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Communes : | Namur |
---|---|
Cantonnements DNF : | Namur |
Surface : | 3.45 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 184923 - Y Lambert : 126081 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
L'île Vas t'y Frotte est située dans la vallée de la Meuse près de l'écluse de la Plante à Jambes. Très allongée et étroite, elle fut utilisée jadis comme pré de fauche, pâture, potager, site militaire et base de loisir. Elle est actuellement entièrement boisée (ormaie-frênaie, saulaie et aulnaie) et est depuis peu vierge de toute activité. Malgré le fait qu'il soit très eutrophisé et largement occupé par les ronces et les orties, le site héberge toutefois une flore encore assez diversifiée comprenant plusieurs espèces peu communes comme le pigamon jaune (Thalictrum flavum), le lamier maculé (Lamium maculatum), l'anémone fausse-renoncule (Anemone ranunculoides), la lathrée écailleuse (Lathraea squamaria), etc. Divers arbres et arbustes exotiques, issus de plantations anciennes, sont mélés à cette flore indigène. L'intérêt de l'île Vas t'y Frotte pour la faune est avant tout ornithologique: elle héberge notamment une colonie de héron cendré (Ardea cinerea) ainsi qu'un important dortoir de grand cormoran (Phalacrocorax carbo), cette dernière espèce y nichant aussi depuis peu.
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Namur | 3.45 ha | NAMUR | NAMUR |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
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Namur | 3.45 ha | Namur |
A compléter
A compléter
Défense nationale.
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Namur, 39, avenue Reine Astrid, 5000 Namur (Tél. : 081/71.54.11 - Fax : 081/71.54.10).
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Oiseaux | ||||||||
Alcedo atthis | Oui | Non | 2008 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | ||||
Ardea cinerea | Oui | Non | Nicheur (max. 50 nids) | 2008 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | |||
Corvus frugilegus | Oui | Non | Nicheur depuis 2004 (max. 50 nids) | 2008 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | |||
Dendrocopos minor | Oui | Non | Nicheur potentiel (présence régulière) | 2008 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | |||
Falco subbuteo | Oui | Non | Nicheur potentiel | 2008 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | |||
Gallinula chloropus | Oui | Non | 2008 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | ||||
Mergus albellus | Oui | Non | Hivernant irrégulier | 2006 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | |||
Phalacrocorax carbo | Oui | Non | Nicheur depuis 2003 (15 nids) et dortoir hivernal (max. 1000 ex.) | 2008 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | |||
Picus viridis | Oui | Non | Nicheur potentiel | 2008 | JY Baugnée, E. Bisteau | |||
Podiceps cristatus | Oui | Non | Nicheur (max. 8 nids) | 2008 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | |||
Tachybaptus ruficollis | Oui | Non | Migrateur et hivernant régulier | 2008 | Aves (J.-Y. Paquet, F. Pourigneaux, A. Monmart, E. Delooz) | |||
Invertébrés - Mollusques - Bivalves | ||||||||
Unio crassus | > 20 coquilles | 2008 | JY Baugnée, E. Bisteau | |||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Aconitum lycoctonum subsp.vulparia | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Allium ursinum | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Anemone ranunculoides | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Cardamine flexuosa | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Cardamine impatiens | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Dipsacus pilosus | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Epipactis helleborine | 1 pied | 2008 | JY Baugnée, E. Bisteau | |||||
Euphorbia esula subsp.esula | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Lamium maculatum | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Lathraea squamaria | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Lunaria rediviva | 1993 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud | ||||||
Thalictrum flavum | 2 pieds | 2008 | J. Saintenoy-Simon, J. Duvigneaud, JY Baugnée, E. Bisteau |
Données à compléter.
