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Synonymes : | Bois de l'Abbaye / Bois Jean Banval |
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Communes : | Thuin |
Cantonnements DNF : | Thuin |
Surface : | 90.69 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 145791 - Y Lambert : 114533 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
Le Bois Jean Boinval, ou Bois de l'Abbaye, occupe le versant droit de la vallée de la Sambre en aval de la ville de Thuin, sur plus de deux kilomètres. D'exposition nord à ouest selon les endroits, il présente des dénivellés importants et est dominé par la chênaie sessiliflore atlantique, caractérisée par l'abondance du houx (Ilex aquifolium), de la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) et de la luzule des bois (Luzula sylvatica). Plusieurs ruisselets dévalent la pente jusqu'à la Sambre, au sein de vallons étroits et encaissés souvent encombrés de chaos rocheux et d'arbres morts. Ils sont bordés par des frênaies rivulaires et des forêts de ravin où abondent les bryophytes et les fougères, dont le rare polystic à soies (Polystichum setiferum). Les eaux fraîches et bien oxygénées accueillent des larves de la salamandre terrestre (Salamandra salamandra) ainsi que certaines espèces de plécoptères écologiquement exigeantes. Le pied du versant et l'étroite banquette alluviale sont riches en suintements à dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium) sous la frênaie-aulnaie.
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
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Gozée | 21.52 ha | THUIN | HAINAUT |
Thuin | 69.17 ha | THUIN | HAINAUT |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
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Thuin | 90.69 ha | Mons |
A compléter
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Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Thuin, Chemin de l'Ermitage, 1 Bte 2, 6530 Thuin (Tél. : 071/59.90.35 - Fax : 071/59.90.34).
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Oiseaux | ||||||||
Dendrocopos medius | Oui | Non | 2015 | J.-Y. Baugnée, J.-M. Couvreur | ||||
Dryocopus martius | Oui | Non | 2006 | J.-Y. Baugnée, E. Bisteau | ||||
Phylloscopus sibilatrix | Oui | Non | Nicheur (> 5 couples) | 2013 | P. Jenard | |||
Animaux - Vertébrés - Amphibiens | ||||||||
Salamandra salamandra | Oui | Non | Reproduction | 2015 | J.-Y. Baugnée, J.-M. Couvreur | |||
Invertébrés - Insectes - Diptères | ||||||||
Thaumalea testacea | 2 larves | 2015 | J.-Y. Baugnée | |||||
Invertébrés - Mollusques | ||||||||
Vertigo moulinsiana | Bord de Sambre | 2006 | J.-Y. Baugnée, E. Bisteau | |||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Asplenium scolopendrium | Rare | 2015 | J.-Y. Baugnée, J.-M. Couvreur | |||||
Festuca altissima | 2015 | J. Duvigneaud, J.-M. Couvreur, J.-Y. Baugnée | ||||||
Hyacinthoides non-scripta | 2015 | J.-Y. Baugnée, J.-M. Couvreur | ||||||
Polystichum setiferum | 2015 | J. Duvigneaud, J.-M. Couvreur, J.-Y. Baugnée | ||||||
Plantes - Mousses - Bryophytes | ||||||||
Hookeria lucens | 2015 | J. Duvigneaud, J.-M. Couvreur |
Données à compléter.
