Le site a été décrit sur le plan botanique par J. SAINTENOY-SIMON (1994, non publié). Comme partout ailleurs dans ces types de milieux, seule une frange de végétation naturelle de quelques mètres subsiste le long des berges. On peut distinguer des fragments de roselières à Rumex hydrolapathum, R. heterophyllus, Glyceria maxima, Typha latifolia, Phalaris arundinacea, des lambeaux de mégaphorbiaies, de jonchaies, des plantes des vases exondées ou des aulnaies, des espèces nitrophiles, des fourrés de ronces. De très grands saules (Salix x rubens) forment de beaux massifs.
On observe en plus des espèces précitées: Mentha aquatica, Juncus inflexus, Iris pseudacorus, Lycopus europaeus, Eupatorium cannabinum, Lythrum salicaria, Scrophularia auriculata, Heracleum sphondylium, Epilobium hirsutum, E. parviflorum, Achillea ptarmica, Carex cuprina, C. hirta, Ranunculus sceleratus, R. repens, Alisma plantago-aquatica, Persicaria amphibia, Solanum dulcamara, Myosoton aquaticum, Urtica dioica, Galium aparine, Potentilla anserina, Rumex obtusifolius, R. acetosa, Cardamine pratensis, Alopecurus pratensis, Rubus caesius, etc.
Dans l'eau poussent Potamogeton crispus, Apium nodiflorum et Callitriche sp.
Le versant boisé montre: Prunus avium, Acer campestre, Corylus avellana, Sambucus nigra, Cornus sanguinea, Fraxinus excelsior, Prunus padus, Rosa arvensis et au sol des nappes de Hedera helix, accompagné de Ranunculus ficaria subsp. bulbifera, Stachys sylvatica, Lamium galeobdolon subsp. montanum, Carex divulsa, ...
A l'extrémité nord de la noue existe une arrivée d'eau très claire qui sort d'un petit tunnel.
Des observations plus récentes (E. BISTEAU et J.-Y. BAUGNEE, e.a. août 2007 et octobre 2010) permettent de témoigner de l'évolution de site. D'une manière générale, la noue n'a pas évolué de manière significative. Le versant nord est toujours entièrement boisé et d'accès très difficile. L'extrémité nord présente une assez vaste roselière à Typha latifolia. Plusieurs arbres morts jonchent la rive sauvage.
La rive opposée est plane et occupée principalement par une végétation herbacée. Celle-ci est tondue régulièrement pour permettre la pratique de la pêche à la ligne. Seule une étroite frange d'hélophytes est maintenue sur la berge au contact de l'eau: on y observe surtout Glyceria maxima, Typha latifolia et divers éléments de mégaphorbiaie et de prairie humide comme Mentha aquatica, Lycopus europaeus, Rumex hydrolapathum, Lythrum salicaria, Iris pseudacorus, Solanum dulcamara, Scrophularia auriculata, Epilobium hirsutum, Persicaria amphibia, Phalaris arundinacea, etc. On note aussi la présence de plusieurs grands saules (Salix x rubens et Salix alba).
L'extrémité sud de la noue, à caractère particulièrement "sauvage", est interdite à la pêche et est colonisée par une végétation assez luxuriante, notamment une glycéraie à Glyceria maxima, des ronciers et des fourrés de saules.
La végétation aquatique semble peu fournie et difficile à observer du fait de la turbidité de l'eau. Les seules plantes visibles depuis la berge sont des callitriches (Callitriche spp.) et l'espèce flottante Lemna minor.
Au sud-ouest de la noue s'étend une vaste prairie alluviale qui se prolonge presque jusqu'à la Sambre, sur le territoire de la commune d'Aiseau. Jadis probablement fauchée, elle semble abandonnée depuis plusieurs années comme en témoigne l'épais tapis graminéen (exception faite d'une partie pâturée en 2010). Depuis les premiers relevés botaniques effectués en 2007, la physionomie de cette prairie a fortement changé en quelques années suite à une récente remise sous eau.
