Situé en Fagne de l'Entre-Sambre-et-Meuse, à l'ouest de la "botte" de Givet, le Baquet correspond à une zone bocagère et forestière de près de 350 ha s'étendant le long de la frontière franco-belge entre Doische et Agimont, de part et d'autre de la route Philippeville-Givet (N40), voie rapide qui traverse le site d'est en ouest sur 2,5 km.
Jadis, le paysage était également sillonné par deux lignes de chemin de fer desservies depuis la gare de Doische: la ligne 156, mise en service en 1864, qui reliait Hermeton-sur-Meuse à Chimay et Anor en passant par Mariembourg, et la ligne 138A, inaugurée en 1862, qui joignait Florennes à Givet. Ces lignes permettaient la connexion entre les bassins industriels de Lorraine et de Charleroi. Leur exploitation pris fin au cours des années 1950, mais leur tracé est toujours bien visible, surtout la ligne 156: franchissant principalement en talus le nord du site à travers le Bois de Foisches, elle a en effet été transformée au cours des années 1980 en voie cyclable et piétonne (actuellement réseau RAVel). Circulant parallèlement à la ligne 156 dans le Bois de Foisches, la ligne 138A s'en écarte nettement vers l'est pour rejoindre le hameau frontalier de Petit-Doische; elle est actuellement occupée par un chemin de terre.
Trois petits cours d'eau naissent aux alentours du Baquet. Le plus marginal est le ruisseau de la Joncquière, qui prend source à 185 m d'altitude, au sein d'une prairie humide bordant la lisière du Bois de Foisches, à l'extrémité occidentale du site. Cet affluent de la Meuse s'écoule ensuite vers l'ouest puis vers le sud au-delà de Doische où il a creusé une vallée forestière assez encaissée, en direction de Vaucelles. Un petit affluent de la Joncquière, le ruisseau du Bouteau de Fagne, apparaît dans le quart nord-ouest du Bois de Foisches qu'il n'irrigue que sur une distance de 370 m à peine. Le ruisseau du Pré des Rois, aussi nommé ruisseau du Baquet, est issu de la conjonction de deux ruisselets de sources qui apparaissent au cœur même du Baquet, dans une zone forestière vers 150 m d'altitude. Ce petit affluent de la Meuse circule vers le nord-est à travers une plaine herbagère pendant environ 2 km jusqu'à la frontière française au-delà de laquelle il prend le nom de ruisseau de Mon Idée.
Le relief local est peu accusé et correspond à un versant en pente douce exposée principalement au sud-est et descendant progressivement vers la dépression humide du ruisseau du Baquet. L'altitude y varie de 140 m à 160 m, le point culminant étant situé au sommet d'une petite proéminence à l'extrémité sud-ouest du Bois de Foisches.
Du point de vue géologique, le Baquet repose sur les assises de Matagne (Frasnien supérieur) et celles de Senzeilles et de Mariembourg (Famennien inférieur) qui se décomposent en une argile compacte qui, mêlée de débris schisteux, donne des sols très humides en hiver, très secs en été.
Le climat régional, de type tempéré humide, est davantage sous influence atlantique qu'en Famenne. La température moyenne annuelle est de 8,6°C et les précipitations moyennes annuelles sont de 781 litres/mètre carré. Il gèle en moyenne pendant 94 jours par an (données IRM).
Le Baquet se trouve dans la région biogéographique continentale et au sein du district phytogéographique mosan.
Selon DUVIGNEAUD (1980), la partie supérieure et moyenne du coteau est couverte d'une lande mésotrophe à Calluna vulgaris, Potentilla erecta, Hypericum pulchrum, Lathyrus linifolius var. montanus, Viola canina, Carex pilulifera, Festuca filiformis, Danthonia decumbens, Hieracium lactucella, Carex flacca, Briza media, Linum catharticum, Platanthera bifolia, Ranunculus nemorosus, Dactylorhiza maculata, D. fuchsii, Orchis mascula, Genista tinctoria, ...
La partie inférieure du coteau et la dépression sont couverts par une prairie semi-naturelle à Carex pulicaris, C. panicea, C. tomentosa, Epipactis palustris, Juncus inflexus, Senecio erucifolius, Scorzonera humilis, Pulicaria dysenterica, Lotus pedunculatus, Colchicum autumnale, Silaum silaus, Selinum carvifolia, Blysmus compressus, Ophioglossum vulgatum, Dactylorhiza incarnata, ...
Deux parcelles sont en voie de recolonisation forestière par Salix aurita, S. cinerea, S. purpurea subsp. lambertiana, Prunus spinosa, Crataegus monogyna,...
Un milieu original d'origine anthropique est présent dans la partie nord-occidentale du Baquet : il s'agit d'une vaste halde de schistes famenniens s'étendant parallèlement à la piste cyclable. On y trouve une remarquable station de Pulsatilla vulgaris, décrite récemment par CLESSE (2005). Cette superbe plante, inconnue jusqu'alors en Fagne de l'Entre-Sambre-et-Meuse, occupe la crête du déblai. Son indigénat est cependant douteux et devrait y être évalué. On y observe aussi Erigeron acer, Euphrasia nemorosa, Cladonia spp., Fragaria viridis, Herniaria glabra, Lactuca virosa, Aphanes arvensis, Arenaria serpyllifolia, Linum catharticum, Echium vulgare, Picris hieracioides, Hieracium lachenalii, Hieracium pilosella, Leontodon hispidus, Polygala vulgaris, Pimpinella saxifraga, Sedum acre, Sedum album, Senecio erucifolius, Solidago virgaurea, Teucrium chamaedrys, etc. Par endroit, on note une recolonisation préforestière, principalement par Populus tremula mais aussi Betula pendula, Salix caprea, Cornus sanguinea, Ligustrum vulgare, Clematis vitalba, ... Dans les zones plus humides au pied de la halde croissent Centaurium pulchellum et Juncus compressus (CLESSE, 2005).