• B0 - Région limoneuse hennuyère

A compléter

Région wallonne

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Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Nivelles, Avenue Jean Monnet, 12 bte 2A, 1400 Nivelles (Tél. : 067/88.42.90 - Fax : 067/88.42.99).

Restauration d'un fond de vallée et des biotopes alluviaux typiques.

Isolement du site.

Eutrophisation (voisinage des cultures).

La réserve naturelle domaniale de la vallée de la Marcq se localise en Hainaut occidental, à 4 km au sud-ouest de la petite ville d'Enghien, en région limoneuse hennuyère. La frontière linguistique est située à quelques centaines de mètres.

Le site se trouve en fond de vallée à 50 m d'altitude, dans un paysage mollement ondulé culminant à 70 m à peine. Il s'étend de part et d'autre de la Marcq, affluent de la Dendre qui prend source à 4 km au sud d'ici.

Il est environné au sud d'un hameau, Labliau, et d'une ferme en carré, la ferme de Terneppe, à l'ouest.

Le site est constitué de deux parcelles en fond de vallée, disposées le long du ruisseau de la Marcq, le tout dans un environnement anthropisé, très marqué par l'agriculture intensive. Il a fait l'objet d'un avis site réalisé en 2003 dans le cadre d'un projet de classement comme réserve naturelle domaniale (J. Simar – DEMNA ex. CRNFB) et adapté ci-après.

Dans chacune de ces parcelles ont été creusées deux mares à vocation écologique, l'une en 1997, l'autre en 1998. La seconde, de dimension plus importante (12 ares), est la plus intéressante sur le plan de la biodiversité.

Cette mare montre un îlot central recouvert d'une végétation nitrophile à très forte dominance de grande ortie (Urtica dioica). Les berges sont colonisées par une mégaphorbiaie dont la composition floristique durant le mois de mai 2003 se constituait, outre la grande ortie, des espèces suivantes: iris des marais (Iris pseudacorus), renoncule acre (Ranunculus acris), jonc épars (Juncus effusus), menthe aquatique (Mentha aquatica), potentille des oies (Potentilla anserina), salicaire commune (Lythrum salicaria), lotier des fanges (Lotus pedunculatus), tanaisie (Tanacetum vulgare), massette à feuilles larges (Typha latifolia), Oseille des prés (Rumex acetosa), renoncule rampante (Ranunculus repens), reine des prés (Filipendula ulmaria), scrofulaire aquatique (Scrophularia auriculata), stellaire graminée (Stellaria graminea), gaillet gratteron (Galium aparine), trèfle rampant (Trifolium repens), patience crépue (Rumex crispus), cardamine des prés (Cardamine pratensis), jonc aggloméré (Juncus conglomeratus), trèfle des prés (Trifolium pratense), populage des marais (Caltha palustris), eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), géranium découpé (Geranium dissectum), laîche hérissée (Carex hirta), millepertuis à quatre ailes (Hypericum tetrapterum), aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria), cirse des champs (Cirsium arvense), cirse des marais (Cirsium palustre)

Une végétation nitrophile domine également sur les berges, en général pentues, ce qui réduit fortement la formation de différentes ceintures de végétations rivulaires.

Sur une partie, la berge s'adoucit et prend la forme d'une vasière qui s'avance jusqu'à l'îlot. Ce milieu est gagné par la massette à feuilles larges (Typha latifolia) et d'autres plantes hygrophiles comme le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), le jonc aggloméré (Juncus conglomeratus), le jonc épars (Juncus effusus), le jonc des crapauds (Juncus bufonius), le scirpe des marais (Eleocharis palustris), la salicaire commune (Lythrum salicaria), la cardamine des prés (Cardamine pratensis), la menthe aquatique (Mentha aquatica), la glycérie flottante (Glyceria fluitans), la renoncule rampante (Ranunculus repens).

La mare la plus ancienne est de très petite taille et est aussi la plus pauvre. Les berges sont très abruptes et se poursuivent par des remblais nitrophiles. La végétation rivulaire est proche de la mégaphorbiaie. Comme pour l'autre mare, la diversité floristique est très médiocre et il apparaît une nette dominance de plantes nitrophiles.

Les prairies qui entourent les mares seraient pâturées et peut-être fauchées au moins une fois par an, avant le pâturage d'automne. La diversité floristique y est très réduite et se limite à quelques espèces de graminées. Aucun inventaire récent n'y a été effectué. Cette diversité réduite semble attester d'une charge de pâturage probablement élevée ou d'un fauchage pluri-annuel. D'un point de vue biologique, ces prairies ne présentent pas un grand intérêt. Cependant, deux petites mares temporaires situées au sein de celles-ci présentent des vasières tout à fait intéressantes pour l'entomofaune et l'avifaune.

D'une façon générale, lors de la visite de terrain durant le mois de mai 2003, la richesse faunistique est apparue très faible et cela, quelque soit le taxon considéré. Aucune espèce remarquable n'a été mise en évidence. Les mêmes conclusions peuvent être tirées d'un rapport naturaliste faisant suite à une visite de terrain le 8 juin 2003. La gorgebleue à miroir blanc et le busard des roseaux auraient toutefois été observés sur le site cette année.

A partir de 2009, le site a de nouveau fait l'objet d'inventaires botaniques et faunistiques, principalement par T. Paternoster (SPW-DEMNA). Sur base de ces relevés, on peut constater que l'intérêt biologique s'est nettement accru, sans doute suite à la mise en place de mesures de gestion destinées à augmenter les potentialités d'accueil de la réserve.

Les espèces végétales les plus intéressantes notées au cours des quinze dernières années (2003-2017) sont la scrofulaire ailée (Scrophularia umbrosa), la sagittaire (Sagittaria sagittifolia), la massette à feuilles étroites (Typha angustifolia), la stellaire des marais (Stellaria palustris), la cardère velue (Dipsacus pilosus).

Du point de vue faunistique, on y dénombre 21 espèces de papillons de jour et 17 espèces de libellules, ce qui n'est pas négligeable vu le contexte local et l'isolement du site. Outre ces dernières, les mares sont fréquentées par au moins quatre espèces d'amphibiens, de nombreux coléoptères et au minimum 16 espèces d'hétéroptères aquatiques. Sont signalés aussi deux éphéméroptères: Cloeon dipterum et Caenis horaria, et le trichoptère Agraylea sexmaculata (obs. T. Paternoster, 2015).

Parmi les oiseaux qui fréquentent actuellement l'endroit, certains ont une valeur patrimoniale particulière comme la bécassine des marais (Gallinago gallinago) et la sarcelle d'hiver (Anas crecca), observées à plusieurs reprises durant les migrations (petits groupes de 1-4 ex.), mais aussi le martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) ou encore le faucon hobereau (Falco subbuteo). La présence de la discrète gorgebleue n'a plus été indiquée ces dernières années, ce qui ne signifie pas qu'elle ait disparu du site.

Thierry PATERNOSTER et Jérémy SIMAR (SPW/DEMNA/HARCHIES)