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Communes : | Arlon, Attert |
---|---|
Cantonnements DNF : | Arlon |
Surface : | 138.39 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 248248 - Y Lambert : 43526 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
Le marais de Heinsch est situé à cheval sur les communes d'Arlon et d'Attert. Il occupe une plaine triangulaire largement évasée au confluent de la Semois et de deux de ses affluents de rive droite : le Kripsbach et le Bierbach. Comme plusieurs autres marais de Lorraine, il est logé au pied de la Cuesta Sinémurienne. Les habitats les plus remarquables consistent en une vaste roselière, en magnocaricaie à laîche paniculée, en saulaie, en bas-marais à tendance alcaline ou acide et en boulaie tourbeuse. Le site présente un très bel ensemble paysager. Le noyau du marais est géré en réserve naturelle par les RNOB depuis 1971. D'autres parcelles d'intérêt biologique plus modeste (boisements résineux, pâtures) ont été acquises ultérieurement dans l'objectif de créer une zone tampon périférique de protection. (Auteur : Joëlle Huysecom, 01/12/1998)
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Hachy | 23.95 ha | ARLON (partim ???) | LUXEMBOURG |
Heinsch | 62.01 ha | ARLON | LUXEMBOURG |
Thiaumont | 52.43 ha | ATTERT | LUXEMBOURG |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|---|---|
Arlon | 138.39 ha | Arlon |
A compléter
Site non classé.
Réserves Naturelles RNOB - Natagora et Commune d'Arlon.
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Conservateur : Julien Noël, rue du Muselbur 4, 6700 Arlon (tél. : 063/22.08.30).
Code du site | Nom du site | Surface |
---|---|---|
6626 | Marais de Heinsch | 11,29 ha |
Code | Nom | Représentativité | Surface | Source |
---|---|---|---|---|
C3.26 | Phalaridaies | |||
D4.15 | Bas-marais à [Carex dioica], [Carex pulicaris] et [Carex flava] | |||
G3.F | Plantations de conifères |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Oiseaux | ||||||||
Acrocephalus palustris | Oui | Non | ||||||
Acrocephalus scirpaceus | Oui | Non | ||||||
Carduelis carduelis | Oui | Non | ||||||
Emberiza citrinella | Oui | Non | ||||||
Emberiza schoeniclus | Oui | Oui | 2004 | |||||
Locustella naevia | Oui | Non | ||||||
Rallus aquaticus | Oui | Non | ||||||
Animaux - Vertébrés - Amphibiens | ||||||||
Ichthyosaura alpestris | Oui | Non | ||||||
Lissotriton helveticus | Oui | Non | ||||||
Animaux - Vertébrés - Reptiles | ||||||||
Zootoca vivipara | Oui | Non | ||||||
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes | ||||||||
Apatura iris | Non | Non | ||||||
Aporia crataegi | Non | Non | 2004 | Ph. Goffart | ||||
Argynnis paphia | Non | Non | ||||||
Boloria eunomia | Oui | Oui | ||||||
Boloria selene | Non | Non | 2004 | Ph. Goffart | ||||
Brenthis ino | Non | Non | ||||||
Callophrys rubi | Non | Non | ||||||
Carterocephalus palaemon | Non | Non | 2004 | Ph. Goffart | ||||
Coenonympha arcania | Non | Oui | ||||||
Cupido minimus | Non | Non | ||||||
Cyaniris semiargus | Non | Non | ||||||
Erebia medusa | Oui | Oui | ||||||
Erynnis tages | Non | Non | ||||||
Issoria lathonia | Oui | Non | ||||||
Lycaena helle | Oui | Oui | ||||||
Lycaena hippothoe | Non | Oui | ||||||
Lycaena tityrus | Non | Non | ||||||
Melanargia galathea | Non | Non | ||||||
Melitaea diamina | Non | Non | ||||||
Nymphalis polychloros | Non | Non | ||||||
Papilio machaon | Non | Non | ||||||
Plebejus argus | Non | Oui | ||||||
Pyrgus malvae | Non | Oui | ||||||
Invertébrés - Insectes - Zygènes | ||||||||
Zygaena viciae | ||||||||
Invertébrés - Insectes - Libellules | ||||||||
Lestes dryas | Oui | Oui | ||||||
Invertébrés - Insectes - Orthoptères | ||||||||
