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Synonymes : | Abîme de la Carrière Dantine |
---|---|
Communes : | Flémalle |
Cantonnements DNF : | Liège |
Surface : | 0.08 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 224900 - Y Lambert : 141252 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
La grotte de Ramioul, située dans le Condroz mosan, au sud du village de Ramioul, est l'une des cavités souterraines les plus remarquables de Wallonie. La grotte présente trois niveaux différents, seuls les niveaux moyen et supérieur étant aménagés pour le tourisme. Le niveau inférieur, encore actif, se développe au fond d'un puits de 30 m pour un développement d'environ 700 m. Elle présente de multiples intérêts: paléontologique, géologique, minéralogique, chiroptérologique, etc. Elle voisine avec une seconde cavité non moins intéressante, la grotte aux Végétations. L'avenir de ces réseaux souterrains est néanmoins hypothéqué par l'extension de la carrière voisine.
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Ivoz-Ramet | 0.08 ha | FLEMALLE | LIEGE |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|---|---|
Liège | 0.08 ha | Liège |
A compléter
oui
Commune de Flémalle.
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Liège, Montagne Sainte-Walburge, 2, 4000 Liège (Tél. 04/224.58.74 - Fax : 04/224.58.77).
Commission Consultative de Gestion des Réserves Naturelles Domaniales de Liège.
Code du site | Nom du site | Surface |
---|---|---|
6836 | Grotte de Ramioul | 0,08 ha |
Code | Nom | Représentativité | Surface | Source |
---|---|---|---|---|
H1.2b | Grottes (intérieurs des grottes exploitées par le tourisme) |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Mammifères | ||||||||
Myotis daubentonii | Oui | Oui | Hibernation (< 10 ex.) | 2010 | GT Plecotus | |||
Myotis mystacinus/brandtii | Hibernation (< 10 ex.) | 2010 | GT Plecotus | |||||
Myotis nattereri | Oui | Oui | Hibernation (< 5 ex.) | 2010 | GT Plecotus | |||
Plecotus sp. | Oui | Oui | Hibernation (< 5 ex.) | 2010 | GT Plecotus |
Nombre d'espèces confidentielles en plus de celles citées ci-dessus : 3
Chauves-souris (données GT Plecotus 2005-2011): Myotis mystacinus/brandtii, Myotis dasycneme, Myotis daubentonii, Myotis emarginatus, Myotis myotis, Myotis nattereri, Plecotus sp.
Isopodes (données M. Dethier et K. Lock, 2008): Androniscus dentiger, Armadillidium vulgare, Haplophthalmus mengei, Oniscus asellus, Philoscia muscorum, Porcellio scaber, Trachelipus rathkei, Trichoniscus pusillus.
Diploures (données C. Bareth et M. Dethier, 2009): Campodea lankersteri, Campodea lubbocki, Campodea plusiochaeta, Litocampa humilis.
Microascus caviariformis Malloch et Hubart
A compléter
Protection d'un site souterrain de très grand intérêt archéologique, minéralogique, géologique, chiroptérologique et biospéléologique.
Ebranlements et dégâts divers dans la grotte suite à l'exploitation de la carrière proche.
Fréquence des visites touristiques trop élevée.
Protection accrue du site
A compléter
Visites touristiques.
Accès réglementé du réseau inférieur.
