• L6 - Hautes-Fagnes

A compléter

Site non classé.

Région wallonne (partim)

Patrimoine Nature asbl (partim)

Commune de Butgenbach (partim)

Privé(s)   ONG   Communes   Région   Autres publics 

Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Malmedy, 8, Avenue Mon-Bijou, 4960 Malmedy (Tél.: 080/79.90.40 - Fax: 080/33.93.93).

Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement d'Elsenborn, 5, Unter den Linden, 4750 Elsenborn (Tél. : 080/41.01.70 -Fax: 080/44.61.96).

Commission Consultative de gestion des réserves naturelles domaniales des Hautes Fagnes.

Protection de la biodiversité et du paysage remarquables de la vallée de la Petite Roer, rivière typique du plateau des Hautes Fagnes.

A compléter

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A compléter

A compléter

Les fagnes traversées par la Petite Roer appartiennent, au même titre que celles voisines de la Roer (Nesselo, Devant Troupa et Herzogenvenn), au complexe des fagnes périphériques de l'est du plateau des Hautes Fagnes, entre la Fagne Wallonne et Elsenborn. On se trouve ici aux confins orientaux de la province de Liège, à 4 km à peine de la frontière allemande, à cheval sur les communes de Waimes et de Butgenbach.

La Petite Roer (Kleine Rür) est une rivière aux eaux acides et froides qui nait sur le bord sud-est du plateau des Hautes Fagnes, dans une zone bocagère au nord du village de Sourbrodt, vers 590 m d'altitude. Elle est issue de la conjonction d'une multitude de ruisselets de sources, juste en amont de la rue de Bosfagne. Elle circule ensuite en direction de l'est, puis du nord-est, passant sous la rue des Tourbières et 870 m plus loin sous la Veenbahn (au nord de Rurhof), avant de se jeter dans la Roer à hauteur de l'Herzogenvenn, à 535 m d'altitude. Tout au long de ses quelque 4800 m de parcours, la Petite Roer ne reçoit qu'un seul affluent quelque peu développé, le Köbelsbach, qui prend sa source entre Sourbrodt-gare et Rurhof. A la confluence de celui-ci, la Petite Roer est assez sinueuse et sa largeur est comprise entre 1 et 2 m.

Le site se localise donc dans le bassin versant de la Meuse, même si la direction prise ici par les rivières pourrait faire croire qu'elles appartiennent au bassin du Rhin! Le cours de la Petite Roer est globalement parallèle à celui de la Roer et la distance minimale entre le cours moyen des deux rivières est de 470 m. En amont, les fagnes traversées par ces deux rivières sont jointives près de l'endroit dénommé "Platès Fosses", alors que plus en aval, au lieu-dit "Wallbrück", les deux cours d'eau sont séparés par une crête herbagère culminant à 555 m d'altitude. Après son franchissement au nord de Rurhof, la Petite Roer est bordé en rive gauche, sur environ 1200 m, par la Vennbahn, l'ancien chemin de fer des Fagnes aujourd'hui reconverti en voie lente et cyclable.

Le climat des Hautes Fagnes est plus continental que le reste de la Wallonie. En raison d'altitudes plus élevées, les températures moyennes sont plus basses et les hivers plus longs et plus rudes, avec un nombre de jour de pluie, de gel et de neige nettement plus important.

Du point de vue biogéographique, le site se trouve en région continentale et dans le district ardennais, sous-district de Haute Ardenne.

Le site tel que considéré ici englobe actuellement l'ensemble de la vallée de la Petite Roer, depuis sa zone de sources au nord de Sourbrodt, jusqu'à la confluence avec la Roer, à hauteur de l'Herzogenvenn. Tout le long de son parcours, sur près de 4500 m, ce n'est qu'une succession de marais acides, prairies de fauche humides, prés maigres, nardaies, landes tourbeuses, fourrés de saules, petits bois feuillus et plantations résiduelles de résineux. La partie amont comprend en outre quelques petits plans d'eau. De nombreux habitats et espèces à haute valeur patrimoniale y sont présents et ont été cartographiés en 2009 au sein du site Natura 2000 BE33036 "Fagnes de la Roer" (O. Schott et D. Kever – DEMNA).

Ces différents habitats définis selon la terminologie Waleunis doivent encore être brièvement décrits avec leurs cortèges floristiques respectifs.

