Situation générale: Le site des Phosphates considéré dans son ensemble se trouve à environ 4 km à l'est de la ville de Mons, dans le prolongement méridional de la Forêt Domaniale indivise du Bois d'Havré. La partie du site faisant l'objet de cette fiche correspond au grand étang nord, limité vers le sud par un chemin qui relie le chemin d'Havré à l'est à la rue Jules Antheunis à l'ouest, et au petit étang allongé séparé du précédent par une parcelle boisée et inclus dans le Bois intercommunal d'Havré.
Le site des Phosphates a fait l'objet d'une extraction de craies phosphatées d'abord en souterrain puis à ciel ouvert.
Description du site: Le grand étang est allongé dans l'axe NW-SE et limité par des talus plus ou moins abrupts selon les endroits. Des pontons de pêche, avec ou sans cabanon, sont installés sur une grande partie du pourtour; la berge nord-est est occupée en majorité par de petites parcelles clôturées comprenant une caravane résidentielle entourée d'un petit 'jardin'. Cette pièce d'eau longue de près de 700 m est actuellement divisée en deux parties par un étranglement. La partie méridionale présente vers le nord-est une petite aulnaie et des zones exondées, d'une surface inférieure à celles de l'étang sud.
Quant à l'autre pièce d'eau, toute proche de la précédente, elle est nettement plus petite que les deux autres étangs du site des Phosphates. Elle est actuellement dépourvue de pontons de pêche (sauf quelques vestiges) et est entourée localement de berges abruptes, où le substrat meuble est encore apparent en quelques points. Vers l'est, elle jouxte une ancienne carrière complètement reboisée, d'un intérêt biologique mineur.
Fréquentation du site: Le grand étang est très fréquenté: nombreux pontons, cabanons et caravanes résidentielles.
Présence de déchets: Le site est plus propre que l'étang sud et ses abords.
Environnement du site: Bois d'Havré vers le nord, site d'extraction en activité vers l'ouest, site Ht/458/14 et maisons vers l'est, autre étang de pêche vers le sud.
Le grand étang semble dépourvu de végétation flottante (et immergée?); de plus, le profil des berges ne permet pas l'installation de la végétation rivulaire sur une partie du pourtour. Contre la rive orientale de cet étang (vers le chenal) subsiste une petite aulnaie mêlée de peupliers et de saules dont une partie a récemment été déboisée (suppression des arbres morts probablement); quelques vieux arbres morts ou mourants y ont été laissés. Ici, l'évolution de la végétation est rapide: semis dense d'Alnus glutinosa et, vers le plan d'eau, zone envahie de hautes herbes hygrophiles dominées par Eupatorium cannabinum (Typha latifolia épars) et, le long de l'eau, zone à jeunes aulnes et buissons de saules dépérissants et végétation herbacée analogue à celle des grèves exondées de l'étang sud: Juncus articulatus, J. bufonius, J. effusus, J. inflexus, Ranunculus sceleratus, Urtica dioica, Chenopodium rubrum, Rorippa palustris, Veronica anagallis-aquatica, Persicaria spp., Rumex maritimus, R. conglomeratus, Epilobium parviflorum, E. hirsutum, Lycopus europaeus, Scutellaria galericulata, Scrophularia auriculata, Pulicaria dysenterica, Carex pseudocyperus et C. cuprina (très peu représentés), Alopecurus aequalis,… Typha latifolia est peu abondant (2005).
Les talus arborés et les zones boisées proches du grand étang hébergent par endroits une population particulièrement dense de Listera ovata, comptant au total plusieurs milliers de pieds (rive ouest surtout). Quelques espèces non indigènes y ont été notées, en particulier Duchesnea indica (abondante localement, surtout sur les chemins) et Pentaglottis sempervirens (indigénat incertain). De plus, la fougère Matteuccia struthiopteris, espèce protégée mais introduite ici, forme une belle station à côté d'un cabanon; elle ne semble pas s'être répandue ailleurs. Diverses plantes ornementales, arbustives et herbacées, sont plantées près des cabanons et caravanes résidentielles, plus qu'autour de l'étang sud du site des Phosphates.
Les berges abruptes du petit étang ne présentent quasiment pas de végétation hygrophile. Il faut signaler la présence en bordure de la pièce d'eau, sous le couvert forestier, de l'orchidée Neottia nidus-avis et d'une station de la fougère Polystichum aculeatum (extrémité nord de l'étang).
Occupation du site avant exploitation: ?
Matériau(x) extrait(s): craies phosphatées.
Déroulement de l'exploitation: le site des Phosphates considéré dans son ensemble a fait l'objet d'une extraction de craies phosphatées d'abord en souterrain, ensuite à ciel ouvert jusque dans les années 1950. Actuellement, un ancien bassin de décantation est toujours en cours d'exploitation (à l'ouest entre les deux grands étangs) par la société Phocasol, productrice d'amendements.
Réaffectation effective: étang de pêche (étang sud).