Conocephalus dorsalis | ||||||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Carex appropinquata | ||||||||
Carex diandra | ||||||||
Carex lasiocarpa | ||||||||
Carex paniculata | ||||||||
Carex vesicaria | ||||||||
Comarum palustre | ||||||||
Dactylorhiza majalis | ||||||||
Dactylorhiza praetermissa | ||||||||
Epipactis helleborine | ||||||||
Epipactis palustris | ||||||||
Eriophorum angustifolium | ||||||||
Menyanthes trifoliata | ||||||||
Parnassia palustris | ||||||||
Ranunculus lingua | ||||||||
Succisa pratensis | ||||||||
Triglochin palustris | ||||||||
Viola palustris | ||||||||
Plantes - Mousses | ||||||||
Sphagnum contortum | ||||||||
Sphagnum palustre |
Circus pygargus a niché dans la réserve pendant plusieurs années. Des tentatives de nidifications ont été effectuées par Circus aeruginosus. Gallinago gallinago nicherait dans la cariçaie.
Entomofaune : présence de Stethophyma grossum, Conocephalus dorsalis
Mammifères :
Chevreuil (Capreolus capreolus), renard (Vulpes vulpes), lièvre d'Europe (Lepus europaeus), blaireau (Meles meles), sanglier (Sus scrofa).
Avifaune :
Parmi les espèces nicheuses régulières dans les parcelles mises en réserve naturelle par les RNOB, on trouve la buse variable (Buteo buteo), le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), le bruant jaune (Emberiza citrinella), la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), la rousserolle effarvate (Acrocephalus scirpaceus), le râle d'eau (Rallus aquaticus), le pouillot véloce (Phylloscopus collybita), le pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), la fauvette des jardins (Sylvia borin), la fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), la fauvette grisette (Syliva communis), le pic épeiche (Dendrocopus major), la locustelle tachetée (Locustella naevia), le chardonneret élégant (Carduelis carduelis), ...
Herpétofaune:
Grenouille rousse (Rana temporaria), grenouille verte (Pelophylax kl esculentus), triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), triton palmé (Lissotriton helveticus), lézard vivipare (Zootoca vivipara).
Odonates:
Coenagrion puella, Lestes dryas.
Orthoptères (données J. Vermander):
Chorthippus brunneus, Chrysochraon dispar, Conocephalus dorsalis.
Lépidoptères (observations Y. Valenne et P. Taymans, 1990-98):
Anthocharis cardamines, Apatura iris, Aphantopus hyperantus, Aporia crataegi, Araschnia levana, Argynnis paphia, Brenthis ino, Callophrys rubi, Carterocephalus palaemon, Celastrina argiolus, Boloria selene, Coenonympha arcania, Coenonympha pamphilus, Cupido minimus, Polyommatus semiargus, Erebia medusa, Erynnis tages, Gonepteryx rhamni, Issoria lathonia, Lasiocampa quercus, Lasiommata megera, Lycaena helle, Lycaena phlaeas, Lycaena tityrus, Lyceana hippothoe, Maniola jurtina, Melanargia galathea, Melitea diamina, Nymphalis polychloros, Ochlodes sylvanus, Papilio machaon, Pararge aegeria, Plebejus argus, Polygonia c-album, Polyommatus icarus, Boloria eunomia, Pyrgus malvae, Pyronia tithonus, Neozephyrus quercus, Saturnia pavonia, Thymelicus lineolus, Thymelicus sylvestris, Tyria jacobaea, Zygaena filipendulae, Zygaena vicia
(source : dossier de demande d'agrément, 1998)
Sphagnum palustre et S. contortum
Carex acutiformis, Carex appropinquata, Carex diandra, Carex lasiocarpa, Carex panicea, Carex paniculata, Carex vesicaria, Comarum palustre, Dactylorhiza majalis, Dactylorhiza praetermissa, Epipactis helleborine, Epipactis palustris, Eriophorum angustifolium, Lathyrus linifolius, Menyanthes trifoliata, Parnassia palustris, Ranunculus lingua, Saxifraga granulata, Scirpus setaceus, Sparganium erectum, Succisa pratensis, Triglochin palustris, Utricularia sp., Viola canina
(source : dossier de demande d'agrément, 1998)
A compléter
Protection du busard cendré.
