Grippe aviaire ou influenza aviaire (ou peste aviaire)

La grippe aviaire, également connue sous le nom d'influenza aviaire, est une préoccupation majeure pour la santé des oiseaux.

Fiche d'identité

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Toute découverte de carcasse d'oiseau doit être signalée immédiatement au 1718 (pour les francophones) ou 1719 (pour les germanophones) ou via le système de rapportage en ligne Enquête . Le service téléphonique vous donnera les indications appropriées en fonction de la situation épidémiologique.

  • La grippe aviaire, aussi nommée influenza aviaire, est une maladie virale contagieuse touchant les oiseaux, tant sauvages que domestiques.

  • Il est important de noter que les impacts de la grippe aviaire peuvent varier en fonction de la souche virale, de la sensibilité des espèces d'oiseaux touchés, et des mesures de prévention et de contrôle mises en place.

  • Il n'existe pas de traitement spécifique pour la grippe aviaire chez les oiseaux sauvages. En revanche, des mesures de prévention et de contrôle sont mises en place pour limiter la propagation de la maladie.

Ces différents points sont détaillés ci-dessous :

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Qu'est-ce que la grippe aviaire ?

  • Cette maladie est causée par des virus de la famille des Orthomyxoviridae, connus sous le nom de virus influenza.

  • Les virus influenza sont classés en trois types, A, B et C, mais ce sont les virus influenza A qui infectent naturellement les oiseaux.

  • Ces virus de type A sont divisés en sous-types sur base de deux protéines présentes à leur surface : l'hémagglutinine (H) (L'hémagglutinine permet au virus de se fixer à la cellule cible (par exemple, à une cellule de l'épithélium pulmonaire d'un oiseau) et d'y entrer.) et la neuraminidase (N) (la neuraminidase aide le virus à s'extraire de la cellule infectée, lui permettant ainsi d'infecter une autre cellule) .

  • Actuellement 16 sous-types H (H1 à H16) et 9 sous-types N (N1 à N9) ont été identifiés

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Photo : Influenza A Virus (H5N1/Bird Flu) © CDC and NIAID

Les oiseaux infectés par la grippe aviaire peuvent présenter une variété de signes cliniques, tels que la faiblesse, la perte d'appétit, la diminution de ponte, des problèmes respiratoires. La gravité des symptômes peut varier en fonction de la souche virale et de la sensibilité de l'oiseau touché.

Certaines souches virales sont faiblement pathogènes et d'autres hautement pathogènes :

  • Les infections causées par des virus faiblement pathogènes circulent dans l'avifaune sans induire de signes cliniques.

  • Par opposition, les infections causées par des virus hautement pathogènes peuvent entraîner une mortalité extrêmement élevée, surtout dans des zones à forte densité d'oiseaux sensibles, comme dans les élevages industriels ou dans de grandes colonies d'oiseaux sauvages.

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Quel est l'impact de la grippe aviaire ?

Impacts sur les oiseaux

  • Mortalité élevée : Les souches virales hautement pathogènes de la grippe aviaire peuvent entraîner une mortalité importante chez les oiseaux infectés, qu'ils soient sauvages ou domestiques. Ces mortalités importantes peuvent induire une réduction sévère de certaines populations d'oiseaux, en particulier pour les espèces sensibles grégaires ou celles menacées.

  • Perturbation des écosystèmes : Les épidémies de grippe aviaire peuvent perturber les écosystèmes en affectant la dynamique des populations d'oiseaux.

  • Risque de transmission inter-espèces : Certaines souches virales de la grippe aviaire ont la capacité de se transmettre des oiseaux aux mammifères, y compris aux humains.

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© Fabien Ruysschaert

Impacts sur l'industrie avicole

  • Pertes économiques : Les épidémies de grippe aviaire peuvent entraîner des pertes économiques considérables pour l'industrie avicole, en raison de la mortalité des volailles, de l'abattage préventif de troupeaux infectés et des restrictions commerciales imposées aux zones touchées. Ces pertes économiques peuvent entraîner des répercussions sur l'emploi dans l'industrie avicole.

