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Synonymes : | Marais de l'Agasse |
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Communes : | Gembloux |
Cantonnements DNF : | Namur |
Surface : | 0.65 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 172568 - Y Lambert : 140191 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
Le site est localisé en Hesbaye, à l'ouest du parking de la gare de Gembloux. Il comprend principalement une friche humide ainsi qu'un marais à laîche aiguë (Carex acuta) et laîche à bec (Carex rostrata) renfermant également diverses plantes de mégaphorbiaie. En dépit de son étendue restreinte et de son isolement, cette zone humide présente un intérêt biologique non négligeable avec la présence de plusieurs invertébrés rares en Wallonie comme le maillot de Des Moulins (Vertigo moulinsiana), un mollusque gastéropode reconnu comme espèce d'intérêt communautaire, On épinglera aussi l'observation de Drymus pumilio et de Livia crefeldensis, deux hémiptères hygrophiles considérés comme des raretés partout en Europe.
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
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Gembloux | 0.65 ha | GEMBLOUX | NAMUR |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
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Namur | 0.65 ha | Namur |
A compléter
A compléter
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Code | Nom | Représentativité | Surface | Source |
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C2 | Eaux courantes | |||
C3.26 | Phalaridaies | |||
D2.33 | Cariçaies à [Carex rostrata] | |||
D5.21a | Caricaies à [Carex acuta] | |||
E5.411 | Mégaphorbiaies nitrophiles et hygrophiles |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Oiseaux | ||||||||
Lymnocryptes minimus | Oui | Non | Migrateur-hivernant | 2018 | J.-Y. Baugnée | |||
Animaux - Vertébrés - Reptiles | ||||||||
Zootoca vivipara | Oui | Non | 2011 | J.-Y. Baugnée | ||||
Invertébrés - Insectes - Coléoptères | ||||||||
Demetrias imperialis | 2018 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Invertébrés - Insectes - Diptères | ||||||||
Odontomyia argentata | 2018 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Oxycera nigricornis | 2018 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Invertébrés - Insectes - Hémiptères | ||||||||
Cosmotettix costalis | 2018 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Drymus pumilio | 2017 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Livia crefeldensis | 2018 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Invertébrés - Mollusques | ||||||||
Vertigo moulinsiana | 2018 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Vertigo substriata | 2012 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Carex rostrata | 2008 | E. Bisteau, J.-Y. Baugnée |
Oiseaux (données J.-Y. Baugnée 2010-2014): Anthus spinoletta, Branta canadensis, Dendrocopos major, Fringilla coelebs, Gallinago gallinago, Parus caeruleus, Pica pica.
Coléoptères (données J.-Y. Baugnée 2010-2014): Anthonomus rubi, Bembidion biguttatum, Bembidion lunulatum, Bembidion mannerheimii, Coccinella septempunctata, Crepidodera aurata, Demetrias atricapillus, Exapion fuscirostre, Harmonia axyridis, Nanophyes marmoratus, Notiophilus palustris, Paradromius linearis, Psammoecus bipunctatus, Psyllobora vigintiduopunctata, Rhinoncus castor, Trechus obtusus.
Diptères (données J.-Y. Baugnée 2010-2014): Anthodiplosis rudimentalis, Beris chalybata, Campiglossa misella, Chrysotoxum bicinctum, Dasineura aparines, Dasineura urticae, Episyrphus balteatus, Eristalis arbustorum, Eristalis tenax, Lasioptera rubi, Melanostoma mellinum, Odontomyia argentata, Oxycera nigricornis, Paragus quadrifasciatus, Rhingia campestris, Rhopalomyia ptarmicae, Sicus ferrugineus, Sphaerophoria scripta, Urophora cardui, Wachtliella persicariae, Xyphosia miliaria.
Orthoptères (données J.-Y. Baugnée 2010-2014): Chorthippus parallelus, Chrysochraon dispar, Conocephalus fuscus, Pholidoptera griseoaptera, Tetrix undulata, Tettigonia viridissima.
