• L5 - Ardenne méridionale

A compléter

La Roche à l'Appel est classée comme site par Arrété Royal du 16 mars 1965.

Commune de Florenville.

Privé(s)   ONG   Communes   Région   Autres publics 

Protection d'un site de très grand intérêt géologique, en évitant l'ouverture ou l'extension des carrières existantes. Conservation de ses richesses botaniques et faunistiques remarquables.

Pas de menaces particulières.

A compléter

Le site est soumis au régime forestier. Pas de mesures spéciales de gestion, mais des propositions concrètes figurent dans le nouveau plan d'aménagement des bois communaux de Muno. Le droit d'affouage existe toujours, mais est surtout réalisé par prélèvement dans les cimes des bois vendus annuellement.

Accès libre. Une aire de pique-nique est aménagée au rond-point 'Jean Damien'. Deux zones de stationnement ont été aménagées. Une brochure didactique est consacrée au site.

La Roche à l'Appel se trouve sur le versant sud de l'Ardenne méridionale, dans la forêt de Muno. Il est parcouru par plusieurs ruisseaux qui entaillent les versants dont les principaux sont le ruisseau des Roches et le ruisseau des Maques. Ils confluent tous deux avec le ruisseau de Remy, tributaire du bassin de la Meuse.

L'intérêt géologique est exceptionnel : le site se trouve en bordure orientale du massif cambrien de Givonne, disloqué ici par la faille des Amerois, de telle façon que les assisses du Cambrien et du Gedinnien qui leur succèdent sont en discordance au nord du Bassin de Paris d'âge secondaire. On y rencontre une grande diversité de roches et minéraux :

- des phyllades noirs à crénulations chloritoïdes et pseudomica de la formation de Muno du Revinien.

- le poudingue de Fépin du Gedinnien inférieur (G1a) qui constitue la spectaculaire 'Roche à l'Appel' ainsi que les grès quartzitiques et quartzophyllades verts de cette même assise;

- les schistes, quartzophyllades et quartzites de Mondrepuits (gedinnien inférieur : G1b) dont l'horizon de Muno formé de schistes fossilifères;

- les roches de l'assise d'Oignies (Gedinnien supérieur : G2a) : grès bigarrés et arkoses (de remarquables affleurements d'arkose existent le long de la 'Goutelle des Arkoses');

- des schistes et grès verts de l'assise de Saint-Hubert (gedinnien supérieur : G2b);

On peut également noter la présence d'une roche éruptive, la kersantite, le long de l'ancienne voie ferrée.

La Roche à l'Appel est constituée d'un amas rocheux dans un environnement forestier. Dans le périmètre actuel de la réserve naturelle Ardenne et Gaume, on croise des bois de feuillus, des plantations de résineux, des clairières et quelques zones humides le long des ruisseaux.

Une étude détaillée de la végétation a été réalisée par DE ZUTTERE & THEATRE (1974). A cette époque, la réserve avait une superficie de 28,5 ha et s'étendait depuis la voie ferrée, en bas du versant, jusqu'au nord de la Roche à l'Appel. On y trouvait les groupements suivants :
- une futaie mélangée avec Fagus sylvatica et Quercus x rosacea dominant un taillis clair et une strate herbacée pauvre en espèces dans laquelle on note Vaccinium myrtillus, Deschampsia flexuosa, Melampyrum pratense, Luzula luzuloides, ... et parmi les mousses : Hypnum cupressiforme, Polytrichum formosum, Eurhynchium stockesii, ... ;
- une chênaie-charmaie à Luzula luzuloides avec Quercus petraea, Fagus sylvatica, Carpinus betulus, Corylus avellana et en strate herbacée Oxalis acetosella, Deschampsia flexuosa, Poa nemoralis, ... ;
- des pessières en situations variées, constituées d'épicéas plantés au début du 20ème siècle, avec en sous-bois, selon l'humidité et l'exposition : Frangula alnus, Lonicera peryclimenum, Vaccinium myrtillus, Drypteris carthusiana, Molinia caerulea, Milium effusum, Oxalis acetosella, Lysimachia nummularia, Blechnum spicant, etc. et les mousses Leucobryum glaucum, Dicranum scoparium, Plagiothecium curvifolium, Bazzania trilobata, Sphagnum palustre, Sphagnum flexuosum, ...
- des saussaies plus ou moins marécageuses à Salix spp., renfermant également Corylus avellana, Viburnum opulus, ainsi que dans la strate herbacée Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Lycopus europaeus, Galium palustre, Cardamine amara, Silene dioica, Carex remota, Athyrium filix-femina, Dryopteris carthusiana, Ranunculus repens, ...;
- de petites zones tourbeuses, notamment au bord du ruisseau des Roches, avec notamment Lythrum salicaria, Juncus acutiflorus, Juncus effusus, Oreopteris limbosperma, Ranunculus flammula, Viola palustris, Scirpus sylvaticus, Carex echinata, Carex disticha, Lotus pedunculatus, Sparganium erectum et les mousses Philonotis fontana, Brachythecium rutabulum, Calliergonella cuspidata, Sphagnum palustre, Sphagnum inundatum, ...
Divers groupements bryophytiques et lichénologiques intéressants se développent dans le site. DE ZUTTERE & THEATRE (1974) citent notamment :
- des associations fontinales à Brachythecium plumosum, Brachythecium rivulare, Plathypnidium rusciforme, Fontinalis antipyretica, ... ;
- des associations de rochers secs avec Rhacomitrium lanuginosum, Campylopus flexuosus, Polytrichum piliferum, Pohlia nutans, Dicranum scoparium, Hedwigia ciliata, Rhabdoweisia fugax, etc. ;
- des associations de coulées terreuses à Calypogeia fissa, Atrichium undulatum, Schistostega pennata ;
- des associations de rochers siliceux ombragés, avec entre autre Paraleucobryum fulvum, Paraleucobryum longifolium, Scapania nemorosa, ... ;
- des associations corticoles avec surtout Dicranoweisia cirrata, Hypnum cupressiforme, Orthotrichum lyellii, Microlejeunia ulicina.

Aucun monument.

Aucun monument.

D'après la carte de FERRARIS, le site était occupé au 18ème siècle par des bois et des rochers (Roche à l'Appel).

RESNAT

J. SAINTENOY-SIMON / P. DE ZUTTERE / G. BOOSTEN /