Cet ensemble de fagnes perdues au milieu des pessières de l'Hertogenwald présente un grand intérêt écologique qui s'est encore accru après les travaux de restauration menés par les projets Life et Interreg.
Etant majoritairement inscrit dans le site Natura 2000 BE33036 - Fagnes de la Roer, les habitats y ont été cartographiés précisément selon la typologie Waleunis, sur base de nombreux relevés botaniques réalisés durant les années 2000 (O. Schott – SPW/DNE).
La partie nord (Kaulen, Heckenvenn, Hohlenbornsvenn, Hargard) est particulièrement remarquable en raison de la présence d'une vingtaine de palses (ou lithalses) dont la formation remonte à la dernière glaciation, il y a 10000 ans. C'est là que se situent les zones ouvertes les plus étendues du site, comprenant les clairières historiques et les mises à blanc de pessières sur sols tourbeux.
La partie sud est certes dépourvue de lithalses, mais n'en n'est pas moins intéressante du point de vue botanique, surtout au niveau des zones ouvertes qui se concentrent de part et d'autre du ruisseau du Kirmessief et autour du Gänsebruch. On y trouve notamment les deux espèces d'orchidées recensées sur cette zone.
La végétation dominante de ces zones ouvertes est constituée par une mosaïque de landes tourbeuses humides, de landes à éricacées, de tourbières hautes dégradées et de bas-marais acides. Elles abritent la plupart des espèces caractéristiques et souvent rares de ces habitats submontagnards: myrtille de loup (Vaccinium uliginosum), Myrtille commune (Vaccinium myrtillus), airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea), trientale (Trientalis europaea), linaigrette vaginée (Eriophorum vaginatum), linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), andromède (Andromeda polifolia), rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), agrostide des chiens (Agrostis canina), bruyère quaternée (Erica tetralix), molinie bleue (Molinia caerulea), tormentille (Potentilla erecta), laiche à deux nervures (Carex binervis), laiche à bec (Carex rostrata), laiche étoilée (Carex echinata), laiche noire (Carex nigra), laiche vert jaunâtre (Carex demissa), scirpe cespiteux (Trichophorum cespitosum subsp. cespitosum), jonc squarreux (Juncus squarrosus), stellaire des sources (Stellaria alsine), gaillet du Harz (Galium saxatile), narthécie des marais (Narthecium ossifragum), violette des marais (Viola palustris), jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), callune (Calluna vulgaris), canneberge (Vaccinium oxycoccos), épilobe des marais (Epilobium palustre), saule à oreillettes (Salix aurita), jonc bulbeux (Juncus bulbosus), laiche à pilules (Carex pilulifera), laiche bleuâtre (Carex panicea) ainsi que divers bryophytes (Sphagnum papillosum, Sphagnum magellanicum, Polytrichum commune, ...).
Les mises à blanc sur sols humides et plus secs sont abondamment colonisées par des pionnières comme la digitale pourpre (Digitalis purpurea), l'épilobe à feuilles étroites à (Epilobium angustifolium), le genêt à balais (Cytisus scoparius), l'agrostide capillaire (Agrostis capillaris), la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), la houlque molle (Holcus mollis), le cirse des marais (Cirsium palustre), la luzule à fleurs nombreuses (Luzula multiflora), le gaillet du Harz (Galium saxatile), la callune (Calluna vulgaris), le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), le bouleau pubescent (Betula pubescens), la bourdaine (Frangula alnus), l'aulne blanc (Alnus incana), etc.
De nombreuses pessières installées sur des sols tourbeux et humides présentent un grand potentiel de restauration de la végétation des landes et tourbières.