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Synonymes : | Sous les Vignes |
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Surface : | ha |
Coordonnées : | X Lambert : 233180 - Y Lambert : 146315 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
Le terril du Piron est situé entre Liège et Saint-Nicolas, en rive gauche de la Meuse, juste à l'ouest de la colline de Cointe. Il présente un plateau herbeux, sur lequel a été aménagé deux terrains de football (aujourd'hui abandonnés), et des versants exposés au sud, fort abrupts et thermophiles, en partie reboisés. Il s'agit d'un des terrils les plus intéressants de la région liégeoise, notamment en raison de l'étendue des pelouses sèches et de la présence d'une flore remarquable incluant diverses espèces rares.
A compléter
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Amphibiens | ||||||||
Bufo calamita | Oui | Oui | Bas versant sud | 2009 | T. Kinet, A. Laudelout | |||
Animaux - Vertébrés - Reptiles | ||||||||
Anguis fragilis | Oui | Non | Densité élevée | 2022 | Divers obs. | |||
Podarcis muralis | Oui | Non | 2022 | Divers obs. | ||||
Invertébrés - Insectes - Coléoptères | ||||||||
Lucanus cervus | 2020 | V. Fievet | ||||||
Invertébrés - Insectes - Orthoptères | ||||||||
Oedipoda caerulescens | 2022 | Divers obs. | ||||||
Invertébrés - Insectes - Hyménoptères | ||||||||
Andrena pandellei | 2022 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Chelostoma distinctum | 2022 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Invertébrés - Insectes - Hémiptères | ||||||||
Geotomus elongatus | 2007 | M. Dethier | ||||||
Tinicephalus hortulanus | 2007 | M. Dethier | ||||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Artemisia absinthium | 2022 | Divers obs. | ||||||
Crepis vesicaria subsp. taraxacifolia | 2011 | P. Frankard | ||||||
Galeopsis segetum | 2011 | P. Frankard | ||||||
Melica ciliata | 2022 | Divers obs. | ||||||
Petrorhagia prolifera | P. Frankard |
Hémiptères (données M. Dethier, J. Poumay et D. Quoilin, 2006-2014): Adelphocoris lineolatus, Aelia acuminata, Amblytylus nasutus, Anthocoris nemoralis, Asciodema obsoleta, Capsus ater, Closterotomus norwegicus, Coreus marginatus, Deraeocoris cordiger, Deraeocoris flavilinea, Deraeocoris lutescens, Dictyla echii, Dolycoris baccarum, Geotomus elongatus, Graphosoma lineatum, Heterocordylus tibialis, Himacerus mirmicoides, Hoplomachus thunbergii, Kalama tricornis, Kleidocerys resedae, Leptopterna dolobrata, Liocoris tripustulatus, Nabis rugosus, Notostira elongata, Orthotylus flavinervis, Peribalus strictus (=Holcostethus vernalis), Piezodorus lituratus, Pterotmetus staphyliniformis, Pyrrhocoris apterus, Rhaphigaster nebulosa, Rhopalus parumpunctatus, Rhopalus subrufus, Stenodema laevigata, Stenotus binotatus, Stictopleurus punctatonervosus, Tinicephalus hortulanus
Plantes supérieures (P. Frankard et P. Hauteclair, 1994-2007): Achillea millefolium, Allium vineale, Arenaria serpyllifolia subsp. serpyllifolia, Arrhenatherum elatius, Artemisia absinthium, Artemisia vulgaris, Avenula pubescens, Barbarea vulgaris, Berteroa incana, Betula pendula, Bromus hordeaceus, Bromus sterilis, Campanula rapunculus, Carlina vulgaris, Centaurea jacea subsp. decipiens, Centranthus ruber, Chaerophyllum temulum, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Clematis vitalba, Convolvulus arvensis, Crataegus monogyna, Crepis vesicaria subsp. taraxacifolia (= polymorpha), Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Daucus carota, Digitaria sanguinalis, Echium vulgare, Erigeron annuus subsp. septentrionalis, Fallopia japonica, Festuca lemanii, Foeniculum vulgare, Fraxinus excelsior, Galeopsis angustifolia, Galeopsis segetum, Galium mollugo, Geranium dissectum, Geranium pyrenaicum, Holcus lanatus, Hordeum murinum, Hypericum perforatum, Hypochaeris radicata, Inula conyzae, Lactuca serriola, Ligustrum vulgare, Lolium perenne, Malva sylvestris, Melica ciliata, Oenothera sp., Papaver dubium, Papaver rhoeas, Petrorhagia prolifera, Picris hieracioides, Pilosella officinarum (= Hieracium pilosella), Pilosella piloselloides subsp. bauhinii (= Hieracium bauhinii), Pimpinella saxifraga, Plantago lanceolata, Poa compressa, Poa pratensis, Potentilla neglecta (= argentea auct.), Prunus avium, Prunus spinosa, Quercus robur, Ranunculus repens, Reseda lutea, Reseda luteola, Robinia pseudoacacia, Rosa canina, Rubus fruticosus s.l., Rumex acetosella, Rumex scutatus, Salix caprea, Sedum acre, Senecio inaequidens, Senecio jacobaea, Senecio vulgaris, Silene vulgaris subsp. vulgaris, Sinapis arvensis, Sonchus asper, Stachys sylvatica, Tanacetum vulgare, Teucrium scorodonia, Tragopogon pratensis subsp. pratensis, Verbascum nigrum, Verbascum thapsus, Vicia sativa, Vicia sepium, Vulpia myuros.
