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Synonymes : | Les Moutes |
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Communes : | Etalle |
Cantonnements DNF : | Arlon |
Surface : | 116.53 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 243251 - Y Lambert : 39574 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
Le marais de Chantemelle se localise entre les villages de Vance et de Chantemelle, sur le territoire de la commune d'Etalle. Il fait partie du complexe des marais de Haute Semois, en Lorraine Belge et est logé au pied de la Cuesta Sinémurienne. Des habitats diversifiés et remarquables caractérisent ce site : un complexe de bas-marais et éléments de tourbière à sphaignes, des prairies du Molinion, de vastes mégaphorbiaie à reines des prés localement enrichies en aconit napel et touradons de laîche paniculée, une boulaie tourbeuse. D'autres milieux d'intérêt biologique moins remarquable sont également présents : boisements feuillus et résineux, pâtures, friches. Le site présente un très bel ensemble paysager. (Joëlle Huysecom).
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Chantemelle | 25.67 ha | ETALLE | LUXEMBOURG |
Etalle | 0.02 ha | ETALLE | LUXEMBOURG |
Vance | 90.84 ha | ETALLE | LUXEMBOURG |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|---|---|
Arlon | 116.53 ha | Arlon |
A compléter
Site non classé.
Réserves Naturelles RNOB - Natagora.
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Conservateur : Julien Noël, rue du Muselbur 4, 6700 Arlon (tél. : 063/22.08.30).
Code du site | Nom du site | Surface |
---|---|---|
6708 | Marais de Chantemelle | 7,96 ha |
RNOB_027 | Marais de Chantemelle |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Oiseaux | ||||||||
Carduelis spinus | Oui | Non | ||||||
Emberiza schoeniclus | Oui | Oui | ||||||
Gallinago gallinago | Oui | Oui | ||||||
Locustella naevia | Oui | Non | ||||||
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes | ||||||||
Apatura iris | Non | Non | ||||||
Aporia crataegi | Non | Non | ||||||
Argynnis adippe | Non | Oui | 2006 | Toussaint | ||||
Argynnis aglaja | Non | Oui | ||||||
Argynnis paphia | Non | Non | ||||||
Aricia agestis | Non | Non | ||||||
Boloria eunomia | Oui | Oui | 2013 | R. Dujardin | ||||
Boloria selene | Non | Non | 2013 | R. Dujardin | ||||
Brenthis daphne | Non | Non | 2012 | J. Berguet | ||||
Brenthis ino | Non | Non | 2013 | Q. Goffette | ||||
Callophrys rubi | Non | Non | ||||||
Carterocephalus palaemon | Non | Non | 2013 | M. Vandeput | ||||
Coenonympha arcania | Non | Oui | 2012 | K. Van Asten | ||||
Cyaniris semiargus | Non | Non | ||||||
Erebia medusa | Oui | Oui | ||||||
Hamearis lucina | Non | Oui | ||||||
Lycaena dispar | Oui | Oui | 8 ex. | 2012 | M. Morren | |||
Lycaena helle | Oui | Oui | 2013 | A. van Dijk | ||||
Lycaena hippothoe | Non | Oui | 2011 | G. Motte | ||||
Lycaena tityrus | Non | Non | 2013 | L. Vaes | ||||
Lysandra coridon | Non | Oui | ||||||
Melanargia galathea | Non | Non | 2011 | J. Berguet | ||||
Melitaea diamina | Non | Non | 2013 | R. Dujardin | ||||
Neozephyrus quercus | Non | Non | ||||||
Nymphalis polychloros | Non | Non | ||||||
Papilio machaon | Non | Non | ||||||
Plebejus argus | Non | Oui | ||||||
Pyrgus malvae | Non | Oui | 2013 | I. Lewylle | ||||
Satyrium pruni | Non | Non | ||||||
Thecla betulae | Non | Non | 2013 | W. Declercq | ||||
Thymelicus acteon | Non | Oui | 2013 | A. van Dijk | ||||
Invertébrés - Insectes - Libellules | ||||||||
