• L4 - Plateau des Tailles

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Conservation d'habitats humides semi-naturels typiques des vallées du Plateau des Tailles, caractérisés par une forte diversité floristique et entomologique. Site important pour assurer la connectivité du réseau, vu son isolement et la dégradation des milieux similaires qui est observée dans la vallée du Ruisseau de Planchette.

Embroussaillement des zones humides ouvertes, par les feuillus pionniers ou la régénération spontanée de l'épicéa. Ennoiement des prairies par le castor. La station d'Huperzia selago est située à proximité d'un des barrages qui barrent le cours du Martin Moulin.

La plus grande partie de la vallée est reprise en Natura 2000 mais les zones noyaux devraient bénéficier d'un statut de protection plus fort (RNA ou RND) pour permettre la mise en place de mesures de restauration des milieux humides alluviaux.

A compléter

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Le site occupe une large banquette alluviale dans la vallée du Martin-Moulin, au-dessu d'un verrou rocheux qui modifie la physionomie de la vallée.

Ce vaste site allongé sur près de 7 km selon un axe nord-sud comprenait initialement quelques reliques de prairies humides abandonnées, situées dans la partie médiane de la vallée du Martin-Moulin, dans une ambiance largement forestière (plantations d'épicéas et peuplements feuillus).

Le périmètre a ensuite été fortement élargi en fonction des différents enjeux de conservation de la nature, s'étendant à présent entre les villages de Chabrehez (au nord) et d'Achouffe (au sud), à travers les Bois de la Cédrogne, d'Achouffe et de Martin Moulin, en incluant les parcelles (6,8 ha) qui constituent la réserve naturelle Natagora du Martin Moulin récemment agréée par la Région wallonne. Le site comprend également la portion aval de la vallée du Ruisseau de la Planchette, affluent de rive gauche du Martin-Moulin.

Flore et végétation

Globalement, le fond de vallée comporte une mosaïque d'habitats humides ouverts (bas-marais acides, jonçaies acutiflores, groupements fontinaux, prairies à molinie, à bistorte et à canche cespiteuse) intercalés dans des milieux plus forestiers. Plusieurs plans d'eau de petite dimension ont été créés soit par le castor (Castor fiber) présent sur la vallée depuis au moins 1998, soit dans le cadre de travaux de restauration des milieux humides (projets Life, e.a.). Les versants plus secs et souvent escarpés sont couverts de pessières, de taillis de bouleaux et de chênes. On observe aussi localement des affleurements rocheux, des lambeaux de pelouses silicicoles et de lande à callune ainsi que divers groupements de coupes forestières au niveau des nombreuses mises à blancs résineuses.

Jusqu'à présent, seules les parties appartenant à la réserve naturelle ont fait l'objet d'une description botanique précise dans le cadre de la demande d'agrément.

La boulaie à sphaigne existe en plusieurs points de la vallée du Martin Moulin où elle est toujours très peu étendue. En 2009, cet habitat patrimonial a été le théâtre d'une découverte floristique marquante: une touffe de lycopode sélagine (Huperzia selago), une plante rarissime en Région wallonne où il subsiste moins de dix localités connues.

Intérêt faunistique

Le bassin du Martin Moulin renferme des habitats variés dont certains présentent un intérêt tout particulier, notamment du fait de leur rareté à l'échelle régionale. La biodiversité s'en ressent, avec, entre autre, la présence d'une avifaune remarquable ainsi qu'au moins 40 espèces de papillons de jour et plus de 20 espèces de libellules.

Tout le secteur est très accueillant pour l'avifaune composée de plusieurs espèces prestigieuses telles que la cigogne noire (Ciconia nigra), le milan royal (Milvus milvus), mais aussi le martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), le cincle plongeur (Cinclus cinclus), etc. Le pic noir (Dryocopus martius) est bien présent sur le massif forestier. Le cantonnement de l'une ou l'autre pie-grièche grise (Lanius excubitor) est constaté dans certaines coupes à blanc. Le rare pic cendré (Picus canus), espèce en situation critique en Région wallonne, y a été contacté au moins à deux reprises au cours de la dernière décennie.

Du point de vue mammalogique, l'espèce la plus visible est sans nul doute le castor européen (Castor fiber) dont l'irruption dans la vallée, dès l'automne 1998, correspond à des lâchers clandestins d'animaux provenant de la vallée de l'Elbe en Allemagne (B. Manet, in litt.). A l'heure actuelle, le castor est présent à peu près partout sur le site, avec un impact important sur les milieux forestiers alluviaux et le régime des cours d'eau. En outre, on signalera des observations répétées de raton-laveur (Procyon lotor), espèce d'origine nord-américaine bien implantée localement.

Les prés humides à bistorte accueillent deux papillons de jour spécialisés, le nacré de la bistorte (Boloria eunomia) et le cuivré de la bistorte (Lycaena helle). Les mégaphorbiaies sont fréquentées par le nacré de la filipendule (Brenthis ino) et le damier noir (Melitaea diamina), dont les chenilles se développent respectivement aux dépens de la reine des prés et des valérianes. Les bas-marais acides à violette des marais constituent l'habitat de reproduction du petit collier argenté (Boloria selene). Un autre élément remarquable des prairies humides est le cuivré écarlate (Lycaena hippothoe). Certaines espèces rares, comme le damier athalie (Melitaea athalia), se développent sur les versants couverts de taillis mais visitent assidûment les zones alluviales bien fleuries.

Par ailleurs, plusieurs espèces d'intérêt patrimonial comme le damier de la succise (Euphydryas aurinia), le céphale (Coenonympha arcania) et le grand nacré (Argynnis aglaja) n'ont plus été observé sur le site depuis les années 1990.

Affleurements rocheux.

Aucun monument.

A compléter.

OFFH

M. DUFRENE et L. Wargé. Relevés phytosociologiques de J. De Sloover et J.L. Gathoye.