Risques pour la santé humaine

  • Préoccupations en matière de santé publique : Certaines souches virales de la grippe aviaire sont zoonotiques, ce qui signifie qu'elles peuvent se transmettre aux humains. La transmission inter-espèces reste rare, et se fait essentiellement lors de contacts étroits, prolongés et répétés avec des animaux infectés ou leurs déjections. Les personnes qui travaillent ou interviennent dans des zones contaminées (exemple : les éleveurs de volailles, les vétérinaires, les personnes responsables du nettoyage ou de la désinfection de zones contaminées) doivent suivre un protocole de biosécurité strict pour éviter d'être infectés.

Les virus de la grippe aviaire évoluent en subissant des mutations et sont, pour une large part, imprévisibles en ce qui concerne les risques qu'ils posent à la santé animale et humaine. Ces impacts soulignent l'importance d'une surveillance continue, de mesures de biosécurité rigoureuses et de coopération One-Health pour prévenir, contrôler et atténuer les conséquences de la grippe aviaire.

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Quels sont les traitements possibles ?

  • Le retrait des carcasses d'oiseaux suspects de grippe aviaire permet de réduire quelque peu la contamination de l'environnement, et l'impact éventuel sur la santé des charognards (renards, rapaces, ...).

  • Dans certains cas, l'abattage ciblé des oiseaux infectés peut être nécessaire pour contenir l'épidémie ; cette mesure est principalement appliquée au sein des élevages de volailles.

  • La vaccination pourrait également être utilisée dans certains cas pour protéger les populations d'oiseaux domestiques contre certaines souches virales de la grippe aviaire. Au niveau européen, une approche stratégique pour la vaccination contre l'influenza aviaire hautement pathogène comme outil complémentaire de prévention et de lutte, est en cours de discussion.

  • Chez l'homme, il est recommandé pour toute personne travaillant dans un milieu à risque, de se faire vacciner contre la grippe saisonnière.

Transmission

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Est-ce que ce virus est résistant dans l'environnement?

  • Les virus de la grippe aviaire peuvent survivre pendant des périodes variables dans l'environnement, en particulier dans les matières organiques telles que les excréments d'oiseaux infectés, ce qui représente un risque de transmission.

Comment se transmet la grippe aviaire ?

  • La grippe aviaire se propage principalement par contact direct avec des oiseaux infectés ou par contact avec des surfaces ou des objets contaminés par leurs fientes, la salive et les sécrétions respiratoires.

  • Les oiseaux migrateurs, ainsi que les échanges commerciaux d'oiseaux vivants et de produits avicoles, jouent un rôle clé dans la transmission de la maladie sur de longues distances.

Est-ce que la grippe aviaire peut infecter des mammifères ou l'homme ?

  • La transmission du virus de la grippe aviaire à l'homme est un évènement rare, et ce malgré un nombre important d'expositions humaines lors de foyers dans des élevages de volailles.

  • En Belgique, quelques cas d'infection sur des mammifères, comme le renard, ont été détectés.

  • La prise en charge des carcasses de mammifères est toujours effectuée par les agents du DNF, et des mesures de précaution, tel que le port de gants et d'un masque, sont essentielles.

Des recommandations complémentaires sont également disponibles sur le document émis par le groupe d'évaluation du risque en matière de zoonoses émergentes (RAG-V-EZ) : AFSCA - Risk Assessment Group - Veterinary Emerging Zoonoses (RAG-V-EZ) (favv-afsca.be

Situation

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Dans quelles régions se trouve la maladie ?

  • Depuis 2021, une épidémie de grippe aviaire hautement pathogène (souche « clade 2.3.4.4b H5  ») s'est déclarée dans de nombreux pays, dont la Belgique , avec un nombre de foyers épidémiques extrêmement élevé tant chez les volailles que chez les oiseaux sauvages.

  • L'Autorité européenne de sécurité des aliments ( EFSA ) a déclaré que l'épidémie de grippe aviaire de l'hiver 2020-2021 était l'épidémie la plus dévastatrice et la plus durable jamais survenue en Europe.

