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Synonymes : | Ile des Béguines et Ile des Chanoines |
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Communes : | Huy |
Cantonnements DNF : | Liège |
Surface : | 9.06 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 205005 - Y Lambert : 133222 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
Les Iles de Bourie sont situées sur la Meuse à Ben-Ahin, entre Andenne et Huy, face au hameau de Bourie. Le site, reconnaissable à sa forme triangulaire, était jadis constitué de deux iles distinctes qui ne sont plus actuellement séparées que par un étroit chenal limité à leur extrémité aval. Longue de 670 mètres pour une largeur maximale de 230 mètres, cette "double" ile s'étend sur environ 9 ha. Sa rive nord, rectiligne, est séparée de la berge gauche de la Meuse par un bras d'eau de 80 mètres de large, tandis que la berge sud, nettement elliptique, n'est distante que d'une quarantaine de mètres de la rive opposée. Si elle était encore occupée par des prairies de fauche et quelques cultures vivrières jusqu'aux années 1940, elle fut progressivement abandonnée et ensuite colonisée par une végétation spontanée de plus en plus dense et haute. Elle est à présent prequ'entièrement couverte par une forêt assez inextricable composée surtout de saules blancs (Salix alba), d'aulnes glutineux (Alnus glutinosa), d'érables (Acer spp.) et de frênes (Fraxinus excelsior) sur lesquels grimpent de denses nappes de lianes comme le houblon (Humulus lupulus) et la clématite des haies (Clematis vitalba). L'intérêt du site est avant tout d'ordre ornithologique: plusieurs espèces rares s'y reproduisent, comme le héron cendré (Ardea cinerea) et le grèbe huppé (Podiceps cristatus), et de nombreux autres oiseaux d'eau y font halte durant leurs migrations ou y séjournent en hiver, dont le fuligule milouin (Aythya ferina), le fuligule morillon (Aythya fuligula), le harle piette (Mergus albellus), le garrot à oeil d'or (Bucephala clangula), etc. L'endroit accueille en outre, depuis des années, un dortoir de grand cormoran (Phalacrocorax carbo). La présence de cette ile au milieu de la Meuse est importante également pour l'ichthyofaune puisque ses rives encombrées de végétaux et son chenal protégé du courant procurent à diverses espèces de poissons des lieux de ponte favorables. L'ile est constituée en réserve naturelle domaniale depuis 1988 et a été inscrite dans le réseau Natura 2000, au sein du site BE33010 "Vallée de la Meuse à Huy et vallon de la Solières".
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Ben-Ahin | 9.06 ha | HUY | LIEGE |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|---|---|
Liège | 9.06 ha | Liège |
A compléter
L'île des Béguines est classée depuis le 04-12-1984.
Région wallonne.
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Liège, Montagne Sainte-Walburge, 2, 4000 Liège (Tél. 04/224.58.74 - Fax : 04/224.58.77).
Commission Consultative de Gestion des Réserves Naturelles Domaniales de Liège.