Phanérogames (données J. Saintenoy-Simon et J. Duvigneaud, 1993; E. Bisteau, J.-Y. Baugnée et Y. Collard, 2008): Acer negundo, Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Aconitum lycoctonum subsp. vulparia, Aesculus hippocastanum, Alliaria petiolata, Allium ursinum, Alnus glutinosa, Alnus incana, Anemone ranunculoides, Angelica sylvestris, Anthriscus sylvestris, Arctium sp., Artemisia vulgaris, Arum maculatum, Betula pendula, Brachypodium sylvaticum, Calystegia sepium, Campanula trachelium, Cardamine flexuosa, Cardamine hirsuta, Cardamine impatiens, Carex divulsa, Carex pendula, Carex remota, Carpinus betulus, Castanea sativa, Catalpa bignonioides, Circaea lutetiana, Cirsium arvense, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Cruciata laevipes, Dipsacus fullonum, Dipsacus pilosus, Dryopteris filix-mas, Epilobium hirsutum, Epilobium sp., Epipactis helleborine, Eupatorium cannabinum, Euphorbia esula subsp. esula, Euphorbia peplus, Fagus sylvatica, Fagus sylvatica cv. atropunicea, Filipendula ulmaria, Fraxinus excelsior, Galium aparine, Geranium robertianum, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Hedera helix, Heracleum sphondylium, Humulus lupulus, Ilex aquifolium, Iris pseudacorus, Juglans regia, Lamium maculatum, Lathraea squamaria, Ligustrum ovalifolium, Lunaria rediviva, Lycopus europaeus, Lysimachia nummularia, Lythrum salicaria, Mentha aquatica, Mentha villosa var. alopecuroides, Mercurialis perennis, Phalaris arundinacea, Phragmites australis, Platanus x hispanica, Poa nemoralis, Populus nigra var. italica, Populus x canadensis, Potentilla anserina, Potentilla reptans, Primula elatior, Prunella vulgaris, Prunus avium, Prunus insititia, Prunus laurocerasus, Prunus spinosa, Quercus petraea, Ranunculus ficaria subsp. bulbilifer, Ranunculus repens, Ribes rubrum, Ribes uva-crispa, Rorippa sylvestris, Rubus caesius, Rubus laciniatus, Rubus sp., Rumex acetosa, Rumex hydrolapathum, Rumex obtusifolius, Rumex sanguineus, Salix alba, Salix alba cv. tristis, Salix caprea, Salix viminalis, Salix x multinervis, Salix x rubens, Sambucus nigra, Scrophularia auriculata, Scrophularia nodosa, Scutellaria galericulata, Senecio erucifolius, Senecio jacobaea, Senecio viscosus, Sophora japonica, Stachys sylvatica, Stellaria nemorum subsp. nemorum, Symphoricarpos albus var. laevigatus, Symphytum officinale, Syringa vulgaris, Thalictrum flavum, Tilia platyphyllos, Ulmus minor, Urtica dioica, Valeriana repens, Veronica beccabunga, Veronica chamaedrys, Veronica hederifolia subsp. lucorum.
Bryophytes (données A. et O. Sotiaux, 2008): Amblystegium serpens, Barbula convoluta, Barbula unguiculata, Brachythecium rivulare, Brachythecium rutabulum, Bryum capillare, Calliergonella cuspidata, Conocephalum conicum, Cratoneuron filicinum, Fissidens bryoides, Fissidens taxifolius, Frullania dilatata, Homalothecium sericeum, Hypnum cupressiforme, Kindbergia praelonga, Lunularia cruciata, Metzgeria furcata, Orthotrichum affine, Orthotrichum diaphanum, Orthotrichum lyellii, Orthotrichum obtusifolium, Orthotrichum tenellum, Oxyrrhynchium hians, Oxyrrhynchium pumilum, Pellia endiviifolia, Plagiomnium rostratum, Platygyrium repens, Pohlia melanodon, Rhynchostegium confertum, Rhynchostegium murale, Syntrichia papillosa, Thamnobryum alopecurum, Tortula muralis, Ulota bruchii, Ulota crispa.
Acer negundo, Aesculus hippocastanum, Alnus incana, Branta canadensis, Castanea sativa, Catalpa bignonioides, Fagus sylvatica cv. atropunicea, Juglans regia, Ligustrum ovalifolium, Platanus x hispanica, Populus nigra var. italica, Populus x canadensis, Prunus insititia, Prunus laurocerasus, Rubus laciniatus, Salix alba cv. tristis, Sophora japonica, Symphoricarpos albus var. laevigatus, Syringa vulgaris,
A compléter
Pas de menaces particulières.
A compléter
Pas de gestion particulière.
Accès interdit.
