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Synonymes : | Réserve naturelle Charles Tihon |
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Communes : | Bassenge |
Cantonnements DNF : | Liège |
Surface : | 29.34 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 241709 - Y Lambert : 163824 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
La réserve naturelle de Heyoule à Eben-Emael fut la première créée dans le massif de la Montagne Saint-Pierre. Le site fut connu au départ pour la richesse de son entomofaune (surtout les Hyménoptères Aculéates) en rapport avec une flore pollinifère et nectarifère très variée. Les espèces thermophiles y sont en fait favorisées par la nature crayeuse du sous-sol, et le microclimat qui règne dans cette partie de la basse vallée du Geer. La flore calcicole (parnassie des marais, plusieurs orchidées...) se concentre dans les diverses pelouses calcaires et les talus thermophiles plus ou moins recolonisés, profondément entaillées par d'anciennes carrières de silex et de tuffeau, des milieux fréquentés aussi par des batraciens comme le crapaud calamite, par des oiseaux comme la pie-grièche écorcheur ou le faucon hobereau, ou encore par des mammifères comme le blaireau. Les anciennes galeries de tuffeau sont le lieu d'hibernation de plusieurs espèces de chauves-souris. Certaines parcelles attenantes à la réserve naturelle ne sont pas encore protégées, malgré leur intérêt. C'est le cas notamment des vieux vergers de hautes-tiges entre la réserve et les cultures de plateau. La gestion s'effectue par le fauchage ou par le pâturage ovin extensif, profitant de l'existence d'une race locale particulièrement adaptée à cette tâche. L'extension des carrières Marnebel avoisinantes pourrait constituer une menace sérieuse pour le site. (Auteur : J-L. Gathoye).
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Ében-Émael | 29.34 ha | BASSENGE | LIEGE |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|---|---|
Liège | 29.34 ha | Liège |
A compléter
Site classé depuis le 18-02-1949.
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Code | Nom | Représentativité | Surface | Source |
---|---|---|---|---|
34.3222 | [Mesobromion] de la basse Meuse | |||
38.11 | Pâtures continues | |||
38.2 | Prés de fauche de basse altitude | |||
88. | Mines et passages souterrains |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Mammifères | ||||||||
Cricetus cricetus | Oui | Oui | à confirmer. observé dans le passé | Ch. Tihon | ||||
Animaux - Vertébrés - Amphibiens | ||||||||
Bufo calamita | Oui | Oui | 1997 | |||||
Ichthyosaura alpestris | Oui | Non | 1997 | |||||
Lissotriton vulgaris | Oui | Non | 1997 | |||||
Animaux - Vertébrés - Reptiles | ||||||||
Anguis fragilis | Oui | Non | 1997 | |||||
Coronella austriaca | Oui | Oui | 1997 | |||||
Podarcis muralis | Oui | Non | 1997 | |||||
Zootoca vivipara | Oui | Non | 1997 | |||||
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes | ||||||||
Melanargia galathea | Non | Non | 1997 | |||||
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes | ||||||||
Euplagia quadripunctaria | 2004 | R. Van Herck | ||||||
Invertébrés - Insectes - Orthoptères | ||||||||
Gryllus campestris | Hofmans et al. (1989) | |||||||
Oedipoda caerulescens | Disparu | Hofmans et al. (1989) | ||||||
Omocestus rufipes | Hofmans et al. (1989) | |||||||
Platycleis albopunctata | Disparu | Hofmans et al. (1989) | ||||||
Stenobothrus lineatus | Hofmans et al. (1989) | |||||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Anacamptis pyramidalis | 1ère obs. | 2019 | J.-P. Théâtre, F. Mauhin | |||||
Coeloglossum viride | 2019 | J.-P. Théâtre | ||||||
Cuscuta epithymum | ||||||||
Cynoglossum officinale | Abondant | 2019 | Divers obs. | |||||
Dactylorhiza fuchsii | 2019 | J.-P. Théâtre | ||||||
Dactylorhiza majalis | Episodique | 2019 | Divers obs. | |||||
Dactylorhiza x grandis | 2015 | J.-L. Gathoye | ||||||
Epipactis helleborine | 2019 | J.-P. Théâtre | ||||||
Gentianella germanica | Disparu | |||||||
Neottia ovata | 2019 | J.-P. Théâtre | ||||||
Ophrys apifera | 1ère obs. | 2019 | J.-P. Théâtre | |||||
Orchis anthropophora | 2019 | Divers obs. | ||||||
Orchis militaris | 2019 | Divers obs. | ||||||
Orchis morio | disparue du site | 1978 | ||||||
Orchis x spuria | 2019 | J.-L. Gathoye | ||||||
Parnassia palustris | Disparu | |||||||
Platanthera bifolia | ? | |||||||
Platanthera chlorantha | 2019 | Divers obs. | ||||||
Rhamnus cathartica |
Mammifères :
Vulpes vulpes, Meles meles, Mustela nivalis, M. erminea, Martes foina, Eliomys quercinus, Sciurus vulgaris, Erinaceus europaeus, Oryctolagus cuniculus, Lepus europaeus hantent la réserve. Circetus cricetus fut également observé dans le passé à Heyoule. Sa présence actuelle mériterait d'être confirmée (1999, RNOB).