Code du site | Nom du site | Surface |
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6156 | Iles de Bourie | 9.0571 ha |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Mammifères | ||||||||
Castor fiber | Oui | Non | 2017 | Divers obs. | ||||
Animaux - Vertébrés - Oiseaux | ||||||||
Alcedo atthis | Oui | Non | Nicheur possible | 2021 | Divers obs. | |||
Anas acuta | Oui | Non | Hiv-migr. | 2013 | Divers obs. | |||
Anas crecca | Non | Oui | Hiv. (1-10 ex.) | 2015 | Divers obs. | |||
Ardea cinerea | Oui | Non | Nicheur (8 nids 2020) | 2020 | Divers obs. | |||
Aythya ferina | Oui | Oui | Hiv.-migr. (max. 530 ex.) | 2020 | Divers obs. | |||
Aythya fuligula | Oui | Non | Hiv.-migr. (max. 120 ex.) | 2020 | Divers obs. | |||
Bucephala clangula | Oui | Non | Hiv. (1-3 ex.) | 2012 | Divers obs. | |||
Dendrocopos minor | Oui | Non | Nicheur possible | 2012 | Divers obs. | |||
Dryocopus martius | Oui | Non | 2018 | Divers obs. | ||||
Fulica atra | Non | Non | Nicheur + hiv. (max. 150 ex.) | 2020 | Divers obs. | |||
Gallinula chloropus | Oui | Non | Nicheur | 2021 | Divers obs. | |||
Mergus albellus | Oui | Non | Hiv. (1-4 ex.) | 2012 | Divers obs. | |||
Mergus merganser | Oui | Non | Hiv. (1-15 ex.) | 2012 | Divers obs. | |||
Nycticorax nycticorax | Oui | Non | Hiv. occ. | 2003 | Divers obs. | |||
Phalacrocorax carbo | Oui | Non | Dortoir | 2021 | Divers obs. | |||
Podiceps cristatus | Oui | Non | Nicheur - hiv. | 2020 | Divers obs. | |||
Tachybaptus ruficollis | Nicheur possible - hiv. | 2020 | Divers obs. | |||||
Animaux - Vertébrés - Poissons | ||||||||
Anguilla anguilla | Non | Oui | 2015 | Divers obs. | ||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Euphorbia esula subsp. esula | ||||||||
Lamium maculatum | ||||||||
Rumex hydrolapathum |
Mammifères (divers obs. 2010-2021): Castor fiber, Rattus norvegicus, Vulpes vulpes.
Oiseaux (divers obs. 2010-2021): Accipiter nisus, Actitis hypoleucos, Aix galericulata, Aix sponsa, Alcedo atthis, Alopochen aegyptiaca, Anas acuta, Anas bahamensis, Anas crecca, Anas platyrhynchos, Ardea alba, Ardea cinerea, Aythya ferina, Aythya fuligula, Aythya marila (occ.), Aythya ferina x nyroca, Branta canadensis, Branta leucopsis, Bucephala clangula, Certhia brachydactyla, Chloris chloris, Chroicocephalus ridibundus, Coccothraustes coccothraustes, Columba palumbus, Corvus corone, Cyanistes caeruleus, Cygnus olor, Dendrocopos major, Dendrocopos minor, Dryocopus martius, Fringila coelebs, Fulica atra, Gallinula chloropus, Garrulus glandarius, Larus canus, Mareca penelope, Mareca strepera, Mergus albellus (hiv.), Mergus merganser (hiv.), Motacilla cinerea, Netta rufina (occ.), Nycticorax nycticorax (occ.), Parus major, Phalacrocorax carbo, Phylloscopus collybita, Pica pica, Picus viridis, Podiceps cristatus, Poecile palustris, Prunella modularis, Pyrrhula pyrrhula, Sitta europaea, Spinus spinus, Streptopelia decaocto, Strix aluco, Sturnus vulgaris, Sylvia atricapilla, Sylvia curruca, Tachybaptus ruficollis, Troglodytes troglodytes, Turdus merula, Turdus philomelos, Turdus viscivorus.
Reptiles (divers obs. 2010-2021): Trachemys scripta.
Poissons: Abramis brama, Alburnus alburnus, Anguilla anguilla, Barbus barbus, Chondrostoma nasus, Esox lucius, Gobio gobio, Leuciscus leuciscus, Perca fluviatilis, Rutilus rutilus, Scardinius erythrophthalmus, Squalius cephalus.
Mollusques: Anodonta anatina, Unio pictorum.
