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Synonymes : | Étang des Éplattis / Domaine des Épioux |
---|---|
Communes : | Florenville |
Cantonnements DNF : | Florenville |
Surface : | 7.86 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 217695 - Y Lambert : 50397 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
L'étang des Éplatis fait partie du domaine des Épioux situé en Ardenne méridionale, à quelques kilomètres au nord de Florenville. Inclus dans l'un des plus vastes massifs forestiers du pays, cet ancien étang de pisciculture est alimenté par le ruisseau des Éplatis, un minuscule affluent du ruisseau des Épioux qui se jette lui-même dans la Semois non loin du village de Lacuisine. Il se caractérise par ses eaux battantes d'une grande pureté et subit une mise en assec périodique. Ce régime favorise l'apparition de vasières qui sont alors colonisées par une végétation très intéressante dominée par la littorelle (Littorella uniflora) et le scirpe ovale (Eleocharis ovata), deux plantes naines rarissimes en Belgique, constituant ici des gazons étendus. La partie septentrionale de l'étang est bordée par une belle zone humide abritant notamment le trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata) et la violette de marais (Viola palustris). Le site est fréquenté par une avifaune variée. L'entomofaune locale est également digne d'intérêt par la présence, notamment, du criquet Euthystira brachyptera dont c'est la seule station ardennaise connue.
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Lacuisine | 7.86 ha | FLORENVILLE | LUXEMBOURG |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|---|---|
Florenville | 7.86 ha | Arlon |
A compléter
Site non classé.
C.P.A.S. de la Ville de Mons.
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Florenville, rue de Neufchâteau 1, 6820 Florenville (Tél. : 061/32.52.80 - Fax: 061/32.52.99).
Commission Consultative de Gestion des Réserves Naturelles Domaniales de Lorraine et d'Ardenne méridionale.
Code du site | Nom du site | Surface |
---|---|---|
6063 | Etangs des Épioux | 7,86 ha |
Code | Nom | Représentativité | Surface | Source |
---|---|---|---|---|
C1 | Eaux stagnantes | |||
C3.26 | Phalaridaies | |||
C3.41 | Communautés amphibies pérennes des eaux douces oligo-mésotrophes | |||
C3.52 | Végétation pionnière nitrophile des grèves humides |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Mammifères | ||||||||
Felis silvestris | Oui | Non | ||||||
Animaux - Vertébrés - Oiseaux | ||||||||
Alcedo atthis | Oui | Non | ||||||
Cinclus cinclus | Oui | Non | ||||||
Pandion haliaetus | Oui | Non | Passage régulier | |||||
Animaux - Vertébrés - Amphibiens | ||||||||
Salamandra salamandra | Oui | Non | ||||||
Animaux - Vertébrés - Reptiles | ||||||||
Anguis fragilis | Oui | Non | ||||||
Zootoca vivipara | Oui | Non | ||||||
Animaux - Vertébrés - Poissons | ||||||||
Lampetra planeri | Oui | Oui | ||||||
Phoxinus phoxinus | Non | Non | ||||||
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes | ||||||||
Boloria selene | Non | Non | 2004 | GT Gomphus (P. Goffart) | ||||
Melitaea diamina | Non | Non | 2004 | GT Gomphus (P. Goffart) | ||||
Invertébrés - Insectes - Libellules | ||||||||
Coenagrion hastulatum | Oui | Oui | 3 ex. | 1994 | A | GT Gomphus (A. Anselin) | ||
Coenagrion lunulatum | Oui | Oui | max. 50 ex. | 1994 | A | GT Gomphus (A. Anselin) | ||
Cordulegaster boltonii | Non | Non | GT Gomphus (P. Goffart) | |||||
Gomphus pulchellus | Non | Non | GT Gomphus (P. Goffart) | |||||
Orthetrum coerulescens | Oui | Non | max. 1 ex. | 2003 | GT Gomphus (V. Fichefet, N. Titeux) | |||
Sympetrum fonscolombii | Non | Non | max. 1 ex. | 2003 | GT Gomphus (V. Fichefet, N. Titeux) | |||
Invertébrés - Insectes - Orthoptères | ||||||||
Euthystira brachyptera | lande en amont de l'étang | 1990 | P. Goffart | |||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Arnica montana | Eteint | Détruit par un incendie | ||||||
Calamagrostis canescens | molinietum en amont de l'étang | 1998 | P. Martin | |||||
Carex paniculata | molinietum en amont de l'étang | 1998 | P. Martin | |||||
Carex vesicaria | 1998 | P. Martin | ||||||
Comarum palustre | molinietum en amont de l'étang | 1998 | P. Martin | |||||
Elatine hexandra | 1998 | P. Martin | ||||||
Eleocharis ovata | 1998 | A | P. Martin | |||||
Hydrocotyle vulgaris | 1998 | P. Martin | ||||||
Littorella uniflora | 1998 | P. Martin | ||||||
Lythrum portula | 1998 | P. Martin | ||||||
Viola palustris | molinietum en amont de l'étang | 1998 | P. Martin | |||||
Plantes - Mousses | ||||||||
Sphagnum auriculatum | molinietum en amont de l'étang | 1998 | P. Martin | |||||
Sphagnum palustre | molinietum en amont de l'étang | 1998 | P. Martin |
Mammifères :
Le domaine des Épioux héberge une importante population de Cervidés (Capreolus capreolus, Cervus elaphus) ainsi qu'une population acclimatée de mouflons (Ovis amon). Sont également signalésVulpes vulpes et Felis sylvestris.
