D'après les informations que nous avons pu recueillir de bonne source (M.Claude, qui avait proposé de faire de ce site une réserve naturelle), le propriétaire du terain (la sucrerie de Leuze-longchamps qui fait partie du groupe Tirlemont) avait le droit d'après le contrat donnant naissance à la réserve naturelle de remblayer différentes pièces d'eau avec les déchets des sucreries. C'est ainsi que le site a été rapidement transformé en une décharge nauséabonde et a perdu tout son intérêt en un temps record. Il est arrivé que des camions viennent déverser des boues de décantation alors que des bénévoles étaient occupés à des travaux de gestion !
La partie ouest de la réserve est très polluée, mais quelques Typha latifolia arrivent encore à survivre dans l'eau. La partie est de la réserve présente un spectacle désolant. Dès l'entrée, on peut voir des dizaines de mètres cubes de boues de décantation blanches (écume) entassées ainsi que des dépôts de briquaillons (sur une station d'Orobanche minor !). Un étang jadis très riche en libellules a été comblé par des boues de décantation brunes. Là où subsistent des mares, une intense fermentation se produit et la surface est crevée par de grosses bulles rosâtres. plus à l'est encore, une pièce d'eau où s'ébattaient jadis de nombreuses grenouilles vertes et qui était piquée de centaines de fleurs de Ranunculus circinatus, n'est plus qu'un bourbier nauséabont; d'un étang où l'on nageait dans une eau claire se dégage une odeur pestilentielle; une mare aux eaux noires et puantes est entourée d'une ceinture de moignons roussis de Typha latifolia et d'un cercle de Chenopodium rubrum (espèce qui pousse souvent sur le fumier !) luxuriants; d'une autre qui fut tapissée de callitriches, émergent des branches de saules morts; un étang où l'on pouvait observer le grèbe castagneux est pollué par du jus de betterave fermenté,... Seul le dernier étang est encore 'présentable', bien que les polluants doivent y arriver inexorablement par la nappe phréatique. Néanmoins, il est encore actuellement envahi par des herbiers de potamots, renoncules circinées, etc. Les chevaliers guignette, cul-blanc et aboyeur vivent encore sur ses bords. C'est ici qu'aurait été observé le rarissime Isoetes lacustris.