Cordulegaster boltonii | Non | Non | ||||||
Lestes dryas | Oui | Oui | ||||||
Somatochlora arctica | Oui | Oui | ||||||
Somatochlora flavomaculata | Oui | Oui | ||||||
Invertébrés - Insectes - Orthoptères | ||||||||
Chrysochraon dispar | ||||||||
Conocephalus fuscus | ||||||||
Metrioptera bicolor | ||||||||
Stethophyma grossum | ||||||||
Invertébrés - Insectes - Hyménoptères | ||||||||
Andrena vaga | 2011 | Y. Martin | ||||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Aconitum napellus | ||||||||
Carex acuta | ||||||||
Carex flava | ||||||||
Carex lasiocarpa | ||||||||
Carex lepidocarpa | ||||||||
Carex paniculata | ||||||||
Comarum palustre | ||||||||
Dactylorhiza majalis | ||||||||
Eriophorum angustifolium | ||||||||
Menyanthes trifoliata | ||||||||
Nuphar lutea | ||||||||
Ranunculus lingua | ||||||||
Selinum carvifolia | ||||||||
Succisa pratensis | ||||||||
Vaccinium uliginosum | ||||||||
Plantes - Mousses | ||||||||
Sphagnum flexuosum | ||||||||
Sphagnum spp. |
Nombre d'espèces confidentielles en plus de celles citées ci-dessus : 1
Site de nidification de Gallinago gallinago.
Les papillons suivants ont été notés jadis : Coenonympha tullia (= C. typhon), Boloria eunomia. On observe encore Boloria selene, Lycaena helle.
Orthoptères : Stethophyma grossum, Conocephalus fuscus.
Odonates : Somatochlora arctica, S. flavomaculata, Lestes dryas, Cordulegaster boltonii.
Mammifères :
Le chevreuil (Capreolus capreolus) est régulièrement observé.
Avifaune :
Parmi les nicheurs réguliers, on trouve la locustelle tachetée (Locustella naevia), le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), le pouillot véloce (Phylloscopus collybita), le tarin des aulnes (Carduelis spinus), le pinson des arbres (Fringilla coelebs), la mésange bleue (Parus caeruleus), la mésange charbonnière (Parus major), le troglodyte (Troglodytes troglodytes), le merle noir (Turdus merula),..
La bécasse des bois (Scolopax rusticola) vient se nourrir dans le marais, et le busard Saint-Martin (Circus cyaneus) y chasse en hiver et en période de migration. Certaines espèces sont de passage, mais ne nichent pas: c'est le cas de la bécassine des marais (Gallinago gallinago) et le traquet tarier (Saxicola rubetra). Les grues cendrées (Grus grus) se sont déjà posées dans le marais (passage en migration).
Herpétofaune : pas de données disponibles
Orthoptères (données J.-P. Jacob):
Chorthippus parallelus, Chrysochraon dispar, Tettigonia viridissima, Pholidoptera griseoaptera, Metrioptera bicolor, Mecosthetus grossus.
Lépidoptères (observations Y. Valenne et P. Taymans en 1990-97) :
Anthocharis cardamines, Apatura iris, Aphantopus hyperantus, Aporia crataegi, Araschnia levana, Argynnis paphia, Argynnis aglaja, Aricia agestis, Boloria eunomia, Brenthis ino, Callophrys rubi, Carterocephalus palaemon, Boloria selene, Coenonympha arcania, Coenonympha pamphilus, Cyaniris semiargus, Erebia medusa, Gonepteryx rhamni, Hamearis lucina, Lasiommata megera, Lycaena helle, Lycaena phlaeas, Lycaena virgaureae, Lysandra coridon, Maniola jurtina, Melanargia galathea, Melitea diamina, Satyrium pruni, Nymphalis polychloros, Ochlodes sylvanus, Papilio machaon, Pararge aegeria, Plebejus argus, Polygonia c-album, Polyommatus icarus, Pyrgus malvae, Pyronia tithonus, Neozephyrus quercus, Thymelicus lineola, Thymelicus sylvestris
(source : dossier de demande d'agrément, 1998)
Sphagnum div. sp. (S. rubellum, S. flexuosum, S. contortum).
