Cet aérodrome exploité par la Défense nationale se situe à 3,5 km à l'est de Saint-Hubert, sur un haut plateau culminant à 585 m d'altitude, au sein du vaste massif forestier de Freyr. Il a été aménagé au début des années 1970 dans le Bois de Hazeille et est constitué d'une piste unique de 2600 m de longueur s'étalant dans l'axe sud-ouest/nord-est. Cette piste est longée au sud par une voirie annexe et en est séparée tout le long par une bande de végétation prairiale et de fourrés pionniers, sur une largeur de 100-200 m. La surface au sol occupée par l'aérodrome est d'environ 145 ha. Trois petits bassins aménagés au sud de la voirie annexe complètent l'équipement du site.
L'environnement du site est entièrement forestier. La route de Saint-Hubert menant à Lavacherie traverse le massif à 500 m au sud de l'aérodrome et frôle son extrémité orientale à hauteur de la Fagne Haimez. Cette route est connectée à la N848 au niveau du Bois de Vesqueville. L'aérodrome civil de Saint-Hubert s'étend à moins de deux km à l'ouest.
Le socle géologique est constitué principalement de grès du Siegenien, donnant des sols acides et pauvres.
Du point de vue biogéographique, le site se trouve dans la région continentale et au sein du district phytogéographique ardennais (sous-district de la Haute Ardenne).
La végétation présente aux abords de la piste de cet aérodrome de 2600 m de long est particulièrement remarquable et riche en espèces rares et indicatrices des prairies maigres, des nardaies, des landes et des bas-marais acides, ces habitats étant répartis en mosaïque en fonction de l'humidité du sol. Les espaces plus en retrait de la piste et des voiries annexes sont colonisés par des fourrés et des boisements pionniers, secs à humides selon les endroits.
Les relevés floristiques réalisés depuis fin des années 1990 (J. Saintenoy-Simon, S. Rouxhet) jusqu'à nos jours (Natura 2000) rendent bien compte de cette diversité végétale. La flore regroupe notamment Agrostis capillaris, Festuca rubra, Dactylorhiza maculata, Dactylorhiza majalis (1 pied en 2011), Platanthera chlorantha, P. bifolia, Neottia ovata, Pedicularis sylvatica, Epipactis helleborine, Pyrola minor, Hieracium pilosella, Rhinanthus minor, Veronica officinalis, Trifolium pratense, Juncus squarrosus, Nardus stricta, Potentilla erecta, Molinia caerulea, Centaurea jacea, Rumex acetosa, Calluna vulgaris, Carex pallescens, Danthonia decumbens, Carex demissa, Linum catharticum, Centaurium erythraea, Polygala serpyllifolia, Gnaphalium sylvaticum, etc.
A l'extrémité ouest de la piste, une lande dégradée abrite une petite plage de Lycopodium clavatum parmi Calluna vulgaris, Molinia caerulea, Vaccinium myrtillus, etc.
Dans le fossé qui longe la piste et les voiries annexes poussent Juncus bulbosus, Carex echinata, C. pallescens, C. demissa, C. nigra, etc.
Les bassins aménagés au sud de la voirie annexe de l'aérodrome ne sont pas dépourvus d'intérêt, comme l'indique un relevé datant de 1999 (obs. S. Rouxhet). Ainsi, le bassin le plus à l'ouest hébergeait à cette époque: une zone de bas-marais à sphaignes avec Drosera rotundifolia, Juncus acutiflorus, Molinea caerulea, Juncus squarrosus, Juncus effusus, Viola palustris, Carex nigra, Potamogeton natans, ....; des éléments de cariçaie à Carex rostrata; des peuplements de Carex demissa, Glyceria maxima, etc.; une typhaie à Typha latifolia; de l'eau libre; et sur ses berges, des fourrés de Salix aurita, Betula pubescens, Picea abies.
Les deux autres bassins présentaient, par contre, une végétation assez pauvre.
L'aérodrome est par ailleurs connu pour abriter une population naturalisée de cirse à feuilles variables (Cirsium heterophyllum), une plante des mégaphorbiaies et prairies hygrophiles montagnardes, confinée en France aux Alpes et aux Pyrénées au-delà de 800 m d'altitude.
Le peuplement faunistique de l'aérodrome et ses environs est assez diversifié, tout au moins pour les groupes les mieux connus.
Ainsi, parmi les insectes, les papillons diurnes sont représentés par au moins 33 espèces, dont le gazé (Aporia crataegi), le damier noir (Melitaea diamina), la mélitée du mélampyre (Melitaea athalia), le petit collier argenté (Boloria selene), le cuivré écarlate (Lycaena hippothoe), le moiré franconien (Erebia medusa), le demi-deuil (Melanargia galathea), l'hespérie de la mauve (Pyrgus malvae), etc.
Les libellules sont moins diversifiées en raison de la rareté des points d'eau (3 bassins artificiels) dans les limites du site. Moins de 10 espèces sont signalées mais deux méritent une mention particulière, il s'agit de l'aeschne des joncs (Aeshna juncea) et de l'orthétrum bleuissant (Orthetrum coerulescens), deux éléments liés typiquement aux eaux acides souvent au voisinage des tourbières et des landes humides.
En ce qui concerne l'avifaune, le site est fréquenté par diverses espèces peu communes tels que la pie-grièche grise (Lanius excubitor), l'alouette lulu (Lullula arborea), le torcol fourmilier (Jynx torquilla), la nyctale de Tengmalm (Aegolius funereus), la bondrée apivore (Pernis apivorus), le traquet motteux (Oenanthe oenanthe) en halte migratoire, etc.