Entre 2007 et 2010, la végétation est dominée par les graminées mélées à diverses dicotylédones: Dactylis glomerata, Festuca arundinacea, Phleum pratense, Rumex obtusifolius, Cirsium arvense, Holcus lanatus, Stellaria graminea, etc. Une partie remblayée proche du halage de la Sambre, porte entre autre Oenothera deflexa, Herniaria glabra, Plantago lanceolata, Erigeron annuus subsp. septentrionalis, Cirsium vulgare, Chenopodium album, Silene latifolia subsp. alba et, en 2010, Aster lanceolatus, plante d'origine américaine naturalisée et en pleine expansion sur le site (non observé en 2007). Dans la partie nord de cette prairie, une zone dépressionnaire, très humide, est occupée par une belle glycéraie à Glyceria maxima mélée de Juncus effusus, Mentha aquatica, Scrophularia auriculata, Carex cuprina, Solanum dulcamara,... En bordure alternent des plages assez étendues de Carex hirta, de Carex cf. acutiformis et de Calamagrostis epigejos. On y trouve aussi un fossé renfermant Mentha aquatica, Veronica anagallis-aquatica.
Non loin de cette zone marécageuse, en contre-bas du parking, un peuplement de Bolboschoenus maritimus d'environ 90 plantes a été trouvé en 2010 au sein d'une roselière à Phalaris arundinacea. Cette observation mérite d'être soulignée car le scirpe maritime est en très forte régression en Wallonie et est repris pour cette raison sur la liste rouge comme espèce menacée d'extinction; elle est même considérée comme disparue de la vallée de la Sambre (SAINTENOY-SIMON et coll., 2006)!
Des arbustes apparaissent ici et là (Crataegus monogyna, en particulier) ainsi que plusieurs grands saules (Salix alba) dans lesquels se développe notamment le longicorne Aromia moschata.
Un fossé assez profond traversant l'ouest de la prairie est envahi par Typha latifolia, Lythrum salicaria, Alisma plantago-aquatica, ... La surface de l'eau est en grande partie couverte par Lemna minor tandis que Lemna trisulca est abondante "entre deux eaux". Epilobium montanum, Arctium sp. et Senecio inaequidens notamment poussent à proximité.
Depuis 2011, cette prairie est remise partiellement sous eau dans le cadre du plan de gestion élaboré par le SPW/DGO3. Un plan d'eau peu profond et à niveau variable est donc visible actuellement et est en cours de colonisation par la végétation. Les abords sont colonisés par Lycopus europaeus, Rumex maritimus, Bidens cernua, Mentha aquatica, Carex hirta, Epilobium hirsutum, Juncus effusus, Rorippa palustris, etc. En 2013, on observe en particulier un fort développement des roselières à Typha latifolia.
Le site est à présent régulièrement parcouru par les ornithologues et on dispose ainsi de données assez abondantes (source: divers obs. sur Observations.be). La foulque macroule (Fulica atra), le grêbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus) et le canard colvert (Anas platyrhynchos) sont les oiseaux d'eau les plus abondants et réguliers sur la zone inondée mais ils fréquentent également la noue.
D'autres canards de surface ont été observés en plus petits nombres: la sarcelle d'hiver (Anas crecca) (max. 14 ex.), le canard souchet (Anas clypeata) (max. 11 ex.), la sarcelle d'été (Anas querquedula) (max. 4 ex.), le canard pilet (Anas acuta) et le canard chipeau (Anas strepera). La bernache du Canada (Branta canadensis) et l'ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiaca) fréquentent le lieu pour se reposer ou s'y nourrir, la première parfois en bande de plusieurs dizaines d'individus.
En 2013, le site a attiré plusieurs espèces de limicoles: le chevalier culblanc (Tringa ochropus) (max. 13 ex.), la bécassine des marais (Gallinago gallinago) (max. 11 ex.), le petit gravelot (Charadrius dubius) (max. 4 ex.) et le chevalier guignette (Actitis hypoleucos). En outre, le râle d'eau (Rallus aquaticus) a été entendu durant le mois d'octobre. A l'avenir, le développement des massifs de massettes pourrait se révéler favorable à la nidification de ce discret rallidé.
Les odonates ont également réagi à l'apparition de ce nouveau milieu avec un net accroissement des populations. Ainsi, pas moins de 20 espèces ont été notées en 2013 sur le site (prairie et noue), dont le rarissime aeschne isocèle (Aeshna isoceles).
Toujours du point de vue faunistique, le site est fréquenté par plusieurs espèces exotiques, surtout oiseaux comme l'ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiacus) et la bernache du Canada (Branta canadensis), mais aussi la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis), la grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus) et le ragondin (Myocastor coypus) observé sur la noue en fin novembre 2018 (F. Laviolette).