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Communes : | Beauraing, Gedinne |
---|---|
Cantonnements DNF : | Beauraing |
Surface : | 157.88 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 183125 - Y Lambert : 80352 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
La Hulle est une rivière située en Ardenne Occidentale, sur le territoire de la commune de Gedinne. Ses sources sont issues de plusieurs tourbières occupant le haut du plateau de la Croix Scaille, en Belgique (la Fange de l'Abîme) et en France (les vieux Moulins de Thilay). Une grande partie de la vallée est occupée par des bois feuillus et résineux : boulaies sur sphaignes, aulnaies riveraines, chênaies acidophiles, saulaies, plantations d'épicéas et pins sylvestres. On observe également de nombreux autres habitats ouverts : landes tourbeuses, bas-marais acides, jonchées acutiflores, cariçaies, prairies à renouée bistorte, landes sèches à callune. Une partie du site bénéficie du statut de réserve naturelle, gérée par les RNOB depuis 1991. Certains tronçons de la vallée ont fait l'objet de déboisements importants dans le cadre du projet Life "Croix Scaille", visant à restaurer les prairies alluviales.
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Bourseigne-Neuve | 62.77 ha | GEDINNE | NAMUR |
Felenne | 0.14 ha | BEAURAING | NAMUR |
Willerzie | 83.17 ha | GEDINNE | NAMUR |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|---|---|
Beauraing | 156.13 ha | Dinant |
A compléter
Site non classé.
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Code du site | Nom du site | Surface |
---|---|---|
6641 | Vallée de la Hulle | 15,7 ha |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Mammifères | ||||||||
Martes martes | Oui | Non | ||||||
Meles meles | Oui | Non | ||||||
Muscardinus avellanarius | Oui | Non | ||||||
Animaux - Vertébrés - Oiseaux | ||||||||
Bonasa bonasia | Oui | Oui | Visiteur | |||||
Ciconia nigra | Oui | Oui | Visiteur | |||||
Animaux - Vertébrés - Reptiles | ||||||||
Natrix natrix | Oui | Oui | ||||||
Zootoca vivipara | Oui | Non | ||||||
Animaux - Vertébrés - Poissons | ||||||||
Cottus gobio s.l. | Oui | Oui | ||||||
Lampetra planeri | Oui | Oui | ||||||
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes | ||||||||
Aporia crataegi | Non | Non | ||||||
Boloria eunomia | Oui | Oui | ||||||
Boloria selene | Non | Non | ||||||
Brenthis ino | Non | Non | ||||||
Carterocephalus palaemon | Non | Non | 2003 | GT Lycaena (J. Huysecom) | ||||
Lycaena helle | Oui | Oui | 2003 | GT Lycaena (J. Huysecom) | ||||
Melanargia galathea | Non | Non | ||||||
Melitaea athalia | Oui | Oui | 2003 | GT Lycaena (J. Huysecom) | ||||
Melitaea diamina | Non | Non | ||||||
Nymphalis polychloros | Non | Non | ||||||
Invertébrés - Insectes - Libellules | ||||||||
Calopteryx virgo | Non | Non | ||||||
Cordulegaster boltonii | Non | Non | ||||||
Invertébrés - Insectes - Coléoptères - Cérambycidés | ||||||||
Agapanthia dalhi | 1 ex. (Pont Collin) | 2001 | Drumont et Leduc (2010) | |||||
Invertébrés - Araignées | ||||||||
Argiope bruennichi | ||||||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Carex canescens | ||||||||
Carex vesicaria | ||||||||
Comarum palustre | ||||||||
Dactylorhiza maculata | ||||||||
Eriophorum angustifolium | ||||||||
Juniperus communis | ||||||||
Menyanthes trifoliata | ||||||||
Myrica gale | ||||||||
Potamogeton polygonifolius | ||||||||
Ranunculus platanifolius | ||||||||
Selinum carvifolia | ||||||||
Vaccinium uliginosum | ||||||||
Viola palustris | ||||||||
Wahlenbergia hederacea | ||||||||
Mycètes - Champignons | ||||||||
Boletus chrysenteron | ||||||||
Bovista nigrescens | ||||||||
Hymenochaere corrugata | ||||||||
Russula parazurea | ||||||||
Russula violacea |
Nombre d'espèces confidentielles en plus de celles citées ci-dessus : 1
Mammifères : Cervus elaphus, Capreolus capreolus, Sus scrofa, Martes martes, Meles meles et Vulpes vulpes sont régulièrement notés comme visiteurs du site, tout comme Muscardinius avellanarius. En 1999, le castor (Castor fiber) a été aperçu à proximité du site.