Lépidoptères (données J.-Y. Baugnée 2010-2014): Acrolepia autumnitella, Agriphila straminella, Aricia agestis, Autographa gamma, Celastrina argiolus, Chrysoesthia drurella, Colias croceus, Grapholita compositella, Inachis io, Leucoptera lotella, Pararge aegeria, Phyllonorycter medicaginella, Pieris brassicae, Pieris napi, Pieris rapae, Polygonia c-album, Polyommatus icarus, Pyrausta aurata, Pyronia tithonus, Vanessa atalanta, Vanessa cardui.
Hyménoptères (données J.-Y. Baugnée 2010-2014): Ancistrocerus parietum, Andrena flavipes, Bombus pascuorum, Dolichovespula saxonica, Lasioglossum morio, Melitta nigricans, Myrmica rubra, Ponera coarctata.
Hémiptères (données J.-Y. Baugnée 2010-2014): Anthocoris nemorum, Arytaina genistae, Athysanus argentarius, Cicadella viridis, Coreus marginatus, Corizus hyoscyami, Delphacodes capnodes, Delphacodes venosus, Dolycoris baccarum, Drymus pumilio, Drymus ryeii, Eurygaster testudinaria, Gonocerus acuteangulatus, Hayhurstia atriplicis, Heterogaster urticae, Himacerus mirmicoides, Ischnodemus sabuleti, Linnavuoriana sexmaculata, Lygus pratensis, Macrosteles frontalis, Macrosteles sexnotatus, Notostira elongata, Orius majusculus, Orius minutus, Orius niger, Peritrechus geniculatus, Philaenus spumarius, Picromerus bidens, Rhopalus subrufus, Stenocranus major, Stenodema calcarata, Zyginidia scutellaris.
Mollusques (données J.-Y. Baugnée 2010-2014): Carychium minimum, Carychium tridentatum, Cepaea nemoralis, Clausilia bidentata, Cochlicopa lubrica, Discus rotundatus, Euconulus sp., Monacha cantiana, Punctum pygmaeum, Succinea putris, Trochulus hispidus, Vertigo substriata, Zonitoides nitidus.
Phanérogames (données E. Bisteau et J.-Y. Baugnée, 2008): Achillea ptarmica, Alliaria petiolata, Alopecurus pratensis, Arrhenatherum elatius, Artemisia vulgaris, Calystegia sepium, Capsella bursa-pastoris, Cardamine pratensis, Carex acuta, Carex disticha, Carex hirta, Carex rostrata, Chaenorrhinum minus, Cirsium arvense, Cirsium palustre, Cirsium vulgare, Crataegus monogyna, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Duchesnea indica, Echium vulgare, Epilobium angustifolium, Epilobium hirsutum, Equisetum arvense, Equisetum palustre, Fallopia japonica, Filipendula ulmaria, Galium aparine, Geranium columbinum, Geranium robertianum, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Heracleum sphondylium, Herniaria glabra, Holcus lanatus, Hypericum perforatum, Juglans regia, Juncus articulatus, Juncus effusus, Lathyrus latifolius, Lathyrus pratensis, Linaria vulgaris, Lotus pedunculatus, Lychnis flos-cuculi, Lythrum salicaria, Melilotus officinalis, Myosotis arvensis, Nasturtium officinale, Papaver dubium, Persicaria amphibia, Phalaris arundinacea, Poa annua, Poa compressa, Poa trivialis, Populus tremula, Prunus avium, Ranunculus repens, Reseda lutea, Reseda luteola, Rumex crispus, Sagina procumbens, Salix caprea, Sambucus nigra, Scirpus sylvaticus, Sisymbrium officinale, Solanum dulcamara, Solanum nigrum, Taraxacum sp., Trifolium dubium, Trifolium repens, Tussilago farfara, Typha latifolia, Urtica dioica, Verbascum thapsus, Veronica beccabunga, Vicia cracca, Vicia hirsuta, Vicia sativa subsp. nigra.
Plantes: Duchesnea indica, Fallopia japonica, Juglans regia, Parthenocissus inserta.
Animaux: Branta canadensis, Harmonia axyridis.
Conservation d'une petite zone humide particulièrement intéressante sur le plan communal. Station de l'escargot d'intérêt communautaire Vertigo moulinsiana.
Projet urbanistique sur la parcelle. Eutrophisation.