  • Le virus de la grippe aviaire (H5) semble être devenu endémique (càd constamment présent) dans les populations d'oiseaux sauvages en Europe. Ceci implique que le risque sanitaire pour les volailles et l'avifaune reste présent toute l'année alors qu'il était principalement hivernal auparavant.

  • De plus, les voies de migration des oiseaux sauvages sont également fortement contaminées, ce qui accroît encore le risque de transmission.

Vous pouvez consulter les dernières informations européennes relatives à la grippe aviaire en vous rendant sur

  • les actualités européennes ( actualités>EU/monde ),

  • la page de la Commission Européenne Avian influenza . A noter que cette page est en anglais, avian influenza signifiant grippe aviaire.

Quelle est la situation en Belgique ?

  • Comme observé dans d'autres pays européens, durant la saison 2021-2022, l'identification de cas dans l'avifaune sauvage augmente fortement en Belgique, ainsi qu'en élevage domestique de volailles.
  • Durant l'été 2022, de nombreux foyers ont été détectés en Flandre , principalement sur la côte et sur d'autres régions côtières européennes, touchant plus particulièrement des populations de mouettes rieuses, de goélands marins, de sternes caugek, de cormorans et de fous de Bassan.
  • A partir de septembre 2022, une recrudescence de cas a été constatée en Wallonie. Les faits les plus marquants ont touché Clavier en septembre, Frasnes-lez-Anvaing en octobre et Soignies en novembre 2022 où des populations de faisans relâchés ont été infectés. Ces foyers avaient fait l'objet, notamment d'une interdiction de la chasse pour limiter l'expansion du virus, mais aussi d'une surveillance accrue.
  • Entre janvier et mars 2023, l'épidémie a continué de progresser et de nombreuses mouettes rieuses ont été retrouvées mortes aux abords de la Meuse et de l'Escaut. D'autres espèces d'oiseaux ont également été infectées par la grippe aviaire, telles que les Anatidés (par exemple les canards colverts et les Bernaches du Canada) et les rapaces (par exemple les faucons pèlerins).

Pour s'informer des derniers évènements liés à la grippe aviaire en Belgique, vous pouvez consulter

Actions

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  • La gestion de la grippe aviaire chez l'avifaune est un processus complexe et nécessite une approche multidisciplinaire impliquant les vétérinaires, les spécialistes de la faune, les autorités sanitaires et locales, et les acteurs de l'industrie avicole.

  • Les recommandations et les mesures spécifiques peuvent varier en fonction de la gravité locale de l'épidémie.

Quels sont les moyens de prévention ?

  • La prévention de la grippe aviaire repose sur plusieurs mesures clés. Il est essentiel de renforcer la surveillance active et passive des oiseaux sauvages et domestiques, en signalant rapidement tout cas suspect.
  • Des mesures de biosécurité rigoureuses doivent être appliquées dans les élevages avicoles, notamment en limitant l'accès des oiseaux sauvages, en contrôlant les mouvements d'animaux et en mettant en place des protocoles d'hygiène stricts.
  • Des programmes de vaccination peuvent être mis en œuvre dans certains cas pour réduire la propagation de la maladie ; ce type de stratégies est en cours d'évaluation au niveau européen.

Quels sont les moyens de surveillance ?

