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24 - Vague des Gomhets

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Fagne de Gomhé / La Fange de Gomhay
Communes :Tintigny
Cantonnements DNF :Florenville
Surface :33.75 ha
Coordonnées :X Lambert : 227535 - Y Lambert : 50119
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le Vague des Gomhets est situé en Ardenne méridionale, au confluent de plusieurs ruisselets. L'origine du nom est assez obscure mais on sait que le terme 'vague' se rapportait jadis aux terres non cultivables car trop éloignées ou tout simplement impropres à la culture. Cet ancien parcours pastoral montre actuellement une zone humide de très grand intérêt biologique. La végétation comprend des groupements de sources, des bas-marais, des jonchaies et des landes. Les bombements plus secs sont colonisés par d'intéressantes pelouses à Nardus stricta, qui est le milieu le plus représentatif de la réserve. Par endroit, la fange subit une recolonisation forestière par les saules. Cet envahissement est néanmoins contrarié par les cervidés sauvages qui broutent les pousses des arbustes. Des plantation de pin sylvestre et d'épicéa cernent de toutes parts le Vague des Gomhets. Une boulaie tourbeuse fragmentaire a pris place dans le nord du site. La flore regroupe diverses espèces menacées, comme l'arnica (Arnica montana), le trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata), l'orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), etc. La présence de nombreux tertres d'orpaillage témoigne que les alluvions des ruisseaux, très légèrement aurifères, ont été exploités depuis des temps fort anciens. L'endroit bénéficie depuis 2005 du statut de réserve naturelle agréée couvrant actuellement une trentaine d'hectares. Il est également situé dans le périmètre du site Natura 2000 dénommé "Basse Vierre".

Carto

Régions naturelles

  • L5 - Ardenne méridionale

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
RossignolTINTIGNYLUXEMBOURG

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
FlorenvilleArlon

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

Réserve agréée par arrêté de l'Exécutif régional wallon du 13 octobre 2005

Propriétaire(s)

ASBL Ardenne et Gaume a.s.b.l. (siège social : 79, rue du Camp Romain - 5500 FURFOOZ)

Commune de Chiny.

Privé(s) Non  ONG Oui  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Gestionnaire

Conservateur : Jean-Luc RENNESON, Rue de l'Église, 30, 6724 Marbehan (tél. 063/411163).

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6738Vague des Gomhets32,07 ha

