La leptospirose

Fréquence

Fréquence dans le monde

  • La leptospirose représente un problème majeur de santé publique dans les zones humides (sub)-tropicales, où des épidémies se produisent fréquemment après de fortes pluies ou des inondations: Amérique latine, Asie du Sud-Est.
  • Contrairement aux zones tempérées, les conditions climatiques de chaleur et d'humidité nécessaires à la survie de l'agent responsable y sont présentes toute l'année.

Fréquence chez nous

  • Une recrudescence des cas a été observée en Belgique en 2014, aussi bien chez l'homme que chez le bovin, sans doute liée, entre autres, aux conditions climatiques (hiver doux, t° plus élevées pendant toute l'année) ainsi qu'à des inondations importantes! A la suite de cette recrudescence, une surveillance renforcée a été mise en place, afin d'étudier les circonstances de contamination dans la population belge.
  • La Belgique compte une vingtaine de cas humains de leptospirose diagnostiqués chaque année, dont une partie est imputable à un voyage à l'étranger.
  • La leptospirose est une maladie à déclaration obligatoire chez l'homme en Wallonie depuis 2016, et en Flandre depuis 2017.
  • Dans nos pays tempérés, la leptospirose a une incidence saisonnière, avec une augmentation des cas humains à la fin de l'été et en automne : lié aux conditions climatiques (chaleur et précipitation), à une augmentation de l'exposition (activités récréatives en eau douce) et à la recrudescence des animaux réservoirs.

Contamination

Agent responsable

  • La leptospirose est une infection causée par les bactéries du genre Leptospira (plusieurs sérogroupes et sérotypes).
  • Les bactéries Leptospira sont surtout présentes dans des biotopes humides (eau douce, sols boueux).
  • Leur survie est de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois (jusqu'à 10 mois) dans des conditions humides et chaudes (28 à 30°C), à PH neutre. Elles sont très sensibles à la sécheresse, aux températures élevées (> 42°C), et aux désinfectants habituels. Elles sont également sensibles aux détergents et métaux lourds et ne survivent donc pas dans un environnement pollué.

Animal réservoir

Le réservoir animal, constitué exclusivement de mammifères, est très diversifié et réparti en deux groupes:

  • Les espèces qui ne sont pas malades, mais qui multiplient et transmettent la bactérie via leur urine: principalement les rongeurs (rats, surmulots, rats musqués, campagnol...), mais aussi de petits mammifères sauvages (blaireaux, hérissons)
  • Les espèces qui sont susceptibles d'être malades et qui éliminent également la bactérie via leurs urines: différents animaux domestiques (chiens, chevaux, bovins, porcs) et sauvages (renards, chevreuils, sangliers...)

Mode de contamination

  • La bactérie est excrétée dans l'environnement via l'urine d'animaux infectés et contamine les points d'eau.
  • La contamination peut avoir lieu soit par voie directe (contact avec un animal infecté, morsure), soit par voie indirecte (contact de la peau ou d'une muqueuse –  yeux, nez, bouche - avec eau ou sol souillé).

Symptômes

  • Chez l'homme, après une période d'incubation qui dure le plus souvent de 6 à 12 jours, la maladie présente le plus souvent un syndrome grippal avec évolution bénigne.
  • La maladie peut parfois évoluer vers des formes plus sévères, avec atteinte du foie, des reins, ou une méningite.
  • En l'absence de diagnostic ou lors d'un traitement tardif, la leptospirose peut entraîner la mort dans 2 à 10% des cas, en fonction de la virulence de la souche, de la quantité de bactéries inoculées, et du délai avant traitement.

En savoir plus

Animal-homme

Chez l'animal

Chez l'homme

Cibles

Espèces hôtes :

  • Animaux uniquement transmetteurs et non malades: surtout des rongeurs (rats, ragondins, campagnols, souris...) et petits mammifères sauvages (blaireaux, hérissons)
  • Animaux excréteurs et susceptibles d'être malades: espèces domestiques (chiens, chats, bovins, caprins, chevaux, porcs...) et nombreux mammifères de la faune sauvage (renard, chevreuil, sanglier...
Activités professionnelles à risque :
  • Personnes travaillant en contact étroit avec des eaux douces ou des sols humides contaminés avec de l'urine de rat (égoutiers, personnel station d'épuration, garde-pêche, professionnel d'entretien des voies navigables...)
  • Personnes travaillant en contact étroit avec animaux infectés et leur environnement souillé (vétérinaires, éleveurs, ouvriers d'abattoir /d'équarrissage...)
  • Rmq: activités de loisir en rapport avec l'eau douce (baignade, kayak...)

Fréquence des cas

  • Bovin : souvent sous-diagnostiquée (symptômes subcliniques)

  • Peu fréquente (pic en 2014 de 34 cas en Belgique)

Signes cliniques

  • Chiens: troubles aigus au niveau du foie et des reins qui peuvent entraîner la mort (traitement antibiotique précoce, vaccination préventive!!)
  • Bovins, chevaux, porcs: essentiellement troubles de la reproduction (troubles de la fertilité, avortement)

  • 1 à 3 semaines sans symptômes, puis état « grippal »; atteinte du foie (jaunisse), des reins (urine très colorée), signes hémorragiques, méningite, parfois formes pulmonaires graves.
  • Forme grave = maladie de Weil
  • En absence de traitement, mort dans 2 à 10 % des cas.

Statut

  • Maladie pas réputée contagieuse

  • Maladie à déclaration obligatoire

Transmission et cycle

Sources d'agents pathogènes :
  • Animaux sauvages ou domestiques
  • Milieu extérieur: eau, aliments, sol...

Contamination :

  • Voie transcutanée (lésions, muqueuses) ex: dans de l'eau souillée par de l'urine de rongeurs
  • Ingestion: eau, aliments souillés
Sources d'agents pathogènes :
  • Eau douce ou environnement souillé par urines de rongeurs
  • Directement par l'urine ou l'environnement d'animaux contaminés – contact direct avec animaux infectés

Contamination :

  • Contact des muqueuses ou de la peau (surtout si lésions)
  • Voie orale

Mesures de prévention

  • Chien: vaccination
  • Elevages: nettoyage et désinfection des locaux – lutte contre rongeurs sauvages – drainage des prairies humides – isolement des malades - gestion des cadavres

  • Mesures de protection lors de manipulations d'animaux sauvages (vivants ou morts): équipement de protection, lavage des mains, protection des blessures.
  • Limiter les contacts avec des eaux douces dans zones fréquentées par des rongeurs
  • Nettoyage de locaux souillés par urine de rongeur

Source : http://biodiversite.wallonie.be/