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Communes : | Anderlues, Lobbes |
---|---|
Cantonnements DNF : | Thuin |
Surface : | 281 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 141865 - Y Lambert : 118285 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
Le Bois du Baron est situé dans le Hainaut au nord de la vallée de la Sambre où il couvre le plateau entre Lobbes et Anderlues, vers 200 mètres d'altitude. Faisant partie de la ceinture boisée qui entoure le village de Mont-Sainte-Geneviève, il constitue un vestige de la vaste forêt qui couvrait encore une large part de la région au 18ème siècle. Des surfaces conséquentes de ses quelque 280 hectares répondent d'ailleurs à la définition de forêt ancienne subnaturelle conférant au Bois du Baron une haute valeur patrimoniale. En outre, il est drainé par deux ruisseaux affluents de rive gauche de la Sambre, à savoir le ruisseau du Rabion, à l'ouest, et le ruisseau de Laubac, en lisière orientale, alimentés par de multiples ruisselets qui augmentent encore l'intérêt écologique de l'ensemble. La flore du sous-bois est caractéristique des chênaies mixtes atlantiques neutrophiles à acidophiles avec en particulier la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), la jonquille (Narcissus pseudonarcissus), le maïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium) et surtout la gagée à spathe (Gagea spathacea), sans nul doute le joyau botanique du site. Cette discrète plante bulbeuse est en effet une espèce rare et strictement protégée en Région wallonne, où on ne la trouve que dans un secteur limité correspondant à peu près au Hainaut central. Le périmètre comporte également plusieurs étangs et mares, ainsi que de petites zones tourbeuses localisées dans le vallon du ruisseau du Rabion. Le peuplement faunistique n'est que très partiellement documenté mais les données disponibles font état de la présence de diverses espèces intéressantes comme la salamandre tachetée (Salamandra salamandra), le loriot d'Europe (Oriolus oriolus), le pic noir (Dryocopus martius) ou encore le putois (Mustela putorius). On peut s'étonner que ce remarquable massif forestier n'ai pas été intégré au réseau Natura 2000, alors qu'il est pour les deux-tiers sous gestion domaniale.
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Anderlues | ANDERLUES | HAINAUT | |
Lobbes | LOBBES | HAINAUT | |
Mont-Sainte-Geneviève | LOBBES | HAINAUT |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
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Thuin | Mons |
A compléter
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Mammifères | ||||||||
Mustela putorius | Non | Non | 2013 | V. Schockert | ||||
Animaux - Vertébrés - Oiseaux | ||||||||
Corvus corax | Oui | Oui | 2022 | Divers obs. | ||||
Cuculus canorus | Oui | Oui | 2019 | D. Fosselard | ||||
Dendrocopos medius | Oui | Non | 2006 | J.-P. Fouarge | ||||
Dryocopus martius | Oui | Non | 2019 | Divers obs. | ||||
Oriolus oriolus | Oui | Oui | 2019 | V. Leirens, P. Michaux | ||||
Pernis apivorus | Oui | Non | 2019 | P. Michaux | ||||
Scolopax rusticola | Non | Non | 2022 | V. Fievet | ||||
Animaux - Vertébrés - Amphibiens | ||||||||
Salamandra salamandra | Oui | Non | 2016 | DNF | ||||
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes | ||||||||
Nymphalis polychloros | Non | Non | 2021 | H. Debruyne | ||||
Invertébrés - Insectes - Coléoptères | ||||||||
Carabus auronitens | 2022 | V. Fievet | ||||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Carex canescens | 2011 | F. Moreau | ||||||
Carex strigosa | 2011 | F. Moreau | ||||||
Gagea spathacea | 2022 | Divers obs. | ||||||
Hyacinthoides non-scripta | 2022 | Divers obs. | ||||||
Maianthemum bifolium | 2011 | Divers obs. | ||||||
Narcissus pseudonarcissus | 2022 | Divers obs. | ||||||
Plantes - Mousses - Bryophytes | ||||||||
Sphagnum palustre | 2011 | C. Delmarche |
Plantes: Castanea sativa, Larix sp., Pica abies, Populus x canadensis, Prunus serotina, Quercus rubra.
