Cette carrière a profondément entaillé le versant droit de la vallée de la Sambre, très abrupt à cet endroit. Elle est localisée au sud-est du village de Franière, juste en face des Glaceries Saint-Roch, et à moins de 2 km à l'ouest de Floreffe. Une autre carrière se trouve à moins de 1 km vers le SSE (Carrière de Flatteau Na/476/05).
On y a extrait du calcaire carbonifère.
De forme plus ou moins ovale, la carrière est accessible par un chemin prenant naissance rue de Floreffe au niveau de la chapelle Saint-Pierre et menant d'abord à une maison. La falaise la plus élevée est la falaise sud, haute de plus de 50 m et relativement ombragée; elle est irrégulière et assez étagée, mais présente encore de grands pans subverticaux. Vers le nord, le talus est beaucoup moins élevé et plus ensoleillé; en partie recouvert après 2003, il se présente actuellement comme une pente caillouteuse. Le fond de l'excavation, remanié et aplani avant 1996, est caillouteux (pierreux vers la falaise sud), damé et encore assez dénudé; vers le centre se trouve un grand bloc rocheux. La bordure du fond est marquée par la présence d'une sorte de merlon, résultant probablement des travaux de nivellement; deux zones du fond, très pierreuses, sont restées intactes et arborées, l'une à l'ouest et l'autre à l'est.
Les anciens fours à chaux, qui donnaient sur la rue de Floreffe, étaient en cours de démolition en 1998. En 2007, leur emplacement était occupé par une friche sur sol pierreux.
Le site était peu fréquenté. En 2007, une partie du fond de l'excavation est parcourue par des engins (pompage?).
Les déchets sont peu nombreux. En 1997, quelques ferrailles et pneus; à proximité du chemin d'accès, plusieurs places à feu où l'on brûle des déchets. Panneau à l'entrée du chemin, près de la chapelle "Propriété privée. Défense de déposer des immondices". En 2007, présence de tas de pierres calcaires mêlées de briques (provenant de la destruction des fours à chaux?) dans la partie orientale.
Environnement du site: vers le nord, les Glaceries Saint-Roch; vers le nord-ouest, la chapelle Saint-Pierre, classée; à l'ouest, une friche et le versant boisé de la vallée de la Sambre; à l'est, le versant boisé de la vallée ("Les Roches"); au sud, friche arbustive et zone d'habitat (Trémouroux).
Une description du site a été réalisée par A. Remacle sur base d'observations effectuées en 1997 puis en 2007. Les ligneux qui colonisent la falaise de façon encore assez dispersée, ainsi que ceux qui subsistent dans deux zones de la bordure du fond, sont représentés par les espèces suivantes: Salix caprea, Betula pendula, Acer campestre, A. pseudoplatanus, Fraxinus excelsior, Populus tremula, Quercus robur, Carpinus betulus, Corylus avellana, Cornus sanguinea, Prunus spinosa, Rosa canina, Crataegus monogyna, Buddleja davidii, Ribes uva-crispa, Clematis vitalba,...
Sur le fond caillouteux et damé, la strate herbacée est en général discontinue (nulle au printemps 2007 sur la partie parcourue par les véhicules), mais plus abondante sur les bordures; elle rassemble une grande diversité d'espèces, notamment des calciphiles dont plusieurs deviennent de plus en plus abondantes au fil des années (du moins dans les parties intactes du fond): Minuartia hybrida, Arenaria sepyllifolia, Hypericum perforatum, H. hirsutum, Erophila verna, Saxifraga tridactylites, Sedum album (en progression), Sedum rupestre, Sanguisorba minor, Fragaria vesca, Lotus corniculatus, Melilotus officinalis, Medicago lupulina, Geranium robertianum, Linum catharticum, Daucus carota, Pimpinella saxifraga, Solanum dulcamara, Echium vulgare, Thymus pulegioides, Acinos arvensis, Origanum vulgare, Teucrium scorodonia, Prunella vulgaris, Galeopsis angustifolia (un seul pied vu), Plantago lanceolata, Verbascum thapsus, Linaria vulgaris, Chaenorrhinum minus, Campanula rotundifolia, Galium mollugo, Centranthus ruber, Valeriana repens, de nombreuses astéracées dont Erigeron acer, Carlina vulgaris, Solidago virgaurea, plusieurs épervières (entre autres Hieracium pilosella, Hieracium murorum, Hieracium glaucinum et Hieracium bauhinii), Senecio inaequidens, Inula conyzae, Eupatorium cannabinum, Tussilago farfara, Leucanthemum vulgare, Leontodon hispidus, Picris hieracioides, Crepis polymorpha et Mycelis muralis, diverses poacées dont Melica ciliata (en progression), Vulpia myuros, Brachypodium sylvaticum, Poa compressa, Festuca cf. lemanii,...
Sur les falaises et talus croissent diverses plantes présentes dans le fond, comme Melica ciliata, relativement abondante au niveau des fissures, ainsi que Sedum acre, Centranthus ruber, Hieracium murorum, Senecio jacobaea, Asplenium trichomanes, A. ruta-muraria, Dryopteris filix-mas (peu abondante),...
