La Biodiversité

Le terme "biodiversité" vient de la contraction de l'expression anglaise "biological diversity", c'est à dire "diversité biologique". La biodiversité c'est la "variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes." (*)

Diversité est synonyme de variabilité

Cette variabilité biologique permanente permet aux organismes vivants de s'adapter aux variations des conditions écologiques ou des relations avec d'autres organismes. Les processus de sélection naturelle permettent aux individus les plus aptes de survivre et de se reproduire.

Représentation de la variabilité de la biodiversite

Des gènes aux paysages

La diversité biologique s'exprime à tous les niveaux d'organisation du vivant, en passant par la diversité génétique des individus, la diversité des populations, des espèces, des écosystèmes et même des paysages. C'est à la fois la variabilité au sein de chacun de ces niveaux hiérarchiques et les interactions entre ces niveaux qui définissent la biodiversité.

Représentation des niveaux de la biodiversité

Souvent réduite à un nombre d'espèces, la notion de biodiversité est une réalité beaucoup plus complexe et difficile à résumer avec un seul indicateur. Cette complexité est à l'origine des nombreuses difficultés pour bien identifier la nature et les causes de problèmes rencontrés, et pour définir les moyens d'actions adéquats.

Le fait qu'un écosystème soit plus riche en espèces qu'un autre n'est pas un critère d'un meilleur état, d'un meilleur fonctionnement ou d'une meilleure résistance à des problèmes environnementaux. La richesse en espèces dépend plus du niveau trophique ou de la quantité d'énergie qui est mobilisable par la vie. C'est notamment pour cela que les régions les plus riches en espèces (les "hotspots") sont souvent plutôt localisés dans les pays tropicaux. Mais, pour un type d'écosystème particulier, le fait que certains sites présentent un plus grand nombre d'espèces caractéristiques que d'autres peut devenir un indicateur de qualité de fonctionnement ou de son intégrité.

Une régression de plus en plus marquée ...

A l'échelle du globe, l'évolution des indicateurs disponibles est sans équivoque. On assiste à un processus d'extinction qui n'est guère différent de celui qui a été à l'origine de la disparition des dinosaures. Depuis une centaine d'années, les activités humaines provoquent des taux d'extinction de 50 à 1000 fois plus élevés que ceux observés avec les processus naturels. Quelque 10 à 30% des espèces de mammifères, d'oiseaux et d'amphibiens sont actuellement menacées d'extinction (référence MA ).

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En Wallonie, les indicateurs vont dans le même sens. Tous groupes confondus, 31 % des espèces qui ont été étudiées sont menacées de disparition à l'échelle de la Région. En outre, près de 9 % ont déjà disparu du territoire régional. Chez les chauves-souris, les poissons, les reptiles, les papillons de jour et les libellules et demoiselles, plus de la moitié des espèces sont en situation défavorable (référence TBE-FFH1 ).

... mais des raisons de croire à une amélioration de la situation

Toutefois, un certain nombre de signes témoignent que certaines mesures de protection (interdiction de la chasse des rapaces et d'autres espèces d'oiseaux) ou actions de restauration (voir les ambitieux projets de restauration de zones humides ou de pelouses calcaires des projets LIFE ) conduisent à une amélioration du fonctionnement de certains biotopes ou à une reconstitution des populations de certaines espèces.

Il faut encore investir dans la protection des zones centrales et dans l'amélioration de la prise en compte de la biodiversité dans les processus de production ou dans l'occupation du sol car un large potentiel existe. Cela doit être fait sans pour antant mettre en péril les équilibres économiques. Au contraire même : des écosystèmes qui fonctionnent mieux, des processus naturels restaurés, des populations d'espèces auxiliaires en équilibre nous rendent des services (pollinisation, dépollutions, enrichissement des sols, stockage, protection des sols, ...) quasi uniques à moindre coût (référence MA ).

Pourquoi conserver et gérer la biodiversité ?

Les valeurs de la biodiversité sont de divers ordres :

- valeur utilitaire directe : c'est une ressource essentielle pour l'humanité : on mange, on s'habille, on se protège, on se soigne, on construit, ... avec la biodiversité !

- valeur utilitaire indirecte : c'est une composante essentielle du patrimoine naturel, au même titre que le sol et l'eau. C'est un élément facilitant ou même autorisant tout simplement la production primaire et les services indirects offerts par la biodiversité sont très importants.

- valeur sociale, culturelle, esthétique : c'est une référence essentielle pour l'humanité.

- valeur morale ou éthique : l'humanité est devenue responsable de sa pérennité.

Dans le contexte des changements climatiques globaux, l'humanité a tout intérêt à gérer le capital que représente la biodiversité car de nombreux processus essentiels dépendent des capacités d'adaptation, de résistance ou de résilience des espèces et des écosystèmes. Le domaine de l'évaluation des services écosystémiques est en plein essor et les premiers résultats démontrent déjà largement que les calculs traditionnels de rentabilité économique escamotent très souvent le rôle essentiel de la biodiversité (référence MA, TEEB : The Economy of Ecosystems and Biodiversity).

Et en Wallonie ?

Le défi est important car il faut agir à de nombreux niveaux et dans tous les secteurs d'activité de la société. La mise en oeuvre de la stratégie du réseau écologique à travers la définition de zones centrales et de zones de développement est une première étape. Le dossier "Agir !" du portail rassemble les initatives mises en oeuvre en Wallonie dans les différentes zonations du réseau écologique.

(*) article 2 de la Convention sur la diversité biologique, adoptée le 22 mai 1992 et ouverte à la signature des Etats lors de la Conférence de Rio le 5 juin 1992, entrée en vigueur le 29 décembre 1993.

Source : http://biodiversite.wallonie.be/