Une description détaillée de la végétation et de la flore du ruisseau de Vovesène reste à faire. Les informations présentées ci-après sont basées sur des données partielles issues principalement d'un avis site interne à l'administration datant de 2003 (J. Simar, SPW-DEMNA) et d'observations recueillies en octobre 2007 par E. Bisteau et J.-Y. Baugnée (SPW-DEMNA), en 2013 par S. Vander Linden et en 2014 par F. Hela (Observations.be).
Le ruisseau de Vôvesène prend sa source au milieu des champs et traverse ensuite, sur près de deux kilomètres, des pâtures banales sans grand intérêt. Ce n'est qu'à hauteur du lieu-dit "Baive", en bordure du Bois du Prévôt, que le site devient attractif et présente une réelle valeur paysagère autant que floristique.
A l'est du chemin de terre joignant Baive à Maillen s'étend une prairie marécageuse bénéficiant, depuis mars 2005, du statut de zone humide d'intérêt biologique (ZHIB "Prairie humide du Bois de Heez"). Sur une surface d'environ 4 ares, évolue une végétation dense, à tendance nitrophile, constituée principalement de plages de Scirpus sylvaticus et d'une mégaphorbiaie à hautes herbes dominée par Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum et Urtica dioica. Diverses autres espèces hygrophiles s'y rencontrent comme Lotus pedunculatus, Achillea ptarmica, Mentha arvensis, Veronica beccabunga, Cirsium palustre, Carex hirta, Cardamine pratensis, Calystegia sepium, Stellaria alsine, Galium palustre, Galium aparine, Ranunculus flammula, Equisetum palustre, Equisetum fluviatile, Rumex acetosa, Caltha palustris, Ajuga reptans, Lythrum salicaria, Valeriana officinalis (= repens), Angelica sylvestris, Persicaria hydropiper, Juncus effusus, Juncus articulatus, etc. La prairie est bordée au nord par une rangée de jeunes saules têtards (Salix cf fragilis). En outre, deux mares respectivement de 5,5 ares et 2,5 ares y ont été creusées en 2008. Certaines plantes pionnières comme Ranunculus sceleratus s'y sont progressivement installées au bord de celles-ci.
La faune de cette zone humide demeure encore relativement peu connue. On relève la présence d'au moins quatre espèces d'amphibiens: Alytes obstetricans, Ichthyosaura alpestris, Lissotriton helveticus, Lissotriton vulgaris (obs. D. Steenhout). Une population du mollusque gastéropode Vertigo antivertigo a été observée dans la scirpaie en 2007. Quoiqu'assez répandu en Région wallonne, cet escargot très hygrophile habite des stations toujours très localisées et constitue un bon indicateur des zones humides bien préservées. En 2012, une dizaine d'espèces de libellules ont été notées à cet endroit, au niveau des deux mares (obs. S. Vander Linden et P. Louvieaux).
En amont de la ZHIB, une cuvette plus ou moins humide en prairie accueille également une flore diversifiée mélangeant des espèces prairiales, hygrophiles et rudérales: un relevé d'août 2013 (obs. S. Vander Linden) regroupe Crepis capillaris, Cirsium palustre, Prunella vulgaris, Trifolium pratense, Nasturtium officinale, Lychnis flos-cuculi, Rosa canina, Achillea millefolium, Scirpus sylvaticus, Arrhenatherum elatius, Calystegia sepium, Urtica dioica, Equisetum arvense, Epilobium hirsutum, Epilobium montanum, Geranium dissectum, Geranium pyrenaicum, Lapsana communis, Heracleum sphondylium, Cirsium arvense, Alliaria petiolata, Galeopsis tetrahit, Veronica chamaedrys, Trifolium repens, Phleum pratense, Senecio vulgaris, Geum urbanum, Holcus lanatus, Poa annua, Poa trivialis, Chenopodium album, Lolium perenne, Persicaria maculosa, Taraxacum sp., Persicaria lapathifolia, Plantago major, Ranunculus acris, Rumex crispus, Euphorbia helioscopia, Cirsium vulgare, Artemisia vulgaris, Polygonum aviculare, Rumex obtusifolius, Cynosurus cristatus, Matricaria recutita, Lamium purpureum, Sonchus arvensis, Stachys sylvatica, Hypericum perforatum, Lathyrus pratensis, Veronica beccabunga, Glyceria sp., Lotus corniculatus, Persicaria hydropiper, Potentilla anserina, Juncus effusus, Gnaphalium uliginosum, Salix x multinervis, Crataegus monogyna.
A peu de distance au nord de la zone humide, à proximité d'une source latérale du ruisseau de Vovesène, un long talus arboré de 350 m de long vient interrompre la monotonie de la prairie. Ces éléments de grande valeur paysagère ne sont pas inintéressants du point de vue botanique: Corydalis solida, Mercurialis perennis, Anemone nemorosa, Ranunculus auricomus et Geranium molle y ont été notés récemment. On y observe aussi de petites pelouses ouvertes à Hieracium pilosella et surtout à Sedum rubens, crassulacée rarissime dont on connaît une petite dizaine de stations tout au plus dans toute la Wallonie et qui figure à ce titre sur la liste rouge dans la catégorie des plantes menacées d'extinction!