Avifaune : Cinclus cinclus, Motacilla cinerea et Dryocopus martius sont régulièrement observé en période de nidification; Ciconia nigra et Bonasa bonasia sont des visiteurs plus occasionnels.
Herpétofaune : Zootoca vivipara et Natrix natrix ont été observés.
Poissons : Cottus gobio, Lampetra planeri et Salmo trutta sont abondants.
Lépidoptères (M. Gillard, 1994 ; Brevière et Huysecom, 1997/1998) : Aporia crataegi, Brenthis ino, Carterocephalus palaemon, Boloria selene, Lycaena helle, Melanargia galathea, Melitaea diamina, Melitaea athalia, Nymphalis antiopa, Nymphalis polychloros, Boloria eunomia
Odonates : Calopterix virgo et Cordulegaster boltonii ont été notés sur le site.
Araignées : présence de Argiope bruennichi.
(d'après J. Huysecom, 1998)
Espèces protégées : Ranunculus platanifolius, Menyanthes trifoliata, Dactylorhiza maculata, Juniperus communis, Myrica gale.
Espèces rares, indicatrices ou menacées :Viola palustris, Wahlenbergia hederacea, Carex panicea, Carex vesicaria, Colchicum autumnale, Comarum palustre, Eriophorum angustifolium, Narcissus pseudonarcissus, Potamogeton polygonifolius, Scutellaria galericulata, Selinum carvifolia, Sparganium erectum (d'après J.-L. Gathoye et J. Huysecom, 1999).
Des champignons intéressants ont été observés dans la vallée de la Hulle : Hymenochaere corrugata, Boletus chrysenteron, Russula violacea, R. parazurea, Bovista nigrescens.
A compléter
Conservation de la valeur biologique et paysagère de la vallée de la Hulle.
Les menaces en dehors de la réserve naturelles sont principalement les changements d'affectation des parcelles, l'enrésinement du fond de vallée, le remblayage ou drainage des zones humides, le creusement d'étangs de pêche.
A compléter.
La gestion de la réserve naturelle RNOB de la vallée de la Hulle est articulée autour des 3 objectifs suivants:
1) la conservation des communautés animales et végétales des fonds humides anciennement exploités par la fauche et/ou le pâturage.
2) la conservation de milieux forestiers feuillus spontanés qui présentent un grand intérêt biologique et assurent un rôle important de couloirs de liaison, particulièrement dans les tronçons fort enrésinés de la vallée.
3) d'une façon générale, la restauration de l'ouverture du paysage de la vallée par l'acquisition, le déboisement et la restauration progressive des parcelles plantées en épicéas dans le fond de la vallée.
Les parcelles déjà occupées par des milieux forestiers feuillus âgés (plus de 25 ans) sont laissées à leur évolution spontanée.
Les parcelles enrésinées en épicéas seront généralement déboisées. Certains terrains échappent occasionnellement à cette règle: par exemple dans le cas d'îlots difficilement accessibles ou de parcelles déjà fortement recolonisées par la végétation originelle, avec résineux généralement clairsemés et abondants chablis.
Les prairies de fauche sont entretenues par un fauchage manuel ou mécanique (selon possibilités d'accès), après le 1er juillet, avec exportation du fourrage. Tout amendement ou drainage des parcelles est exclu. Le fauchage ne concerne jamais la totalité des terrains d'une même zone de telle sorte que des parcelles refuges restent toujours disponibles pour la faune.
Une gestion par pâturage extensif par des bovins ou des chevaux peut également être choisie comme alternative au fauchage.
L'accès au public de la réserve naturelle sera limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.
Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).
Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.
Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.
Un chemin de promenade la plus grande partie de la vallée de la Hulle. Le public y est informé à l'aide de panneaux didactiques placés par Réserves Naturelles RNOB.
La vallée de la Hulle est localisée en Ardenne Occidentale, sur le rebord septentrional du plateau de la Croix Scaille (district phytogéographique ardennais). Elle résulte de la fusion du ruisseau des Rousseries et du ruisseau du Moulin, au sud-est de Willerzie. Elle forme la frontière avec la France en aval des Prés à l'Eau (réserve naturelle RNOB). Son affluent de rive gauche, le ruisseau de Stole, provenant du plateau d'Hargnies (Ardenne cambrienne), constitue également frontière sur environ 5 km.
