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JACQUEMIN, F., KERVYN, T., BRANQUART, E...., 2014, Les forêts anciennes en Wallonie. 1ère p...

Type de document :Article
Auteur(s) et année :JACQUEMIN, F., KERVYN, T., BRANQUART, E., DELAHAYE, L., DUFRENE, M. et CLAESSENS, H. (2014)
Titre :Les forêts anciennes en Wallonie. 1ère partie: concepts généraux.
Références :Forêt Wallonne n° 131: 35-49.
Résumé :

Certaines forêts, qualifiées de «forêts anciennes», ont été relativement épargnées des profondes mutations qui ont eu lieu au cours des siècles en Wallonie. Les sols de ces forêts ont échappé aux principales perturbations (urbanisation, agriculture, extraction) qui ont affecté notre territoire. Ces surfaces présentent de nombreux intérêts, notamment pour expliquer la biodiversité, la naturalité du fonctionnement des forêts et sa capacité d'adaptation aux changements globaux. Ces sols non remaniés assurent également une meilleure conservation d'éventuels vestiges archéologiques. L'intérêt porté à ces forêts anciennes se limite souvent à leur rôle de production de bois ou de gibier, alors que les services écosystémiques que procurent ces forêts anciennes dépassent largement la sphère économique et portent sur des valeurs écologiques, scientifiques, sociales et culturelles, assurant ainsi une grande diversité de fonctions. Cartographier les forêts anciennes est une étape nécessaire afin de leur appliquer un mode de gestion spécifique et pouvoir ainsi protéger le patrimoine qu'elles représentent. Pour cela, plusieurs sources sont disponibles qui renseignent sur l'évolution spatiale et temporelle des forêts wallonnes depuis deux siècles et demi. En Wallonie, les cartes permettant d'identifier les forêts anciennes sont nombreuses et existent pour presque l'entièreté du territoire. Qui plus est, leur précision permet de retracer l'historique avec une grande précision géographique et temporelle. La valorisation informatique des cartes anciennes nécessite néanmoins un travail considérable de géoréférencement et de vectorisation afin de faciliter le croisement des occupations du sol de différentes époques. L'apport de connaissance de terrain, notamment détenue par les agents du DNF, permettra en outre d'atteindre un bon niveau de validation de cette donnée. Ce patrimoine forestier mérite d'être mieux reconnu, protégé et mis en valeur qu'il ne l'est aujourd'hui. D'ailleurs, sa conservation présente le grand intérêt de ne requérir aucun investissement: il suffit de maintenir en place les massifs forestiers identifiés et de les traiter avec respect lors des actions de gestion forestière. La surface boisée a connu en Wallonie une augmentation de 20 % par rapport au 18e siècle. Cependant, les premiers résultats de cette étude montrent une forte réduction des forêts au 19e siècle. Il s'avère en fait que les deux tiers des forêts feuillues en Wallonie ont été dénaturés au cours des deux derniers siècles et cette proportion ne fait que croître puisque des peuplements anciens sont encore, à l'heure actuelle, remplacés par des résineux ou par de l'urbanisation. La poursuite du travail de cartographie est donc cruciale pour préserver le tiers restant de nos forêts anciennes.

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