HUBART et al. (2003): "A Ramioul (Flémalle), sur la rive droite de la Meuse, se succèdent, du sud au nord, le Frasnien, le Famennien, le Tournaisien, les différents étages du Viséen et le Namurien. Les eaux superficielles s'enfoncent dans la chantoire du Chant des Oiseaux, à proximité du Viséen 1. Elles ont creusé le long méandre de la grotte de Ramioul au travers du Viséen 2 et 3, avant de buter sur les schistes imperméables du Namurien. (...) Après avoir creusé le calcaire du sud au nord aux dépens des joints de stratification et de diaclases interconnectés, il semble qu'à cet endroit, les eaux étant retenues par les schistes, le creusement de la roche aux dépens d'un ou de plusieurs joints de stratification ait été privilégié. Ainsi peut on parcourir dans la grotte de Ramioul une galerie absolument rectiligne de 100 mètres, orientée est-ouest." En fait, on trouve dans ce secteur plusieurs autres grottes présentant une morphologie similaire et constituant probablement, à l'origine, un seul et énorme réseau souterrain (on peut citer par exemple la grotte Désiré, la grotte Nicole, la grotte Laminoir, la grotte aux Végétations, etc.).
L'intérêt scientifique exceptionnel de la grotte de Ramioul n'est plus à démontrer. Il ne réside pas seulement dans sa morphologie mais aussi dans son concrétionnement remarquable, dont les formes et types de cristallisations sont très diversifiées. Ce réseau inférieur traverse la totalité des bancs calcaires du viséen, du sud au nord. Les eaux ruisselant sur les terrains éodévoniens s'engouffrent dans le chantoir du Champ des Oiseaux (site AKWA 41/8-46). Elles ont creusé la grotte au dépend des joints de stratification et des diaclases et créé une merveilleuse galerie en méandre.
Le climat de la grotte de Ramioul a été étudié récemment par PIRON et al. (2007): le climat de cette grotte est principalement régi par la quasi absence de ventilation à cause des portes métalliques fermées. Des échanges thermiques ont tout de même lieu à travers ces portes qui ne sont pas isolantes, et les zones directement à côté des portes sont influencées par la température extérieure. La partie de l'étage moyen comprise entre l'entée et la fosse Bernard semble fonctionner en relation avec l'étage inférieur, qui est actuellement inaccessible. Les relations entre ces deux étages sont encore mal connues mais il existe des courants d'air dans le puits Bernard qui fait la jonction entre eux. L'air de la grande salle présente un gradient vertical de température. Elle contient un grand volume d'air, ce qui lui confère une grande inertie thermique. La température de la partie stable de l'étage supérieur est 1 ou 2°C plus élevée que celle de l'étage moyen. A l'étage supérieur, la galerie de sortie est parcourue par des courants d'air de sens différents au plafond et au sol. Ces courants d'air sont surtout marqués lors des ouvertures de portes. La partie inférieure connaît une importante accumulation de CO2 qui rend son accès impossible. Ce gaz a un comportement totalement anarchique et imprévisible. Des taux élevés se rencontrent aussi bien en été qu'en hiver, à n'importe quel moment de la journée. Il semble sortir du puits par bouffées. Son origine est encore inconnue ou tout au moins incertaine; elle est probablement multiple (tirs de mine de la carrière proche, réaction chimique des schistes à ampélites, …).
La grotte de Ramioul, située actuellement en bordure de la carrière du Lion, est un site souterrain de très grand intérêt chiroptérologique et biospéléologique, avec la présence d'une microfaune et une micoflore (champignons) riches, spécifiques et diversifiées. Son intérêt scientifique est par ailleurs multiple:
- intérêt archéologique: cette cavité a fait l'objet de nombreuses fouilles et découvertes archéologiques. Exhumation d'une sépulture néolithique et d'un gisement paléolithique (occupation à l'Aurignacien et au Moustérien).
- intérêt minéralogique: le niveau supérieur (grotte touristique) et inférieur (réseau sauvage) présentent un concrétionnement abondant et très bien conservé. Les concrétions restent en grande partie alimentées par les infiltrations d'eaux depuis la surface. On retrouve dans cette cavité toutes les formes de corrosion et de précipitation du calcaire (dont des perles des cavernes) en abondance et en excellent état.