Les carrières souterraines sont riches en chauves-souris. Les espèces suivantes ont été observées (par ordre d'importance) : Myotis mystacinus, M. daubentonii, M. dasycneme, Plecotis auritus, Myotis natterei, Eptesicus serotinus, Myotis brandti, M. myotis (dernière observation en 1961), Rhinolophus hipposideros (dernière observation en 1973), R. ferrum-equinum (dernière observation en 1975).
Avifaune :
Parmi les oiseaux on signale sans plus de précision les pics, le loriot, les linottes, le rouge-queue à front blanc, la pie-grièche écorcheur, les pouillots...
Herpétofaune :
Anguis fragilis, Bufo bufo, Bufo calamita, Coronella austriaca, Lacerta vivipara, Podarcis muralis, Rana temporaria, Rana esculenta, Triturus alpestris et T. vulgaris sont présents.
Entomofaune :
Le site est d'une grande richesse entomologique (PETIT et RAMAUT, 1978). Déjà MARECHAL en 1963 écrivait que Heyoule était un véritable 'Paradis des insectes'. On a pu dénombrer 282 espèces différentes d'Hyménoptères Aculéates (Apoïdes 177 espèces, Vespiformes 108 espèces). Parmi les Lépidoptères Melanargia galathea atteint ici la limite septentrionale de son aire de distribution. Cupido minimus et Thyris fenestrella sont présents également. Heyoule constitue une des rares localités belges des Diptères Occemyia dinstincta, Myennis octopunctata, Oncodes gilbbosus...
(données JL. Gathoye, 1997)
Aceras antropophorum, Acinos arvensis, Centaurium erythrea, Cirsium acaule, Coeloglossum viride, Colchicum autumnale, Corydalis solida, Dactylorhiza fuchsii, Epipactis atrorubens, Epipiactis helleborine, Gentianella germanica, Helianthemum nummularium, Linum catharticum, Ophrys apifera, Orchis militaris, Parnassia palustris, Platanthera chloranta, Platanthera bifolia, Rhamnus cathartica, Saxifraga granulata, S. tidactylites, Sedum sexangulare, Viola canina
Orchis morio, jadis présente, a disparue du site en 1978.
(données JL. Gathoye, 1997)
A compléter
Le site a été classé en 1949. La commune d'Eben-Emael ne se souciant pas de sa protection (exploitation de marne, pratique de moto-cross, dépotoir,...), M. Tihon, ancien conservateur, a proposé d'y créer une réserve naturelle (première réserve naturelle de la Montagne Saint-Pierre) (d'après Saintenoy-Simon, 1994).
Protection d'un ensemble de milieux de grand intérêt botanique, entomologique et mammalogique, représentatifs du massif de la Montagne Saint-Pierre : pelouses calcaires, parois verticales sans végétation, galeries souterraines (d'après la fiche RNOB, 1999).
Bien que le site soit classé depuis 1949, l'Administration communale a permis la remise en production d'une champignonnière abandonnée. Des bâtiments ont été construits sans autorisation. L'exploitant déverse ses déchêts d'exploitation sur le versant du site et brûle des bois et des plastiques sur l'aire de parking de la réserve !
- Un agriculteur entrepose du matériel dans l'entrée d'une grotte faisant partie de la réserve naturelle.
- La gestion par pâturage a du être suspendue en raison d'actes de vandalisme sur les clôtures installés sur le site.
- Le pillage des stations d'orchidées rares est régulièrement constaté.
- A moyen terme, l'avenir de la réserve naturelle risque d'être compromis par l'extension des carrières Marnebel avoisinantes (d'après la fiche RNOB, 1999).
- délimiter le pourtour exact de la réserve naturelle à l'aide d'un géomètre expert
- redémarrer la gestion par le pâturage
Réserve pilote pour la gestion de la Montagne Saint-Pierre. Première réserve gérée par les moutons.
Le plan de gestion de la réserve naturelle RNOB de la Heyoule vise la conservation et/ou la restauration des communautés animales et végétales caractéristiques des pelouses xérophiles, des parois verticales et des galeries souterraines, milieux représentatifs du massif de la Montagne Saint-Pierre. Les mesures suivantes sont actuellement appliquées :
- pelouses calcaires : débroussaillement et contrôle de l'extension des lisières forestières, fauchage estival et pâturage à l'aide d'un troupeau de moutons Mergelland ;
- parois verticales : éradication des arbres et arbrustes susceptibles de recouvrir ces parois de nidification pour les Hymenoptères aculéates ;
- galeries souterraines : éradication des arbres et arbrustes susceptibles de couvrir l'entrée des galeries occupées par des chauves-souris.