Le site englobe le cours supérieur de la Hulle ainsi que celui de ses deux principaux affluents belges, le ruisseau du Moulin et le ruisseau des Rousseries, au SO du village de Willerzie. Il s'étend vers l'aval jusqu'à la frontière française, à la confluence de la Hulle avec le ruisseau de Stole. Le site est quasi totalement enclavé dans les bois feuillus communaux et privés du plateau de la Croix Scaille. Une grande partie de la plaine alluviale est enrésinée.
D'amont en aval, les terrains inclus dans la réserve de la vallée de la Hulle s'étirent sur environ 3 kilomètres. La dénivellation y décroit de 340 à 295 mètres environ. Une grande partie de la vallée, en particulier le long du ruisseau du Moulin et de la Hulle, présente un profil assez encaissé.
La vallée de la Hulle et ses alentours se situent dans une zone géologique particulière puisqu'elle se situe dans la zone de contact entre les terrains du bord Sud du Synclinorium de Dinant et du bord nord-est du massif de Rocroi. On y observe donc côte à côte les sédiments calédoniens surmontés des sédiments hercyniens. Les premiers sont fortement plissés, faillés et fracturés de sorte que la stratification y est difficile à reconnaître, à l'inverse des seconds, dont l'allure est plus régulière, les couches présentant des directions sensiblement est-ouest. La discordance entre les deux cycles tectoniques est soulignée par la présence de roche de type conglomératique appelée 'Pouldingue ou Arkose' d'âge Gedinnien (environ 409 Ma) reposant sur les phyllades (schistes ardoisiers à grains très fins) et quartzites (roches siliceuses constituées de cristaux de quartz intimement soudés) blancs du Revinien (Cambrien Supérieur, 520 Ma).
Enfin, signalons à titre plus anecdotique que la région de Willerzie n'est pas seulement particulière pour sa position géologique, mais également par la présence de métaux ou minéraux particuliers. Dans le cadre d'une prospection alluvionnaire, NONNON (1983) rapporte en effet deux découvertes étonnantes: la présence d'or natif et de monazite.
L'essentiel des sols de la vallée de la Hulle sont des sols fortement à très fortement gleyifiés à horizon réduit, sur matériaux limoneux ou limono-caillouteux. Une couverture tourbeuse peu à moyennement profonde caractérise les terrains les plus amonts de la réserve, au Fossage Henri et sur la bordure Est du ruisseau des Rousseries.
Au niveau de la typologie des eaux, une distinction bien nette peut être faite (visible en particulier au Gué des Deux Ponts) entre le ruisseau des Rousseries et les ruisselets intermittents du Fossage Henri d'une part, le ruisseau du Moulin d'autre part et enfin la Hulle. Les premiers, issus de zones tourbeuses du plateau de la Croix Scaille, se caractérisent par des eaux acides et rougeâtres. La végétation aquatique est absente et la faune peu diversifiée. Le ruisseau du Moulin provient quant à lui des abords du village de Willerzie; ces eaux, claires et riches en végétation aquatique traduisent très probablement un pH plus élevé et une charge plus importante en matière organique. La Hulle nait de la confluence des ruisseaux cités ci-avant et présente très probablement des eaux de qualités intermédiaires.
La vallée de la Hulle est entièrement incluse dans la Zone de Protection Spéciale 'Croix Scaille' désignée par le Gouvernement wallon, en exécution de l'article 4 de la Directive Européenne 79/409 relative à la protection des oiseaux.
DUVIGNEAUD (1970): Dans les "Prés d'Hulle", anciens prés de fauche situés en France, dans un élargissement de la plaine alluviale, on pouvait observer naguère:
- sur les sols les plus secs, une prairie à Festuca rubra ou même à Nardus stricta et diverses espèces propres à ce type de milieu comme Scorzonera humilis, Carex panicea, C. pilulifera, C. caryophyllea, Polygala vulgaris, Lathyrus linifolius var. montanus, etc.;
- sur les sols humides, une mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Persicaria bistorta, Anemone nemorosa, Deschampsia cespitosa, Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Narcissus pseudonarcissus, etc.;
- un bas-marais à Carex rostrata, Menyanthes trifoliata, Comarum palustre, Sparganium emersum, Carex canescens, C. echinata, Juncus acutiflorus,...;
- un groupement à Potamogeton polygonifolius, Juncus bulbosus, Viola palustris, Carex demissa, Wahlenbergia hederacea, dans les fossés.