Les objectifs de conservation dans le marais de Heinsch sont, comme c'est la cas pour les autres réserves de Haute Semois sensu stricto, la conservation des intérêts botaniques, faunistiques (entre autres ornithologiques et entomologiques), culturels et historiques du site, et en particulier la sauvegarde de la séquence topolithologique depuis la Cuesta jusqu'aux prairies sur marnes, le maintien de la plus grande roselière de la Haute Semois et la sauvegarde des prairies flottantes qui comptent parmi les plus vastes de la Haute Semois.
Abandon de la gestion traditionnelle extensive : prolifération de la mégaphorbiaie au détriment des communautés vivantes des prés humides et des bas-marais acides, fermeture paysagère de la vallée due à une prolifération des fourrés de saules en plaine alluviale...
Changement d'affectation des parcelles : enrésinement du fond humide et de la bordure de la cuesta, remblayage ou draînage de zones humides, creusement d'étangs de pêche...
Pollution des ruisseaux arrivant dans le marais principalement le Bierbach, qui récolte les eaux usées en provenance de Thiaumont qui ne possède pas de station d'épuration.
Dépôts clandestins d'immondices et de déblais : toujours d'actualité.
Extension d'une espèce non-indigène : Prunus serotina
Recommandations : Surveiller la pollution des eaux, eurayer la progression des saules et autres espèces annonçant la recolonisation forestière.
Surveiller les Prunus serotina présents en bordure de la réserve et qui pourraient envahir le site.
- agrandissement et consolidation de la réserve naturelle par l'acquisition de parcelles supplémentaires
Les objectifs principaux de la gestion dans la réserve naturelle du marais de Heinsch sont, d'une façon générale, le maintien et la restauration d'une mosaïque de végétations fortement diversifiées et des populations animales spécialisées des marais, notamment les oiseaux et certains groupes d'invertébrés, avec, en particulier:
- le maintien du caractère ouvert du marais et des diverses végétations de prairies marécageuses,
- le maintien des séquences oligotrophes et des prairies flottantes au pied de la Cuesta,
- le maintien de la roselière par fauchages hivernaux et par contrôle du niveau d'eau,
- la préservation des populations de touradons à Carex paniculata,
- le contrôle d'un niveau d'eau suffisant dans le marais, mais issu d'apports en eau de qualité en provenance des sources et des suintements de la Cuesta, tout en limitant l'influence des rivières qui longent le côté ouest du marais et lui apportent des eaux eutrophisées,
- en périphérie (zones tampons): le maintien d'habitats forestiers sur le versant de la Cuesta, et de végétations de prairies sèches à humides le long des rivières en amont du marais, avec une gestion extensive de celles-ci (fauchage, pâturage extensif avec limitation de l'usage d'engrais), afin de limiter les nuisances extérieures pour les zones précieuses, centrales, du marais.
La gestion courante consistera en une gestion extensive visant à maintenir les végétations ouvertes et libres de colonisation par les ligneux, principalement par un débroussaillage périodique et/ou par un fauchage des prairies et roselières. Le fauchage s'effectuera par blocs en rotation pluriannuelle.
Pour assurer le maintien des prairies à Molinia caerulea, de la jonchaie acutiflore, des prairies flottantes et bas-marais et des mégaphorbiaies, du fauchage estival sera pratiqué; du fauchage hivernal sera réalisé pour le maintien des roselières à Phragmites australis, selon les directives prévues dans le précédent dossier d'agrément.
En périphérie du marais proprement dit, les terrains seront maintenus en prairies de fauche ou en prairies pâturées de manière extensive. Le pâturage ou le fauchage seront pratiqués par contrat d'entreprise pour les parcelles qui le permettent. Dans le cas d'une impossiblité à trouver un agriculteur pour effectuer ce travail, ces terrains pourront faire l'objet d'une mise en place d'un pâturage extensif à l'aide d'animaux rustiques appartenant aux RNOB.