Les pressions agricoles et urbanistiques pesant sur le site sont importantes. Cette zone, particulièrement isolée, pourrait être connectée avec la zone humide, dénommée l'Agasse, située à l'intersection de la chaussée romaine et de la rue du Sart Ernage, par l'intermédiaire d'une gestion adéquate de l'actuelle peupleraie plantée située au nord de la magnocariçaie (TAYMANS et al. 2009).
A compléter
A compléter
Le site s'étend en Hesbaye namuroise, en marge nord de la ville de Gembloux, plus précisément à l'ouest du parking de la nouvelle gare SNCB au sein d'une vaste parcelle agricole contiguë à la voie cyclable et piétonne (ligne n° 147 du RAVeL) empruntant l'assise de l'ancienne ligne de chemin de fer Landen-Tamines. La carte topographique de l'IGN ne renseignant aucun lieu-dit, la situation et le caractère marécageux de l'endroit autorisent à le désigner sous le nom de "Zone humide du Buisson Saint-Guibert", ou mieux peut-être, du "Marais de l'Agasse", du nom d'un quartier et d'une rue voisine. Ce terrain d'à peine 0,5 ha est l'une des toutes dernières zones humides subsistant au nord-ouest du territoire communal dont les terres, limoneuses et fertiles, sont essentiellement vouées à l'agriculture intensive tout en subissant une pression urbanistique de plus en plus forte.
L'origine et l'historique de ce marais ne semblent guère documentés. L'analyse des documents cartographiques disponibles apportent certes quelques éléments. A la fin du 18ème siècle, la carte du Comte de Ferraris montre la présence d'un ruisseau coulant à travers des prairies, d'abord vers le sud, bifurquant ensuite vers l'est en direction de l'Escaille où il rejoint l'Orneau. La carte de Vandermaelen parue vers 1850 indique toujours la présence de ces prairies, mais quinze ans plus tard, celles-ci semblent avoir fortement régressé, la Carte du Dépôt de la Guerre ne figurant plus aucun cours d'eau à cet endroit. C'est à cette époque qu'est inaugurée la ligne de chemin de fer Landen-Tamines. On ignore quand le site a pris sa physionomie actuelle mais c'était déjà le cas il y a au moins cinquante ans, comme en témoigne notamment sa situation sur l'orthophotoplan de 1971. La parcelle formait alors une sorte d'extension rectangulaire de la friche de l'ancienne gare de triage laquelle, après une période d'abandon, fut aménagée fin des années 2000 en vaste parking attenant à la nouvelle gare de Gembloux. Il est difficile de savoir si le terrain était déjà de nature marécageuse durant les années septante ou si celle-ci est apparue ultérieurement (par exemple à la faveur de travaux d'infrastructure).
Du point de vue hydrographique, le site est donc rattaché au bassin versant de l'Orneau, sous-bassin de la Sambre et bassin de la Meuse. En dépression par rapport au RAVeL et au parking de la gare, l'altitude y est d'environ 150 m.
On se trouve ici en région continentale et dans le district phytogéographique brabançon.
Enclavée entre le vaste parking de la gare de Gembloux et un quartier bâti, en marge d'une terre agricole, dans un contexte défavorable à l'expression de la nature (forte pression urbanistique), la zone humide du Buisson Saint-Guibert est digne d'intérêt sur le plan communal. Elle est d'ailleurs reprise comme zone centrale du réseau écologique au PCDN de Gembloux (TAYMANS et al., 2009).
La flore a fait l'objet de relevés épisodiques entre 2008 et 2019. La description qui suit repose essentiellement sur ces données dans la mesure où aucun autre inventaire antérieur ou contemporain n'a pu être trouvé pour ce site (BAUGNEE, 2022).