Ces groupements ont vraisemblablement disparu sous des plantations d'épicéas.
La forêt de la plaine alluviale, développée surtout sur les bords de la rivière et sur les îlots, est dominée par Alnus glutinosa accompagné par Fraxinus excelsior, Salix aurita, Viburnum opulus, Corylus avellana, Carpinus betulus, Sorbus aucuparia,... sur une strate herbacée formée de Deschampsia cespitosa, Ranunculus platanifolius, Phyteuma nigrum, Narcissus pseudonarcissus,...
En amont, un autre élargissement de la plaine alluviale portait jadis des prairies de fauche. Ce sont les "Prés à l'Eau", en partie rachetés par les RNOB. Ils sont occupés par une immense coupe forestière réalisée dans les plantations d'épicéas qui y avaient été établies. Dans cette coupe, encombrée des branches coupées des épicéas, on note une flore assez composite avec:
- des espèces hygrophiles comme Deschampsia cespitosa, Phalaris arundinacea, Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Myosoton aquaticum, Persicaria bistorta, Scrophularia auriculata, Lotus pedunculatus, Valeriana repens, Raunculus flammula, Juncus effusus, Lycopus europaeus, Scirpus sylvaticus, Galium uliginosum, Lychnis flos-cuculi, Achillea ptarmica, Stachys palustris, Filipendula ulmaria;
- des espèces prairiales comme Holcus lanatus, H. mollis, Rumex acetosa, Linaria vulgaris, Rumex obtusifolius, Achillea millefolium, Urtica dioica, Galium mollugo, Carex ovalis, Agrostis canina, Succisa pratensis;
- de rares espèces du Bidention, surtout Persicaria hydropiper;
- des plantes de coupes forestières telles Senecio sylvaticus, S. ovatus, Digitalis purpurea, Sedum telephium subsp. telephium, Epilobium angustifolium, Galeopsis tetrahit, etc.;
- une galerie forestière à Alnus glutinosa, Salix aurita, Viburnum opulus, Betula pubescens,...
- des espèces fontinales colonisant le cours d'eau, comme Glyceria fluitans, Veronica beccabunga, Apium nodiflorum, Cardamine amara, Lemna minor et, sur ses rives, Scutellaria galericulata, Potentilla erecta, Juncus bulbosus, Sparganium erectum, Wahlenbergia hederacea...;
- de petites espèces d'ornières humides telles Juncus bufonius, Isolepis setacea, Gnaphalium uliginosum,...
L'évolution de ces coupes forestières est à suivre et constituent une expérience intéressante de reconversion de pessières en prairies "naturelles".
Des champignons intéressants ont été observés dans la vallée de la Hulle comme Hymenochaere corrugata, Boletus chrysenteron, Russula violacea, R. parazurea, Bovista nigrescens.
D'après HUYSECOM (1999), les terrains concernés par la réserve naturelle RNOB regroupent les habitats suivants:
- boulaie pubescente sur sphaignes: Une frange de bouleaux pubescents (Betula pubescens) occupe les abords tourbeux du ruisseau des Rousseries et du ruisselet traversant les parcelles au lieu dit "Fossage Henri". Au sol, la molinie (Molinia caerulea) et les sphaignes sont largement dominantes et accompagnées par la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), la myrtille (Vaccinium myrtillus), la callune (Calluna vulgaris), le polytric commun (Polytrichum commune) et le blechnum (Blechnum spicant). La bourdaine (Frangula alnus) est présente en sous bois. Sur la parcelle cadastrale 733d, un très vieux pied de genévrier (Juniperus communis) est un des derniers témoins de l'époque où le paysage était beaucoup plus ouvert et partiellement occupé par une végétation de landes. De même, quelques pieds de piment royal (Myrica gale) sont présents non loin des limites de la réserve. Cette espèce n'est présente en Wallonie qu'en Ardenne occidentale, au niveau de la Croix Scaille.