Avifaune :
Ardea cinerea, Anas platyrhynchos, Tringa hypoleucos, Alcedo atthis, Pandion haliaëtus, etc.
Herpétofaune :
Anguis fragilis, Lacerta vivipara, Salamandra salamandra.
Poissons :
Lors de la vidange du 03/12/1997, les espèces suivantes ont été notées : truites fario, gardons,
tanches, vairons et goujons (source : Cantonnement de Florenville). La petite lamproie Lampetra planeri est signalé dans les ruisseaux alentours.
Orthoptères (P. Goffart) :
Chrysochraon dispar, Euthystira brachyptera (une des seules localités ardennaises connue !), Omocestus viridulus.
Libellules (P. Goffart) :
Anas imperator, Calopteryx splendens, Coenagrion puella, Cordulegaster boltonii, Enallagma cyathigerum, Erythromma najas, Gomphus pulchellus, Ischnura elegans, Lestes sponsa, Libellula quadrimaculata, Libellula depressa, Platycnemis pennipes, Pyrrhosoma nymphula, Sympetrum sanguineum.
Papillons de jour (P. Goffart) :
Boloria selene, Melitaea diamina.
Espèces intéressantes : Calamagrostis canescens, Carex acuta, Carex paniculata, Carex vesicaria, Comarum palustre, Elatine hexandra, Eleocharis ovata, Hydrocotyle vulgaris, Littorella uniflora , Lythrum portula, Viola palustris.
Bryophytes remarquables : Riccia huebenriana, R. canaliculata, Fossombronia foveolata, Pohlia bulbifera, P. camptotrachela, Ephemerum serratum, Pseudephemerum nitidum, Sphagnum auriculatum, Sphagnum palustre.
A compléter
Protection d'un étang oligotrophe et de sa remarquable zonation de végétations paludicoles et amphibies et des vases exondées.
'Le statut de réserve naturelle domaniale ne repose que sur un bail emphytéotique entre la Région wallonne et le propriétaire du site qui ne s'est pas engagé dans la conservation de ses ressources naturelles. La protection n'est donc pas définitive !
La refection de la digue, déclarée récemment par les autorités provinciales comme 'ouvrage dangereux', risque d'entrainer des modifications conséquentes sur l'écologie de l'étang et sa flore.'
Il conviendrait d'assurer une protection définitive à cet étang remarquable et de maintenir les fluctuations du niveau d'eau ainsi que le régime de mise en assec qui le caractérise.
Plan de gestion disponible.
Accès interdit. Des visites guidées sont organisées occasionnellement sur demande.
Cet étang a été crée pour la pisciculture et la pèche mais la date de création est inconnue (la première mention au cadastre ne date que de 1992 !). Il est alimenté par le ruisseau des Éplatis, un affluent du Tamijean (ou ruisseau des Épioux) qui se jette dans la Semois en aval de Lacuisine.
Orienté NE-SO, l'étang atteint une surface maximale d'environ 3 ha, auxquels s'ajoute la zone humide située en amont de part et d'autre du ruisseau. Le bassin versant couvre une surface de près de 260 ha et est entièrement inclus dans un très vaste massif forestier.
Les terrains sont constitués de roches du Dévonien inférieur (Siegenien) caractérisées par la présence de phyllades, quartzo-phyllades, grauwackes et grès de Houffalize. Le domaine des Épioux dans son ensemble est situé à l'est de l'anticlinal de Givonne, à la limite sud du synclinorium de Neufchâteau-Eifel et au nord des terrains jurassiques du bassin parisien.
D'un point de vue hydrologique, l'étang des Éplatis offre, comme le rappelle MARTIN (1998), 'une particularité fondamentale : la fluctuation naturelle du plan d'eau, qui peut produire un battement de cinq à six mètres'. Plusieurs facteurs interviennent dans ce régime hydrique :
- une alimentation en eau extrêmement variable par le ruisseau des Éplatis;
- la situation topographique dans une cuvette relativement plane à pentes douces;
- une digue empierrée érigée sur une couche d'humus n'assurant guère son étanchéité;
- la présence à proximité de la faille d'Herbeumont, qui provoque des pertes par percolation.
