Situation générale: Cette sablière désaffectée depuis plus de 20 ans se trouve au sud de Stambruges, au nord de l'autoroute E 42 et au sud de la N 50 Mons-Tournai. Elle est incluse dans le massif forestier de Stambruges; le site de la Mer de Sable est distant d'environ 1 km.
On y a exploité des sables tertiaires du Landénien.
Description du site: Le fond de cette sablière déjà âgée présente un relief irrégulier et est en grande partie humide. Il comprend plusieurs petites pièces d'eau (dont un étang de pêche) et de grandes zones exondées plus ou moins étendues selon les périodes, ainsi que des zones sèches couvertes par une végétation pionnière sur sable ou de larges plages de callune. La végétation ligneuse y est déjà bien développée.
En 1994, une partie du replat le long de la route Harchies-Stambruges a été remaniée (apports de terres et d'inertes), probablement dans le but de créer une sorte de terre-plein. En 2004, ce long replat (avec caravane résidentielle en 1996), qui correspond à la partie la plus sableuse du site, est couvert d'une végétation herbacée pionnière envahie de jeunes ligneux de plus en plus abondants (quelques ligneux introduits y subsistent).
Les talus de l'excavation, hauts d'environ 8 m, sont arborés.
Fréquentation du site: Assez faible actuellement.
Présence de déchets: Quelques tas d'inertes à l'entrée et près de l'étang de pêche.
Environnement du site: Bois (vaste zone forestière d'intérêt paysager). Vers l'ouest, route Harchies-Stambruges et Grande Sablière "Brouillard". Habitations vers le nord, autoroute à 600 m au sud.
Le site présente toute une série de groupements végétaux (description ci-dessous d'après J. Saintenoy-Simon, 1994):
- une pelouse à annuelles sur sables secs avec Aira praecox, Rumex acetosella subsp. tenuifolius, Vulpia bromoides, Hypericum humifusum,... ;
- une lande jeune, très ouverte sur les replats d'exploitation avec Calluna vulgaris 3.3, Agrostis vinealis 2.2, Veronica officinalis 1.2, Hieracium laevigatum 1.1, Hypochoeris radicata +, Carex pilulifera +, Festuca filiformis +, Molinia caerulea +, Deschampsia flexuosa +, Rumex acetosella subsp. tenuifolius +, Vaccinium myrtillus +, Juncus conglomeratus +, Betula pubescens et B. pendula (plantules) 1.2, Polytrichum juniperinum 2.2, P. piliferum 2.2,...
- une lande âgée de composition floristique semblable à la précédente, mais où l'on observe Calamagrostis epigeios;
- une pelouse à Agrostis vinealis 4.4, Calluna vulgaris 2.2, Deschampsia flexuosa 1.2, Molinia caerulea +, Hieracium pilosella +, Rumex acetosella subsp. tenuifolia, envahie par Betula pendula et B. pubescens;
- des bosquets de Betula pendula, Populus tremula, Sorbus aucuparia;
- un groupement d'ourlet à Lycopodium clavatum 4.4, Calluna vulgaris 2.2, Agrostis vinealis 2.2, Rubus sp. 2.2, Phragmites australis +, Molinia caerulea +,...
- une sarothamnaie fragmentaire ;
- un groupement à Juncus bulbosus dans les fonds humides;
- un groupement des zones déprimées humides à Sphagnum sp. et Molinia caerulea;
- un groupement des zones dénudées et humides à Lycopodiella inundata 4.4, Molinia caerulea 2.2, Juncus effusus 1.1, Agrostis vinealis 1.2, Calluna vulgaris 1.2, Juncus bulbosus, Betula pubescens (plantules) 1.1,... Ce groupement pourrait être envahi par la lande ;
- une tourbière à Polytrichum commune et Juncus bulbosus;
- des ornières à Gnaphalium uliginosum, Persicaria hydropiper, Veronica serpyllifolia, Epilobium parviflorum,...
Dans les mares qui occupent les anciennes excavations et à leurs abords :
- un groupement à Phragmites australis ; un groupement à Juncus effusus ; un groupement à Typha latifolia qui montrent quelques Epilobium hirsutum, Lycopus europaeus, Eupatorium cannabinum, Impatiens glandulifera,...
- une saulaie à Salix atrocinerea, très abondant.
En bordure de la pièce d'eau, une zone exondée les années précédentes a été envahie par les bouleaux. Ceux-ci ont été noyés par la remontée du plan d'eau de même qu'une cariçaie observée en 1994.
En septembre 2004 (visite de A. Remacle), les zones exondées, relativement étendues dans la partie sud de la sablière à ce moment, sont colonisées par Juncus bulbosus, J. bufonius, J. effusus, Bidens frondosa, Gnaphalium uliginosum, Ranunculus sceleratus, Alisma plantago-aquatica, Rumex maritimus, Chenopodium rubrum (assez abondant), Centaurium erythraea, Callitriche sp., Hydrocotyle vulgaris (1 m2),... Isolepis setacea pousse çà et là en compagnie de Lycopodiella inundata. En 2004, la station la plus importante de ce rare lycopode se trouvait en contrebas du replat parallèle à la route, à proximité de tas (apportés?). Quant à Lycopodium clavatum, il reste bien présent dans le site où il se montre très sporangifère, comme à la grande sablière 'Brouillard' voisine.
Le replat parallèle à la route est en grande partie occupé par une végétation pionnière apparentée, selon les endroits, à une pelouse à bryophytes, lichens et Agrostis vinealis, colonisée progressivement par Calluna vulgaris, et à une pelouse des sols sableux riche en petites annuelles, telles que Filago minima et Aira praecox (partie du site où ces plantes sont les mieux représentées), Rumex acetosella, ainsi qu'Ornithopus perpusillus (plusieurs ares en 2004). Ce replat est en voie de colonisation par divers ligneux (quelques espèces probablement plantées y subsistent). Y poussent également des pionnières des milieux perturbés, comme Senecio inaequidens et Conyza canadensis, ainsi que Gnaphalium sylvaticum et Centaurium erythraea.