- aulnaie riveraine: Le long de la Hulle en aval des "Deux Ponts" (lieu de confluence des ruisseaux du Moulin et des Rousseries), les bouleaux cèdent progressivement la place aux aulnes glutineux (Alnus glutinosa) formant, en particulier aux Prés à l'Eau, une fort belle aulnaie riveraine. La végétation herbacée y comprend de nombreuses espèces également présentes dans les prairies environnantes comme la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la baldingère (Phalaris arundinacea), la renouée bistorte (Persicaria bistorta), l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), la reine des prés (Filipendula ulmaria), la lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), le séneçon de Fuchs (Senecio ovatus). Dans les zones de suintements on rencontre aussi la dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium), la cardamine amère (Cardamine amara), le rubanier rameux (Sparganium erectum), le populage des marais (Caltha palustris), la laîche aigue (Carex acuta).
- chênaie acidophile: La futaie de chênes sur taillis de sorbiers (Sorbus aucuparia), bouleaux verruqueux (Betula pendula), noisetier (Corylus avellana), hêtre (Fagus sylvatica) et chèvrefeuille (Lonicera periclymenum) s'observe en quelques endroits (parcelles 34 et 726a). En sous bois on y trouve: la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), la houlque molle (Holcus mollis), la myrtille (Vaccinium myrtillus), le muguet (Convallaria majalis), le melampyre des prés (Melampyrum pratense), le sceau de salomon (Polygonatum multiflorum), la stellaire holostée (Stellaria holostea), la fougère aigle (Pteridium aquilinum).
- taillis mélangés: Des taillis dominés par le noisetiers (Corylus avellana) et/ou les bouleaux verruqueux (Betula pendula) occupent des parcelles ayant probablement subi des coupes plus intensives pour le bois de chauffage. La plupart des espèces du sous-bois de la chênaie acidophile se retrouvent également dans ces taillis. Sur les parcelles 725a et b, la présence de quelques pieds d'aubépine (Crataegus monogyna), de prunellier (Prunus spinosa) et du pommier sauvage (Malus sylvestris) indique que les terrains étaient autrefois davantage soumis à l'ensoleillement et sans doute situés en lisières.
- plantations résineuses: Une surface importante des terrains inclus dans la réserve naturelle de la Vallée de la Hulle, anciennement occupée par des prairies ou des landes, a été l'objet de plantations résineuses (épicéas ou pins sylvestres) à partir de la moitié du 20ème siècle. Beaucoup de résineux subsistent par ailleurs encore dans le fond de la vallée, sur les terrains non protégés. Dans la réserve naturelle, la plupart de ces plantations ont été abattues, mais quelques boisements résineux sont toujours en place. Sur ces terrains, les arbres sont généralement morts ou mourants. Les chablis et les bois mort sont parfois importants. Quelques plantations de pins sylvestres, installées sur sol très humide, ont également été laissées en place. Les arbres y sont souvent clairsemés, grêles ou mourants. Ils semblent toutefois résister mieux à ces conditions que l'épicéa.
- prairies de fonds de vallée: La réserve naturelle comprend également diverses parcelles de prairies humides ayant échappé à la reconversion en plantations résineuses. L'usage de ces prairies a souvent disparu depuis de nombreuses années. Ainsi, une jonchée acutiflore bien conservée et des éléments de bas-marais acide sont présents au "Fossage Henri".
Le plus souvent, la mégaphorbiaie à reine des prés (Filipendula ulmaria) est dominante avec la renouée bistorte (Persicaria bistorta), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la jonquille (Narcissus pseudonarcissus), l'anémone sylvie (Anemone nemorosa) et la cardamine des prés (Cardamine pratensis). Les endroits plus humides sont occupés par la baldingère (Phalaris arundinacea), le populage des marais (Caltha palustris), la laîche aigue (Carex acuta), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus). Aux Prés à l'Eau, plusieurs parcelles ont également échappé aux plantations. Leur végétation ne se distingue toutefois dèjà plus beaucoup des parcelles directement voisines, exploitées il y a une dizaine d'années. Dans ces prairies, on trouve par exemple la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la baldingère (Phalaris arundinacea), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), ... On y observe par ailleurs des fossés colonisés par les sphaignes (Sphagnum sp), le comaret (Comarum palustre), le trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata), la Wahlenbergie (Wahlenbergia hederacea), la laîche à bec (Carex rostrata) et le potamot à feuilles de renouée (Potamogeton polygonifolius). Le saule à oreillettes (Salix aurita) et le bouleaux verruqueux (Betula pendula) sont les principaux ligneux qui recolonisent ce milieu.