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Felis silvestrisOuiNon
Martes martesOuiNon
Mustela putoriusNonNon2013Farinelle C. (Obs.be)
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Accipiter gentilisOuiNon
Anthus pratensisOuiOui
Anthus trivialisOuiNon4 adultes2013Dujardin R. et Farinelle S.(Obs.be)
Carduelis spinusOuiNon60 ex.2013Dujardin R. (Obs.be)
Ciconia nigraOuiOui2016Divers obs.
Circus aeruginosusOuiOui2013Dujardin R. (Obs.be)
Cuculus canorusOuiOui1 adulte2013Dujardin R. (Obs.be)
Dryocopus martiusOuiNon2013Divers obs.
Emberiza schoeniclusOuiOui
Hippolais polyglottaOuiNon2013Dujardin R et Farinelle S.(Obs.be)
Locustella naeviaOuiNon
Loxia curvirostraOuiNon2013Dujardin R. (Obs.be)
Pernis apivorusOuiNon2008J-L Renneson
Pyrrhula pyrrhulaOuiNon2 adultes2013Dujardin R. (Obs.be)
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Bufo bufoOuiNon2012Dujardin/Farinelle
Rana temporariaOuiNon
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Zootoca viviparaOuiNon2013Divers obs.
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Apatura iliaNonNon2010J-L Renneson
Apatura irisNonNon2018Divers obs.
Aporia crataegiNonNon2018J.-L. Renneson
Argynnis aglajaNonOui2018J.-L. Renneson + divers obs.
Argynnis paphiaNonNon2012Dujardin/Farinelle
Boloria eunomiaOuiOuiabondant !2017J.-L. Renneson + divers obs.
Boloria seleneNonNon2018J.-L. Renneson + divers obs.
Brenthis inoNonNon2018J.-L. Renneson + divers obs.
Callophrys rubiNonNon2015Divers obs.
Erebia medusaOuiOui2000J.-L. Renneson
Issoria lathoniaOuiNon2011S. Farinelle, R. Dujardin
Leptidea sinapisNonNon2013J-L Renneson 2012
Lycaena helleOuiOui2018J.-L. Renneson + divers obs.
Lycaena hippothoeNonOui2018J.-L. Renneson + divers obs.
Lycaena tityrusNonNon2000J.-L. Renneson
Melitaea diaminaNonNon2014J.-L. Renneson + divers obs.
Nymphalis polychlorosNonNon2011C. Farinelle
Pyrgus malvaeNonOui2018J.-L. Renneson + divers obs.
Invertébrés - Insectes - Zygènes
Zygaena trifolii2000CJ.-L. Renneson
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Diasemia reticularis2009J-L Renneson
Invertébrés - Insectes - Libellules
Calopteryx virgoNonNon2018Divers obs.
Cordulegaster boltoniiNonNon2018Divers obs.
Onychogomphus forcipatusNonNon2014S. Farinelle, R. Dujardin
Orthetrum coerulescensOuiNon2014R. Dujardin
Invertébrés - Insectes - Coléoptères
Plateumaris sericea2014S. Vitzthum
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Chorthippus dorsatus2015J.-L. Renneson
Gomphocerippus rufus2015J.-L. Renneson
Stethophyma grossum2015J.-L. Renneson
Tettigonia cantans2010J.-L. Renneson
Invertébrés - Insectes - Hyménoptères
Bombus rupestris2012J.-L. Renneson
Dolichovespula adulterina2012J.-L. Renneson
Plantes - Plantes supérieures
Arnica montanamax. 20 pieds - non revu après 20092008BP. Martin, J.-L. Renneson, J.-Y. Baugnée
Carex canescensP. Martin et al.
Carex vesicariaP. Martin et al.
Comarum palustre2013P. Martin, J-L Renneson et al.
Dactylorhiza maculata1 pied en fleur2000CP. Martin, J.-L. Renneson & J.-Y. Baugnée.
Epipactis helleborine20 pieds2012CJ.-L. Renneson
Eriophorum angustifolium2013J-L Renneson
Juncus squarrosusP. Martin et al.
Menyanthes trifoliataRetrouvé en 2013 > 50 pieds2013J-L Renneson
Nardus stricta2013J-L Renneson 2013
Pedicularis sylvatica< 5 pieds2000CP. Martin, J.-L. Renneson & J.-Y. Baugnée
Platanthera chlorantha2 pieds2000CJ.-L. Renneson
Scorzonera humilis< 5 pieds2000CP. Martin, J.-L. Renneson & J.-Y. Baugnée
Vaccinium vitis-idaea2013AP. Martin, J.-L. Renneson et al.
Veronica scutellataLebeau & Leurquin (1974)
Viola palustris2000P. Martin
Plantes - Mousses
Sphagnum flexuosumP. De Zuttere
Sphagnum girgensohniiP. De Zuttere
Sphagnum palustreP. De Zuttere
Sphagnum teresP. De Zuttere

Commentaires sur la faune

Mammifères: Capreolus capreolus, Cervus elaphus, Procyon lotor, Sus scrofa.

Reptiles (données divers obs. 2000-2018): Anguis fragilis, Zootoca vivipara.

Lépidoptères (données J.-L. Renneson et al.): Adscita statices, Anaplectoides prasina, Anthocaris cardamines, Apamea lithoxylaea, Apamea monoglypha, Aphantopus hyperantus, Aporia crataegi, Arctornis l-nigrum, Argynnis aglaja, Atolmis rubricollis, Autographa pulchrina, Axylia putris, Boloria eunomia, Boloria selene, Brenthis ino, Callistege mi, Callophrys rubi, Chortodes minima, Chrysoteuchia culmella, Cidaria fulvata, Coenonympha pamphilus, Colostygia pectinataria, Crambus nemorellus, Cybosia mesomella, Diachrysia chrysitis, Diacrisia sannio, Diarsia brunnea, Diasemia reticularis, Diorictria abietella, Eilema complana, Ematurga atomaria, Erebia medusa, Eudia pavonia, Eulithis pyraliata, Euthrix potatoria, Habrosyne pyritoides, Hydriomena furcata, Hyloicus pinastri, Idaea aversata, Lacanobia oleracea, Lomaspilis marginata, Lycaena helle, Lycaena hippothoe, Lycaena tityrus, Lycophotia porphyrea, Melanchra secalis, Melitaea diamina, Mythimna impura, Noctua pronuba, Notodonta dromedarius, Ochlodes sylvanus, Ochropleura plecta, Opisthtograptis luteolata, Orthosia cerasi, Orthosia gothica, Pararge aegeria, Peribatodes secundaria, Phragmatobia fuliginosa, Pieris rapae, Prododeltote pygarga, Pseudopterna pruinata, Pyrgus malvae, Rheumaptera hastata, Scopula immutata, Semiothisa clathrata, Synanthedon formicaeformis, Thyatira batis, Trisateles emortualis, Udea prunalis, Zygaena trifolii.