Aconitum napellus subsp. lusitanicum, Carex acutiformis, Carex lepidocarpa, Carex paniculata, Carex panicea, Comarum palustre, Dactylorhiza majalis, Eriophorum angustifolium, Menyanthes trifoliata, Selinum carvifolia, Scutellaria galericulata, Succisa pratensis, Ranunculus lingua
(source : dossier de demande d'agrément, 1998)
A compléter
Les objectifs particuliers de protection dans le marais de Chantemelle sont, comme c'est le cas pour les autres réserves de Haute Semois sensu stricto, la conservation des intérêts botaniques, faunistiques (entre autres ornithologiques et entomologiques), culturels et historiques du site, et en particulier la préservation des zones les plus précieuses, à savoir les zones de bas-marais et de tourbière et les éléments de prairie tourbeuse du Molinion encore bien présents sur le site, mais aussi le maintien des peuplements d'Aconitum napellus subsp. lusitanicum et la protection d'une très bel ensemble paysager.
Construction de maisons à proximité immédiate du marais
Changement d'affectation des parcelles : enrésinement des versants et du fond de vallée, remblayage ou drainage de zones humides, creusement d'étangs de pêche, installation de chalets de vacances...
Abandon de la gestion traditionnelle extensive : prolifération de la mégaphorbiaie au détriment des communautés vivantes des prés humides et des bas-marais acides, fermeture paysagère de la vallée due à une prolifération des fourrés de saules en plaine alluviale...
Récolte d'animaux et de plantes rares par des collectionneurs : insectes et orchidées
- reboisement du site. il faut donc maintenir le paysage dégagé.
- agrandissement et consolidation de la réserve naturelle par l'acquisition de parcelles supplémentaires ;
- développement et recherche de nouveaux partenariats pour la gestion de la réserve naturelle par le pâturage extensif.
Les objectifs principaux de la gestion dans la réserve naturelle du marais de Chantemelle sont, d'une façon générale, le maintien et la restauration d'une mosaïque de végétations fortement diversifiées et des populations animales spécialisées des marais, notamment les oiseaux et certains groupes d'invertébrés, avec, en particulier:
- le maintien et/ou la restauration des zones de prairies à bistorte, de magnocariçaies, de moliniaies et de bas-marais,
- le maintien du bon état des mégaphorbiaies à aconit napel,
- la limitation de la recolonisation forestière tout en conservant la majeure partie de la boulaie tourbeuse sur tapis de sphaignes,
- la réouverture de fosses d'extraction et le creusement de pièces d'eau pour offrir des conditions favorables à l'installation de la flore colonisatrice des eaux libres et à divers groupes animaux (amphibiens, odonates, ...).
Les gestions préparatoire réalisées jusqu'à présent dans la réserve de Chantemelle avaient consisté à couper les bosquets de saules qui tendent d'envahir les prairies du Molinion et à éliminer des épicéas présents dans les zones les plus sèches de la réserve. Le reboisement spontané du site est désormais contrôlé.
La gestion courante consistera en une gestion extensive visant simplement à empêcher l'embroussaillement. Un fauchage extensif sera également pratiqué, notamment dans les zones restaurées par déboisement, débroussaillage et étrépage. Pour la parcelle située en rive droite de la Semois dont le rôle principal est de servir de zone tampon, du pâturage pourra être réalisé pour les terrains qui s'y prêtent.
Les modalités prévues pour la mise en oeuvre des mesures de gestion explicitées ci-dessus sont les suivantes:
- principalement, l'intervention régulière des bénévoles lors de chantiers de gestion organisés dans la région par les RNOB,
- appel à des entreprises de travaux forestiers dans le cas de boisements exploitables,
- la conclusion de contrats d'entreprise avec des exploitants agricoles pour le pâturage en rive droite de la Semois, une fois que des parcelles supplémentaires auront été acquises.
L'accès au public de la réserve naturelle sera limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.
Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).
Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.
Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.
La réserve se trouve dans la plaine alluviale de la 'Vieille Rivière', au pied de la cuesta sinémurienne (calcaire sableux de Florenville), au lieu-dit 'A Launoy'. La partie septentrionale a été drainée.
Le marais de Chantemelle (Belgique, province du Luxembourg, anciennes communes de Chantemelle et Vance, actuellement commune d'Etalle) est situé en Lorraine belge, dans la vallée de la Semois à l'est d'Etalle, et fait partie du complexe des marais de la Haute Semois. Il se situe en aval du marais de Vance et s'intercale entre les villages de Vance et de Chantemelle.