- coupes forestières en voie de recolonisation: Les prairies de la vallée de la Hulle ont été largement enrésinées. Les plantations installées sur beaucoup de parcelles appartenant à la réserve naturelle ont été coupées et évacuées avant ou juste après l'achat des terrains, c'est à dire entre 1987 et 1995. Différents stades de recolonisation sont actuellement observés selon les caractéristiques de chaque terrain (nature du sol, exposition, drainage) et l'ancienneté de l'exploitation des épicéas ou pins sylvestres qui y avaient été plantés:
- sur les sols humides et tourbeux, le long du ruisseau des Rousseries et au Fossage Henri, une recolonisation très encourageante et rapide est constatée. Beaucoup d'espèces caractéristiques des landes humides, des prairies tourbeuses et des bas-marais réapparaissent en quelques années, essentiellement sur base du stock grainier conservé dans le sol. On observe par exemple, 3 ou 4 années après l'exploitation : le bouleau pubescent (Betula pubescens), la callune (Calluna vulgaris), la laîche à pilules (Carex pilulifera), la laîche étoilée (Carex echinata), la laîche noire (Carex nigra), la laîche à bec (Carex rostrata), la laîche bleuâtre (Carex panicea), le genêt d'Angleterre (Genista anglica), le jonc raide (Juncus squarrosus), la molinie (Molinia caerula), le potamot à feuilles de renouée (Potamogeton polygonifolius), la potentille tormentille (Potentilla erecta), la renoncule flammette (Ranunculus flammula), la myrtille (Vaccinium myrtillus), la violette des marais (Viola palustris), la Wahlenbergie (Wahlenbergia hederacea), les sphaignes (Sphagnum spp.), etc. Ces espèces sont mélangées avec des plantes temporairement présentes et caractéristiques des coupes forestières comme le genêt à balais (Cytisus scoparius), le séneçon des bois (Senecio sylvaticus), la digitale pourpre (Digitalis purpurea), l'épilobe en épi (Epilobium angustifolium), etc. Sans intervention, les premiers stades de la boulaie tourbeuse se réinstallent après quelques années.
- sur sol humide mais non tourbeux (parcelles le long du ruisseau du Moulin et de la Hulle), les coupes forestières voient réapparaître rapidement un mélange d'espèces des mégaphorbiaies, jonçaies et bas-marais caractéristiques des fonds de vallées ardennaises, avec le jonc aggloméré (Juncus conglomeratus), le jonc épars (Juncus effusus), le jonc acutiflore (Juncus acutiflorus), la baldingère (Phalaris arundinacea), la reine des prés (Filipendula ulmaria), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), l'angélique sauvage (Angelica sylvestris)... , des fossés ou anciennes ornières colonisés par les sphaignes (Sphagnum spp.), le comaret (Comarum palustre), la laîche à bec (Carex rostrata) et le potamot à feuilles de renouée (Potamogeton polygonifolius). Quelques années après leur exploitation, ces parcelles se reboisent progressivement avec l'apparition des bouleaux verruqueux (Betula pendula) et des saules à oreillettes (Salix aurita).
- en périphérie de la réserve le sol est localement plus sec, les espèces recolonisatrice sont sensiblement différentes et souvent dominées par le genêt à balai (Cytisus scoparius), le sureau à grappes (Sambucus racemosa), etc.
La faune est d'une diversité exceptionnelle et comprend nombre d'espèces rares et menacées. Le site présente un intérêt entomologique particulier. Ainsi, parmi les papillons, deux espèces phares des prairies humides des fonds de vallées s'y reproduisent, à savoir le cuivré de la bistorte (Lycaena helle) et le nacré de la bistorte (Boloria eunomia).
La dernière mention remarquable en date concerne un longicorne nouveau pour la faune de la Belgique, Agapanthia dahli, trouvé en 2001 dans une prairie humide aux environs du Pont Collin (DRUMONT et LEDUC, 2010). Ces auteurs y signalent également la présence de Leptura aurulenta, une espèce rare en Ardenne et plus fréquente en Lorraine.
Aucun monument.
Aucun monument.
'La vallée de la Hulle, si difficilement accessible et si peu fréquentée aujourd'hui, a connu jadis une certaine activité. De nombreuses prairies reliées aux villages voisins par des chemins d'exploitation, s'y rencontraient. Elles occupaient les zones où la plaine alluviale s'élargit considérablement ainsi que quelques bas de versants. Elles étaient irriguées par de petits canaux qui allaient prendre, bien en mont, l'eau de la rivière ou d'un affluent. Ces prairies recevaient donc l'irrigation nécessaire durant les périodes de sécheresse. mais cette pratique entraînait également un certain alluvionnement de la prairie et son enrichissement en sels minéraux.