- intérêt géologique: parcourue par une fracture active, la grotte permet l'étude approfondie de la paléo et néotectonique. Elle permet d'approfondir les connaissances sur le rôle de cette fracturation comme agent spéléogénétique (qui induit la formation des grottes);
- intérêt hydrologique: dans son réseau inférieur, la cavité présente un niveau actif. Des traçages (depuis le chantoir du champ des Oiseaux) ont permis de mettre cet écoulement souterrain en relation avec la résurgence du Bruta.
- intérêt biologique: le site abrite divers organismes troglobies ou troglophiles. Il constitue également un site d'hibernation pour plusieurs espèces de chiroptères.
Plusieurs espèces de Diploures Campodeidae sont cités par BARETH et DETHIER (2009): Campodea lankersteri, Campodea plusiochaeta, Campodea lubbocki et Litocampa humilis.
A compléter
A compléter
En 1908, une équipe de préhistoriens de la jeune Société d'Etudes Géologiques et Archéologiques ' Les Chercheurs de la Wallonie ' entreprit de fouiller le remplissage d'une crevasse de la falaise qui semblait fort prometteuse. Et qui tint ses promesses, puisque les recherches qui s'échelonnèrent sur trois ans permirent de découvrir d'abord la sépulture de sept enfants de l'époque néolithique ainsi que des niveaux aurignacien et moustérien.
Continuant leur travail, les chercheurs eurent la surprise de dégager, en août 1911, le porche en plein cintre donnant accès à une caverne admirablement concrétionnée. Parallèlement, à une centaine de mètres plus à l'Est, une crevasse étroite était explorée et donnait accès à une autre cavité. Il apparut bientôt que les deux galeries ainsi découvertes presque simultanément, formaient en fait une seule et même grotte, que divisait un remplissage argileux de quelques mètres particulièrement riche en fossiles (ours des cavernes, rhinocéros, mammouths, lions des cavernes, rennes, etc.).
La fouille de ce dépôt, dont le produit est exposé dans le Musée de la Société, permit d'établir la jonction entre les deux entrées. Cette liaison permit surtout la visite touristique de la cavité sans devoir revenir sur ces pas. Le parcours très bien étudié permet la visite des étages moyen et supérieur, d'une entrée à l'autre.
Il y a de vastes salles dans cette grotte, dont les intérêts scientifiques et esthétiques sont remarquables. Le parcours touristique développe 150m de galeries, (dont le réseau supérieur très richement concrétionné) il accueille plusieurs milliers de visiteurs chaque année.
En 1961, un laboratoire de Biologie Souterraine fut installé dans la grotte afin de permettre l'étude de la faune cavernicole. Le caractère exceptionnel de la cavité incita ' Les Chercheurs de la Wallonie ' à entreprendre les formalités de classement de celle-ci ; le statut fut acquis en 1938.
Durant plusieurs décennies, recherches et fouilles se succèdent à Ramioul. Elles permirent la découverte en 1955 de l'étage inférieur actif de la grotte. Sur quelques 700m, un ruisseau permanent et un ruisseau temporaire parcourent ces galeries inférieures très riches au point de vue minéralogique et cristallographique.
En 1994, de nombreux aménagements de la grotte touristique ont été réalisés (éclairage, développement du laboratoire, etc..). Par ailleurs, le nouveau Musée de la Préhistoire de Wallonie et l'aménagement extérieur du Préhistosite de Ramioul ont été inaugurés le 5 juin 1994. Ce projet initié par l'ASBL ' Les Chercheurs de la Wallonie ' a été porté par la Commune de Flémalle avec le concours financier des Fonds Européens de Développement économique et de la Communauté Française. Il constitue une nouvelle infrastructure de tourisme éducatif au service de la valorisation du patrimoine archéologique et souterrain de la Région wallonne.
(dossier CSIS, CWEPSS)
Convention A&G
S. LAMOTTE (SPW/DGARNE/DNF/DN B-5000 Namur).
J.-M. HUBART, rue du Petit Fraineux, 40, B-4550 Nandrin.