Plantes: Centranthus ruber, Digitaria sanguinalis, Erigeron annuus, Foeniculum vulgare, Oenothera sp., Pilosella piloselloides subsp. bauhinii (= Hieracium bauhinii), Robinia pseudoacacia, Senecio inaequidens.
Animaux: Harmonia axyridis.
Un projet d'habitat urbain durable est à l'étude sur le plateau, classé en zone d'aménagement communal concerté (ZACC). Cette zone d'habitat comprendra des maisons unifamiliales ainsi que des immeubles à appartements. Une zone de service public sera réservée aux infrastructures de chauffage collectif par géothermie. Une zone d'espaces verts de 17,6 ha, c'est-à-dire essentiellement les pentes non constructibles, sera réservée pour le développement de la biodiversité.
Le terril du Piron est un terril à flanc de coteau, brulé partiellement, dont la surface actuelle est d'environ 7 ha pour un volume estimé à 2058000 mètres cubes. Il présente dans la partie nord un plateau herbeux, sur lequel a été aménagé deux terrains de football. Le reste du site est occupé par des pentes souvent abruptes, exposée principalement au sud, en partie boisées. L'altitude maximale approche 160 m, soit environ 100 m au dessus du niveau de la Meuse.
Le terril du Piron constitue une vaste et remarquable zone verte au sein de l'agglomération liégeoise. La description qui suit a été réalisée en 2011 par P. Frankard (avis site DEMNA-SPW) sur base de nombreux relevés botaniques établissant une liste de 88 espèces de plantes supérieures entre 1994 et 2007 (FRANKARD & HAUTECLAIR, 2009).
Ce site charbonnier, situé au cœur d'une zone urbaine, a connu une activité industrielle à partir de 1900 et les activités de production ont cessé définitivement dès 1930. Les dépôts de schistes houillers ont été déposés à flanc de coteau sur une superficie de 7 ha. Durant cette période, 2 millions de m3 de stériles y ont été amoncelés. Par la suite, des scories et des cendrées issues de l'industrie sidérurgique ont été épandues sur une partie du plateau sommital. Plus récemment, des remblais variés (déchets de construction) y ont aussi été déversés. Fin des années 1970 et début des années 1980, un ferrailleur utilisait une partie de la zone 3 du plateau sommital comme lieu de dépôt. Une partie du plateau sommital a accueilli 2 terrains de football (zones 1 et 2) qui sont aujourd'hui abandonnés. Sur les flancs de la vallée, les dénivelés sont très importants et le terril est constitué de schistes houillers qui ont partiellement brûlé. Ce terril comporte donc 2 zones distinctes : un plateau sommital et une pente aux dénivelés très importants sur le versant exposé au sud de la vallée de la Meuse.
Le plateau sommital peut lui-même être divisé en 3 secteurs :
- secteur 1 ayant abrité un terrain de football sur un substrat composé de schistes houillers, encaissé de 4 m par rapport au reste du plateau sommital;
- secteur 2 ayant abrité un terrain de football sur un substrat composé de schistes houillers surmontés d'une couche de scories et de remblais divers;
- secteur 3 sur un substrat composé de schistes houillers surmontés d'une couche de scories et de remblais divers.