L'île est située dans la vallée de la Meuse, à l'entrée de l'agglomération namuroise, en amont de l'écluse de La Plante. Elle atteint une longueur de 720 m pour une largeur maximale de 78 m et une superficie d'environ 3 ha. De forme lancéolée, elle est orientée nord-sud. Ses berges sont en grande partie artificialisées et sont consolidées par une poutrelle reposant sur des piliers. Un enrochement protège la rive ouest du batillage. Jusque dans les années 1980, l'île était reliée à la berge droite de la Meuse par un pont, actuellement disparu (des vestiges existent toujours cependant).
A hauteur de l'île, la Meuse traverse les grès et schistes houillers du bassin de Namur, lesquels affleurent notamment à la Citadelle de Namur.
Le site se trouve au sein de la région naturelle du Condroz, dans le district phytogéographique mosan.
La végétation et la flore de l'ile Vas-t'y-Frotte a été étudiée par SAINTENOY-SIMON et DUVIGNEAUD (1993). Un inventaire complémentaire visant à actualiser les données biologiques a été réalisé le 27 août 2008 par E. BISTEAU, J.-Y. BAUGNEE et Y. COLLARD. A ce jour, 121 espèces de plantes vasculaires ont été recensées sur cette ile.
Naguère couverte de prairies de fauche, de pâtures et de potagers, l'ile fut exploitée pour le tourisme à la fin du 19ème et début du 20ème siècles. Après l'abandon de cette activité, elle fut progressivement réinvestie par la forêt, en même temps que diverses plantations y furent effectuées: on y observe toujours Populus x canadensis, Aesculus hippocastanum, Catalpa bignoioides, Sophora japonica, Fagus sylvatica cv atropunicea, Castanea sativa, Alnus incana, Populus nigra var. italica, Salix alba subsp. vitellina cv tristis, Platanus x hispanica, Symphoricarpos albus var. laevigatus, Syringa vulgaris, Ligustrum ovalifolium, Parthenocissus quinquefolia, Prunus insititia, Rubus laciniatus, Acer negundo, etc. Plusieurs de ces espèces y sont aujourd'hui parfaitement naturalisées.
Le boisement le plus étendu se rattache à l'ormaie-frênaie alluviale, avec Fraxinus excelsior, Ulmus minor, Cornus sanguinea, Ribes rubrum, Fagus sylvatica, Arum maculatum, Scrophularia nodosa, Stachys sylvatica, Circaea lutetiana, Brachypodium sylvaticum, Veronica chamaedrys, Campanula trachelium, Poa nemoralis, Geum urbanum, Primula elatior, Dryopteris filix-mas, Hedera helix, Cardamine impatiens, Aconitum lycoctonum subsp. vulparia, Lathraea squamaria, Allium ursinum, Anemone ranunculoides, etc.
On observe également plus localement une aulnaie en cours de formation ainsi que des saulaies fragmentaires à Salix alba et Salix x rubens dans lesquelles apparaissent aussi Salix caprea, Salix viminalis, Salix x multinervis, ... Lors de la visite de 2008, certains gros saules portaient des carpophores du polypore Phellinus trivialis.
Les orties (Urtica dioica) sont partout présentes, de même que les ronces (Rubus spp.) qui ont envahi les restes de prairies et de mégaphorbiaies subsistant dans les rares clairières, formant de vastes massifs dans lesquels diverses espèces parviennent néanmoins à persister, comme Rumex sanguineus, Stellaria nemorum subsp. nemorum, Calystegia sepium, Humulus lupulus, Anthriscus sylvestris, Heracleum sphondylium, Cirsium arvense, Rumex acetosa, Rumex obtusifolius, Filipendula ulmaria, Symphytum officinale, Epilobium hirsutum, Lythrum salicaria, Eupatorium cannabinum, Thalictrum flavum, Geranium robertianum, Galium aparine, Alliaria petiolata, Lamium maculatum, etc.
Les berges, à peu près partout artificielles, portent une végétation irrégulière composée de Rorippa sylvestris, Lycopus europaeus, Scutellaria galericulata, Euphorbia esula subsp. esula, Mentha x villosa var. alopecuroides, Urtica dioica et même Lunaria rediviva (1 pied signalé par SAINTENOY-SIMON et DUVIGNEAUD, 1993) !
Des fragments de roselières se maintiennent très localement, en particulier dans les anses pas trop ombragées de la berge ouest. On y observe Phragmites australis, Phalaris arundinacea, Rumex hydrolapathum, Lythrum salicaria, Epilobium hirsutum, Iris pseudacorus, ...