Les chemins d'accès de ces prairies, qui permettaient l'évacuation des foins vers les villages, étaient larges et construits solidement. Un moulin même existait dans cette vallée; avant 1914, il avait connu une certaine activité comme magasin et café frontière, fréquenté par les jeunes gens des villages voisins et,... par les contrebandiers. De cette activité ancienne, il ne reste que quelques ruines, noyées sous une végétation forestière exubérante,... les substructions de quelques chemins qui ont bravé les ans,... quelques canaux d'irrigation devenus aujourd'hui de simples dépressions presque complètement colmatées. Les anciennes prairies sont couvertes de plantations denses d'épicéas. Leur flore a disparu, ou ne se maintient plus que çà et là, en lisière des bois ou sur les bords des chemins clairiérés, où se forment d'étroites bandes forestières, stablilisées par le fauchage pratiqué une fois l'an.
Dans ces milieux croissent en mélange des espèces de coupe forestière, des plantes de sous-bois qui se maintiennent et des espèces prairiales' (DUVIGNEAUD, 1970).
L'histoire de l'utilisation de l'espace dans la vallée de la Hulle est représentative de nombreuses vallées situées en Ardenne : défrichement important au Moyen-Age, exploitation extensive des terrains durant plusieurs siècles avec, notamment, pacage des landes à bruyère sur les plateaux, mise en place d'un système d'irrigation (abissage) en vue d'augmenter la production du foin sur le bas des versants, fauche tardive de ces versants et des prairies humides des fonds de vallées.
L'abîssage, largement pratiqué en Ardenne, consistait à amener l'eau d'une source ou d'un ruisseau sur un pré de fauche par un canal de dérivation parallèle au courbes de niveau et à laisser lentement couler cette eau sur le pré pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines entre la fin de l'hiver et le début du printemps. Cet amendement par alluvionnement demandait un travail considérable, les fossés, une fois creusés, devant être entretenus chaque année. Lorsque le fermier voulait engraisser sa prairie, il déviait une partie du ruisseau dans les canaux ou biefs et construisait un petit barrage à la limite de sa parcelle. L'eau finissait par déborder du bief et se répandait ainsi sur la prairie.
L'apport d'eau sur ces sols en pente et naturellement secs, était évidemment très favorable ; de plus, il s'accompagnait d'effets secondaires tels que le rechauffement des terres au printemps et l'enrichissement en certains éléments minéraux. L'apport en sels dissous (Ca, Mg ...) provenant notamment de la dissolution lente des roches dans les eaux du ruisseau avait une action bénéfique sur ces sols souvent déficitaires en bases échangeables. Ajoutons encore que l'activité microbiologique des sols abîssés était accrue, ce qui provoquait une meilleure transformation de matières végétales en humus et une bonne intégration de celui-ci dans le limon .
L'intense morcellement des fonds de vallées et des zones abîssées témoigne de l'intérêt que les fermiers accordaient à ces terrains qui fournissaient la plus grande partie du fourrage nécessaire pour l'hivernage du bétail.
Les chemins d'accès de ces prairies, qui permettaient l'évacuation des foins vers les villages, étaient larges et construits solidement. Un moulin même existait dans cette vallée; avant 1914, il avait connu une certaine activité comme magasin et café frontière, fréquenté par les jeunes gens des villages voisins et,... par les contrebandiers. De cette activité ancienne, il ne reste que quelques ruines, noyées sous une végétation forestière exubérante,... les substructions de quelques chemins qui ont bravé les ans,... quelques canaux d'irrigation devenus aujourd'hui de simples dépressions presque complètement colmatées.
Dès le début du XXième siècle, la modernisation progressive de l'agriculture entraîne l'abandon progressif de l'exploitation des fonds humides et le boisement en résineux. Dans certains tronçons de la vallée de la Hulle, ces boisements sont quasi généralisés . Seules quelques clairières subsistents là où les terrains ont été oubliés par leurs propriétaires ou alors, lorsque la croissance de l'épicea a été entravée par le sol gorgé d'eau.
ZHIB - Réserves Naturelles RNOB-NATAGORA
J. SAINTENOY-SIMON (A.E.F., Rue Arthur Roland, 61, 1030 Bruxelles).
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