Les modalités prévues pour la mise en œuvre des mesures de gestion explicitées ci-dessus sont les suivantes :
Ž principalement, l'intervention régulière des bénévoles lors de chantiers de gestion organisés dans la région par les RNOB,
Ž appel à des entreprises de travaux forestiers pour des travaux d'abattage trop lourds ou pour des plantations exploitables,
Ž appel à des entreprises de génie civil pour des travaux de terrassement (pièces d'eau, travaux pour le contrôle du niveau et de la qualité des eaux),
Ž la conclusion de contrats d'entreprise avec des exploitants agricoles pour le pâturage des prairies situées en périphérie (zone tampon) du marais proprement dit (copie en annexe du contrat en cours dans la réserve de Heinsch). Dans le cas où la conclusion d'un contrat d'entreprise avec un agriculteur s'avérerait impossible, du pâturage extensif avec un troupeau de bovins rustiques propriété des RNOB pourrait être réalisé.
L'accès au public de la réserve naturelle sera limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.
Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).
Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.
Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.
La réserve naturelle du marais de Heinsch est traversée par un chemin accessible au public. Aucune entrave ne sera apportée à cette circulation par les RNOB dans la mesure où aucune dégradation n'est apportée aux parcelles érigées en réserve naturelle. Le public y est informé à l'aide de panneaux didactiques.
D'après OVERAL (1977), 'le marais de Heinsch est formé par la confluence des ruisseaux du Kripsbach et du Bierbach avec l'ancien cours de la Semois. Depuis la rectification de cette rivière, le marais n'est alimenté en eau que par les deux ruisseaux qui drainent un bassin constitué par les sables et grès calcaires du Sinémurien et par les marnes de Warcq et d'Hettange. Les eaux sont de ce fait neutro-basiques (pH 7 à 7,5). Le substrat est formé d'une tourbe parfois vaseuse souvent de plus de 3 mètres de profondeur dans la plus grande étendeue du marais'. Le site se trouve entre la route d'Arlon à Neufchâteau et la ligne de chemin de fer Bruxelles-Arlon.
Le marais de Heinsch (Belgique, province du Luxembourg, commune d'Arlon (anciennement Heinsch et Hachy) et commune d'Attert, sur l'ancienne commune de Thiaumont) est située en Lorraine belge, dans la valllée de la Semois à l'est d'Etalle, et fait partie du complexe des marais de la Haute Semois. Elle se situe en amont du marais de Fouches, de l'autre côté de la voie ferrée Bruxelles-Arlon et de l'autoroute E411.
Le marais de Heinsch se situe au pied de la Cuesta Sinémurienne. Cette localisation topographique particulière est caractéristique de l'ensemble des marais de la Haute Semois sensu stricto (Heinsch, Fouches, Sampont, Vance et Chantemelle). Contrairement aux autres marais de la Haute Semois, il n'occupe pas exactement la dépression de la Semois, mais une plaine triangulaire largement évasée au confluent de la Semois avec trois de ses affluents de rive droite, le Kripsbach, le Bierbach et l'Im Brüll. Néanmoins, la séquence reste strictement la même:
-versant sablo-gréseux raide et boisé de la Cuesta Sinémurienne se terminant en pente douce au contact du marais;
-passage à une couverture tourbeuse lenticulaire sous laquelle le niveau minéral plonge assez rapidement; le dôme de tourbe atteint 3 mètres d'épaisseur puis s'amincit progressivement en biseau vers le bord du marais avec relèvement doux du niveau minéral;
-sol minéral marneux (marnes hettangiennes).
Depuis la rectification de la Semois, le marais de Heinsch n'est alimenté que par le Kripsbach et le Bierbach qui drainent un bassin constitué par les sables et grès calcaires du Sinémurien et par les marnes de Warcq et d'Hettange. Les eaux sont de ce fait neutro-basiques (pH 7 à 7,5).