En matière de gestion récurrente (pâturage par les moutons et les bovins), le site de Heyoule constitue une réserve pilote pour de la Montagne Saint-Pierre. Le pacage contrôlé à l'aide de moutons Mergelland y a déjà provoqué l'apparition de 18 nouvelles espèces de plantes. Sur les pelouses non pâturées, le fauche a également permis l'extension des stations de plusieurs espèces d'orchidées (d'après la fiche RNOB, 1999).
L'accès au public de la réserve naturelle sera limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.
Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).
Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.
Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.
Compte-tenu de la configuration du site et du danger de chute (pentes très abruptes), seul Heyoule intermédiaire peut être fréquenté par le public qui peut suivre l'ancien chemin d'exploitation partant du Pont du Vicinal (parking) et aboutissant au début de Heyoule 2.
Cependant, le conservateur accepte d'accompagner des amateurs individuels ou en petits groupes (10 personnes) dans toute la réserve.
Heyoule fait partie du complexe de la Montagne Saint-Pierre. Le site est inséré dans le versant occidental de la terrasse principale de la Meuse, dite 'terrasse campinienne'. Ce versant a été creusé par le Geer au Pleistocène moyen dans les craies organo-détritiques du Maastrichtien (Crétacé supérieur), riche en fossiles. Certaines couches renferment d'importants bancs de silex.
De PETIT et RAMAUT (1978), nous extrayons le passage suivant : 'Le site est constitué principalement de pelouses sèches profondément entaillées par des carrières de silex et de marne dont l'exploitation est actuellement abandonnée. La nature du sol (marne, tuffeau, silex appartenant au Crétacé supérieur), la configuration topographique (exposition sud de la plus grande partie du terrain, à l'abri des vents froids) font bénéficier ce site d'un microclimat exceptionnellement favorable aux espèces thermophiles. En outre, les déblais marneux des anciennes carrières ont été remarquablement recolonisées par une végétation calcicole très variée'.
La réserve naturelle de Heyoule domine des vergers établis sur la rive droite du Geer. D'une superficie d'environ 4 hectares, cette réserve comprend également une carrière souterraine de silex, la carrière de Robin-Thier, d'un développement de 230 mètres de galéries (d'après la fiche RNOB, 1999).
La Montagne Saint-Pierre est considérée, à juste titre, comme une station où vivent des plantes et des animaux à caractère méridional, voir subméditerranéen. Pour ces espèces, la Montagne Saint-Pierre constitue souvent la limite septentrionale de leur aire de répartition. Ces espèces recherchent des habitats chauds et ensolleillés (espèce thermophiles); elles sont adpatées à la sècheresse (espèces xérophiles) et au sol calcaire (espèces calcicoles).
Le site de Heyoule se compose de trois parties appelées par convention (du nord au sud) Heyoule I, pelouse intermédiaire et Heyoule II.
Heyoule I. Ce site se compose :
- d'un replat situé à l'endroit d'un ancien atelier de débitage de silex (épinçage) que l'on a recouvert d'une couche de 50cm de marne. Il était jadis occupé par une friche à Tanacetum vulgare, Rubus sp., en voie de colonisation par les saules (principalement Salix caprea) et par Rosa canina.
Actuellement, il est caractérisé par la présence de nombreux éléments des Molinio-Arrhenatheretea et de l'Arrhenatherion (CORINE 38.2) (Plantago lanceolata, Holcus lanatus, Trifolium pratense, Medicago lupulina, Dactylis glomerata, Arrhenatherum elatius, Festuca pratensis, Picris hieracioides). Rhinanthus minor y est assez abondant (LEJEUNE et VERBEKE, 1984, tableau I, relevés 1A à 5A);
- d'un versant exposé à l'ouest et au nord-ouest colonisé par un inextricable mélange d'espèces relevant de l'Arrhenatherion et du Mesobromion et même du Violion caninae. Lors de la création de la réserve, ce versant était colonisé par Betula pendula, Quercus robur, Crataegus monogyna et Brachypodium pinnatum. Après abattage des arbustes et 5 années de fauchage, le site était occupé déjà en 1984 par une pelouse ouverte, riche en espèces de l'Arrhenatherion (voir plus haut) et du Mesobromion (Avenula pubescens, Lotus corniculatus, Carex flacca, Pimpinella saxifraga, Sanguisorba minor, Brizia media, Rhinanthus minor, Linum catharticum, Bromus erectus,...) et du Violion caninae (Potentilla erecta, Danthonia decumbens,...). Parnassia palustris y a connu un très grand développement (LEJEUNE et VERBEKE, 1984, tableau I, relevés 1B à 9B);
- d'un deuxième replat dominant le site, encore cultivé pendant la dernière guerre, envahi maintenant par Brachypodium pinnatum, Lotus cornicularus, Hypericum dubium, Galium verum, Pimpinella saxifraga, Centaurea gr. jacea, Festuca rubra, Avenula pubescens, Agrostis capillaris, Cuscuta epithymum, Colchicum autumnale, etc.