Hémiptères (données J.-Y. Baugnée 2000): Aelia acuminata, Arytaina genistae, Capsodes gothicus, Centrotus cornutus, Cymus melanocephalus, Delphacinus mesomelas, Eupteryx atropunctata, Eupteryx urticae, Eurygaster testudinaria, Fagocyba douglasi, Gerris lacustris, Heterocordylus tibialis, Horistus orientalis, Hyledelphax elegantula, Jassargus pseudocellaris, Javesella discolor, Leptopterna ferrugata, Macrosteles horvathi, Myrmedobia coleoptrata, Myrmus miriformis, Neophilaenus lineatus, Rhopalus maculatus, Saldula saltatoria, Speudotettix subfusculus, Stiroma affinis, Streptanus marginatus, Tingis cardui, Trioza galii, Verdanus abdominalis.

Odonates (données J.-Y. Baugnée et al.): Calopteryx splendens, Calopteryx virgo, Cordulegaster boltonii, Enallagma cyathigerum, Gomphus pulchellus, Ischnura elegans, Libellula depressa, Orthetrum cancellatum, Platycnemis pennipes, Pyrrhosoma nymphula, Somatochlora metallica.

Orthoptères (données J.-Y. Baugnée 2000; J.-L. Renneson, 2000-2016): Chorthippus dorsatus, Chorthippus parallelus, Chrysochraon dispar, Gomphocerippus rufus, Metrioptera bicolor, Omocestus viridulus, Stethophyma grossum, Tetrix subulata, Tetrix undulata, Tettigonia cantans.

Coléoptères (données G. Boosten, J.-L. Renneson, J.-Y. Baugnée): Actenicerus sjaelandicus, Adalia decempunctata, Agriotes aterrimus, Agriotes pilosellus, Agriotes obscurus, Agriotes gallicus, Agriotes pallidulus, Ampedus sanguineus, Anaspis frontalis, Anaspis rufilabris, Athous niger, Athous vittatus, Anterophagus nigricornis, Anterophagus pallens, Axinotarsus marginalis, Chrysanthia viridissima, Coccinella septempunctata, Corymbia maculicornis, Cryptophagus dentatus, Cryptophagus villosus, Cryptophagus pubescens, Ctenicera pectinicornis, Dascillus cervinus, Dasytes niger, Dasytes aerosus, Dolichosoma lineare, Hylecoetus dermestoides, Hypocoelus foveicollis, Morychus aeneus, Oedemera virescens, Pachytodes cerambyciformis, Plateumaris consimilis, Rutpela maculata, Schizotus pectinicornis, Selastosomus incanus, Variimorda fasciata.

