Au niveau mondial : la Convention sur la diversité biologique
La Convention des Nations-Unies sur la diversité biologique (CDB) , appelée aussi convention de Rio, est entrée en vigueur le 29 décembre 1993. Elle a 3 objectifs principaux :
- La conservation de la diversité biologique ;
- L'utilisation durable des composantes de la diversité biologique ;
- Le partage juste et équitable des avantages provenant de l'utilisation de ressources génétiques.
Cette convention a été le catalyseur de la prise de conscience mondiale des nombreux enjeux économiques et sociaux liés à la biodiversité. Elle a débouché sur des traités internationaux majeurs. Ainsi, le Protocole de Nagoya a été adopté lors de la conférence de Nagoya de 2010 sur la biodiversité (COP 10). Il se concentre sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. C'est également lors de cette conférence qu'un accord pour la création de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a été trouvé. Lors de cette même conférence de Nagoya, les 20 « Objectifs d'Aichi » ont été adoptés et constituaient le « Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 » pour la planète. Malgré leur importance fondamentale, aucun objectif d'Aîchi n'a été atteint.
La diversité biologique soutient le fonctionnement des écosystèmes et fournit des services écosystémiques essentiels au bien-être humain. Elle assure la sécurité alimentaire, la santé humaine, ainsi que l'approvisionnement en air pur et en eau potable ; elle contribue aux moyens locaux de subsistance, au développement économique, et elle est essentielle à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, incluant la réduction de la pauvreté. De plus, elle représente une composante centrale de plusieurs systèmes de croyances, de visions du monde et d'identités.
Le Cadre Mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal fait suite au plan stratégique précédant et ses objectifs d'Aïchi. Il a été adopté en décembre 2022 à Montréal lors de la COP 15 de la CBD et donne les lignes directrices et le niveau d'ambition pour toutes les actions liées à la biodiversité d'ici à 2030.
Au niveau européen : la Stratégie Biodiversité 2020 de l'Union européenne
La stratégie pour la biodiversité dans l'Union européenne (l'UE) trouve ses origines dans la Directive Oiseaux de 1979 et la Directive Habitats de 1992. En 1993, l'UE a signé la Convention sur la diversité biologique (CDB) et en 1998, elle a élaboré sa première Stratégie communautaire en faveur de la diversité biologique (COM-1998-42 (PDF-2101 ko)).
Différents Plans d'Actions Biodiversité ont été élaboré en 2001 et en 2004, l'Union européenne a pris l'engagement " d'arrêter l'érosion de la Biodiversité en 2010 " lors de la Conférence de Mahalides (voir Countdown 2010 ) allant au-delà des engagements de la CBD. En 2006, la politique européenne en matière de biodiversité a été définie dans la communication « Enrayer la perte de la biodiversité à l'horizon 2010 et au-delà » (COM-2006-216 (PDF-204 ko)). La communication propose un Plan d'actions pour la biodiversité pour réaliser l'objectif d'arrêter la perte de la biodiversité sur le territoire européen à l'échéance 2010.
En 2010, la communication intitulée « Options possibles pour l'après 2010 en ce qui concerne la perspective et les objectifs de l'Union européenne en matière de biodiversité » (COM-2010-4 (PDF-145 ko)), a indiqué que l'Europe n'a pas atteint son objectif d'enrayer la perte de la biodiversité, notamment à cause de certaines lacunes dans la politique européenne et dans les connaissances et données, une intégration insuffisante de la biodiversité dans d'autres politiques européennes ou encore des lacunes dans le financement de la politique et des projets en matière de biodiversité.
Cette communication propose une nouvelle vision pour 2050 : « La biodiversité et les services écosystémiques, capital naturel mondial, sont préservés, évalués et, dans la mesure du possible, rétablis pour leur valeur intrinsèque, de façon à ce qu'ils continuent à contribuer à la prospérité économique et au bien-être de l'homme et afin d'éviter des changements catastrophiques liés à la perte de biodiversité ».
La stratégie européenne en matière de nature et biodiversité pour la période de 2011 à 2020 a été définie dans une communication de mai 2011 (COM-2011-244 (PDF-90 ko)) intitulée « La biodiversité, notre assurance-vie et notre capital naturel - stratégie de l'UE à l'horizon 2020 ».
Cette communication a servi de base à une résolution du Parlement européen adoptée le 20 avril 2012 intitulée " La biodiversité, notre assurance-vie et notre capital naturel - stratégie de l'UE à l'horizon 2020 ".
Cette résolution constate notamment que :
l'Europe n'a pas réussi à atteindre les objectifs du Countdown 2010,
les bénéfices attendus de la mise en oeuvre du réseau Natura 2000 atteignent de l'ordre de 200 à 300 Milliards d'€ par an,
de 4.5 à 8 millions d'équivalent temps plein dépendent uniquement de la visite des sites Natura 2000,
les pertes de biodiversité réduisent le produit intérieur brut de 3% chaque année,
la biodiversité est d'une importance cruciale pour atténuer et s'adapter aux changements climatiques,
et qu'en conséquence une série d'actions sont nécessaires (voir le résumé donnant accès au texte complet).
Après d'autres avis d'instances européennes (voir EU Biodiversity strategy to 2020 ), l'Union européenne adopte sa stratégie européenne 2020 pour la Biodiversité.
L'objectif est d'enrayer la perte de la biodiversité et des services écosystémiques d'ici à 2020, assurer leur rétablissement dans la mesure du possible, et renforcer la contribution de l'UE à la prévention de la perte de biodiversité à l'échelle de la planète. Elle propose six objectifs accompagnés d'un cadre d'action pour les réaliser :
- la pleine application des Directives Oiseaux et Habitats ;
- l'amélioration et le rétablissement des écosystèmes et des services écosystémiques, notamment grâce à une utilisation accrue de l'infrastructure verte ;
- une plus grande durabilité des activités agricoles et forestières ;
- la sauvegarde et la protection des stocks halieutiques de l'UE ;
- la lutte contre les espèces envahissantes ;
- le renforcement de la contribution de l'UE contre la perte de la biodiversité mondiale.
Cette stratégie européenne pour la biodiversité est arrivée à échéance et son successeur, le "cadre mondial pour la biodiversité", est en négociation. Elle a été adoptée en décembre 2022.
Pour plus de détails.
Cette stratégie "Biodiversité" fait partie intégrante de la stratégie de croissance " Europe 2020 ", et notamment de l'initiative phare intitulée « Une Europe efficace dans l'utilisation des ressources » (voir aussi Online Ressource Efficiency Platform et le Plan d'Action en faveur de l'éco-innovation ).
Au niveau de la Belgique
Pour préserver la biodiversité, la Belgique a élaboré sa Stratégie nationale pour la Diversité Biologique (2006-2016) . Elle identifie 15 objectifs stratégiques et des objectifs opérationnels destinés à guider la mise en oeuvre. Cette stratégie .est actuellement en cours d'actualisation à la suite de l'adoption du « cadre mondial pour la biodiversité ». La révision sera terminée pour la COP 16 en fin d'année 2024.