Les eaux de l'étang sont d'une très grande pureté, comme l'ont démontré de nombreuses analyses (par ex. BOUGARD, 1988; CHARDEZ et al., 1989; HENRION, 1980; OVERAL, 1980). Elles sont caractérisées par une nette acidité qui est dûe, d'une part à la nature même du substrat géologique et, d'autre part, à la présence de pessières aux abords de l'étang. La minéralisation est extrêmement faible, avec une conductivité moyenne inférieure à 45 µS.cm-1. Les limons nivéo-éoliens et les graviers détritiques, pauvres en matières organiques, ne sont guère favorables aux protozoaires Thecamoebiens, qui compte parmi les éléments de base de la chaîne trophique (CHARDEZ et al., 1989). Les eaux présentent en outre un taux de nitrates bas avec des moyennes comprises autour de 0,05 à 10 mg/l. La concentration en oxygène dépasse régulièrement le niveau de saturation (texte d'après MARTIN, 1998).
D'après OVERAL (1980) et plus récemment MARTIN (1998), un transect NE-SO montre classiquement la séquence suivante :
- une frange à Phalaris arundinacea sur la lisière forestière, renfermant aussi Scutellaria galericulata, Lycopus europaeus, Achillea ptarmica, Mentha arvensis, etc.;
- une ceinture constituée de magnocariçaie à Carex acuta et de cariçaie à Carex vesicaria, renfermant notamment Hydrocotyle vulgaris, Comarum palustre et Ranunculus flammula ;
- une formation à Eleocharis palustris, mélangé à Hydrocotyle vulgaris, en particulier en bordure des cariçaies et des gouttelles ;
- une frange gazonnante à Littorella uniflora occupant la vase des zones de battement de l'eau, où prend place aussi Juncus bulbosus ainsi que la rare Elatine hexandra ;
- une frange dominée par Eleocharis ovata avec Gnaphalium uliginosum, Lythrum portula et Isolepis setacea ;
- les vases dénudées colonisées par une communauté d'hépatiques tels que Riccia huebeneriana, R. canaliculata, Fossombronia, etc. ;
- une formation du Bidention avec Persicaria minor, Chenopodium polyspermum, Bidens tripartita, Alopecurus aequalis, Rorippa palustris, etc. ;
- un ourlet arbustif à Salix x multinervis, Frangula alnus.
L'étang héberge en outre quelques herbiers aquatiques peu étendus constitués essentiellement de Ranunculus subg. Batrachium, Potamogeton natans et Callitriche hamulata.
Enfin, en amont s'étend une belle zone humide comprenant une moliniae avec le cortège floristique typique. On y note aussi quelques plages de Calamagrostis canescens et de petites aires tourbeuses à Sphagnum palustre, S. denticulatum, Viola palustris, Comarum palustre, etc. Plus en amont encore se trouve un suintement à Chrysosplenium oppositifolium où se développent quelques touradons de Carex paniculata et un beau peuplement d'Equisetum sylvaticum.
Étang.
Château et domaine des Épioux.
D'après la carte de Ferraris, le domaine des Épioux était occupé au 18ème siècle par des prairies marécageuses. L'arrivée des maîtres de forges à cette époque va provoquer la disparition de la forêt. La futaie de hêtre et de chêne sera en effet surexploitée pour la fabrication de charbon de bois et va progressivement être remplacée par des taillis. En 1608 déjà, une première forge est installée au confluent du ruisseau du Bronsu et du Tamijean qui conduit à l'aménagement de l'étang des Oursons, en aval des Épioux. Cette activité est ruinée par la guerre de Trente Ans. En 1613 une forge est construite aux Épioux-haut. Cette forge cessera ses activités en 1841 et la futaie avoisinante sera progressivement restaurée. En ce qui concerne l'Étang des Éplatis, on ignore sa date de création (il n'appararaît au cadastre qu'en 1992 !). Le domaine des Épioux passera par divers propriétaires et deviendra finalement propriété du C.P.A.S. de Mons en 1921. En 1970, les Facultés des Sciences agronomiques de Gembloux y installent une station scientifique où de nombreux étudiants et chercheurs se succèdent. Cette occupation a mené à la création, en 1981, d'une réserve naturelle gérée en partie par les RNOB pour une période de 9 ans. Ces activités scientifiques prirent fin tragiquement suite à l'explosition survenue au château en mai 1984.
Depuis janvier 1991, une partie du domaine des Épioux (incluant l'étang des Éplatis) est érigé en réserve naturelle domaniale par bail emphytéotique conclu entre la Région wallonne et le propriétaire des lieux, pour une durée de 50 ans.
RESNAT
J. SAINTENOY-SIMON / P. Gérard / T. Demol / Ph. GOFFART / P. MARTIN