Plantes supérieures (données J. Duvigneaud 1966; E. Bisteau, J.-Y. Baugnée et J.-M. Couvreur 2006 et 2015): Acer campestre, Acer pseudoplatanus, Alliaria petiolata, Alnus glutinosa, Alopecurus pratensis, Angelica sylvestris, Anthoxanthum odoratum, Anthriscus sylvestris, Arctium minus, Arrhenatherum elatius, Artemisia vulgaris, Arum maculatum, Asplenium scolopendrium, Athyrium filix-femina, Calluna vulgaris, Calystegia sepium, Cardamine amara, Cardamine pratensis, Carex acuta, Carex disticha, Carex flacca, Carex muricata (= otrubae), Carex pendula, Carex remota, Carex riparia, Carex sylvatica, Carpinus betulus, Castanea sativa, Centaurea jacea, Chaerophyllum temulum, Chenopodium bonus-henricus, Chrysosplenium oppositifolium, Circaea lutetiana, Cirsium arvense, Cirsium oleraceum, Convolvulus arvensis, Corylus avellana, Cruciata laevipes, Dactylis glomerata, Deschampsia cespitosa, Deschampsia flexuosa, Digitalis purpurea, Dryopteris dilatata, Dryopteris filix-mas, Dryopteris x tavelii, Elymus repens, Epilobium obscurum, Equisetum fluviatile, Equisetum palustre, Eupatorium cannabinum, Fagus sylvatica, Festuca altissima, Festuca arundinacea, Festuca rubra, Filipendula ulmaria, Frangula alnus, Fraxinus excelsior, Galium aparine, Galium palustre (= elongatum), Geranium robertianum, Glyceria maxima Glyceria notata, Hedera helix, Heracleum sphondylium, Holcus lanatus, Holcus mollis, Hyacinthoides non-scripta, Hypericum hirsutum, Hypericum pulchrum, Hypochaeris radicata, Ilex aquifolium, Isolepis setacea, Juncus acutiflorus, Juncus effusus, Juncus inflexus, Lamium galeobdolon, Lathyrus pratensis, Leontodon hispidus, Ligustrum vulgare, Lonicera periclymenum, Lotus corniculatus, Lotus pedunculatus, Luzula sylvatica, Luzula sylvatica, Lycopus europaeus, Lysimachia nemorum, Lysimachia vulgaris, Lythrum portula, Lythrum salicaria, Mentha aquatica, Mercurialis perennis, Mespilus germanica, Moehringia trinervia, Molinia caerulea, Narcissus pseudonarcissus, Persicaria amphibia, Phalaris arundinacea, Phleum pratense, Picris hieracioides, Pimpinella major, Polystichum setiferum, Populus x canadensis, Primula elatior, Prunus spinosa, Pteridium aquilinum, Quercus petraea, Ranunculus ficaria, Ranunculus repens, Ribes rubrum, Rosa arvensis, Rubus caesius, Rubus idaeus, Rumex hydrolapathum x obtusifolius, Rumex hydrolapathum, Rumex obtusifolius, Rumex sanguineus, Sambucus racemosa, Scirpus sylvaticus, Scrophularia nodosa, Scutellaria galericulata, Senecio ovatus, Solanum dulcamara, Sorbus aucuparia, Stachys palustris, Symphytum officinale, Tanacetum vulgare, Teucrium scorodonia, Tilia cordata, Torilis japonica, Urtica dioica, Vaccinium myrtillus, Viburnum opulus.
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Le Bois Jean Boinval -parfois écrit Banval- ou Bois de l'Abbaye, occupe le versant droit de la vallée de la Sambre en aval de la ville de Thuin, depuis le lieu-dit «La Celle» jusqu'au-delà du Grand Courant. Ce versant, d'exposition nord à ouest selon les endroits, est généralement fort escarpé, avec des pentes de 45% ou davantage, l'altitude pouvant passer de 200 m sur le rebord du plateau à 110 m au bord de la Sambre, sur une distance d'à peine 150 m.
Le site repose sur des roches dures de l'Emsien, c'est-à-dire des poudingues et quartzites, qui affleurent régulièrement sur le versant, en particulier au bord des quelques ruisselets qui le dévalent.
Au bas du versant, en contact avec la Sambre, s'étend une banquette étroite constituée d'alluvions modernes. La berge du cours d'eau est restée ici pratiquement naturelle, ne présentant que quelques enrochements localisés.
Le site appartient au district phytogéographique mosan.
Malgré la proximité de la ville de Thuin, le Bois de l'Abbaye conserve un aspect sauvage en raison de son relatif isolement et des dénivelés importants. Il a fait l'objet d'une description botanique détaillée par DUVIGNEAUD (1966), qui a souligné les multiples intérêts du site et a rappelé les remarquables observations, notamment bryologiques, effectuées jadis par le Dr Culot.