Plantes supérieures (données J. Saintenoy-Simon et J. Duvigneaud, 1991): Acer negundo, Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Achillea millefolium, Aegopodium podagraria, Alliaria petiolata, Alnus glutinosa, Angelica archangelica, Angelica sylvestris, Arabidopsis thaliana, Artemisia vulgaris, Barbarea vulgaris, Betula pendula, Calystegia sepium, Cardamine hirsuta, Cardamine impatiens, Carduus crispus, Carex acutiformis, Clematis vitalba, Crataegus monogyna, Epilobium hirsutum, Epilobium montanum, Euonymus europaeus, Eupatorium cannabinum, Euphorbia esula subsp. esula, Fraxinus excelsior, Galium aparine, Glechoma hederacea, Hedera helix, Heracleum sphondylium, Hieracium lachenalii, Humulus lupulus, Impatiens glandulifera, Inula conyzae, Knautia arvensis, Lamium album, Lamium maculatum, Lamium purpureum, Larix kaempferi, Leucanthemum vulgare, Linaria vulgaris, Lycopus europaeus, Lysimachia vulgaris, Lythrum salicaria, Medicago lupulina, Mentha aquatica, Myosotis scorpioides (= palustris), Myosotis sylvatica, Myosoton aquaticum, Origanum vulgare, Persicaria hydropiper, Phalaris arundinacea, Phragmites australis, Picea abies, Picris hieracioides, Poa trivialis, Potentilla reptans, Primula veris, Ribes rubrum, Ribes uva-crispa, Rorippa amphibia, Rubus caesius, Rumex hydrolapathum, Rumex obtusifolius, Salix alba, Salix caprea, Salix viminalis, Salix x. rubens, Sambucus nigra var. laciniata, Sambucus nigra, Saponaria officinalis, Scrophularia nodosa, Sedum acre, Sedum album, Senecio inaequidens, Silene dioica, Solanum dulcamara, Solidago gigantea, Stachys sylvatica, Stellaria nemorum, Symphytum officinale, Tanacetum vulgare, Ulmus minor, Urtica dioica, Verbascum thapsus, Viola odorata.
Plantes: Acer negundo, Angelica archangelica, Impatiens glandulifera, Larix kaempferi, Picea abies, Populus x canadensis, Senecio inaequidens, Solidago gigantea.
Animaux: Aix galericulata, Aix sponsa, Alopochen aegyptiaca, Anas bahamensis, Anser indicus, Branta canadensis, Cairina moschata, Rattus norvegicus, Trachemys scripta.
Protection d'une ile mosane, de sa faune et de sa flore.
Protection et restauration d'une zone de frayère pour les poissons.
Durant les années 1990, le site fut menacé par un projet d'implantation d'une usine d'incinération des immondices à Seilles.
Actuellement, les principales menaces proviennent de la présence d'une population d'anatidés exotiques et domestiques qui entrainent une forte eutrophisation du milieu.
La végétation du site a évolué naturellement depuis les années 1970, sans intervention particulière depuis lors. Les relevés floristiques les plus récents que l'on dispose datent de 1991 et une actualisation des données serait donc nécessaire afin d'en évaluer l'évolution.
Les données faunistiques demeurent également très partielles. Si l'avifaune est suffisamment documentée, les autres groupes, notamment parmi l'entomofaune, n'ont jamais été visé par des inventaires spécifiques. Des études seraient donc hautement souhaitables.
Mise en place d'une politique de limitation des anatidés exotiques.
Le plan de gestion de la RND est disponible auprès du Cantonnement DNF de Liège.
Les iles de Bourie sont traitées comme une réserve naturelle intégrale et aucun accès n'est prévu pour le public.
Le site des îles de Bourie est situé sur la Meuse à mi-distance entre les villes d'Andenne et de Huy, à hauteur du hameau de Bourie, à la limite entre les provinces de Namur et de Liège. Vues d'une certaine hauteur, ces iles semblent ne former qu'une seule et même langue de terre, grossièrement triangulaire et en grande partie colonisée par une végétation forestière. Naguère cependant, avant la rectification du cours de la Meuse, on trouvait à cet endroit deux iles voisines séparées par un bras d'eau d'une trentaine de mètres de large, la plus grande s'appelant l'ile des Béguines, la plus petite, au sud, l'ile des Chanoines. Au fil du temps, ce bras d'eau s'est comblé au point que les deux iles se sont pratiquement anastomosées, seule la portion la plus aval (= pointe orientale) de l'ile des Chanoines demeure isolée de l'ile principale par un étroit chenal en V.
De sa pointe amont à son extrémité aval, l'ile s'étire dans un axe sud-ouest/nord-est sur 670 m de longueur, pour une largeur maximale de 230 m, atteinte en son milieu. Le site a une superficie approximative de 9 ha. Sa présence est responsable d'un net élargissement de la Meuse à cet endroit, puisque le fleuve y a une largeur maximale de 160 m en amont de l'ile et d'environ 103 m à son aval, pour une largeur totale de 360 m à l'axe médian de l'ile. La berge nord de l'ile, à peu près rectiligne, s'oppose à la rive gauche de la Meuse dont elle est séparée par un bras d'eau régulier et également rectiligne, d'une largeur comprise entre 80 et 85 m. La berge sud de l'ile et la rive droite du fleuve sont nettement elliptiques et séparées par un chenal d'une quarantaine de mètres de large.