L'altitude est d'environ 350 mètres.
La marais de Heinsch est une des zones noyaux de la Zone de Protection Spéciale Sinémurienne désignée en application de la Directive européenne 79/409 relative à la protection des oiseaux sauvages et de leurs habitats.
Le site du Marais de Heinsch a également été proposé par la Région Wallonne comme Zone Spéciale de Conservation en application de la Directive européenne 92/42 (Directive Faune-Flore-Habitats).
Toujours d'après D'après OVERAL (1977), 'le marais de Heinsch peut être divisé en trois zones. 1) La zone d'aval, de part et d'autre de l'ancien lit de la Semois, est occupée par des roselières à Phragmites australis;
2) La zone amont, par des cariçaies marécageuses.
3) Dans la zone périphérique du marais, on trouve actuellement des prairies à Filipendula ulmaria qui correspondent à d'anciennes parcelles fauchées, au contact immédiat des cariçaies'.
Il distingue les groupements suivants :
- une roselière humide à Phragmites australis, très pauvre en espèces, avec localement la rare Ranunculus lingua et une roselière sèche dans laquelle Phragmites australis est accompagné de quelques espèces du Filipendulion' (Phragmition). Cette roselière alimentée puis inondée par de l'eau polluée pendant plusieurs années a été envahie par des nitrophytes. Ensuite elle fut coupée de toute alimentation en eau et devint une roselière 'sèche'. Actuellement le niveau de l'eau est nettement plus favorable.
- une magnocariçaie eutrophe à Carex paniculata, qui forme d'énormes touradons, et une magnocariçaie à Carex acutiformis principalement (Magnocaricion; Caricetum gracilis ; Caricetum paniculatae). Carex appropinquata se retrouve également dans cette cariçaie;
- une phalaridaie à Phalaris arundinacea (Phalaridetum);
- des populations de Calamagrostis canescens faisant transition vers la filipendulaie;
- une mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria (Filipendulion);
- une cariçaie à Carex disticha (Caricetum distichae);
- des fragments de molinaie à Molinia caerulea, Succisa pratensis, Triglochin palustris, Dactylorhiza majalis, Valeriana dioica,... (Molinion);
- des fragments de pelouses du Violion caninae à Viola canina, Lathyrus linifolius var. montanus, Festuca rubra, Stachys officinalis,...
- des marais oligo-mésotrophes au pied de la colline sableuse qui domine le marais à l'est, envahis par une cariçaie à Carex diandra, C. rostrata, Comarum palustre, Menyanthes trifoliata, Ranunculus lingua (Caricetum rostrato-vesicariae comaretosum) dans laquelle on trouve également Carex lasiocarpa, Epipactis palustris;
- des jonchaies à Juncus acutiflorus (Juncion acutiflori, Molinietalia caeruleae);
- des fourrés de Salix aurita, S. cinerea, S x multinervis existent çà et là (Salicion cinereae);
- le bourrelet alluvial de l'ancienne Semois, recouvert d'une végétation nitrophile banale à Urtica dioica, Galium aparine,...
D'après des observations du 3 août 1990 (Saintenoy-Simon, 1994), le bas-marais, qui est encore en grande partie sous eau, malgré la sécheresse, présente toujours un grand intérêt floristique, phytosociologique et écologique. Notons l'existence de Isolepis setacea dans les ornières du chemin qui longe l'est de la réserve.
Le marais de Heinsch est localisé dans le district phytogéographique lorrain. Ce district occupe au sud de l'Ardenne, la zone d'extension des terrains sédimentaires jurassiques de la bordure septentrionale du Bassin de Paris, qui s'appuient et se terminent en biseau sur le massif primaire ardennais quelques kilomètres seulement au nord. Il est caractérisé par une certaine continentalité du climat. Plus précisément, le marais de Heinsch est situé dans le secteur écologique des Vallées supérieures de la Semois et de l'Attert au sens de Onclincx et al. (1987).