Une série d'habitats bien différenciés y ont été reconnus à cette époque:
A. La chênaie sessiliflore occupe le plateau, sous de nombreuses variantes. Quercus petraea domine la strate arborescente et est accompagné par Fagus sylvatica, Sorbus aucuparia, Castanea sativa (naturalisé), Mespilus germanica, Lonicera periclymenum, Frangula alnus, Ilex aquifolium. Dans le sous-bois évoluent Molinia caerulea, Holcus mollis, Deschampsia flexuosa, Luzula sylvatica, Teucrium scorodonia, Hypericum pulchrum, Vaccinium myrtillus, Calluna vulgaris, Leucobryum glaucum, etc. A la faveur de coupes apparaissent Rubus idaeus, Sambucus racemosa, Senecio ovatus, Digitalis purpurea ou encore Pteridium aquilinum.
B. Un groupement de grève humide apparaît en fin de saison sur un chemin forestier, avec Epilobium obscurum, Lythrum portula, Isolepis setacea.
C. La frênaie de ruisseau est bien développée le long de certains petits cours d'eau qui dévalent la pente jusqu'à la Sambre. Elle comporte Fraxinus excelsior, Alnus glutinosa, Carex remota, Rumex sanguineus, Glyceria notata (= plicata), Circaea lutetiana, Ribes rubrum, Carex pendula, Chrysosplenium oppositifolium, Lysimachia nemorum, etc.
D. La forêt de ravin à fougères est présente dans certains vallons encaissés, avec Acer pseudoplatanus, Fraxinus excelsior et Tilia cordata dominants dans la strate arborée, et de nombreuses fougères en sous-bois: Athyrium filix-femina, Dryopteris filix-mas, Dryopteris x tavelii, Dryopteris dilatata, Polystichum setiferum, accompagnées de Luzula sylvatica (sur les sols les plus acides), Lamium galeobdolon, Moehringia trinervia, Festuca altissima, Scrophularia nodosa, Mercurialis perennis, Cardamine pratensis.
E. Des éboulis gréseux s'accumulent en bas de versant et sont colonisés par divers arbustes dont Carpinus betulus, Tilia cordata, Corylus avellana, Acer pseudoplatanus, Acer campestre, Prunus spinosa, Rosa arvensis, Ligustrum vulgare, et par des herbacées comme Mercurialis perennis, Lamium galeobdolon, Hypericum hirsutum, Scrophularia nodosa, ...
F. Des suintements forestiers, en amont du barrage du Grand Courant, qui accueillent une flore constituée d'espèces acidophiles habituelles sur ces terrains de l'Emsien, auxquelles se mêlent très localement quelques espèces calcicoles. On y trouve notamment Alnus glutinosa, Viburnum opulus, Carex sylvatica, Eupatorium cannabinum, Juncus inflexus, Carex pendula, Lysimachia vulgaris, Cardamine pratensis, Primula elatior, Deschampsia cespitosa, Carex flacca et jadis aussi Carex pulicaris. De nombreux bryophytes des suintements acides ou indifférentes au substrat s'y rencontrent tels que Hookeria lucens, Trichocolea tomentella, Plagiomnium undulatum, Mnium hornum, Rhizomnium punctatum, Plagiomnium rostratum, Dicranum scoparium, Dicranum bonjeanii, Plagiothecium succulentum, Lophocolea bidentata, Calliergonella cuspidata, Bryum capillare, Thuidium tamariscinum, Plagiochila asplenioides, Cirriphyllum piliferum, Pellia endiviifolia (= fabbroniana). Elles sont accompagnées d'indicatrices de suintements calcaires comme Palustriella commutata, Cratoneuron filicinum, Ctenidium molluscum, Tortella tortuosa var. fragilifolia, Fissidens adianthoides.