La Meuse entre Andenne et Huy a creusé principalement des schistes houillers. Située à 70 m d'altitude, la plaine alluviale est assez densément urbanisée, surtout à la sortie d'Andenne où se sont installées de nombreuses entreprises et usines. Les berges du fleuve ont été rectifiées et artificialisées de longue date pour favoriser la navigation marchande. Les versants de la vallée, au relief souvent escarpé, sont quant à eux largement couvert de bois et de forêts.
Comme les autres sites du sillon mosan, les iles de Bourie occupent une position intermédiaire du point de vue biogéographique. Cependant, elles sont clairement inscrites dans la région naturelle du Condroz et font donc partie du district phytogéographique mosan.
Les iles de Bourie, composées de l'ile des Béguines et l'ile des Chanoines sont presque entièrement couvertes d'une forêt secondaire, de plantations feuillues et de l'une ou l'autre parcelle de résineux. Du 18ème siècle jusqu'aux années 1940, le site était occupé par des prairies exploitées pour le foin, avant d'être abandonné. Durant les années 1970, la colonisation forestière est déjà assez avancée et les espaces ouverts couvrent moins de la moitié de l'ile.
Plusieurs études botaniques plus ou moins complètes ont été réalisées sur ces iles mosanes (voir notamment DELVINGT, 1983 et SAINTENOY-SIMON et DUVIGNEAUD, 1991). Toutefois, l'évolution de cette végétation ne semble pas avoir fait l'objet de suivis et une actualisation des données serait nécessaire.
D'après des relevés effectués le 26 avril 1991 (obs. J. Saintenoy-Simon et J. Duvigneaud), on y observe:
- un groupement très nitrophile sur la banquette qui longe le sud de l'île, constitué d'arbres ou d'arbustes épars (Salix caprea, S. viminalis, S. x. rubens, Alnus glutinosa, Ulmus minor,...) et de ronces (Rubus caesius) dominant une strate herbacée composée de Urtica dioica, Lamium album, Galium aparine, Alliaria petiolata, Glechoma hederacea,... Quelques espèces de l'aulnaie y subsistent, dont Solanum dulcamara, Calystegia sepium, Humulus lupulus), et des espèces de friches y apparaissent telles qu'Artemisia vulgaris, Tanacetum vulgare,... (Galio-Alliarion; Convolvulion);
- de jeunes saulaies de colonisation, situées au-dessus de la zone d'inondation, à Salix alba, S. viminalis, S. caprea, Alnus glutinosa, Fraxinus excelsior, Crataegus monogyna, Humulus lupulus; quelques buissons de Ribes rubrum et R. uva-crispa et de jeunes Sambucus nigra, Acer pseudoplatanus, A. platanoides. Au sol, Rubus caesius domine en compagnie de plantes rudérales comme Urtica dioica, Galium aparine, Glechoma hederacea, Solidago gigantea, Lamium album, Cardamine hirsuta, mais aussi d'espèces hygrophiles typiques des prairies à l'abandon comme Symphytum officinale, Lysimachia vulgaris, Eupatorium cannabinum, Angelica sylvestris, Phalaris arundinacea, Heracleum sphondylium, Epilobium hirsutum, Rumex obtusifolius, Carduus crispus, Poa trivialis, etc., et de plantes forestières comme Scrophularia nodosa, Myosotis sylvatica, Epilobium montanum et même Cardamine impatiens, espèce plus fréquente dans les érablières de ravin que l'on s'étonne un peu de trouver ici (Salicetum triandro viminalis; Salicetum albae; Filipendulion);
- des clairières s'ouvrant entre de très vieux saules d'une taille imposante (Salix alba et S. x rubens de près de 20 m de hauteur), occupées par une flore très nitrophile. Des ronciers de Rubus caesius y voisinent avec des étendues d'Urtica dioica, Galium aparine, Glechoma hederacea, Solidago gigantea,... dans lesquelles Humulus lupulus est toujours très abondant. Lamium maculatum, lié aux grandes vallées, les égaie au premier printemps de sa floraison rose violacée. Sambucus nigra et S. nigra var. laciniata y sont fréquents;
- des roselières relictuelles qui groupent principalement Phalaris arundinacea et Phragmites australis (Phalaridetum et Phragmition);
- des magnocariçaies relictuelles à Carex acutiformis;