Diptères (données J.-Y. Baugnée, 2000): Pyrophaena rosarum, Scaeva pyrastri, Sericomyia silentis, Sphenella marginata, Volucella bombylans, Tabanus sudeticus.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données Ph. Martin et J.-L. Renneson, 2000): Acer pseudoplatanus, Achillea millefolium, Achillea ptarmica, Agrostis canina, Agrostis capillaris, Agrostis stolonifera, Ajuga reptans, Alchemilla glabra, Anemone nemorsa, Angelica sylvestris, Anthoxanthum odoratum, Arnica montana, Artemisia vulgaris, Athyrium filix-femina, Betula pendula, Betula pubescens, Briza media, Calamagrostis canescens, Callitriche stagnalis, Calluna vulgaris, Caltha palustris, Campanula rotundifolia, Cardamine amara, Cardamine flexuosa, Cardamine pratensis, Carex canescens, Carex demissa, Carex echinata, Carex nigra, Carex ovalis, Carex pallescens, Carex panicea, Carex pilulifera, Carex remota, Carex rostrata, Carex sylvatica, Carex vesicaria, Carpinus betulus, Centaurea jacea, Cerastium fontanum, Cirsium palustre, Comarum palustre, Crataegus monogyna, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Dactylorhiza maculata (1 pied), Danthonia decumbens, Deschampsia cespitosa, Deschampsia flexuosa, Digitalis purpurea, Dryopteris carthusiana, Dryopteris filix-mas, Epilobium angustifolium, Epilobium palustre, Epipactis helleborine (3 pieds), Equisetum fluviatile, Eriophorum angustifolium, Eupatorium cannabinum, Fagus sylvatica, Festuca filiformis, Festuca rubra subsp. commutata, Filipendula ulmaria, Frangula alnus, Fraxinus excelsior, Galeopsis tetrahit, Galium mollugo, Galium palustre, Galium saxatile, Galium uliginosum, Geranium robertianum, Glyceria fluitans, Heracleum sphondylium, Hieracium pilosella, Holcus lanatus, Holcus mollis, Hypericum humifusum, Hypericum maculatum, Hypericum pulchrum, Impatiens noli-tangere, Juncus acutiflorus, Juncus articulatus, Juncus bulbosus, Juncus conglomeratus, Juncus effusus, Juncus squarrosus, Knautia arvensis, Linaria vulgaris, Lotus corniculatus, Lotus pedunculatus, Luzula multiflora subsp. congesta, Luzula sylvatica, Lychnis flos-cuculi, Lysimachia nummularia, Lysimachia vulgaris, Malus sylvestris, Medicago lupulina, Melampyrum pratense, Mentha arvensis, Menyanthes trifoliata, Molinia caerulea, Montia fontana, Mycelis muralis, Myosotis nemorosa, Myosotis scorpioides, Narcissus pseudonarcissus, Nardus stricta, Oxalis acetosella, Pedicularis sylvatica, Pimpinella saxifraga, Platanthera chlorantha (2 pieds en 2000), Poa chaixii, Poa pratensis, Poa trivialis, Polygala serpyllifolia, Persicaria bistorta, Populus tremula, Potentilla erecta, Pteridium aquilinum, Quercus petraea, Quercus robur, Ranunculus acris, Ranunculus flammula, Ranunculus peltatus, Ranunculus repens, Rubus idaeus, Rumex acetosa, Rumex acetosella, Salix aurita, Salix x multinervis, Scorzonera humilis, Scutellaria galericulata, Senecio ovatus, Senecio sylvaticus, Stachys officinalis, Stachys sylvatica, Stellaria alsine, Stellaria graminea, Stellaria holostea, Succisa pratensis, Teucrium scorodonia, Thymus pulegioides, Torilis japonica, Trifolium medium, Vaccinium myrtillus, Vaccinium vitis-idaea, Valeriana dioica, Valeriana repens, Veronica chamaedrys, Veronica officinalis, Veronica scutellata, Viola palustris.

Espèces exotiques

Animaux: Procyon lotor.

Conservation

Objectifs de conservation

Conservation des landes à Nardus stricta et protection de la faune et de la flore des prairies humides oligo-mésotrophes. Protection d'une population d'Arnica montana (éteinte depuis 2009) et de papillons menacés.

Menaces

Embroussaillement par les saules et les genêts à balai, notamment dans les zones à Arnica montana et Scorzonera humilis.

Recommandations

Surveiller l'embroussaillement par les saules.
Multiplier les plans d'eau libre en faveur de l'entomofaune aquatique (Odonates...).
Mettre en application le plan de gestion.

Plan de gestion

Un plan de gestion a été établi en 2001 sur base des publications antérieures et de visites sur le terrain (P. Martin et al.).
D'une manière générale, il vise le maintien des différentes associations végétales présentes et en particulier la protection et la restauration de la lande à nard qui constitue l'élément clé de l'écologie du Vague des Gomhets. Pour ce faire, il importe de contenir la pression excercée par la recolonisation forestière, dûe surtout aux saules et aux genêts. Le site subit une 'gestion naturelle' par le pâturage des cervidés, si bien qu'aucune autre intervention (que ce soit fauche ou pâturage par des animaux domestique) ne semble indispensable actuellement.
Une grande partie des épicéas de la réserve ont été exploités en 1999, ce qui a permis de dégager une zone relativement vaste dont il sera intéressant de suivre l'évolution. Certaines parties exploitées doivent encore être nettoyées des branchages qui les jonchent et pourraient être etrépées si besoin est.
Le plan de gestion prévoit également la (re-)création de points d'eau, presqu'inexistants sur le site. Le secteur de la Fange Wilmus semble idéal, en particulier à hauteur de la coupe d'épicéas où le sol est tourbeux mais la végétation typique n'est plus présente.