Le marais de Chantemelle occupe la dépression de la Semois au pied de la Cuesta Sinémurienne. Cette localisation topographique particulière est caractéristique de l'ensemble des marais de la Haute Semois sensu stricto (Heinsch, Fouches, Sampont, Vance, Chantemelle).
Le site se divise en deux grands types d'écosystèmes humides en fonction de leurs conditions de formation et de leur déterminisme édaphique: d'une part, la tourbière proprement dite, engendrée par la combinaison de suintements d'eau carbonatée issus de la Cuesta des sables et grès calcarifères sinémuriens et du niveau imperméable constitué par les marnes hettangiennes : son sol est constitué d'une couverture tourbeuse lenticulaire qui peut atteindre une épaisseur d'environ 2 mètres; d'autre part, le marais proprement dit, occupant les alluvions plutôt minérales, argilo-limoneuses de la Semois. A sa marge sud, la réserve occupe également des sols minéraux (sables gréseux de la Cuesta) sur une bande étroite.
L'altitude est d'environ 335 mètres.
La marais de Chantemelle est repris dans la Zone de Protection Spéciale Sinémurienne désignée en application de la Directive européenne 79/409 relative à la protection des oiseaux sauvages et de leurs habitats. La partie sud-est en est même une des zones noyaux.
Le marais de Chantemelle a également été proposé par la Région Wallonne comme Zone Spéciale de Conservation en application de la Directive européenne 92/42 (Directive Faune-Flore-Habitats).
Le marais est occupé par une prairie à Filipendula ulmaria (Filipendulion, CORINE 37.1), localement enrichie en Carex paniculata (Caricetum paniculatae, CORINE 53.2); une molinaie très dense (Molinion, CORINE 37.3); une magnocariçaie à Carex acutiformis et C. acuta (Caricetum gracilis, CORINE 53.212); une phalaridaie à Phalaris arundinacea (Phalaridetum, CORINE 53.16).
Les dépressions, aux eaux légèrement acides, abritent une cariçaie à Carex rostrata, accompagné de Menyanthes trifoliata et Comarum palustre (Caricetum rostrato-vesicariae comaretosum, CORINE 53.214). Des fourrés de recolonisation préforestière existent également.
La mégaphorbiaie marécageuse à Filipendula ulmaria regroupe : Cirsium oleraceum, Angelica sylvestris - parfois très abondant -, Lythrum salicaria, Lysimachia vulgaris, Valeriana repens, Epilobium palustre, Persicaria bistorta, Urtica dioica, de très belles populations de Aconitum napellus subsp. neomontanum (= Aconitum lusitanicum) et des plages de magnocariçaies à Carex acutiformis, C. acuta, C. paniculata. Dans les petites dépressions humides s'installe Iris pseudacorus. Le sol est un gley à anmoor tourbeux, développé au sein d'alluvions à texture argileuse lourde et situé dans une zone à battance de nappe prononcé (oscillations de 1m d'amplitude environ). L'horizon humifère est épais de 30 à 40cm.
La prairie tourbeuse à Molinia caerulea correspond à une moliniaie turficole de vallée, provenant probablement de l'assèchement par drainage d'une végétation de tourbière alcaline ou mésotrophe. L'abandon du fauchage est partiellement responsable de sa structure en touradons de 30 à 40 cm de haut, expliquant d'une part la coexistence d'espèces à exigences écologiques très différentes et d'autre part la pauvreté floristique du groupement. A la molinie se mêlent Succisa pratensis, Cirsium palustre, Galium uliginosum, Selinum carvifolia, diverses espèces du Filipendulion comme Filipendula ulmaria, Persicaria bistorta, Angelica sylvestris, des touradons de Carex paniculata et des touffes de Calamagrostis canescens.
La moliniaie est établie sur une tourbe mésotrophe de 1,5 à 2m d'épaisseur, localisée dans la zone la moins bien drainée de la vallée où la nappe phréatique affleure en période hivernale et printanière et où ses fluctuations verticales au cours de l'année sont peu importantes (moins de 50cm d'amplitude).