- des fragments d'ormaie-frênaie dans l'ancien chenal situé vers l'amont des îles, dans lequel Aegopodium podagraria et Stellaria nemorum sont les plantes les plus caractéristiques (Ulmo-Fraxinetum). Nota: la végétation de ce chenal semble avoir fort évolué depuis les observations de M. Dethioux (in DELVINGT, 1983), car les hygrophytes qu'il y signalait, tels que Rorippa amphibia, Mentha aquatica, Lycopus europaeus, Myosotis scorpioides (= palustris), Lythrum salicaria, Persicaria hydropiper, Myosoton aquaticum, ... n'ont plus été notés début des années 1990. L'aménagement de ce nouveau chenal a probablement provoqué l'assèchement de la partie amont dans lequel la circulation de l'eau était réglée par une vanne encore existante;
- des plantations de Picea abies, Larix kaempferi créant une ambiance forestière qui permet à Hedera helix, Stachys sylvatica, Silene dioica et Viola odorata de s'implanter et à des semis d'Acer pseudoplatanus de germer abondamment;
- une végétation pionnière sur les perrés qui occupent l'amont et l'aval de l'île. On y trouve des fourrés de Betula pendula, Salix caprea, Euonymus europaeus, envahis de Clematis vitalba. Une friche calcicole (Trifolion medii) s'y est établie dans laquelle poussent Origanum vulgare, Inula conyzae, Medicago lupulina, Primula veris, Barbarea vulgaris, Verbascum thapsus, Arabidopsis thaliana, Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Knautia arvensis, Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, Saponaria officinalis, Picris hieracioides, Hieracium lachenalii, Linaria vulgaris, Potentilla reptans, Cardamine hirsuta, Lamium purpureum,... Euphorbia esula subsp. esula, une autre plante caractéristique des grandes vallées, qui suit très exactement le cours de la Meuse en s'en écartant que rarement, y forme de petites populations;
- des enrochements et des gabions encore très dénudés car les blocs de pierre sont très gros et leurs interstices sont dépourvus de terre où néanmoins quelques plantes intéressantes se sont accrochées comme Rumex hydrolapathum, Lycopus europaeus, tout à fait à leur place sur la berge; Senecio inaequidens, plante d'origine sud-africaine, introduite avec la laine de mouton, qui, au départ des graviers de la Vesdre, a envahi tout le pays; Angelica archangelica, grande ombellifère, parfois cultivée pour la confiserie, assez commune dans la vallée de la Sambre et très rare ailleurs; Impatiens glandulifera, originaire de l'Hymalaya, introduite sans doute pour des raisons ornementales et qui a investi une grande partie des berges des rivières et des fleuves au détriment des espèces indigènes.
- des fragments de pelouses ouvertes de l'Alysso-Sedion confinés sur certains blocs de roche ensoleillés et secs, avec Sedum acre, S. album, ... ;
- des ronciers développés un peu partout, notamment le long des berges très raides du nouveau chenal en V (frayère).
L'intérêt faunistique de ces iles aujourd'hui classées comme réserve naturelle est avant tout ornithologique, mais on déplore le manque d'investigation relatifs à l'entomofaune et plus généralement aux invertébrés.
La berge sud, face à la rive droite de la Meuse, montre une végétation fortement altérée de par la présence de très nombreux anatidés domestiques échappés des basses-cours avoisinantes : canards colverts plus ou moins hybridés, canards de Barbarie, canards mandarins, bernaches du Canada, ouettes d'Egypte, cygnes et oies, certains nichant directement sur l'ile.
Les îles de Bourie constituent un lieu de nidification pour plusieurs espèces d'oiseaux d'eau, en particulier pour le canard colvert (Anas platyrhynchos), la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), la foulque macroule (Fulica atra), le grèbe huppé (Podiceps cristatus) et même le héron cendré (Ardea cinerea), nicheur rare en Wallonie dont une petite colonie est installée dans la pessière à l'est du site depuis les années 2000 (8 nids étaient encore occupés en 2020). Le martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) est noté aussi très régulièrement toute l'année et est un nicheur potentiel.