G. Des prairies de fauche à l'abandon occupent la plaine alluviale de la Sambre, en rive droite. Diverses plantes nitrophiles y prospèrent: Cirsium arvense, Arctium minus, Picris hieracioides, Torilis japonica, Galium aparine, Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, Rumex obtusifolius, Anthriscus sylvestris, Urtica dioica, Chenopodium bonus-henricus. Des peupliers ont été plantés aux endroits les plus humides et plusieurs types de prairies s'y développent, selon les endroits:
- prairie à Glyceria maxima dans les fonds toujours humides dans laquelle apparaissent aussi Equisetum fluviatile, Mentha aquatica, Lycopus europaeus, Calystegia sepium, Rumex hydrolapathum, Galium palustre (= elongatum), etc.;
- prairie à Carex riparia avec Eupatorium cannabinum, Persicaria amphibia, Symphytum officinale, Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Lathyrus pratensis, Stachys palustris, Scutellaria galericulata, Lythrum salicaria, Calystegia sepium, Rubus caesius, etc.;
- prairie à Phalaris arundinacea accompagné d'Equisetum palustre, Solanum dulcamara, Rumex x heterophyllus (Rumex hydrolapathum x obtusifolius), Carex riparia, Eupatorium cannabinum, Stachys palustris, etc.;
- prairie à Carex acuta, Scirpus sylvaticus, Lotus pedunculatus, Juncus acutiflorus (= sylvaticus), etc.;
- prairie fraîche à Carex disticha;
- prairie fraîche à Festuca arundinacea, Angelica sylvestris, Cirsium oleraceum, Juncus inflexus, Carex muricata (= otrubae);
Dans les parties les mieux drainées s'étend la prairie à Arrhenatherum elatius, Leontodon hispidus, Pimpinella major, Hypochaeris radicata, Festuca rubra, Alopecurus pratensis, Centaurea jacea, Convolvulus arvensis, Lotus corniculatus, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Elymus repens, Anthoxanthum odoratum, Phleum pratense, Heracleum sphondylium, Cruciata laevipes, etc.
Une partie de ces groupements correspond vraisemblablement à l'actuelle réserve naturelle domaniale du Grand Courant, située juste en amont du barrage.
H. Un groupement bryophytique colonisant les moellons calcaires du bord de Sambre avec Cinclidotus fontinaloides, Cinclidotus riparius et Platyhypnidium riparioides au niveau normal des eaux, et Dialytrichia mucronata (= Cinclidotus mucronatus) dans les zones moins souvent touchées par les flots.
Aucune étude faunistique n'a encore été menée dans ce site peu accessible et qui n'est que rarement parcouru par les naturalistes.
L'avifaune forestière est mal connue et seules quelques rares données semblent disponibles. Parmi les espèces intéressantes figurent notamment le pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix), le pic noir (Dryocopus martius), le pic mar (Dendrocopos medius). Les abords des ruisselets et suintements sont fréquentés par la bécasse des bois (Scolopax rusticola). La gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus) est présente sur la berge de la Sambre.
La faune des petits ruisseaux de versant mériterait d'être inventoriée. Des observations ponctuelles en mars 2015 ont permis d'établir la présence de deux plécoptères, Nemoura cinerea, espèce commune et tolérante, et Leuctra pseudosignifera, perle très rarement notée en Wallonie, exigeante d'un point de vue écologique et spécifique aux petits ruisselets à eaux bien oxygénées. Un diptère méconnu, Thaumalea testacea, a également été trouvé au stade larvaire sur des rochers éclaboussés, sous les thalles de l'hépatique Conocephalum conicum. C'est une espèce caractéristique des petites ruisseaux de pente aux eaux pures, comme beaucoup d'autres Thaumaleidae, famille comprenant seulement deux autres espèces belges mais beaucoup plus diversifiée dans les montagnes d'Europe centrale. Le crustacé amphipode Gammarus fossarum est abondant, l'espèce étant typique des zones de sources et des ruisselets. On a également pu constater la présence de larves de salamandre terrestre (Salamandra salamandra).
Les roselières à Glyceria maxima occupant la banquette alluviale, en amont de la RND du Grand Courant, accueillent une population du maillot de Desmoulins (Vertigo moulinsiana), minuscule escargot d'intérêt communautaire présent par ailleurs dans quelques autres sites de la région de Thuin. Avant sa découverte en 2006, l'espèce était connue d'un seul site de la vallée de la Sambre, les Marais de Labuissière (KERVYN, 2004).
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OFFH
E. BISTEAU & J.-Y. BAUGNEE (SPW/DGARNE/DEMNA/DNE/OFFH, Avenue Maréchal Juin, 23, B-5030 Gembloux).