A complérer
Les Bois du Baron et de la Houssière s'étendent dans le Hainaut entre Anderlues et Lobbes, à environ 2 kilomètres au nord de la vallée de la Sambre. Il occupe un plateau situé autour de 200 mètres d'altitude entaillé par deux cours d'eau affluents de rive gauche de la Sambre: le ruisseau du Rabion, à l'ouest, et le ruisseau de Laubac, à l'est, s'écoulent tous les deux dans l'axe nord-sud et sont alimentés par de multiples ruisselets prenant source dans le bois même.
Ce massif d'environ 280 hectares d'un seul tenant, en bonne partie domanial, repose sur des sables tertiaires bruxelliens, recouverts par endroits d'une couche peu épaisse de limons éoliens.
L'environnement comprend des noyaux d'habitat à caractère rural, de vastes zones cultivées, quelques prairies ainsi que des chapelets d'étangs en particulier le long du Laubac, au sud du bois et plus en aval. S'y ajoute une ancienne carrière inondée à la pointe sud-ouest du site, connu comme l'Etang Bleu.
Le Bois du Baron, en bonne partie sous gestion domaniale, est une forêt ancienne subnaturelle de haute valeur écologique et patrimoniale.
D'après MOREAU (2011), la faible épaisseur du loess recouvrant le substrat siliceux formé par les sables bruxelliens et la présence de plusieurs ruisselets confèrent au Bois du Baron une belle diversité de végétations. On peut y distinguer essentiellement 3 types de forêt relativement distincts.
1. La chênaie atlantique à jacinthe et houlque (Endymion-Carpinetum holcetosum): les espèces dominantes y sont le chêne pédonculé (Quercus robur), le chêne sessile (Q. petraea) et le hêtre (Fagus sylvatica). Le frêne commun (Fraxinus excelsior) et les érables (Acer spp.) y sont peu présents contrairement aux bouleaux (Betula spp.). Le pH faible (4-4,5) du substrat se traduit bien dans les zones clairiérées par la présence de la houlque molle (Holcus mollis), de la germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), de la fougère aigle (Pteridium aquilinum) et de ronces (Rubus spp.). C'est pourtant dans ce type de forêt, là où la couche de loess est suffisante, qu'apparaissent, entre-autres, la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), le millet diffus (Milium effusum), le sceau de Salomon commun (Polygonatum multiflorum), la moschatelline (Adoxa moschatellina), le séneçon de Fuchs (Senecio ovatus), la fougère femelle (Athyrium filix-femina) et surtout la rare gagée à spathe (Gagea spathacea).
2. La chênaie mixte à hêtre (Fago-Quercetum): ce type forestier, souvent en mosaïque avec le précédent, relève de l'alliance qui regroupe les chênaies acidiphiles (Quercion). Ici le loess est plus ou moins absent. Les espèces dominantes restent les deux chênes et le hêtre. Mais les espèces accompagnatrices sont toutes des essences acidiphiles pionnières dont le bouleau verruqueux (Betula pendula), le bouleau pubescent (B. pubescens), le sorbie des oiseleurs (Sorbus aucuparia), le tremble (Populus tremula), le sureau rouge (Sambucus racemosa), le houx (Ilex aquifolium), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum),...
Dans la strate herbacée, ni jacinthes ni gagées mais plutôt la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), la laiche à pilules (Carex pilulifera), l'agrostis capillaire (Agrostis capillaris), le maïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium), etc. L'ourlet acidiphile, bien typé (All. Teucrion scorodoniae), comporte la germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), l'épiaire des bois (Stachys sylvatica), la stellaire holostée (Stellaria holostea), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum),...