La roselière à baldingère est située dans la zone d'influence directe d'un affluent de la Semois dont le cours a été rectifié. Il s'agit d'un groupement de prairie-roselière presque monospécifique, occupant des sols organo-minéraux humides, soumis à une forte fluctuation saisonnière de la nappe et, par endroits, recouverts de boues de curage. Au peuplement dense de Phalaris arundinacea s'ajoutent Filipendula ulmaria, Cirsium oleraceum, Epilobium angustifolium, Persicaria amphibia, Galium aparine,...
Les fosses sont envahies par Carex lepidocarpa, Galium palustre, Scutellaria galericulata, Epilobium palustre ou encore Carex rostrata, Comarum palustre, Menyanthes trifoliata (Caricetum rostrato-vesicariae comaretosum, CORINE 53.214).
Des fourrés de Salix aurita, S. cinerea, Salix caprea, Betula pubescens, B. pendula et Pinus sylvestris annoncent la recolonisation forestière.
PARENT (1973) signale Nuphar lutea dans les trous d'eau, Carex lasiocarpa et Eriophorum angustifolium. NOEL (1972) y observe des tourbières à sphaignes à Vaccinium oxycoccos.
Ancienne carrière, au nord du site.
Cimetière gallo-romain à Chantemelle.
D'après Ferraris, le site était occupé par des marais impraticables et des prairies marécageuses. Dans les Mémoires accompagnant les cartes, on trouve la remarque suivante : 'Les prairies qui bordent les deux côtés du ruisseau de la Semois, depuis le village de Fouches jusqu'au village de Vance, produisent une très petite quantité de mauvais foin à cause de l'inondation à laquelle elles sont très sujettes'. En effet, jadis, les zones marécageuses étaient inondées pendant une partie de l'hiver et au début du printemps. Les herbes des marais étaient fauchées et séchées pour en faire de la litière pour le bétail, les zones à foin étant établies aux abords.
D'autre part, l'extraction de la tourbe a été effectuée dans la région jusqu'en 1946.
Au cours des siècles, la Semois a subi une série d'aménagements et de rectifications, et ces travaux successifs ont transformé la rivière en un chenal rectiligne profondément encaissé, qui influence à présent peu le marais. Toutefois, au sud, le ruisseau appelé "canal d'écoulement" ou " vieille rivière" se fraie un chemin tortueux à travers le marais, et correspond sans doute le mieux au cours primitif de la Semois (vrai thalweg).
Comme les autres marais de la Haute Semois, le marais de Chantemelle a jadis été largement utilisé dans le cadre de l'économie agro-pastorale. Le marais était utilisé par les populations locales comme prés de fauche à fourrage ou à litière suivant les conditions du milieu. La présence de fosses d'extraction de la tourbe, actuellement colmatées et fermées pour la plupart, indique que l'on y a exploité jadis la tourbe comme combustible. Les années sèches, le pâturage du regain pouvait être pratiqué. Ces activités qui faisaient partie de l'agriculture qualifiée d'extensive étaient en fait intenses et régulières, de sorte que le paysage de ces marais était très ouvert et la végétation relativement basse. Elles étaient essentielles à la survie d'un certain nombre de familles et les différentes terres des marais avaient des fonctions précises. Cela s'est notamment traduit par le partage précis des terres lors des héritages successifs, aboutissant au parcellaire cadastral très morcellé que nous connaissons actuellement.
Ces activités traditionnelles ont été abandonnées pour le marais de Chantemelle durant le vingtième siècle suite à la modernisation de l'agriculture, provoquant la recolonisation d'une partie du marais par des végétations plus élevées et parfois rudérales (mégaphorbiaies) et par des groupements forestiers (saulaies, aulnaies, boulaies). Une grande partie du site a malheureusement fait l'objet de plantations de pins et d'épicéas, et plus récemment de peupliers et d'aulnes blancs. La partie septentrionale du site a également été drainée.
Le marais est actuellement menacé par la rudéralisation, les remblais et les opérations de drainage des terrains. Des habitations sont construites chaque année en bordure du site.
RESNAT
Réserves Naturelles RNOB NATAGORA