L'enrochement protégeant la berge ouest accueille par ailleurs Cardamine hirsuta, Cardamine flexuosa, Cardamine impatiens, Scrophularia auriculata, Senecio erucifolius, Senecio jacobaea, Senecio viscosus, Carex divulsa, entre autres espèces.
Souvent négligée, la flore bryophytique a récemment fait l'objet d'un recensement par A. et O. SOTIAUX (27-08-2008 - inédit): 35 espèces sont recensées sur l'île, la plupart étant communes à très communes au sein du district mosan.
Conocephalum conicum et Pellia endiviifolia colonisent les berges terreuses verticales éclaboussées par la Meuse.
Lunularia cruciata, Cratoneuron filicinum, Plagiomnium rostratum, Calliergonella cuspidata sont des espèces à tendance basophile rencontrées sur le chemin central dans une ambiance forestière humide et ombragée.
Le sous-bois est occupé par une végétation nitrophile dense (Rubus et Urtica) ne permettant pas le développement de la strate muscinale. Quelques rares trouées ont cependant permis l'implantation d'une végétation muscinale neutrophile fort banale: Barbula convoluta, B. unguiculata, Brachythecium rutabulum, Kindbergia praelonga, Oxyrrhynchium hians, O. pumilum, Fissidens bryoides, F. taxifolius, Pohlia melanodon ainsi qu'une petite touffe de Thamnobryum alopecurum, espèce caractéristique des sous-bois calcaires.
Amblystegium serpens, Bryum capillare, Rhynchostegium murale, Tortula muralis colonisent des débris de maçonneries ombragés.
L'épiphytisme est peu développé. Très souvent Hypnum cupressiforme est la seule espèce corticole, mais sur Fraxinus excelsior il faut cependant épingler la présence d'un cortège diversifié: Frullania dilatata, Metzgeria furcata, Orthotrichum affine, O. diaphanum, O. lyellii, O. obtusifolium, O. tenellum, Platygyrium repens, Rhynchostegium confertum, Syntrichia papillosa, Ulota bruchii, U. crispa.
L'intérêt de l'île pour la faune est avant tout ornithologique et à cet égard, il s'agit même d'un des sites majeurs pour l'observation des oiseaux d'eau dans la région namuroise. L'endroit est d'ailleurs suivi très régulièrement par plusieurs observateurs d'Aves (en particulier F. POURGNAUX, J.-Y. PAQUET, E. DELOOZ et A. MONMART).
Une colonie de héron cendré (Ardea cinerea) est installée dans la canopée depuis le début des années 2000. Le comptage des nids est difficile en raison de leur dispersion mais on estime qu'il y a bon an mal an entre 40 et 50 couples nicheurs.
Le grand cormoran (Phalacrocorax carbo) constitue sur l'île un dortoir important ayant compté jusqu'à 1000 ex. bien qu'au cours de ces dernières années, le nombre d'oiseaux soit moins élevé. En 2003, deux couples y ont niché pour la première fois dans la vallée de la Meuse, embryon d'une colonie qui compte cinq ans plus tard pas moins de 15 nids.
Nicheur régulier sur les berges de l'île, le grèbe huppé (Podiceps cristatus) a compté lors d'une année particulièrement favorable jusqu'à 8 couples.
Souvent observé aussi, le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) ne niche cependant pas dans le secteur, peu favorable à cette espèce farouche. Sa présence y est notée surtout en hiver ainsi que durant les migrations. Il affectionne plus spécialement les petites anses abritées le long des berges, là où l'eau est peu profonde.
Le corbeau freux (Corvus frugilegus) se reproduit depuis 2004 sur l'île (environ 50 nids sur les peupliers). Trois autres oiseaux peuvent être considérés comme des nicheurs potentiels: il s'agit du pic épeichette (Dendrocopos minor), une espèce mobile à vaste territoire qui est régulièrement entendue à Vas-t'y-frotte, le pic vert (Picus viridis), également fréquemment noté, et le faucon hobereau (Falco subbuteo) dont l'observation en période estivale est de plus en plus fréquente.
Certaines espèces communes peuvent utiliser le site comme dortoir nocturne, comme c'est le cas pour le pigeon ramier (Columba palumbus) avec des groupes atteignant plusieurs milliers d'individus lors des années de glandée, ou encore pour la pie bavarde (Pica pica).
