'objet de campagnes de lutte récurrentes en Wallonie. Elles se basent sur des techniques de gestion éprouvées qui permettent leur élimination locale au bout de quelques années:
La Balsamine de l'Himalaya | |
La Berce du Caucase |
La littérature scientifique fournit en outre des informations qui permettent de lutter contre d'autres plantes invasives. Ces informations ont notamment été collationnées et/ou testées par l'université de Liège Gembloux Agro-Bio Tech, le Conservatoire Botanique National de Bailleul et Centre de conservation de la faune et de la nature du Canton de Vaud. De plus, le groupe de travail français «Invasions biologiques en milieux aquatiques» (GT IBMA) a publié une soixantaine de fiches de retours d'expériences de gestion. Le tableau ci-dessous permet d'accéder à cette information. Plusieurs techniques sont parfois proposées pour lutter contre une même espèce, à moduler en fonction des caractéristiques du site à gérer et du résultat escompté. Plusieurs techniques devront parfois être utilisées en complément pour éliminer ou réduire le développement d'une plante invasive.
Plantes amphibies
Espèce | Gembloux ABT | CBN Bailleul | Canton de vaud | GT IBMA | Autre | |
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Crassule des étangs Crassula helmsii | ||||||
Hydrocotyle fausse-renoncule * Hydrocotyle ranunculoides | ||||||
Jussies * Ludwigia spp. | ||||||
Myriophylle du Brésil * Myriophyllum aquaticum | ||||||
Myriophylle hétérophylle Myriophyllum heterophyllum |
Plantes aquatiques immergées ou flottantes
Espèce | Gembloux ABT | CBN Bailleul | Canton de vaud | GT IBMA | Autre | |
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Azolle fausse-fougère Azolla filiculoides | ||||||
Elodée dense Egeria densa | ||||||
Elodée à feuilles alternes * Lagarosiphon major | ||||||
Elodée de Nuttall Elodea nuttallii |
Plantes terrestres
Espèce | Gembloux ABT | CBN Bailleul | Canton de vaud | GT IBMA | Autre | |
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Ambroisie à feuilles d'armoise Ambrosia artemisifolia | ||||||
Asters américains Aster spp. | ||||||
Balsamine de l'Himalaya Impatiens glandulifera | ||||||
Berce du Caucase Heracleum mantegazzianum | ||||||
Renouées asiatiques Fallopia spp. | ||||||
Séneçon du Cap Senecio inaequidens | ||||||
Solidages Américains Solidago spp. |
Ligneux
Espèce | Gembloux ABT | CBN Bailleul | Canton de vaud | GT IBMA | Autre | |
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Ailante glanduleux Ailanthus altissima | ||||||
Arbre aux papillons Buddleja davidii | ||||||
Cerisier tardif Prunus serotina | ||||||
Cornouiller soyeux Cornus sericea | ||||||
Cotonéaster rampant Cotoneaster horizontalis | ||||||
Erable jaspé de gris Acer rufinerve | ||||||
Erable negondo Acer negundo | ||||||
Robinier faux-acacia Robinia pseudoacacia | ||||||
Spirées américaines Spiraea spp. | ||||||
Sumac de Virginie Rhus typhina |
* Espèces ciblées par le Règlement européen 1143/2014