Prairies de fauche humides, installées dans des zones où l'on observe une fluctuation saisonnière du niveau de la nappe phréatique. Ces prairies ne sont pas situées en situation alluviale et sont en conséquence caractérisées par un sol pauvre en éléments nutritifs. Le régime de fauche avec exportation tend également à appauvrir le sol en ces éléments. La flore est souvent très diversifiée et de nombreuses variantes, associations et types ont été proposés. Cependant, les communautés typiques sont de plus en plus rares, du fait de leur altération (fertilisation, pâturage, fauches multiples, etc.) et ne présentent souvent qu'un cortège incomplet d'espèces.

Tous les districts

• Limoneuse : Très rare
• Condroz : Très rare
• Fagne-Famenne : Rare
• Ardenne : Très rare
• Jurassique : Rare

Végétation souvent hétérogène du fait de la forte humidité du terrain et des difficultés d'effectuer une fauche régulière. Typiquement aspect « en mosaïque », avec des zones à joncs, des zones ± humides, des zones marginales à hautes herbes hygrophiles. Du fait de la transformation de beaucoup de ces prairies en prairies plus intensives, on trouve également une certaine proportion de graminées prairiales banales et d'espèces témoignant d'un pâturage (par exemple Ranuculus repens, Trifolium repens) et d'une fertilisation (par exemple Stellaria media, Cerastium fontanum).

• =équivalent 37.31 - Prés à molinie et communautés apparentées

Autres types de prairies, notamment les prairies humides eutrophes (E3.41), nardaies paratourbeuses (E3.52) et les formations à reine des prés (E5.421, E5.412), les tourbières et landes dégradées à Molinia caerulea (D1.12, F4.13).

Agrostis canina, Juncus conglomeratus, Carex panicea, Selinum carvifolia, Parnassia palustris, Scorzonera humilis, Gentiana pneumonanthe, Succisa pratensis, Ophioglossum vulgatum, Stachys officinalis, Molinia caerulea, Valeriana dioica, Juncus acutiflorus (auxquelles on peut ajouter Cirsium oleraceum en Gaume).

En dehors de ce tronc commun, il est délicat de proposer des variantes, tant les divergences sont importantes entre les différents auteurs. On peut tout au plus suivre la proposition formulée dans le cadre des Cartes d'Evaluation Biologique de la Belgique (De Blust et al.,1985), en distinguant 3 variantes, sur bases d'espèces indicatrices :

- type acide*: dans ce type peuvent apparaître, à l'état sporadique et en plus des espèces citées ci-dessus, des plantes typiques des nardaies paratourbeuses comme Pedicularis sylvatica, Carex echinata, Juncus squarrosus, Nardus stricta (Juncion squarrosi); ce type doit être considéré comme une formation charnière entre les prairies à molinie (en principe uniquement fauchées) et les nardaies paratourbeuses (en principe pâturées extensivement);

- type neutre: Colchicum autumnale, Selinum carvifolia, Crepis paludosa, Sanguisorba officinalis;

- type basique: Silaum silaus, Juncus inflexus, Colchicum autumnale (abondant).

* ce type ne doit pas être confondu avec l'association du Juncetum acutiflori (fiche E3.42), qui est une formation herbeuse des bordures de bas-marais acides.

Aucune fertilisation, une fauche tardive (après le 15 juillet) tous les ans ou tous les 2 ans. Le brûlis (quand c'est possible !) peut aussi remplacer la fauche. De même, un pâturage léger (faible charge) peut être toléré. Une intensification modérée (pâturage, fertilisation) fait évoluer les prairies les plus humides vers le Bromion racemosi (= Calthion), les plus sèches vers l'Arrhenatherion ou même le Bromion erecti.

Fertilisation, mise en pâture, urbanisation, abandon.

ZCO

ECOP - DEMNA (JM Couvreur)

JM Couvreur: dernières mises à jour de l'info 8/2/2011