Intro
Brève description
La tourbière de Cul-des-Sarts se situe aux sources du ruisseau du Marais, un minuscule affluent de l'Eau Noire. On se trouve ici en Ardenne occidentale, en bordure du plateau de Rocroi. Le site est une ancienne zone d'exploitation de la tourbe, qui est abandonnée depuis longtemps. L'intérêt botanique de cette zone marécageuse est connu de longue date puisque, dès 1926, un jeune botaniste français, Pierre Jouanne, en publiait une remarquable étude phytosociologique. Malheureusement, depuis cette époque, l'endroit a perdu beaucoup de ses espèces typiques (et souvent rares) à cause de diverses altérations, naturelles (par ex. recolonisation forestière) ou anthropogènes. Ainsi, plusieurs fleurons de la flore régionale ont disparu tels que l'arnica (Arnica montana), le jonc raide (Juncus squarrosus), la laîche puce (Carex pulicaris), etc. Toutefois, la tourbière garde une valeur biologique certaine et diverses mesures de gestion ont déjà eu lieu ou sont prévues dans le cadre de la restauration de ce site.
Carto
Régions naturelles
Limites administratives
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|
Cul-des-Sarts | 6.25 ha | COUVIN | NAMUR |
Cantonnements DNF
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|
Couvin | 6.25 ha | Namur |
Mentions dans d'autres inventaires de sites
Site classé
Site classé par A.R. du 19/05/1980.
Propriétaire(s)
Gestionnaire
Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Couvin, 37, rue de la Gare, B-5660 Couvin (Tél. : 060/31.02.81 - Fax : 060/34.78.84).
Sites protégés
Conservation
Objectifs de conservation
Conservation et restauration d'une zone tourbeuse et marécageuse de grand intérêt biologique.
Menaces
Recolonisation forestière très active.
Recommandations
Application urgente du plan de gestion.
Plan de gestion
Une gestion expérimentale a été menée entre 1987 et 1991 par le Centre Marie-Victorin et les Cercles des Naturalistes de Belgique (débroussaillage, creusement de mares, fauche des prairies semi-naturelles).
Plus récemment, un plan de gestion a été proposé par Boosten et al. (1998) dans le dossier qu'ils consacrent au site.
L'impression générale, pour ceux qui connaissent le site depuis longtemps (par ex. J. Duvigneaud qui l'a parcouru dès 1946 !), est que la colonisation forestière est vraiment considérable ! Les prairies semi-naturelles ont pratiquement disparu tandis que les espèces typiques de la tourbière ont été éliminées pour la plupart. Cependant, le ruisseau a conservé tout son intérêt et montre des eaux toujours ferrugineuses et non polluées.
Tenant compte de cette situation actuelle, trois conclusions s'imposent à propos de la gestion future du site :
- il faudrait pouvoir reproduire les effets des activités argo-pastorales passées;
- il est important d'engager d'importants travaux de gestion sans plus tarder;
- il importe de faucher et débroussailler l'emplacement de la tourbière et des prairies semi-naturelles, de préférence durant les périodes sèches;
- quelques massifs de saules à oreillette devraient être préservées, de même que quelques vieux chênes qui croissent en lisière forestière.
L'évacuation des branchages et du produit de la fauche est impératif. Dans le cas où ce n'est pas possible, ils peuvent être entassés ici et là afin de servir de gîte pour l'entomofaune mais aussi les petits mammifères et autres petits animaux.
Accès du public
Détails
Description physique
Description biologique
La tourbière de Cul-des-Sarts a été décrite par VANDEN BERGHEN (1951) sur base de relevés effectués en 1943 (tableau II). Un compte-rendu non publié de J. DUVIGNEAUD (1945) existe également. Ces informations déjà anciennes sont complétées par les données recueillies lors d'une visite plus récente par E. SERUSIAUX (1978).
Des quelques rares espèces de tourbières observées jadis (Sphagnum spp., Drosera rotundifolia, D. intermedia, Eriophorum angustifolium, Vaccinium oxycoccos,...), il ne reste aujourd'hui plus grand chose: encore quelques Vaccinium oxycoccos et Drosera rotundifolia en 1977, plus guère aujourd'hui. Le reboisement par les ligneux, surtout Betula pubescens, Alnus glutinosa, Salix aurita, et S. cinerea, a été très actif et d'autre part, un début d'eutrophisation matérialisé par l'existence d'une phragmitaie, s'est produit au départ d'un dépotoir installé au nord du site. Ensuite un vaste parking asphalté avec tables de pique-nique et barbecues a recouvert une grande partie de la prairie semi-naturelle qui existait encore dans les années 1970.
Le ruisselet coule en partie dans un fossé bétonné. Le site est donc en grande partie dénaturé. Mais il n'a pas été transformé en étang comme on le projeta un moment.
Un examen rapide de la végétation montre actuellement :
- des fourrés de saules;
- une jonchaie acutiflore ;
- une molinaie acidiphile ;
- quelques éléments de tourbière disséminés sous les bouleaux ;
- une boulaie pubescente sur l'ancienne tourbière ;
- des fragments de landes tourbeuses à Juncus squarrosus ;
- une belle population de Wahlenbergia hederacea, en bordure du fossé. Cette petite espèce est présente en plusieurs endroits de la vallée de l'Eau Noire ;
- une belle population de Dactylorhiza maculata non loin des lambeaux de prairies semi-naturelles qui subsistent.
Monument naturel
Monument historique
Histoire du site