En aval de la ZHIB, à l'ouest du chemin de Baive donc, le ruisseau traverse sur environ 350 m un ensemble de pâtures relativement banales sur le plan botanique, à l'exception du versant droit - orienté à cet endroit vers le sud-est - où de petits affleurements calcaires pointent ici et là. Certains d'entre eux portent une végétation de pré maigre et de pelouse calcicole avec notamment le rarissime Sedum rubens (une vingtaine de plantes dénombrées en octobre 2007) ainsi que Sanguisorba minor, Koeleria macrantha, Carex caryophyllea, Hieracium pilosella, Galium verum, Bellis perennis, Trifolium dubium, Aphanes arvensis, Campanula rotundifolia, Ononis repens, Lotus corniculatus, Cirsium acaulon, Ranunculus bulbosus, Pimpinella saxifraga, ...
Le haut de ce versant est occupé par des fourrés formés surtout par Crataegus monogyna. On note aussi quelques pieds de Cytisus scoparius, ainsi que Rosa gr. canina, Corylus avellana, Cornus sanguinea, Rubus sp., Rumex acetosa, Campanula rapunculus, Senecio jacobaea, Potentilla sterilis, Viola hirta, etc.
Plus bas, le parcours du ruisseau s'inscrit essentiellement en milieu forestier, pratiquement jusqu'à la confluence avec le Crupet. Le ri a aujourd'hui un débit intermittent et ne présente que très peu de végétation herbacée rivulaire. Le lit est argileux avec quelques secteurs graveleux ou rocheux. La reproduction de la salamandre tachetée (Salamandre salamandre) y est signalée (obs. D. Steenhout).
Le fond du vallon voit se succéder des boisements spontanés (frênaie rivulaire notamment) et diverses plantations (Larix sp., Populus sp., Picea abies). Dans le sous-bois assez luxuriant, on observe de très grosses aubépines (Crataegus monogyna, essentiellement), Sambucus nigra, Acer campestre, Salix caprea, Rubus sp. et d'épaisses nappes de Hedera helix sur les gros peupliers notamment. Parmi la strate herbacée se distingue un beau peuplement de Dipsacus pilosus, ainsi que Urtica dioica, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Stachys sylvatica, Oxalis acetosella, Scrophularia nodosa, etc.
Sur le versant droit, aux parties les plus accidentées d'exposition est à nord-est s'étend une magnifique érablière de ravin sur éboulis, avec Acer pseudoplatanus, Acer campestre, Tilia platyphyllos, Carpinus betulus, Fraxinus excelsior, Prunus avium, Corylus avellana, Ulmus glabra, Ribes uva-crispa, Sambucus nigra, Hedera helix et, dans la strate herbacée, Asplenium scolopendrium, Dryopteris filix-mas, Lunaria rediviva, Mercurialis perennis, Cardamine pratensis, Alliaria petiolata, Lamium galeobdolon, Primula elatior, Asplenium trichomanes, ... Le reste de la couverture forestière se compose de chênaies-charmaies à Campanula persicifolia, Polygonatum multiflorum, ... et de frênaies sur colluvions à Cardamine pratensis, Mercurialis perennis, notamment. Une plante particulièrement rare et localisée dans le Condroz, Aconitum lycoctonum subsp. vulparia, y a été observée en 2012 (obs. S. Vander Linden).
C'est dans ce secteur très tranquille que s'est développé un remarquable réseau de terriers de blaireau (Meles meles), comprenant une trentaine de "bouches" (D. Steenhout, comm. orale, 2001).
Le versant gauche du vallon, d'exposition ouest, est plus mésophile que le flanc opposé et couvert essentiellement de chênaies-charmaies et de frênaies. Par endroits, le boisement prend l'aspect de prés-bois, en raison d'un pâturage apparemment régulier par des bovins. Des taillis et fourrés denses se rencontrent localement, avec Corylus avellana, Acer campestre, Prunus spinosa, Rosa canina, Crataegus monogyna, Clematis vitalba, etc. On observe en outre une belle tiliaie-érabliaie, localisée dans un chaos rocheux, où abonde Mercurialis perennis mais d'où semble absent Asplenium scolopendrium.
Dans la lisière en contact avec les prairies du plateau, apparaissent diverses espèces arbustives héliophiles dont Rosa tomentosa, espèce caractéristique du Berberidion, en forte régression en Wallonie.
D'une manière générale, en dehors des quelques espèces déjà mentionnées, le peuplement faunistique du vallon de Vôvesène demeure méconnu et nos connaissances reposent essentiellement sur des données éparses collectées par des observateurs de passage. Parmi les mammifères, signalons également la découverte d'indices de présence du muscardin (Muscardinus avellanarius) en 2008. Un inventaire préliminaire des chauves-souris mené en 2014 a démontré la présence d'au moins 3 espèces (obs. J. Quartier).
L'entomofaune mériterait d'être investiguée. En 2007, un microlépidoptère nouveau pour la faune belge, Coleophora trigeminella, y a été découvert (BAUGNEE, 2011).