Pelouse intermédiaire. La pelouse intermédiaire montre aussi des espèces caractéristiques du Mesobromion et de l'Arrhenatherion (LEJEUNE et VERBEKE, 1984, tableau IV).
Heyoule II. Cette partie comprend quelques petits versants à exposition sud-ouest ou sud. Après débroussaillement du site et plusieurs années de fauchage on y trouve une végétation appartenant au Mesobromion erecti (présence de Rhinanthus alectorolophus), enrichie ici aussi d'éléments de l'Arrhenatherion et du Violion caninae (Viola canina, Potentilla erecta, Danthonia decumbens,...). La partie supérieure de Heyoule II est pâturée par des vaches depuis longtemps. Il s'agit d'un pré riche en espèces du Lolio-Cynosurion. Cynoglossum officinale est abondant dans ce site (LEJEUNE et VERBEKE, 1984, tableau III).
LEJEUNE & VERBEKE (2015) ont récemment documenté l'évolution d'une friche à brachypode vers une véritable pelouse calcicole avec le cortège floristique caractéristique. La station correspond à la partie nord du versant surplombant le chemin des Meuniers et repose sur des rejets de stériles d'une carrière en activité durant les années 1960. Avant 1985, une seule espèce, le brachypode penné, dominait au sein de la végétation qui subissait des incendies printaniers. A cette époque, une expérience de pâturage ovin fut mise en place, maintenue jusqu'à présent, consistant à faire pâturer la friche de manière intensive durant deux courtes périodes, généralement au printemps et à l'automne. Cette gestion a entraîné une forte modification de la flore, suivie par la méthode des carrés permanents. En trente ans, le nombre d'espèces a doublé et de nombreuses espèces typiques de la pelouse calcaire ont fait leur apparition, tandis que les peuplements de brachypode penné et de brome dressé (Bromus erectus) s'y trouvèrent progressivement en équilibre.
Il a été mentionné que le nerprun purgatif (Rhamnus cathartica) de Heyoule serait l'un des plus remarquables spécimens du pays.
Anciennes carrières de tuffeau et de silex. Champignonnières encore en activité sur le site.
D'après Ferraris, cultures. A la Montagne Saint-Pierre, le déboisement, commencé déjà au Néolithique, s'étendit surtout à partir du XIe siècle. Le défrichement favorisa l'installation de pelouses calcaires qui furent destinées au pacage par les moutons. De petits troupeaux pâturant de manière extensive persistèrent jusqu'au milieu du XXe siècle. Une race de mouton spécialisée s'y est développée, les 'Mergellandschapen' (utilisés aujourd'hui pour la gestion des pelouses). Le berger entretenait les parcours par brûlis, recépage des arbustes, etc. L'abandon des pratiques agro-pastorales provoqua une extension et une diversification de la flore et aussi l'embroussaillement des pelouses (d'après Saintenoy-Simon, 1994).
La présence humaine à la Montagne Saint-Pierre est attestée avec certitude dès le Paléolithique inférieur.
De nombreuses fouilles témoignent d'une présence humaine, très dense à certaines époques, depuis le Paléolithique jusqu'au XXe siècle. A Eben, un squelette du Néolithique fut découvert. Etudié par l'Université de Liège, il fut établi qu'il appartenait au type de Furfooz II. A peu de distance de cette tombe, les archéologues mirent au jour un cimetière mérovingien. C'est cependant la période romaine qui fournit le plus imortant matériel archéologique. Dans la vallée du Geer, chaque village compte une ou plusieurs villas romaines.
Cette importante densité de peuplement a influencé la diversification des écosystèmes. Ce sont surtout les pratiques agro-pastorales (pacage extensif des versants par les moutons), qui ont permis l'établissement et ensuite le maintien des associations végétales originales : les pelouses calcaires.
De petits troupeaux pâturant de manière extensive persistèrent jusqu'au milieu du XXe siècle. Une race de mouton spécialisée s'y est développée, les 'Mergellandschapen' (utilisés aujourd'hui pour la gestion des pelouses). Le berger entretenait les parcours par brûlis, recépage des arbustes, etc. Si l'abandon des pratiques agro-pastorales provoqua une extension et une diversification de la flore, il fut également responsable de l'embroussaillement des pelouses (d'après la fiche RNOB, 1999).
RESNAT
Réserves Naturelles RNOB NATAGORA