  • La surveillance de la grippe aviaire dans l'avifaune est essentielle pour détecter rapidement la présence du virus et suivre son évolution. Cela comprend la surveillance active et passive.
  • La surveillance établie chez les oiseaux sauvages permet de détecter, non seulement des mortalités qui seraient dues à des virus influenza hautement pathogènes et suivre de cette manière l'évolution de l'épidémie, mais aussi d'évaluer la circulation des virus influenza faiblement pathogènes chez ceux-ci (et d'ainsi détecter les précurseurs de virus faiblement pathogènes les plus susceptibles de muter en virus hautement pathogènes). Les analyses pour la détection du virus sont exécutées au laboratoire national de référence de Sciensano.
  • Les actions de surveillance permettent de détecter une suspicion de foyer, et si un foyer est détecté, de mettre en place des mesures d'élimination des carcasses d'oiseaux, tout en prenant des mesures de biosécurité appropriées. Ceci permet de réduire la transmission de la maladie au sein de l'avifaune et de la faune. De plus, si jugé nécessaire, des mesures de restrictions d'activités (par ex : suspension de la chasse dans une zone englobant un foyer pendant une période donnée) peuvent également être mises en place pour diminuer le risque de propagation du virus.
  • La surveillance active consiste à effectuer régulièrement des prélèvements sur des oiseaux sauvages afin de les tester. Les prélèvements peuvent être obtenus sur des oiseaux capturés dans des nasses par des bagueurs formés (réseau des bagueurs de l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique) ou sur des oiseaux tirés à la chasse dans des zones ciblées et suivies d'années en années, en collaboration avec le Service de la Santé et des Pathologies de la faune sauvage de l'Université de Liège sous convention avec le SPW.
  • La surveillance passive, quant à elle, s'appuie sur le signalement de mortalités inhabituelles par les naturalistes, les agents du SPW ou encore les citoyens via 1718 (en français) ou le 1719 (en allemand), ou par les agents du SPW.

Quels sont les moyens de lutte ?

En cas d'apparition d'un foyer en avifaune, les mesures permettant de contenir la propagation du virus peuvent inclure

  • le ramassage et l'évacuation des carcasses trouvées, mais la détectabilité des carcasses d'oiseaux peut être faible dans certains environnements, tels que les zones boisées ou difficilement accessibles ;
  • la restriction d'activités humaines (par ex : suspension de la chasse dans une zone englobant un foyer pendant une période donnée).

Cependant, ces mesures ne permettent pas d'éradiquer la maladie dans l'avifaune. La protection des espèces d'oiseaux sensibles, en danger de disparition, est donc essentielle en diminuant la pression virale (ex: ramassage des carcasses); leur immunisation par la vaccination n'est pas encore disponible actuellement. Il faut également protéger les volailles et les oiseaux captifs par des mesures de biosécurité réduisant le contact entre les oiseaux captifs et les oiseaux sauvages.

Recommandations

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Que faire si vous trouvez un oiseau mort ? Comment éviter la transmission de la maladie ?

Surveillance et signalement

Votre contribution à la surveillance de l'état de santé de l'avifaune est essentielle. Les oiseaux malades ou morts peuvent être des indicateurs de la présence de la grippe aviaire, mais il faut suivre les recommandations citées dans le point "Précautions".

  • Si vous découvrez un/des oiseaux mort(s), signalez-le rapidement au service téléphonique 1718 (en français) ou au 1719 (en allemand) SOS Environnement. Le service téléphonique vous donnera les indications appropriées en fonction de la situation épidémiologique.

  • Si vous découvrez un/des oiseaux malade(s), prenez contact avec un centre CREAVES (Centres de Revalidation des Espèces Animales Vivant à l'Etat Sauvage). La liste des centres et les conseils se trouvent le site http://biodiversite.wallonie.be/fr/creaves.html?IDC=3554

  • Pour l'encodage de vos observations : http://observatoire.biodiversite.wallonie.be/enquetes/default.aspx

Précautions lors des promenades en pleine nature ou dans votre jardin

  • Ne touchez pas avec vos mains nues des oiseaux sauvages malades ou morts ; portez toujours des gants et un masque. Suivez les bonnes pratiques d'hygiène en vous lavant soigneusement les mains et en les désinfectant avec un gel hydroalcoolique après avoir été en contact avec des oiseaux sauvages.

  • En présence de carcasses d'oiseaux ou d'oiseaux malades, il est recommandé de tenir les chiens en laisse.
  • Ces mesures visent à limiter les contacts entre oiseaux sauvages et oiseaux d'élevage, mais aussi à éviter la propagation de l'épidémie vers d'autres zones par la dispersion de populations d'oiseaux sauvages (à rayonnement limité) qui auraient été perturbés.

Sensibilisation et information

  • Informez-vous régulièrement via le site pour connaître les mises à jour sur la grippe aviaire et les recommandations en vigueur dans votre région.

  • Diffusez les informations auprès de votre entourage, en insistant sur l'importance de signaler rapidement tout cas suspect.

Source : http://biodiversite.wallonie.be/