La végétation du marais reproduit assez globalement la même séquence que celle des autres marais de la Haute Semois, d'une végétation liée à des conditions assez oligotrophes jusqu'à celle de conditions franchement eutrophes. Les principales caractéristiques du site sont:
- la présence de la plus vaste roselière à Phragmites australis de l'ensemble des marais de la Haute Semois;
- la présence d'une lentille tourbeuse au pied de la Cuesta Sinémurienne, qui accueille une mosaïque de groupements végétaux liée aux conditions de sols particulières (inclinaison, influence des suintements du pied de la Cuesta Sinémurienne et de la nappe phréatique); ces groupements végétaux comptent des associations végétales rares ou devenues rares, notamment celles des bas-marais acide et alcalin et des tourbières, dont les bas-marais acide et alcalin en prairies flottantes à Comarum palustre, Menyanthes trifoliata, Carex lasiocarpa, C. diandra, et Eriophorum angustifolium ; ces végétations hébergent à leur tour des espèces animales particulières, ces dernières étant le plus souvent inféodées aux précédentes, à distribution restreinte ou qui présentent en Lorraine belge des populations disjointes ou en limite de leur aire de distribution;
- la présence en abondance de quelques espèces comme Triglochin palustre, Epipactis palustris et Parnassia palustris qui ne se retrouvent dans la même abondance que dans le marais de Vance;
- de très belles magnocariçaies à Carex paniculata en touradons et C. acutiformis;
- la faible superficie de boisements âgés en terrain marécageux, la couverture ligneuse étant essentiellement constituée de broussailles de saules et d'une boulaie tourbeuse;
- en périphérie du marais proprement dit: la présence de prairies mésophiles peu ou non fertilisées le long des rivières, comportant une végétation très diversifiée, et des boisements divers sur le versant de la Cuesta.
Notons l'existence de Isolepis setacea dans les ornières du chemin qui longe l'est de la réserve.
(d'après la fiche RNOB, 1999)
Carrière située un peu en dehors de la réserve.
Aucun monument.
Vers le sud, le marais de Heinsch était autrefois en continuité avec celui de Fouches, le tout ne formant qu'un. La construction du chemin de fer Bruxelles-Luxembourg doublé plus récemment de l'autoroute a divisé le marais en deux.
Comme les autres marais de la Haute Semois, le marais de Heinsch a été largement utilisé au cours des siècles précédents dans le cadre de l'économie agro-pastorale. Le marais était utilisé par les populations locales comme prés de fauche à fourrage (fauchage relativement précoce), ou à litière (fauchage plus tardif) dans les parcelles de moindre qualité. La présence ou non de fosses d'extraction de la tourbe, indiquant que l'on y a exploité jadis la tourbe comme combustible, n'est pas claire; l'existence d'extraction de la tourbe est toutefois attestée par Watelet (1982). Les années sèches, le pâturage du regain pouvait être pratiqué. Ces activités qui faisaient partie de l'agriculture qualifiée d'extensive étaient en fait intenses et régulières, de sorte que le paysage de ces marais était très ouvert et la végétation relativement basse. Elles étaient essentielles à la survie d'un certain nombre de familles et les différentes terres des marais avaient des fonctions précises. Cela s'est notamment traduit par le partage précis des terres lors des héritages successifs, aboutissant au parcellaire cadastral très morcellé que nous connaissons actuellement (laniérage).
Afin de permettre ces différents usages, un réseau serré de fossés permettait un certain drainage, toujours resté cependant peu efficace, de sorte que les prés restaient humides et fangeux, et qu'une bonne partie du site est demeurée franchement marécageuse.
Ces activités traditionnelles ont été abandonnées pour le marais de Heinsch durant le vingtième siècle suite à la modernisation de l'agriculture, provoquant la recolonisation d'une partie du marais par des végétations plus élevées et parfois rudérales (mégaphorbiaies) et par des groupements forestiers (saulaies, aulnaies, boulaies). Dans les années 70, la commune de Heinsch a utilisé l'entrée du marais comme lieu de versage d'immondices. Cette activité a été stoppée sur l'insistance des RNOB, mais a causé des pertes en superficie dans le marais, notamment aux dépens d'une bonne partie des prairies flottantes.
RESNAT
Réserves Naturelles RNOB NATAGORA