En hiver, c'est essentiellement autour de l'île Vas-t'y-frotte que se concentrent les anatidés, dont le harle bièvre (Mergus merganser) et le rare harle piette (Mergus albellus).
La nidification de la bernache du Canada (Branta canadensis) est constatée depuis quelques années sur la pointe aval de l'île. Une troupe importante d'oiseaux non nicheurs séjourne autour de La Plante où ils bénéficient d'un nourrissage régulier par les habitants du quartier. La présence de cette espèce semble avoir un impact non négligeable sur la végétation herbacée et pourrait se révéler problématique à l'avenir.
Les données disponibles sur les autres vertébrés sont quasi inexistantes. En ce qui concerne les mammifères, on peut seulement mentionner l'observation d'indices de présence du rat musqué (Ondatra zibethicus), une espèce d'origine nord-américaine bien connue et parfaitement naturalisée depuis de nombreuses années en Wallonie. La présence d'arbres à cavité pourrait se révéler favorable à certaines chauves-souris forestières. Dans le cas des amphibiens et des reptiles, il est fort probable qu'aucune espèce n'occupe l'ile de façon permanente.
On est également très peu documenté sur les différents groupes d'invertébrés (insectes en particulier), pour lesquels aucun inventaire ne semble avoir été réalisé.
Lors de la visite d'août 2008, un gastéropode nouveau pour la faune belge fut découvert parmi un roncier de l'ile: il s'agit de Hygromia cinctella, espèce d'origine méditerranéenne, dont l'aire est centrée sur l'Italie et le sud de la France mais qui connait une expansion rapide vers le nord depuis une dizaine d'années (VIMPERE, 1999). Auparavant, sa présence fut déjà constatée en 2006 dans une carrière calcaire de la vallée de la Sambre à Labuissière (obs. J.-Y. Baugnée), ainsi que dans la vallée de la Meuse à Dinant (obs. T. Neckheim).
Plusieurs autres escargots ont été observés lors de cette même visite: Cepaea nemoralis, Helix pomatia, Fruticicola fruticum, Balea biplicata, Discus rotundatus. Ces espèces sont pour la plupart largement distribuées en Wallonie et généralement eurytopes. A noter toutefois que Helix pomatia, l'escargot de Bourgogne, est partiellement protégé par arrêté royal du 21 février 1984 réglementant sa collecte pour des fins alimentaires.
L'observation de plusieurs dizaines de coquilles d'Unio crassus (espèce Natura 2000) et d'Unio pictorum en 2008 apparait plus anecdotique. L'existence de ces deux mulettes n'est, en effet, pas directement liée aux biotopes de l'ile. Toutefois, même si une partie des coquilles a sans doute été amenée par les inondations, leur présence en si grand nombre indique probablement que des populations sont installées dans la Meuse aux environs immédiats (la récolte d'individus vivants d'Unio crassus a d'ailleurs été signalée quelques centaines de mètres en amont de l'ile Vas-t'y-Frotte, G. MOTTE comm. or.).
Ile.
A compléter
Le site a connu une histoire mouvementée. Elle fut longtemps occupée par des prairies de fauche, des pâtures, des cultures vivrières, peut-être aussi des vergers.
Elle vit passer plusieurs personnages célébres. Ainsi, le 22 juillet 1577, Don Juan d'Autriche, fils naturel de Charles-Quint et de Barbara Blombergh, et alors Gouverneur général des Pays-Bas, invite Marguerite de Valois, la reine Margot, à un banquet champêtre sur l'île Vas-t-y-frotte (appelée à cette époque 'Ille a Velaine', du nom d'un quartier de Jambes).
Au 19ème siècle jusqu'au début du 20ème siècle, l'île fut l'objet d'une exploitation touristique.
Plus récemment, elle servit de terrain de manoeuvre pour les hommes du Génie de Jambes (jusque 2007).
ZHIB
OFFH
J. SAINTENOY-SIMON & J. DUVIGNEAUD (A.E.F., Rue Arthur Roland, 61, 1030 Bruxelles). - E. BISTEAU & J.-Y. BAUGNEE (SPW/DGARNE/DEMNA/DNE/OFFH, Avenue Maréchal Juin, 23, B-5030 Gembloux).