L'ile et la Meuse environnante forment également une aire favorable à la halte migratoire et/ou l'hivernage pour nombre d'espèces de passage qui peuvent s'y reposer en sécurité. C'est le cas du chevalier guignette (Actitis hypoleucos), du fuligule milouin (Aythya ferina), du fuligule morillon (Aythya fuligula), de la grande aigrette (Ardea alba), du harle bièvre (Mergus merganser), de la sarcelle d'hiver (Anas crecca), etc. Depuis les années 1990, le site héberge un dortoir important de grand cormoran (Phalacrocorax carbo) mais son effectif n'a cessé de diminuer, sans doute en lien avec la moindre attraction de la vallée de la Meuse pour cette espèce notée au cours des deux dernières décennies (POURIGNAUX et PAQUET, 2004; PAQUET, 2007). S'y ajoutent quelques hôtes de marque comme le harle piette (Mergus albellus), le garrot à œil d'or (Bucephala clangula) et le fuligule milouinan (Aythya marila) qui peuvent apparaître en petit nombre (1-4 ex.) lors d'hivers rudes, comme par exemple lors de l'hiver 2011-2012, de même que la nette rousse (Netta rufina) ou encore le bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), qui a séjourné sur l'ile durant l'hiver 2002-2003.
L'abondance d'arbres mort sur pied attire diverses espèces cavernicoles. Plusieurs observations récentes de pic noir (Dryocopus martius) indiquent que cette espèce fréquente l'ile au moins pour s'alimenter.
Les données d'observations de mammifères sont peu nombreuses. Le renard roux (Vulpes vulpes) a été noté à diverses reprises, ainsi que le rat surmulot (Rattus norvegicus) et le castor européen (Castor fiber) présent sur le site depuis quelques années déjà.
Le peuplement ichtyologique des bras d'eau entourant les iles est constitué d'une dizaine d'espèces régulièrement observées lors des pêches électriques: à savoir le gardon (Rutilus rutilus), le chevaine (Squalius cephalus), la vandoise (Leuciscus leuciscus), le hotu (Chondrostoma nasus), le goujon (Gobio gobio), le barbeau (Barbus barbus), l'ablette commune (Alburnus alburnus), le rotengle (Scardinius erythrophthalmus), la perche fluviatile (Perca fluviatilis), la brème commune (Abramis brama), le brochet (Esox lucius), l'anguille européenne (Anguilla anguilla).
Ile naturelle
Aucun monument.
Durant les 18è et 19è siècles, ces iles ont été occupées par des prairies, sans doute exploitées pour la production de foin. Elles furent ensuite exploitées pendant près de 50 ans par la même famille qui y entretenait des près de fauche et même une pâture accueillant quelques vaches. Les prés étaient régulièrement fauchés et le foin transporté sur la terre ferme via une barque. L'île des Béguines fut même cultivée pour la production de légumes et de pommes de terre pendant la guerre 40-45.
L'abandon de cette exploitation agricole a entrainé une colonisation progressive du site par les ronces et les saules, la rendant quasi impraticable. Quelques plantations y ont été menées, notamment une petite parcelle d'épicéas dans la pointe orientale. Actuellement, de nombreux arbres morts reposent sur le sol et sont progressivement recouverts par la végétation. L'ensemble donne un peu l'impression d'une forêt vierge riches en lianes et en ronces rendant la circulation très difficile.
Les iles de Bourie ont été constituées en réserve naturelle domaniale par arrêté ministériel du 29 janvier 1988. Elles étaient auparavant la propriété du Ministère des Travaux publics (Administration des Voies hydrauliques) qui a mis à disposition ses terrains au Ministère de la Région wallonne par convention du 10 décembre 1986.
Début des années 2000, ces iles ont en outre été inscrites dans le réseau Natura 2000 au sein du site BE33010 "Vallée de la Meuse à Huy et vallon de la Solières".
RESNAT
SAINTENOY-SIMON, J. (1994)