Dans les coupes forestières (O. Epilobietalia), évoluent notamment l'épilobe en épis (Epilobium angustifolium), la digitale pourpre (Digitalis purpurea), l'agrostis capillaire (Agrostis capillaris), l'agrostis des chiens (A. canina), le millepertuis perforé (Hypericum perforatum), la bardane des bois (Arctium nemorosum).
En outre, quelques suintement aux eaux très acidifiées par la traversée des sables ont permis l'installation de petites zones tourbeuses signalées par la présence de sphaignes (Sphagnum spp.) et même quelques touffes de laiche blonde (Carex canescens), une cypéracée extrêmement rare dans cette région.
3. L'aulnaie-frênaie à carex (Carici remotae-Fraxinetum): cette association atlantique (et subatlantique) colonise les aires de sources et les banquettes alluviales des ruisseaux. Elle forme d'étroites galeries ou de simples linéaires, suivant les vallons, au niveau d'affleurement des argiles sur lesquelles reposent les sables bruxelliens.
Les espèces dominantes sont ici l'aulne glutineux (Alnus glutinosa), le frêne commun (Fraxinus excelsior) et, dans une moindre mesure, l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus). La strate herbacée est constituée entre autre, de la laiche espacée (Carex remota), la laiche effilée (C. strigosa) (peu abondant), la patience des bois (Rumex sanguineus), la lysimaque des bois (Lysimachia nemorum), la primevère élevée (Primula elatior), la cardamine amère (Cardamine amara), la stellaire des bois (Stellaria nemorum), la dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium), la dorine à feuilles alternes (C. alternifolium), le populage (Caltha palustris), etc.
Le Bois de la Houssière correspond à la portion la plus méridionale du massif. La cartographie des habitats sur la majorité de sa surface (26 ha) y a été réalisée en 2022 dans le cadre d'un projet d'achat par la Région wallonne (V. Fievet - DEMNA). Ce bois constitue une forêt ancienne subnaturelle sur environ 17 ha et une conversion de forêt ancienne en peuplement résineux pour le reste. Les végétations cartographiées sont:
- la chênaie atlantique de substitution de la hêtraie, sous la variante acidocline, neutrophile et de transition;
- la chênaie atlantique climacique retrouvée aussi sous forme acidocline et neutrophile dans les fonds et flancs de vallon à proximité des zones de sources; elle y est souvent représentée par un faciès d'aulnaie glutineuse;
- la forêt mixte feuillus-résineux: il s'agit de mélanges intimes de mélèzes avec la chênaie ou la hêtraie acidocline atlantique;
- la boulaie de recolonisation de la série de la hêtraie acidocline atlantique;
- l'aulnaie marécageuse acidocline et neutrophile présente sur les têtes de source;
- la frênaie des ruisselets et des sources, le long du Rabion sous forme d'un linéaire de 240 m;
- la hêtraie acidocline atlantique;
- un peuplement de chêne rouge d'Amérique.
La flore du sous-bois est relativement diversifiée. Les substrats les plus acides sont marqués par la présence de la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), la laiche à pilules (Carex pilulifera), la callune (Calluna vulgaris) et la digitale pourpre (Digitalis purpurea), notamment. Ailleurs apparaissent les espèces plus neutrophiles comme la jacinthe des bois (), le sceau de Salomon commun (Polygonatum multiflorum), ...
Aux principaux habitats forestiers s'ajoutent d'autres éléments non cartographiés précisément: chemins forestiers, mise à blanc, layon, sources, étang atterri.
Cet étang, au moment des observations (automne 2022), est complètement a sec. Il est colonisé par une mosaïque de végétations hygrophiles: aulnaie marécageuse, saussaie, végétation herbacée dense à ortie, pré humide à glycérie.
DEMNA
Colette DELMARCHE et Vincent FIEVET (SPW-DEMNA-DNE)