Le terril du Piron comporte des groupements végétaux diversifiés, principalement herbacés, mais la colonisation par les ligneux est de plus en plus importante, y compris sur les pentes abruptes.
1. Le plateau sommital
Le terrain de football du secteur n°1 du plateau, encore utilisé assez récemment, est couvert d'une pelouse graminéenne sans intérêt particulier. Il est bordé par les décombres des vestiaires et des gradins et par des schistes charbonniers couverts de friches à fromental, pelouses à Hieracium et peuplements de Rubus sp. Le secteur n°2 du plateau sommital, anciennement occupé par un terrain de football, est colonisé par une prairie-friche à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Tanacetum vulgare et Daucus carota assez riche en espèces prairiales et par de petits fragments de pelouses sèches à Vulpia myuros, Pilosella piloselloides subsp. bauhinii (= Hieracium bauhinii) et Hypochaeris radicata ou à Echium vulgare et Berteroa incana. Le secteur n°3 est colonisé par une prairie-friche à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Tanacetum vulgare et Daucus carota piquetée d'arbustes (Crataegus monogyna, Fraxinus excelsior, Salix caprea, ...), localement envahie par des peuplements de ronces (Rubus sp.) ou de renouée du Japon (Fallopia japonica). Localement (secteurs 1 et 3), on rencontre aussi des bosquets de Robinia pseudoacacia.
2. Les pentes
Les pentes les moins fortes à proximité du plateau sommital sont principalement colonisées par des pelouses sèches à Vulpia myuros, Pilosella officinarum (= Hieracium pilosella) et Potentilla neglecta (= argentea auct.) ou des pelouses à Echium vulgare et Berteroa incana (en fonction du taux d'acidité ou d'alcalinité du sol). Il s'agit de groupements riches en espèces annuelles et en xérothermophytes comme Berteroa incana, Arenaria serpyllifolia, Potentilla neglecta, Sedum acre, Artemisia absinthium, Inula conyzae, Petrorhagia prolifera, ...
Les pentes fortes sont couvertes par une pelouse très thermophile à Melica ciliata et Petrorhagia prolifera (espèces thermophiles remarquables que l'on retrouve normalement dans les pelouses calcaires de la vallée mosane). Là où la pente est particulièrement forte, les schistes sont dans une situation d'éboulis permanents et la végétation reste très pionnière. On y rencontre des groupements pionniers à Clematis vitalba, à Rumex scutatus ou encore à thérophytes (surtout Galeopsis angustifolia) caractéristiques des terrils de la région (FRANKARD, 2000). Quelques secteurs pentus sont colonisés naturellement par diverses espèces arbustives ou arborescentes (Crataegus monogyna, Prunus avium, Rosa canina, Cytisus scoparius, Quercus robur) ou par des plages de ronces (Rubus sp.).
Intérêt faunistique du terril du Piron.
Peu d'observations faunistiques ont été publiées ont été publiées à ce jour et les bases de données sont relativement lacunaires.
En ce qui concerne l'herpétofaune, il est cependant établi que le site héberge une population fournie d'orvet fragile (Anguis fragilis) et que le lézard des murailles (Podarcis muralis) est présent localement de façon assez dispersée. Des observations de crapaud calamite (Bufo calamita) ont également eu lieu, surtout en bas de versant. Le manque de plans d'eau limite la présence d'autres espèces d'amphibiens.
L'entomofaune n'a été que très partiellement inventoriée. BARETH et DETHIER (2009) signalent la capture de deux espèces de Diploures Campodeidae assez répandues, Campodea fragilis et Campodea rhopalota.
DETHIER et al. (2015) y ont recensé 36 espèces d'Hétéroptères (ou punaises) entre 2006 et 2014, les plus intéressantes sur le plan faunistique étant Geotomus elongatus et Tinicephalus hortulanus.
Le lucane cerf-volant (Lucanus cervus), coléoptère emblématique et espèce d'intérêt communautaire, est régulièrement aperçu dans le périmètre du terril. La petite biche (Dorcus parallelipipedus), plus commune, est présent également.
Le terril du Piron est issu des activités du charbonnage du Gosson-Kessales, dont le début des activités se situe vers 1900. L'arrêt du charbonnage date de 1930.
Philippe FRANKARD (SPW-DEMNA-DNE)