Accès du public

Accès interdit sauf autorisation.

Détails

Description physique

Le Vague des Gomhets est constitué d'un ensemble de prairies humides et de landes qui forme une vaste clairière dans la forêt de Chiny, au sud du chemin Suxy-Rossignol. Il se trouve à la confluence de plusieurs petits cours d'eau qui forment le ruisseau du Moulin, un affluent de la Vierre (bassin de la Semois). Leurs eaux ont un pH compris entre 4,8 et 5,2 et leur composition minérale est pauvre.

D'un point de vue géologique, le Vague des Gomhets se trouve sur les assises du Siegenien inférieur, constitué de phyllades, schistes, quartzophyllades, quartzites et, subsidiairement, psammites. Un filon aurifère traverse la réserve et a fait l'objet d'orpaillage.

Description biologique

La flore et la végétation du Vague des Gomhets ont été décrits à plusieurs reprises, notamment par MARTIN et al., 2001.

La végétation du Vague des Gomhets est conditionnée par les éléments physico-chimiques et oro-hydrographiques suivants:
- assises géologiques au Dévonien inférieur déterminant un substrat acide et oligo-mésotrophe (schistes, grès et quartzophyllades);
- altitude submontagnarde avec une situation en cuvette générant un microclimat froid;
- confluence de plusieurs ruisseaux provoquant l'inondation périodique à permanente du sol.

Le site présente des formations végétales typiques de l'Ardenne méridionale: la diversité des associations, leur étendue et leur représentativité en font un conservatoire de toute première importance de la biodiversité. Voici un aperçu de ces différents types de végétation:

1. La lande à Nardus stricta occupe une position clé dans l'écologie du Vague des Gomhets. Beaucoup plus étendue jadis, au moins jusqu'à la moitié du 19è siècle, cette association prend place dans les zones ressuyées de la réserve, entre les zones humides et les fourrés à Cytisus scoparius. Se situant en fin de série régressive, la dynamique de la nardaie est fortement liée à la pression qu'elle subit et qui la génère: jadis le pâturage extensif, actuellement les Cervidés. Un équilibre précaire s'instaure entre, d'une part, la recolonisation forestière inéluctable (genêts dans un premier temps, puis aubépines, trembles...) et, d'autre part, les associations hydroclines délimitées par le gradient édaphique. En dehors des réserves naturelles, les nardaies sont en voie de disparition: la plupart ont été en effet enrésinées voire, lorsque le relief le permettait, transformées en herbages améliorés sans plus aucun intérêt biologique. C'est dans la zone centrale que la nardaie est la mieux représentée; ailleurs, plusieurs îlots fragmentés sont les vestiges de surfaces qui devaient être certainement confluentes jadis.

D'un point de vue phytosociologique, cette lande relève du Polygalo serpyllifoliae-Nardetum, soit une nardaie méso-hygrophile oligotrophe dont les principaux éléments sont présents mais parfois disjoints: Nardus stricta, Danthonia decumbens, Festuca filiformis, Arnica montana et Scorzonera humilis. À un endroit, la présence de Pedicularis sylvatica indique un faciès plus humide (variante Polygalo-Nardetum pedicularietosum sylvaticae).

La présence de Poa chaixii en association avec Anemone nemorosa ajoute une composante submontagnarde, formant faciès par endroits, parfois avec une forte représentation de Stachys officinalis.

2. Les prairies des Molinietalia: sur des plages bien pourvues en eau mais suffisamment drainées, les espèces hygroclines s'imposent, avec Molinia caerulea (rarement dominante), Carex panicea, Succisa pratensis, Juncus effusus, Carex ovalis comme principales indicatrices. Un pré à Deschampsia cespitosa et Persicaria bistorta, la formation la plus sèche des Molinietalia, marque la transition entre la nardaie et les groupements des alluvions telle que la jonchaie acutiflore, si régulière en Ardenne. Cette dernière se développe en un profil classique (Crepido-Juncetum acutiflori) sur les plages supérieures qui sont ressuyées l'été en surface, et en une variante des zones les plus basses et donc les plus gorgées (Crepido-Juncetum comarosetum).