Le noyau d'origine du site de la Petite Roer comprenait "seulement" la zone de source et la portion la plus amont de la vallée de la Petite Roer, vers l'est jusqu'à la rue du Clair Chêne et le pont de la rue des Tourbières. Trois blocs composent cette vaste zone humide de plus de 130 hectares située à une altitude de 560-580 m:

- le bloc sud, s'étendant au nord du village de Sourbrodt, entre la N647 et la Voie des Hotês

- le bloc nord, à l'est des Hauts de Sourbrodt et au nord de la Voie des Hotês (incluant plusieurs parcelles faisant partie de la RND des Hautes Fagnes)

- le bloc est, situé au nord-est de Bosfagne, englobe également une parcelle de RND; c'est la partie la plus tourbeuse et et la plus ouverte du site (la plupart des plantations d'épicéas ayant été exploitées dans les années 2000)

Des observations réalisées le 24 juillet 1996 dans la partie sud du site (J. Saintenoy-Simon et al.) montrent que l'on est en présence de toute une gamme de groupements interpénétrés:

- prairies de fauche humides à Deschampsia cespitosa et Persicaria bistorta, accompagnés de Holcus lanatus, H. mollis, Anthoxanthum odoratum, Carex ovalis (abondant), Festuca rubra, Caltha palustris, Galium palustre, Lotus pedunculatus, Rhinanthus minor, Rumex acetosa, Angelica sylvestris, Molinia caerulea, Lychnis flos-cuculi, Vicia cracca, Knautia arvensis, Leucanthemum vulgare, Senecio jacobaea, etc ;

- nardaies plus ou moins développées à Nardus stricta, Festuca rubra subsp. commutata, Anthoxanthum odoratum, Galium saxatile, Agrostis capillaris, Carex panicea, C. pilulifera, Potentilla erecta, Anemone nemorosa, Solidago virgaurea, Succisa pratensis, Stellaria graminea, Veronica chamaedrys, Juncus squarrosus, etc.;

- jonçaies à Juncus effusus (incl. var. subglomeratus) et à Juncus acutiflorus;

- cariçaies à Carex nigra et à Carex rostrata;

- jonçaies basses à Juncus filiformis;

- bas-marais acides à Juncus squarrosus, Carex canescens, C. echinata, C. panicea, Molinia caerulea, Comarum palustre, Agrostis canina, Carex rostrata, Eriophorum angustifolium, E. vaginatum, Sphagnum spp.;

- suintements acides à Menyanthes trifoliata;

- groupement à Equisetum sylvaticum;

- landes fragmentaires à Calluna vulgaris et Vaccinium myrtillus;

- groupement fontinal avec Montia fontana, Cardamine amara, Glyceria fluitans, Juncus bulbosus et sur les berges diverses hygrophiles comme Mentha arvensis, Stellaria alsine, Viola palustris, Ranunculus flammula, Valeriana dioica, Crepis paludosa, Geum rivale, Blechnum spicant etc.

- coupe forestière en voie de reboisement par Populus tremula, Sambucus racemosa, Sorbus aucuparia, Betula pubescens, Salix aurita, Rubus idaeus, Rubus sp., avec aussi Senecio sylvaticus, Epilobium angustifolium (très brouté par le gibier), Galeopsis tetrahit, Juncus effusus, Carex pilulifera, C. panicea et diverses espèces des mégaphorbiaies et des roselières comme Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum, Eupatorium cannabinum, Valeriana officinalis (= repens), Typha latifolia, Phalaris arundinacea, ...

En outre, une petite lande tourbeuse se trouve vers le centre du site, avec Erica tetralix, Vaccinium vitis-idaea, Drosera rotundifolia, Vaccinium oxyccocos, Eriophorum vaginatum, Dactylorhiza sphagnicola, Trientalis europaea (obs. P. Vervloet, 2014).

Le bloc oriental comporte de vastes zones de tourbières et de landes humides riches en sphaignes (Sphagnum magellanicum, Sphagnum papillosum, Sphagnum affine, Sphagnum rubellum, etc.) avec aussi plusieurs espèces de plantes non observées dans les parties occidentales, comme Pedicularis sylvatica, Arnica montana, Centaurea montana, Genista pilosa, etc.

Aucun monument.

Aucun monument.

Sur le carte de Ferraris (18ème siècle), le site était occupé par des prairies, bruyères et marécages.

ZHIB

Oliver SCHOTT et David KEVER (SPW/DEMNA/DNE)