Un relevé floristique détaillé de la carrière, mais aussi de ses environs, avait été effectué par Ph. Martin (AEF) en juin 1998.
Un nouvel inventaire de la flore de la Carrière Nicolas, ainsi que du versant boisé situé a l'est (Les Roches Saint-Pierre», a été effectué le 16 septembre 2014 (E. Bisteau et J.-Y. Baugnée – SPW/DEMNA).
Par rapport à la fin des années 2000, le fond de l'excavation ne semble pas avoir subi de modification majeure et la colonisation arbustive est restée modérée.
Plus des deux-tiers de la surface sont occupés par une pelouse sèche sur sol damé caillouteux à pierreux, très ouverte par endroit, avec comme espèces principales Festuca lemanii, Sanguisorba minor, Thymus pulegioides, Sedum album, Campanula rotundifolia, Carex flacca, Catapodium rigidum, Leucanthemum vulgare, Poa compressa, Achillea millefolium, Echium vulgare, Linum catharticum, Erigeron acer, Plantago lanceolata, Acinos arvensis, Lotus corniculatus, Hieracium pilosella, Carlina vulgaris, etc. Le lichen Cladonia pyxidata subsp. pocillum, taxon typique des pelouses du Mesobromion et du Xerobromion, y constitue quelques plages localisées.
Vers l'entrée, plusieurs espèces de friches ou de prairies apparaissent comme Artemisia vulgaris, Tanacetum vulgare, Linaria vulgaris, Trifolium pratense, ainsi que l'hygrophile Juncus effusus.
Les tas de pierres à l'est de l'excavation sont colonisés par Valeriana repens, Geranium robertianum, Melica ciliata, Eupatorium cannabinum, Fragaria vesca, Hieracium murorum, Teucrium scorodonia, quelques jeunes arbustes (Salix alba, e.a.) et les fougères Dryopteris filix-mas, Asplenium trichomanes et Asplenium scolopendrium (quelques touffes).
Les parties situées dans l'ombrage de la falaise subissent une colonisation arbustive plus dynamique et le sol y est très moussu. S'y développent Salix caprea, Betula pendula, Betula pubescens, Populus tremula, Cornus sanguinea, Crataegus monogyna, Acer pseudoplatanus, Quercus robur, Corylus avellana, Carpinus betulus, Rosa canina s.l., Rubus sp., Clematis vitalba, Fraxinus excelsior. Dans la strate herbacée apparaissent plus particulièrement Solidago virgaurea, Teucrium scorodonia, Eupatorium cannabinum, Hieracium sabaudum, Fragaria vesca, Brachypodium sylvaticum, Dryopteris filix-mas, etc.
La grande falaise exposée au nord porte une flore en grande partie identique à celle du fond de l'excavation. On y observe divers arbustes pionniers comme Betula pendula, Salix caprea, Acer pseudoplatanus, Rosa canina, Quercus robur, Cornus sanguinea, Fraxinus excelsior, Acer campestre, Prunus avium, Prunus spinosa, Rubus sp., Cotoneaster horizontalis, Rhamnus cathartica (1 pied observé) et de nombreuses herbacées: Valeriana repens, Geranium robertianum, Melica ciliata, Eupatorium cannabinum, Fragaria vesca, Hieracium murorum, Centranthus ruber, Senecio inaequidens (rare), Teucrium scorodonia, Dryopteris filix-mas, Asplenium trichomanes, Asplenium ruta-muraria, Sedum album, Campanula rotundifolia, Sanguisorba minor, Erigeron acer, Mycelis muralis, Inula conyzae, Leontodon hispidus, Echium vulgare, Galium mollugo, Solidago virgaurea, Potentilla neumanniana, etc. La présence ponctuelle de Sesleria caerulea et de Helianthemum nummularium est également notée au pied de la falaise.
Comparé à d'autres carrières de la vallée de la Sambre, l'impact des plantes exotiques potentiellement invasives est ici assez limité. En effet, sur les 10 espèces recensées actuellement, seul Cotoneaster horizontalis, arbuste envahissant souvent les milieux rocheux, paraît bien implanté en plusieurs endroits de la falaise et risque de s'étendre à l'avenir, les autres restant particulièrement discrets.
A l'est de la carrière, au lieu-dit «Les Roches Saint-Pierre», s'étend un versant forestier où pointent plusieurs affleurements rocheux. Il montre un intérêt patrimonial particulier en raison de la présence d'une très belle érablaie-tiliaie à scolopendre. Outre Asplenium scolopendrium qui forme par endroits de vastes peuplements quasiment continus, la flore comprend, parmi les ligneux: Acer pseudoplatanus, Acer campestre, Fraxinus excelsior, Corylus avellana, Carpinus betulus, Tilia platyphyllos, Crataegus laevigata, Ulmus glabra, Ribes uva-crispa, Viburnum opulus, Hedera helix, Rosa arvensis, Ilex aquifolium, et dans la strate herbacée Arum maculatum, Dryopteris filix-mas, Luzula sylvatica, Lamium galeobdolon, Milium effusum, Melica uniflora, Polypodium interjectum, Geum urbanum, etc.