Dans ce contexte intervient également le groupement à Filipendula ulmaria heureusement limité ici et qui représente souvent le faciès d'abandon des prairies du Molinietalia. Malgré l'attrait esthétique de ce genre de formation, celle-ci signifie une régression drastique de la biodiversité.

3. Les groupements hygrophiles: sur le sols détrempés le cortège floristique évolue vers des formations à caractère nettement plus hygrophiles marquées par la présence de Comarum palustre et Carex rostrata. Dans les zones tourbeuses, les sphaignes peuvent dominer et une linaigrette, Eriophorum angustifolium, est présente. La limite avec la jonchaie acutiflore est parfois difficile à cerner et les végétations en présence forment une mosaïque complexe. La présence de touradons de Carex nigra attestent d'un atterissement local. A d'autres endroits, on rencontre le pré à Angelica sylvestris indiquant des zones très polymorphes.

Sur les berges des ruisseaux se développe une végétation typique, avec notamment Carex vesicaria, Lotus pedunculatus, Ranunculus flammula, Viola palustris... Quelques pieds de Ranunculus peltatus et de Callitriche cf. stagnalis sont observés dans l'eau courante. Une belle colonie d'Impatiens noli-tangere est présente à la confluence des ruisseaux du Gué des Cendres et de la Fange Wilmus.

Les fossés abritent des espèces comme Caltha palustris, Equisteum fluviatilis, Comarum palustre... On note aussi localement Nitela flexilis, une algue indicatrice de la très bonne qualité de l'eau.

Une mare est apparue à la suite de travaux de débardage qui ont barré un mince filet d'eau permanent; ses abords sont occupés par une végétation hygrophile pionnière (Juncus bulbosus, J. articulatus, Callitriche cf. stagnalis...) et il sera intéressant d'en suivre l'évolution.

4. Les boisements: le site comprend des plantations d'épicéas datant de 1916 dont le peuplement central a été exploité en grande partie en 1999. Il existe également quelques plantations de pins sylvestres (plantés en 1933 et 1945) au sous-bois assez banal ainsi qu'une boulaie tourbeuse plus intéressante mais à la flore néanmoins appauvrie.

Monument naturel

A compléter

Monument historique

On rencontre encore aujourd'hui des vestiges de tertre d'orpaillage; on a en effet dénombré quelques 112 sur les berges du ruisseau des Gomhets et 48 le long du ruisseau du Gué des Cendres.

Histoire du site

'Vague' vient, d'après LEROY (1969), de 'terrain vague' c'est-à-dire des terres soit trop éloignées des villages que pour être cultivées, soit impropres à la culture. Le terme de 'Gomhet' s'explique, selon WAUTHOZ (1961), par le fait que les gaumais (ou gaumets), c'est-à-dire les charretiers, s'attardaient souvent auprès des gardiens de troupeaux locaux, au cours de leur route vers Liège.
On y trouvait des pâtures sarts, des pâtures prés ou tourbières, et des broussailles. Le site était le passage obligé des 'herdes' (troupeaux de bêtes à cornes) et des sanres (troupeaux de porcs) entre la forêt d'Ardenne et la Gaume toute proche et le chemin de vidange de la coupe des Croisettes. Il fut donc aussi le rendez-vous des bûcherons, charbonniers, forestiers. La clairière que l'on connaît actuellement est ainsi le témoin des activités agropastorales de jadis.
Il faut rappeler en outre que c'est dans la grande forêt de Chiny que se cachèrent les quatre fils Aymond.
Avant la fusion des communes, le Vague des Gomhets était la propriété de Les Bulles, qui possède d'ailleurs toujours les parcelles qui n'ont pas été achetées par Ardenne et Gaume. Cette particularité a des causes historiques.
La création de la réserve naturelle date de 1963. Il s'agit du plus vaste site en propriété propre d'Ardenne et Gaume (plus de 29 hectares). Son existence est donc très symbolique pour cette association et pour la conservation de la nature en général.

Biblio

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Divers

Sources

RESNAT

Répondants de l'information

Jean-Luc RENNESON.

Date de la dernière modification de la fiche

2020-02-03