La partie centrale du marais, qui repose sur un sol généralement gorgé d'eau durant tout l'hiver, est constituée principalement d'une magnocariçaie à laîche aigüe (Carex acuta) poussant typiquement en touradons, localement mêlée avec la laîche à bec (C. rostrata), la laîche distique (C. disticha) et la laîche hérissée (C. hirta). Cette végétation est très ponctuelle dans la région et revêt dès lors une grande valeur patrimoniale. Elle est ourlée d'éléments de mégaphorbiaie et de prairie humide à hautes herbes, avec entre autres l'épilobe hirsute (Epilobium hirsutum), le lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), la prèle des marais (Equisetum palustre), la renouée amphibie (Persicaria amphibia), le liseron des haies (Calystegia sepium), la reine des prés (Filipendula ulmaria), le cirse des marais (Cirsium palustre), l'ortie dioïque (Urtica dioica), l'achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), etc. S'y ajoutent de petites roselières à baldingère (Phalaris arundinacea), quelques massettes à larges feuilles (Typha latifolia) et l'une ou l'autre plage de scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), en particulier à l'endroit d'une rigole d'écoulement, en contrebas du talus du RAVeL, où est présent également un peuplement irrégulier de cresson de fontaine (Nasturtium officinale). On observe depuis quelques années un développement important des ronces (Rubus fruticosus s.l.) jusque dans le noyau le plus humide du site.
La marge méridionale du marais est plus sèche et comporte une friche rudérale à fromental (Arrhenatherum elatius), constituant une zone tampon avec le champ voisin. En outre, dans le coin sud-est du marais se développent des fourrés formés notamment du noisetier (Corylus avellana), de l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), de l'un ou l'autre saule (Salix spp.), du framboisier (Rubus idaeus), de ronces (R. fruticosus s.l.) mais aussi de l'invasive renouée du Japon (Fallopia japonica).
Les abords de la piste cyclable accueillent une flore plus thermophile et constituent un contraste intéressant avec la zone humide voisine. On y observe notamment la vipérine (Echium vulgare), l'origan (Origanum vulgare), la crépide capillaire (Crepis capillaris), la picride fausse vipérine (Picris hieracioides), le séneçon sud-africain (Senecio inaequidens), etc.
L'intérêt faunistique est documenté par des inventaires épisodiques menés sur ce site depuis 2009, qui ont permis d'y recenser plus de 400 espèces d'arthropodes et 20 espèces de mollusques. Ainsi, le marais du Buisson Saint-Guibert se révèle être une véritable oasis de biodiversité, en dépit de son étendue très modeste (0,5 ha à peine) et son isolement au sein d'une zone agricole soumise à une forte pression urbanistique.
Près d'un quart des espèces d'insectes identifiées à ce jour sont des Hémiptères, parmi lesquels figure le rare Livia crefeldensis, un psylle lié aux laîches dont on connait très peu de localités ailleurs en Europe (BAUGNEE, 2022). Deux Cicadellidae s'avèrent nouveaux pour la faune belge, à savoir Cosmotettix costalis et Macrosteles sardus, tandis qu'une punaise de la famille des Lygaeidae, Drymus pumilio, mérite également d'être épinglée pour sa rareté dans l'ensemble du Benelux. Toutes ces espèces sont étroitement associées aux zones humides et leur présence est indicatrice d'une certaine qualité du milieu.
Parmi les Diptères recensés, on compte également deux éléments peu communs et à la biologie spécialisée qui les rendent directement dépendants des milieux humides: Odontomyia argentata et Oxycera nigricornis. Appartenant tous deux à la famille des Stratiomyidae, leurs larves ont des mœurs plutôt semi-aquatiques et se cantonnent dans les mousses détrempées et la litière très humide.
Mentionnons en outre quelques coléoptères typiquement palustres comme le minuscule Silvanidae Psammoecus bipunctatus, le Coccinellidae Coccidula rufa, le Nanophyidae Nanophyes brevis ou encore le Carabidae Demetrias imperialis.
Relevant encore l'intérêt biologique de ce marais, l'observation de deux mollusques gastéropodes à haute valeur patrimoniale est à souligner: Vertigo moulinsiana, espèce reprise à l'Annexe 9 de la Loi sur la Conservation de la Nature ainsi qu'à l'Annexe 2 de la Directive Habitats du décret Natura 2000, inconnue auparavant de la vallée de l'Orneau, et Vertigo substriata, espèce non protégée mais très localisée et confinée principalement aux bois marécageux et aux abords des sources forestières.
La présence du lézard vivipare (Zootoca vivipara) a par ailleurs été notée sur le mur de gabions longeant la piste cyclable, mais celui-ci fréquente aussi probablement le marais.
A compléter
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OFFH
E. BISTEAU & J.-Y. BAUGNEE (SPW/DGARNE/DEMNA/DNE/OFFH, Avenue Maréchal Juin, 23, B-5030 Gembloux).