Situation générale: Au cœur du bassin carrier tournaisien, le site se trouve à moins de 3 km du centre-ville de Tournai, à l'est de celle-ci et à l'ouest de l'autoroute E42.
On y a extrait du calcaire de la formation de Tournai jusque dans les années 1950.
Description du site: Un grand four à chaux ('le Four de l'Orient') délimite les deux parties de cette carrière calcaire inondée.
La partie occidentale est consacrée à des activités récréatives (pédalos, plaine de jeux, piscine, cafétaria, aires à barbecue,…); elle n'est pas reprise dans le périmètre SGIB.
La partie orientale présente au nord et au sud une paroi rocheuse en grande partie reboisée; sur le versant sud, un four à chaux haut d'une cinquantaine de mètres se prolonge vers l'est par une longue banquette calcaire encore éclairée à certains endroits, essentiellement dans ses parties est et ouest.
Les deux versants (principalement celui situé au nord) présentent quelques pentes douces, mais sans vasières.
Fréquentation du site: Site interdit au public; toutefois, il est fréquenté occasionnellement en été par des baigneurs, voire des campeurs sauvages.
Présence de déchets: Déchets épars laissés par des baigneurs et pêcheurs.
Environnement du site: L'environnement proche est exploité intensivement: activités récréatives sur la partie occidentale de la carrière, cultures vers le sud, route fort fréquentée et habitations sur toute la frange nord du site.
Versant sud
En bordure du sentier sud qui sépare les cultures de la carrière, une prairie thermophile abrite de nombreuses plantes mésophiles et de friches sèches dont Origanum vulgare, Cirsium vulgare, Dipsacus fullonum,... Un ourlet forestier se compose principalement de Betula pendula, Acer pseudoplatanus, Cornus sanguinea et Prunus avium.
A l'ouest du site, sur les anciens fours à chaux, les ligneux ont colonisé l'essentiel du replat calcaire: Fraxinus excelcior, Acer pseudoplatanus, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare, Cornus sanguinea; on trouve aussi quelques stations de Cotoneaster sp. mais surtout Buddleja davidii qui a envahi les sept gueulards existants.
Plus à l'est, quelques lambeaux de pelouse calcaire, menacés par la présence de Cornus sanguinea et Rubus sp., offrent davantage de richesse floristique. La végétation herbacée se compose de diverses plantes de pelouses, de friches et d'ourlets: entre autres Arabis hirsuta, Cerastium pumilum, Reseda lutea, Reseda luteola, Agrimonia eupatoria, Lotus corniculatus, Origanum vulgare (abondant), Dipsacus fullonum, Cirsium eriophorum, Carduus nutans, Erigeron acer, Hieracium pilosella, Tanacetum vulgare, Poa compressa, Catapodium rigidum (une station) et Vulpia myuros. Quelques espèces prairiales s'y développent en abondance, en particulier Leucanthemum vulgare.
Dans la partie centrale, la végétation est principalement arborescente (avec des arbustes tels que Ligustrum vulgare) avec quelques pieds d'Epipactis helleborine et de Listera ovata, Clematis vitalba et Bryonia dioica; elle est bordée par une paroi calcaire où se développent les fougères Asplenium trichomanes et Polypodium interjectum, Inula conyzae, Hieracium murorum, Hedera helix, Ribes uva-crispa, Cotoneaster sp. (espèce exotique assez abondante dans le site),…
Dans la partie orientale de cette longue banquette calcaire se concentrent Rosa canina, Rosa rubiginosa et Cotoneaster sp. Une dépression humide ombragée abrite Epilobium tetragonum subsp. lamyi, Veronica anagallis-aquatica et Juncus inflexus; toutefois cette zone est envahie par Rubus sp., Cornus sanguinea et Ligustrum vulgare. Sur les escarpements rocheux et le replat en dalle dominant le plan d'eau, on trouve Sedum acre, Carduus nutans, Asplenium trichomanes, Carlina vulgaris, Ophrys apifera (une dizaine de pieds).
Versant nord
Le versant nord présente une flore moins diversifiée, tant le boisement y est omniprésent: Populus sp., Salix caprea, Salix alba, Fraxinus excelsior, Acer pseudoplatanus, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare, Cornus sanguinea, Buddleja davidii,… Sous le couvert se développe en faible nombre Epipactis helleborine.
Les quelques parois rocheuses encore découvertes sont difficilement accessibles, mais la flore y est peu variée. Toutefois, il subsiste en bordure de l'eau quelques affleurements rocheux bien éclairés à la flore composée notamment de Pimpinella saxifraga, Verbena officinalis (abondante), Erigeron acre, Origanum vulgare, Dipsacus fullonum, Inula conyzae, Melilotus albus, Eupatorium cannabinum, Juncus inflexus et Epilobium parviflorum. Ils sont survolés à la belle saison par Aeshna cyanea et Orthetrum cancellatum.
Intérêt géologique
Source : Extrait du mémoire de Guide-Nature - CNB ' Sentier nature en Pays blanc ' rédigé par Pierre Bonmariage - 1999):
' L'ensemble des calcaires de Tournai est divisé en 2 formations, celle de Tournai et celle d'Antoing. L'ensemble fait 2 à 300 mètres d'épaisseur. La carrière de l'Orient est reprise dans la formation de Tournai qui est divisée en 5 membres dont les différences lithologiques sont faibles. Le calcaire qui est visible dans cette carrière est le calcaire tournaisien d'Allain (système carbonifère, étage ivorien, formation de Tournai, membre d'Allain). C'est un calcaire argilo-siliceux, gris sombre à noir. Il correspond à des micrites (boues cristallines calcaires) imprégnées de silice d'origine continentale (le massif de Brabant émergeait au Nord). Riche en fossiles (crinoïdes, brachiopodes et bryozoaires avec des coraux et à l'occasion des trilobites) (+ cherts au sommet), il s'est accumulé en une série de bancs épais sur une trentaine de mètres d'épaisseur, chaque banc faisant 30-40 cm. Les cherts au sommet séparent le membre d'Allain du membre de Providence. Avec le membre de Crampon, qui fait 10 mètres, le membre d'Allain est le plus ancien des calcaires tournaisiens, autrement dit le premier à s'être déposé '.